Agression au château de Richebois (Salon-de-Provence, 16 juin 1839)

Dans la soirée du 16 juin 1839, une tentative d’assassinat eut lieu au château de Richebois, à Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône), sur la route d’Eyguières. Monsieur Germain, un cultivateur, reçut cinq blessures, dont deux graves, à la tête.
Le procureur du roi, le juge d’instruction et le lieutenant de gendarmerie de l’arrondissement d’Aix se rendirent sur les lieux et procédèrent à l’arrestation d’un nommé Mandine, fermier au château, et de deux de ses fils, même si l’on soupçonnait ses sept enfants.
Finalement, la blessure du cultivateur n’était pas si grave et son incapacité de travail s’avéra inférieure à vingt jours et l’affaire ne fut donc pas portée jusqu’à la Cour d’assises mais à un simple tribunal de police.
L’affaire fut jugée les 8 et 9 août suivants et les débats établirent que, dans la soirée du 16 juin, Germain et un compagnon du nom de Raynaud, ayant fait d’abondantes libations chez Monsieur Brémond, un fermier du coin, s’en revenaient et, à hauteur du château de Richebois, ils rencontrèrent deux des enfants Mandine qui ramassaient du bois.
Germain, connu pour son caractère violent et emporté, était ce soir-là dans un état complet d’ivresse. Il se mit à injurier les enfants Mandine, contre lesquels d’ailleurs il gardait de vieilles rancunes, et à jeter des pierres tant sur eux que sur la porte de leur habitation.
Marius, l’un d’eux, se voyant ainsi attaqué, saisit à son tour la première pierre qui tomba sous sa main et la lança de toutes ses forces vers Germain qui fut atteint au visage et qui tomba à la renverse sous l’effet du choc. Pendant un instant, on le crut même mort.
Pendant ce temps, Victor, l’autre fils Mandine, avait saisi Raynaud et le maintenait violemment comprimé entre ses bras.
Aux cris que l’on poussait de part et d’autre, le père Mandine accourut et les voisins, accourus à leur tour, témoignèrent qu’il était présent au moment de la lutte.
À l’audience, Germain, défendu par Maître Tardif, s’était porté partie civile.
L’accusation portée contre le père et quatre des enfants fut abandonnée par le ministère public pour ne se concentrer que sur le père, ainsi que ses deux fils, Victor et Marius, défendus par Maître Rigaud.
Les deux furent condamnés, Marius à six mois de prison et Victor à un mois seulement. Le père, lui, écopa de la même peine d’un mois. À la prison, on ajouta également les frais de la procédure et un paiement de 500 francs de dommages intérêts vis-à-vis de la partie civile.
Ce jugement peut sembler sévère au vu des provocations lancées par Germain et c’est ainsi d’ailleurs qu’il fut ressenti par les assistants.
Les condamnés firent donc appel du jugement.
  • Le Mémorial d’Aix, 10 août 1839, p. 3.

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