Antoine Mulet, premier président du Parlement de Provence

Antoine Mulet, premier président du parlement d'Aix.
Antoine Mulet (ou Antoine de Mulet [Muleti]), originaire du Dauphiné, vibailli du Viennois et du Valentinois, seigneur de La Maison-Forte-Saint-Marcel, fut nommé en juin 1502 en remplacement de Michel Riccio pour occuper la première dignité du Parlement de Provence, dont il devait former l’établissement. Riccio ayant été nommé sans exercer sa charge, Mulet est donc le premier premier président du Parlement à exercer.
Il procéda à la nomination de onze conseillers [1] pour l’épauler dans sa tâche.

L’emploi du droit d’annexe

Sous son mandat, le Parlement fixa les juridictions par le moyen de règlements rigoureux. Il tenta notamment de tenir en bride la juridiction ecclésiastique, faisant valoir le droit d’annexe [2] dont les comtes de Provence avaient joui de tout temps, n’hésitant pas à en user, voire à en abuser. Ainsi, le vice-légat d’Avignon, Louis de Rochechouart, se plaignit d’une trop grande minutie dans l’application de ce droit, le qualifiant d’« injuste sévérité ». Antoine Mulet députa donc un de ses conseillers, Melchior Séguiran, vers Rochechouart. Il fut décidé à l’issue de cette rencontre qu’il serait donné annexe à toutes les collations des bénéfices.
La position d’Antoine Mulet lui permit de jouir d’une estime singulière auprès du roi Louis XII qui le nomma, en 1507, premier président du Parlement de Grenoble, retournant ainsi sur sa terre natale où il demeura jusqu’à sa mort.

Bibliographie

Portraits ou Éloges historiques des Premiers Présidents du Parlement de Provence, Pierre-Joseph de Haitze, Avignon, impr. D. Chastel, 1727.
Histoire de Provence, Jean-François de Gaufridi, tome 1, Charles David impr., Aix, 1694.


[1] Louis de Forbin, Guillaume Puget, Jean de Cuers, Raimond Ricard, Pierre de Brandis, Bertrand Duranti, Melchior Séguiran, Pierre Mathéi, Simon de Tributiis, Michel Audibert et Gaspard Dupérier.
[2] Droit d’annexe : permission accordée en Provence d’y exécuter les expéditions venant de l’autorité papale d’Avignon ou de Rome, parfois au détriment même de lettres émanées de la justice royale.