Une bombe rue de Bonteuil (Toulon, 8 octobre 1861)

Un crime secoue en 1861 les faubourgs de la ville de Toulon (Var).

« Mardi soir, à Toulon, le faubourg des Maisons-Neuves a été mis en émoi par un crime qui dénote une rare audace et une profonde perversité de la part de son auteur.
Une machine infernale a fait explosion dans une maison de la rue Bonteuil, avec une violence telle que les cloisons ont été renversées et les portes et fenêtres arrachées des gonds et défoncées.
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Quartier des Maisons-Neuves (Toulon) en 1907. DR.

Quoique la maison fût habitée par quatorze personnes, il n’y a eu fort heureusement aucune victime.
On a découvert des débris qui ont expliqué les moyens que l’on avait employés.
Il paraît qu’on avait chargé jusqu’à la gueule une boîte d’essieu en fonte, hermétiquement fermée des deux bouts par des billets de bois forcés à coups de marteau.
Cette rue n’est pas éclairée. Cependant, un ouvrier et un employé de l’octroi ont aperçu très distinctement un individu sortant précipitamment de cette maison et prenant la fuite dans la campagne.
Cette circonstance ne les aurait pas frappé si, quelques secondes après, la formidable détonation ne s’était fait entendre.
Ce crime atroce a eu certainement pour but une vengeance particulière. la justice informe et ne tardera pas sans doute à mettre la main sur le coupable. »

Quelques jours plus tard, le même journal apporte une précision :

20 octobre 1861
« Des renseignements puisés à bonne source et la confection même de la machine nous donnent la certitude que ce misérable voulait attenter aux jours de plusieurs personnes. Du reste, la justice informe et se livre à d’incessantes recherches qui ne tarderont pas, nous avons lieu de l’espérer, à faire arrêter l’auteur d’un si exécrable attentat. »

Il faudra se contenter de ces informations car plus aucune allusion ne sera faite par la suite à cet événement, laissant entendre que le coupable ne fut jamais trouvé.

  • Source : Journal Le Var, édition du dimanche 13 octobre 1861, p. 3.