Une criminelle émotive (Vaison-la-Romaine, 28 octobre 1891)

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Le mercredi 28 octobre 1891, la cour d’assises de Vaucluse avait à juger le cas singulier d’une jeune fille de 18 ans, Marie Madeleine Roche, née à Montélimar (Drôme). Cette personne, ouvrière en soie, habitait à Vaison-la-Romaine (commune alors simplement dénommée Vaison), dans le département de Vaucluse.
Marie Madeleine éprouvait une forte jalousie pour sa sœur aînée et ce, pour des raisons qui nous échappent. Toujours est-il qu’elle avait résolu de l’assassiner dans son sommeil au moyen de coups de marteau. Elle perpétra donc son acte la nuit venue mais, soudain, prise de panique, elle sortit toute affolée de la maison et erra plusieurs heures à travers champs. Ensuite, revenue à un peu de calme, elle rentra à la maison et se porta au chevet de sa sœur qui, malgré la gravité de sa blessure, avait repris ses sens et croyait avoir fait un mauvais rêve. La voyant ainsi, Marie Madeleine se jeta à ses pieds pour implorer son pardon, que lui accorda sa victime et, pour faire acte de repentir, elle alla se constitua prisonnière aux autorités. Celles-ci, moins enclines à accorder le pardon, la laissèrent entre les mains du procureur qui décida de la juger en cour d’assises eu égard à cette tentative d’assassinat.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, Marie Madeleine sut convaincre ses juges de son repentir et, pensant peut-être avoir affaire à une jeune femme qui n’avait pas la plénitude de sa raison, le jury s’empressa de l’acquitter.
  • Source : Journal de Montélimar, 31 octobre 1891.

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