Découverte d’une fosse (Arles, juillet 1629)

Les deux textes disent la même chose mais la copie de 1672 est écrite dans un français plus moderne.

« Rolle de ceux qui sont esté enterré a n[ot]re insceu en n[ot]re cimettiere de S[ain]t Honoré au temps de la peste et contre l’ordonence faict par la police de la ville et ce a la desrobee apres que la contagion a esté declare scavoir despuis la fin du mois de juillet en l’année 1629.
arles-vue-depuis-trinquetaille
Premierement sur le commencement du mois d’aoust en la susdicte année on trouva une fosse faicte et toute fraische proche du chemin et du coin du fondement du couvent tirant vers les moulins a vent. Et les religieux s’informerent tant qu’enfin on descouvrit qu’on y avoit enterré un pauvre travailleur de terre, nomé Pierre Peire de la ville d’Aix, mary d’Isabeau Perdiguiere, lequel venant d’amasser de rosmarins avec Antoine Blanc de St Gisly aussi travailleur, et Pierre Bec de Malemort de Provence aussi travailleur, tous habitants a present Arles, chascun chargé dun fagot dudit rosmarin cheminant vers la ville, arrives sur le pontet de la levade des moulins d’eau, le susdit Pierre Peire tomba raide mort, ce quil effraya grandement les autres deux les susnomés compagnons et voyant quil etoit tout a fait mort (pour n’estre descouvers & mis en quarantaine) firent a la haste une fosse la proche dudit pont lieu susdit sur le tard, & l’ensevelirent vistement a fin que les gardes ne les vissent.
Ce qu’on notat par escrit, et l’on l’a apres la peste passée verifié, ayants fait venir au couvent lesdicts Antoine Blanc & Pierre Bec, lesquels ont attesté ce que dessus etre vray ayants juré sur leur conscience, et ne scachant escrire n’ont peu se soubsigner, se disant estre tousiours pres de tesmoigner la verité quand ils en seroint requis en cas de besoin, estant encore habitants a Arles, l’un marié & l’autre non.
En foy de quoy ie Charles Giraudon sacristain & prestre celebrant en l’ordre des Peres Minimes ay couché le tout & me suis soubsigné. »

Fr. GIRAUDON.
  • Ville d’Arles, couvent des Minimes, registre de sépultures, Archives communales, GG 223 folio 4, et copie datant de 1672 dans le GG 222 folio 2.
  • Texte transmis par Sébastien Avy
  • Photographie : Vue générale d’Arles depuis Trinquetaille. DR.