La disparition de la famille Chabre (Rabou, 23 février 1915)

Le village de Rabou. DR.

Le village de Rabou. DR.

Dans la nuit du mardi 23 février 1915, une avalanche se déclencha sur le pic de Charance, sur les hauteurs de Gap (Hautes-Alpes), mais dans le sens opposé à la ville. Sur les pentes de la montagne, se trouvait un grand nombre de hameaux, souvent constitués de trois ou quatre maisons éparpillées, appartenant à une commune dénommée Rabou.
La coulée parvint au hameau de la Caille où elle broya deux maisons qui appartenaient à Jean-Jacques Chabre, un fermier du coin, alors que tout le monde dormait.
Les trois occupants de l’habitation moururent. On retrouva au petit matin et assez rapidement le corps du père Chabre, 65 ans, puis, quelques heures plus tard, celui de son épouse, Léonie Boyer, 64 ans, et enfin celui de leur fille, Marie Léonie Chabre, 29 ans.
Outre ces pertes humaines, on évoquera la mort de nombreuses têtes de bétail.

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La coulée de neige avait changé l’apparence des lieux et il n’était plus possible de passer par la route. C’est à ski ou en raquettes qu’il fallait désormais se déplacer.
Ironie du sort : la famille Chabre avait un fils cadet, Pierre Jean Auguste, 28 ans, qui au moment du drame, était sur le front de la guerre, à Gérardmer, dans les Vosges. Il n’eut sans doute pas le temps d’apprendre la disparition de ses parents quand, deux jours plus tard, il fut fauché sur le champ de bataille.
Triste disparition d’une famille entière en l’espace de trois jours…
  • État civil de Rabou, année 1915, AD05 2 E 117/31
  • Le Petit Marseillais, 1er mars 2015, p. 4.