Disparus dans la montagne (Ristolas, 27 décembre 1861)

« Lorsque le soir était tombé et qu’ils n’étaient toujours pas rentrés, l’inquiétude avait gagné les familles et les habitants du village… »
Le paisible village de Ristolas, niché au cœur du Queyras, fut bouleversé fin décembre 1861 par une disparition inquiétante. Deux jeunes cultivateurs, Jean Laurent-Berge1, 28 ans, et Joseph Borel2, 30 ans, disparurent lors d’une garde de chèvres en montagne, en plein cœur de l’hiver.
Leur aventure, initialement conçue comme une escapade originale pour célébrer la Saint-Jean, prit une tournure dramatique. Armés de fusils, bien qu’inexpérimentés dans la chasse, ils s’étaient aventurés dans les hauteurs enneigées.
Lorsque le soir était tombé et qu’ils n’étaient toujours pas rentrés, l’inquiétude avait gagné les familles et les habitants du village. Seul le chien de l’un d’eux se présenta à la maison avec un air triste et inquiet. À le voir ainsi, on pouvait craindre qu’un accident soit arrivé.
Les recherches s’organisèrent dans la nuit. Les appels désespérés se mêlèrent au silence de la montagne. Les secours sillonnèrent les pentes abruptes, guidés par l’espoir ténu de retrouver les disparus vivants. Mais au petit matin, la réalité s’imposa : les deux jeunes hommes avaient succombé aux rigueurs de l’hiver.
C’est dans un couloir étroit et escarpé que leurs corps furent finalement découverts, ensevelis sous un épais manteau blanc. Des traces de sang maculaient la neige.
Les corps, meurtris et défigurés par le froid, présentaient des signes évidents de souffrance.

Notes

1. Jean Laurent-Berge, célibataire, fils de Jean Laurent-Berge et d’Élisabeth Gérard, cultivateurs.
2. Joseph Borel, célibataire, fils de Jean Borel et de Magdeleine Laurent-Marc, cultivateurs.

Sources

  • L’Annonciateur, 11 janvier 1862, p. 2.
  • État civil de la commune de Ristolas, Archives départementales des Hautes-Alpes, 2 E 125/4/1.

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