Émile Rigaud (1814-1890), maire d’Aix-en-Provence

Émile Joseph Rigaud est né à Pourrières, un village du Var, le 27 mars 1814. Il est connu principalement pour avoir été maire d’Aix-en-Provence entre 1849 et 1863.
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Biographie d’Émile Rigaud

Avant d’entrer en politique, Émile Rigaud fréquente un cénacle littéraire formé à Aix par l’immigré polonais Constantin Gaszinski, le rédacteur du Mémorial d’Aix.
Formé au droit dans sa jeunesse et fervent conservateur légitimiste, l’arrivée de Rigaud à la mairie d’Aix en 1849 marque un bouleversement politique important, faisant passer la ville d’années de gauche à une droite ferme. Il se rallie d’ailleurs à la politique du prince Louis-Napoléon et reçoit une décoration après le coup d’état du 2 décembre.
Dès le début de son mandat, il devient acquéreur du château de la Mignarde, situé au quartier des Pinchinats, au nord-est d’Aix. C’est dans ces murs que vécut ses dernières heures un autre avocat aixois célèbre, Jean Joseph Pierre Pascalis, qui fut arrêté et pendu en 1791 sur le cours Mirabeau.
Rigaud est élu député de la deuxième circonscription des Bouches-du-Rhône le 29 février 1852 contre Thorame, Carnot et Delord.
Il soutient le gouvernement au sujet du projet de loi sur les titres de noblesse, déclarant que « le souverain ayant le droit de conférer la noblesse, le premier venu ne pouvait se conférer à lui-même ce qui doit émaner de la prérogative du souverain. L’Empire n’est pas un gouvernement démocratique ; la France, en plaçant à sa tête un prince, un prétendant, l’héritier d’une dynastie, n’a point fait acte de démocratie. »
Marié d’abord avec Élisabeth Amalbert, il épouse au décès de celle-ci Ernestine Roccas.
Sous sa municipalité, Aix-en-Provence change de visage : une grande partie du rempart est démolie, mais ces travaux avaient été initiés par le maire Antoine Aude (1835-1848), puis par Jassuda Bédarride (1848-1849). Son action dans le centre-ville permet le développement d’une urbanisation nouvelle, débarrassée des contraintes de l’enfermement derrière un rempart. C’est aussi sous sa municipalité qu’est construite la voie ferrée entre Aix et Rognac.
Entre 1852 et 1863, il est député au corps législatif de l’Assemblée nationale.
En 1862, il est nommé premier président à la cour d’Aix et ne se représente pas aux élections législatives de 1863. Il reste cependant un des membres les plus actifs du parti bonapartiste dans le Midi, et est révoqué de ses fonctions en 1883, lors de la réforme de la magistrature.
Émile Rigaud est aussi un homme de littérature. On lui doit une traduction française de Mireille de Mistral.
Il meurt à Aix le 19 mars 1890. Conformément à ses vœux, aucun représentant de l’armée ni de la magistrature n’assiste à ses funérailles et aucun discours n’est prononcé sur sa tombe.

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Généalogie d’Émile Rigaud

1. Joseph Émile RIGAUD (Pourrières, 27 mars 1814-Aix-en-Provence, 19 mars 1890)
2. Jean Joseph RIGAUD, propriétaire (Montmeyan, 1er mars 1764-?), marié à Pourrières le 25 novembre 1812 avec
3. Marie Anne Adélaïde Françoise Félicité MAUREL (Aix-en-Provence, 27 mai 1783-?)
4. Jean Louis RIGAUD, maître en chirurgie (Fos [diocèse de Fréjus]-?), marié à Montmeyan le 22 novembre 1762 avec
5. Magdelaine JEAN
6. Antoine MAUREL, procureur au Parlement d’Aix
7. Marie LIEUTAUD
8. François RIGAUD, ménager, marié avec
9. Marie Anne JOUVE
10. Joseph François JEAN, notaire royal, de Montmeyan

11. Magdeleine GONDRAN, de Montmeyan

Sources

ROBERT (A) et COUGNY (G), Dictionnaire des Parlementaires français (1789-1889), Paris, 1889, 617 pages.
Philippe VAUDOUR, Aix-en-Provence. 1850-1950. Les faux-semblants de l’immobilisme, Presses universitaires de Provence, coll. « Le temps de l’histoire », Aix-en-Provence, 2010.
Encyclopédie des Bouches-du-Rhône, vol. V : « La vie politique et administrative », dir. Paul MASSON, t. IV, Marseille, 1931, p. 271.