Feu tardif (Aix-en-Provence, 21 août 1802)

  • Sources : Archives municipales d’Aix-en-Provence, cote I4, pièce 3.

(21 août 1802)
Aix le 3 fructidor an 10 de la République française, une et indivisible.

Les Commissaires de police de la commune d’Aix
Au citoyen Maire,

Nous devons vous informer, citoyen Maire, qu’un rassemblement de plus de six cents personnes a eu lieu hier à dix heures du soir vers la porte du cidevant temple des fêtes nationales. Ayant voulu prendre des informations sur les causes de ce rassemblement, un homme se disant le prieur de la paroisse nous a assuré qu’il vous avoit demandé la permission d’éclairer un feu sur la place des Prêcheurs et que, l’ayant obtenu, c’étoit l’occasion de ce feu qui opéroit ce rassemblement.
Permettez que nous vous observions, citoyen Maire, que sy on se permettoit sous prétexte de quelque fête particulière d’effectuer souvent des pareils rassemblements à une heure aussi indue, il seroit difficile de répondre de la tranquillitté publique. Lorsqu’on vous a demandé cette permission, l’on vous a laissé ignorer l’heure à laquelle on se proposait d’éclairer le feu car autrement nous sommes sûrs que pour le maintien de l’ordre vous auriez fixé cette heure.
L’amour de la tranquillitté et le serment que nous avons fait de la maintenir nous dictent ces observations et sous ce rapport nous sommes persuadés qu’elles ne vous parroittront pas hors de propos.

Nous vous saluons

[L. Méliard, Lantelme]

P. S. Nous devons vous instruire aussy que hier au soir au moment même où le feu bruloit, il s’est fait un vol d’environ trente louis chez un boulanger logé aux environs de la place du Palais.

[Lantelme]