Le jeudi 31 mai 1868, vers 11 heures du matin, les habitants de Cuges aperçurent un nuage de fumée se condensant entre les collines de Saint-Pons.
Aussitôt l’adjoint de la commune accompagné de jeunes hommes se dirigea vers l’endroit d’où sortait cette épaisse fumée. Ils arrivèrent devant un vaste foyer qui menaçait de se propager d’une manière effrayante.
Le feu avait pris dans un bois et couvrait une étendue de trois hectares de terrain.
Tous les jeunes plants sur cette surface avaient été brûlés et les pins étaient visiblement tous condamnés.
Les premiers arrivés attaquèrent l’incendie en faisant la part du feu. Les sapeurs-pompiers appelèrent tous les habitants de la commune à l’aide et l’on put circonscrire le fléau. Sans l’empressement déployé par tout le monde, le désastre aurait été considérable, car les flammes favorisées par une chaleur tropicale, la brise du midi, s’alimentaient de bois rampant, de genêts épineux, secs et entassés.
Quant à savoir comment avait commencé l’incendie, on supposa que des chasseurs voulant enfumer un blaireau dans son terrier eurent imprudemment laissé prendre le feu à la forêt. Ce n’est qu’à 17 heurs que tout danger disparut, grâce à l’énergie des habitants de Cuges auxquels s’étaient joints les habitants de Gémenos.
- Source : Le Petit Marseillais, 27 mai 1868, p. 2.