Jean Brunet (1822-1894), le poète républicain

Jean Brunet. DR.

Jean Brunet. DR.

Jean-Gabriel Brunet naît le 27 décembre 1822 à Avignon, du mariage de Joseph-Ambroise Brunet et de Catherine-Praxède Dumas. Comme son père, il exerce la profession de verrier et peintre-décorateur dans sa boutique d’antiquités situées au 1bis, rue des Fourbisseurs à Avignon.
Il se lie d’amitié avec Stéphane Mallarmé lors de son séjour avignonnais, en même temps que Joseph Roumanille, avec lequel il participe à la création du Félibrige le 21 mai 1854 au château de Font-Ségugne.

Un républicain ami des Hommes

Politiquement, ses idées sont républicaines, il prend toujours la défense des idées démocratiques et des plus pauvres. Il est élu conseiller municipal d’Avignon sur la liste républicaine en 1871, mais sa carrière politique se limite à cette élection.
En 1867, il accueille en Avignon le catalan Victor Balaguer, chef du parti libéral en exil, républicain et franc-maçon comme lui. C’est Jean Brunet qui l’invite au sein du cercle des poètes provençaux du Félibrige. En remerciement de cet accueil, Balaguer remet aux félibres la Coupo Santo, pour laquelle Mistral composera la chanson éponyme.

Une œuvre confidentielle

Il n’écrit que quelques poésies restées confidentielles, quelques unes seront publiées dans l’Armana sous le pseudonyme de Felibre de l’Arc-de-Sedo. Les poésies de Jean Brunet mêlent mélancolie et utopie. Il consacre le plus gros de son travail à la rédaction d’un dictionnaire des proverbes provençaux, resté lui-aussi inédit. Il a tout de même publié trois extraits : Bachiquello e Proverbi sus la Luno, en 1876, et Études des mœurs provençales par les proverbes et dictons, en 1882 et 1884. Ses archives personnelles sont conservées au Musée Arbaud à Aix-en-Provence.

Une triste fin

Il meurt le 23 octobre 1894 à l’hospice civil d’Avignon dans la plus grande pauvreté, des suites d’une tentative de suicide, entièrement désabusé par la vie. C’est la ville d’Avignon qui paie ses obsèques. Lors de son oraison funèbre, le capoulié Félix Gras eut cette phrase : « Ce poète républicain a bataillé toute sa vie pour l’humanité sur la barricade de la charité. ». Quand à Frédéric Mistral (le neveu), il le décrit ainsi dans un article publié dans le Figaro du 4 janvier 1930 : « philanthrope, rêvant sans cesse d’un monde meilleur, bon et serviable, ruiné à force de charité, républicain et franc-maçon, J. Brunet, ami des pauvres et des humbles, eut la mort qu’il méritait. »