La mort du vieillard noceur (Aix-en-Provence, 1er novembre 1873)

L’an mil huit cent, etc.
Pardevant nous, Hivert Pierre-Antoine, commissaire de police de la ville d’Aix, etc.
S’est présenté le sieur Segond Basile, aubergiste, rue des Tanneurs n° 30, à Aix, lequel nous a fait la déclaration suivante :

Un mariage en Provence. DR.
Un mariage en Provence. DR.
« La nuit dernière, vers onze heures du soir, j’ai été prévenu que l’un de mes locataires, de la maison n° 23, rue des Cardeurs, qui n’était pas sorti depuis deux ou trois jours et que les voisins savaient fatigué, faisait entendre des gémissements et que sa porte était fermée intérieurement. Je m’y suis rendu. Nous avons fait un trou au galandage pour ouvrir la porte et nous sommes entrés au moment où il rendait le dernier soupir. Il était sur son lit, la tête penchée vers le parquet. »
Nous, commissaire de police, nous sommes transporté de suite sur les lieux, assisté de M. le docteur Rimbaud, requis à cet effet, et avons constaté qu’aucune trace de dérangements n’existait dans le logis du défunt et que la mort paraissait naturelle.
Des renseignements recueillis, il résulte que ce vieillard avait fait la noce pendant deux ou trois jours et qu’il est rentré chez lui malade à la suite de cet excès de boissons.
Le passeport et les papiers divers trouvés dans son domicile font connaître que cet individu qui était dans le plus grand dénuement se nomme Gérard Thierry, âgé de soixante-treize ans, né à Vigne-au-Bois (Ardennes), marchand ambulant.

M. le docteur Rimbaud a constaté que la mort était le résultat d’une congestion pulmonaire.

Fait à Aix, etc.

Sources

  • Source : Archives communales d’Aix-en-Provence, I1-15, n° 437.

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