L’accident de la petite Philomène Taton (Les Omergues, 12 décembre 1847)

Il était de coutume, au XIXe siècle principalement, que des enfants nouvellement nés dans les Bouches-du-Rhône, notamment à Marseille, soient envoyés chez une nourrice dans les Basses-Alpes.
Ainsi, une très forte proportion des jeunes enfants élevés dans ces villages étaient en réalité des enfants mis en nourrice.
L’histoire qui nous intéresse est celle d’une petite fille de trois ans. Née à Marseille le 14 janvier 1845, elle n’avait pas de parents déclarés. C’est pourquoi l’état civil l’avait dénommée Philomène Marguerite Taton.
Envoyée très tôt aux Omergues, un village situé dans la vallée du Jabron (Basses-Alpes), elle avait grandi chez Jean Côme Jullien, un agriculteur du lieu, mari de Rosalie Vial qui était donc devenue la nourrice de la petite Philomène.
On était le 12 décembre 1847 et il faisait froid dans ces régions d’altitude. Le couple Jullien vivait au hameau de La Fontaine et le feu brûlait dans la cheminée pour réchauffer la maison.
Laissée imprudemment seule quelques minutes, la jeune Philomène s’approcha trop du feu et ses vêtements s’enflammèrent. Il était 11 heures du matin quand elle succomba à ses blessures, consumée par le feu.
Lorsque Jean Côme Jullien rentra chez lui et découvrit l’horrible scène, on raconte qu’il perdit la tête et disparut de chez lui. Trois jours après, on ne savait pas ce qu’il était devenu.

Le département des Basses-Alpes était un département où survenaient autrefois de nombreux accidents. Rien que dans l’année 1847, 54 morts accidentelles avaient été recensées, dans un département somme toute peu peuplé. La mort de la petite Philomène Taton fait donc partie de cette triste statistique.

  • Source : La Gazette du Midi, 1er janvier 1848, p. 3.
  • Registre d’état civil des Omergues, Archives départementales des Hautes-Alpes, 1MI5/1169.

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