L’arrestation de deux voleurs (Vaugines, 7 mai 1905)

Place de la mairie de Vaugines (Vaucluse)

Place de la mairie de Vaugines (Vaucluse)

Au cours de l’hiver 1904-1905, de nombreux vols furent commis dans les campagnes de l’arrondissement d’Apt (Vaucluse), mais les efforts de la gendarmerie pour en retrouver les auteurs restèrent longtemps vains.

Enfin, la chance tourna le 7 mai 1905, lorsqu’un voisin dénonça deux hommes, Gabriel Vignon et Pierre Bouscarle, en raison de leur allure suspecte, qui rôdaient autour d’une maison isolée dans la commune de Vaugines, près de Cucuron.
Les gendarmes arrivèrent sur les lieux indiqués et, ouvrant la porte d’entrée de la maison, trouvant une table sur laquelle se trouvait un poulet cuit et, un peu plus loin dans la pièce, une dame-jeanne sui contenait 12 à 15 litres de vin, quelques kilos de saucisses, deux saucissons, du jambon et plusieurs kilos de pommes de terre.
Les deux suspects étaient aussi dans la pièce et, quand on les interrogea, ils prétendirent avoir eux-mêmes acheté ces provisions à Pertuis.
Mais leurs déclarations ne tinrent pas longtemps et, au bout de quelques minutes, ils avouaient qu’elles étaient en fait le résultat de cambriolages.
L’enquête établit que, avant de pénétrer dans cette maison de Vaugines, ils avaient au préalable visité la maison de campagne de M. Grégoire, à Ansouis, où, après avoir fracturé plusieurs portes, ils avaient dérobé du jambon, des saucisses et des saucissons. Un peu plus tard, dans la nuit, ils s’étaient introduits chez M. Borgal, où ils avaient pris quatre poules et divers objets mobiliers.
Les deux suspects avouèrent. Ils furent donc arrêtés et transférés à la prison d’Apt. Le jour du transfert, un agent de police se rendit compte que Vignon était vêtu d’une veste qui avait été volée quelques mois plus tôt à un certain Giraud en même temps que d’autres objets, le tout pour un montant de 50 francs.
La même nuit, Vignon s’était introduit au préalable dans la maison d’un M. Guérin à qui il avait dérobé entre autres le louchet qu’il avait utilisé pour fracturer la porte d’habitation de Giraud.
Pour aggraver leur cas, les accusés se présentaient à la justice sans domicile fixe.
*
Le 26 juillet 1905, ils comparaissaient devant la cour d’assises de Carpentras (Vaucluse). La justice condamna Bouscarle à 6 mois de prison et Vignon à 8 mois de prison assortis d’une peine de relégation.