Les Boniface, une grande famille provençale

© Sébastien Avy, 2013.

© Sébastien Avy, 2013.

Voici une généalogie de la famille Boniface, établie par les soins de M. Charles Ordinis, que nous remercions vivement.

Les Boniface, magistrats à Forcalquier et à Aix aux XVIe et XVIIe siècles, devenus seigneurs de Peynier, Fombeton, Astoin et Vachères, prétendaient être issus des Boniface de la Mole, et produisirent au XVIIe siècle une généalogie en ce sens : Sauveur Boniface, leur auteur, fut présenté comme petit-fils de Jean Boniface qui reçut en 1424 les terres de la Mole et de Colobrières dans le partage de son beau-frère Jacques de Fos (des vicomtes de Marseille), et arrière-petit-fils du troubadour Pierre Boniface ; ils se rehaussaient aussi aux puissants Boniface de Cadenet dont on peut supposer une origine commune. Cette assertion semble aujourd’hui démentie par la critique qui voudrait Sauveur Boniface issu de la bourgeoisie de Riez. On commencera donc prudemment, en attendant mieux, la filiation avec :


I – Sauveur Boniface, bourgeois de Riez, teste en 1545, ép. à Riez, Julienne de Ripert d’où :

1. Antoine qui suit, auteur des seigneurs de Peynier et de Fombeton,

2. Pierre auteur des seigneurs d’Astoin et de Vachères,

3. et peut-être Balthasar, qui a fait les seigneurs de Draix et la Roche.


II – Me Antoine Boniface,procureur au siège de Forcalquier, capitaine de 50 hommes d’armes sous Henri IV, décédé avant 1596, ép. Jeanne Reyne (ou de Regis) d’où :

1. Pierre qui suit,

2. Louise Boniface décédée avant 1608, ép. pc du 19/11/1581 noble Romain Saffalin fils de feu Jean, écuyer, de Manosque, co-seigneur de Lincel.

3. Jeanne Boniface ép. pc du 24/04/1582 Claude Bougerel procureur en la cour du Parlement de Provence, fils de noble François et de Françoise Aboul, de la Motte-du-Caire.

4. Marguerite Boniface ép. pc du 31/07/1583 Gaspard Allemand fils de noble Bernard, de Mane.


III – Pierre de Boniface, avocat, sieur de Peynier (Bouches-du-Rhône, arrondissement d’Aix, canton de Trets) acquis en 1592, conseiller assesseur au siège de Forcalquier sur la résignation d’Honoré de Saffalin, est pourvu par lettres du 28/02/1597, nommé premier conseiller au siège le 10/12/1607 (en vertu de l’édit de 1579), résigne son office au profit de son fils Alexandre le 09/11/1614 ; ép. 1) pc du 19/04/1596 Lucrèce de Laidet, d’Aix, fille de Me Gaspard sieur de Fombeton avocat en la cour, et de Catherine de Pontis, dame de Pontis et d’Ubaye. 2) pc du 09/10/1612 Jeanne de Lincel (veuve d’André Fournier), fille de feu François, sieur de Lincel et de Roumoules, et de Catherine de Barras sa seconde épouse. D’où du premier mariage :

1. Alexandre de Boniface conseiller assesseur ne fut pourvu que par lettres du 13/07/1615 et installé le 01/10 suivant, en place de son père décédé ; il résigna peu de temps après, en 1617, évitant ainsi de déshonorer la magistrature de Forcalquier, son nom figure en effet parmi les grands criminels du pays ; accusé et convaincu d’avoir « de concert avec son laquais, meurtri et assassiné Valéry Bandolly son créancier » sur le grand chemin de Forcalquier à Sisteron, il fut condamné par contumace le 01/03/1618 à périr sur l’échafaud. Ép. Anne de Saint-Marc.

2. Gaspard, puîné, qui suit,


IV – Gaspard de Boniface-Laidet, étudiant en Avignon reçoit de son père 34.500 lt. faisant 11.500 écus le 17/11/1604, seigneur de Peynier et de Fombeton, maintenu noble en 1633, fait un testament olographe le 16/01/1658; ép. pc du 16.12.1620 assisté de Gaspard et Louis de Laidet, sieurs de Fombeton, conseillers au parlement de Provence, ses aïeul et oncle, Françoise de Gaultier, fille de feu Honoré, conseiller du roi au parlement de Provence, sieur de Mimet, et de Louise de Desiderii, assistée de Me Antoine de Gaultier, conseiller au parlement, sieur de Mimet son frère. D’où :

1.Jean Melchion qui suit,

2.Joseph de Boniface écuyer, sieur de Peynier, fait un testament solennel le 14/05/1698. Il ép. pc du 20/01/1687, Diane d’Auberge veuve d’Honoré de Berluc, sieur de Porchères, fille de feu Daniel et de Marguerite de Berluc.


V – Jean Melchion de Boniface-Laidet,sieur de Peynier et Fombeton, fait enregistrer ses armes à l’armorial de la généralité de Forcalquier : écartelé au 1er et 4e de gueules à trois fasces d’argent, au 2e et 3e de gueules à une tour d’or crénelée et pavillonnée de même, maçonnée de sable. Il épouse en 1666 Jeanne de Rebuty d’où :

1.François qui suit,

2.Joseph de Boniface-Laidet sieur de Fombeton, ép. pc du 24/01/1706 Thérèse Gabrielle de Bernardy, fille d’Espérit chevalier, conseiller du roi, trésorier général de France en Provence, résidant à Mounieux, diocèse de Carpentras, et de feue dame de Lenfant de Valernes, assistée de Dominique et Joseph Bernardy, ses oncles paternels, et d’Honoré de Lenfant vicomte de Valernes, son oncle maternel. D’où :

1.? Joseph Esprit de Boniface chevalier, seigneur de Fombeton, capitaine au régiment de Libourne cité en 12/11/1754.

3.Jeanne de Boniface-Laidet ép. le 22/10/1703 à Aix, Jean-Baptiste de Payan sieur de Saint-Martin, conseiller à la cour des Comptes de Provence par lettres patentes du 26/10/1694, né à Ollioules en 1674, décédé ab intestat à Aix le 25/12/1726, fils d’Antoine, seigneur de Saint-Martin-de-Brômes, trésorier de France, président en la généralité de Provence, et d’Anne de Martin.

4.Marie de Boniface-Laidet nommée en 1698.


VI – François de Boniface-Laidet, né en 1675 à Aix, seigneur de Peynier, Fombeton (au terroir de Vaumeilh), conseiller au Parlement de Provence en 1698, fait construire l’hôtel situé au 10, cours Mirabeau à Aix qu’il vendit en 1731 à Gaspard de Gueydan qui le revendit à son tour le 16/01/1642 à Jean-Baptiste de Bruny marquis d’Entrecasteaux, dont il porte aujourd’hui le nom. Décédé à Paris en 1756. Ép. Jeanne Françoise de Jouffrey fille d’Antoine, seigneur de Sainte-Cécile et des Ambiers, conseiller au parlement d’Aix, et de Claire Henricy. D’où :


VII – N. de Boniface-Fombeton, père de :


VIII – Alphonse de Boniface-Fombeton, père de :

1.Mathilde de Boniface Fombeton, née en 1824, décédée en 1904, ép. Thomas de Roux, fils de Jean-Baptiste et de Geneviève de Gauthier.

2.Eudoxe qui suit,


IX – Eudoxe de Boniface-Fombeton, né en 1830, mort sans postérité mâle en 1910, ép. le 21/05/1860, Anne Lejeans née le 27/10/1827, fille de Louis Guillaume François vicomte Le Jeans, colonel, et d’Anne Malmenaide (olim Malmenay de Montmillant); d’où :

1.Isabelle de Boniface-Fombeton ép. Raoul Testu de Balincourt décédé en 1933, fils de Fernand et de Jeanne d’Aubigny, sa première épouse.


II – Pierre Boniface, docteur en droit, avocat au siège de Forcalquier, pourvu en la charge de lieutenant des submissions au siège de Forcalquier par lettres du 15/04/1555, peut-être le même que Pierre Boniface nommé juge de Manosque par provisions du 16/12/1577, décédé avant 1602, ép. 1) en 1553 Jomette du Pont, des seigneurs de Goult. 2) Madeleine de Blachet. D’où :

du premier mariage :

1. Marquise de Boniface ép. pc du 29/06/1579 Me Louis du Teil, notaire de Manosque.

2. Anne Boniface ép. pc du 01/05/1588 Charles Nicolay, docteur en droit, avocat au siège de Forcalquier, fils de Claude docteur en droit, avocat au siège de Forcalquier.

du second mariage :

3. Charles Boniface « imbécile de son sens et entendement et, que plus est, sans discrétion et respect et le plus souvent furieux » reçoit de son père Pierre Boniface lieutenant des submissions au siège de Forcalquier, une pension annuelle de 50 écus sol assise sur la ville de Reillanne en juin 1596.

4. Jean qui suit,

5. Marie de Boniface décédée avant 1632, ép. pc du 30/08/1603 Pierre Moutet, procureur au siège de Forcalquier, fils de noble Blaise et de Catherine Bernard.

1. Jean Moutet ép. pc du 24/02/1642 Suzanne de Nevière, fille de Me Denis, notaire royal et procureur au siège de Forcalquier.

2. Anne de Moutet ép. 1) pc du 13/03/1629 Jacques Reynaud, notaire royal de Sisteron. 2) pc du 17/01/1632 noble Antoine de Mile, écuyer, d’Apt, fils de feu capitaine Elzias.

3. Madeleine de Motet fait donation de tous ses biens en faveur de son cousin germain Martial de Boniface, sieur d’Astoin, sous réserve d’une chambre garnie dans sa maison et d’une pension, le 11/09/1679, ép. Alexandre Germain, maître chirurgien de Forcalquier, décédé avant 1679.

6. Blanche Boniface fait don de tous ses biens à son frère Jean docteur en droit, au moment d’entrer au monastère Sainte-Catherine d’Apt le 31/03/1603.


III – Jean de Boniface, sieur d’Astoin, docteur en droit, avocat en la cour, légataire de Jean de Vachères co-seigneur de Vachères, de ses droits à Vachères le 08/10/1633, ép. pc du 30/06/1602 Claire de Bernard de la Bastide, fille de Jean, sieur d’Astoin, de Bréziers, et de Louise d’André, d’où :

Hyacinthe de Boniface (1612-1699), avocat au Parlement d'Aix. Vers 1710, d'après le dessin de Simon Gribelin, gravé par Henri Noblin.

Hyacinthe de Boniface (1612-1699), avocat au Parlement d’Aix. Vers 1710, d’après le dessin de Simon Gribelin, gravé par Henri Noblin.

1. Martial qui suit,

2. Hyacinthe de Boniface, avocat à la cour, seigneur en partie de Vachères en 1633, se retire avec sa seconde femme à Aix où il vit avec la réputation d’un célèbre jurisconsulte, auteur de la Compilation des arrêts de de la chambre des comptes du Parlement de Provence, ép. 1) pc du 20/11/1637, Marguerite de Philip fille de feu Me Antoine, procureur au siège de Forcalquier, et de Jeanne de Leydet. 2) Jeanne de Chabaud. D’où, du second lit :

1. Jean de Boniface co-seigneur de Vachères, avocat en la cour, ép. pc du 16/08/1680 (Anne) Diane d’Eyriès, fille de Gaspard, et d’Anne Eymar, de Reillanne ; elle avait été nommée légataire de sa grand-mère Lucrèce de Bandolly, veuve de Me Antoine Eymar, notaire et procureur au siège de Forcalquier, par son testament du 16/11/1678. D’où :

1. Gaspard de Boniface-Vachères né à Aix paroisse Sainte-Madeleine, ép. le 28/04/1761 à Artigues, Jeanne Victoire de Gautier la Mole, fille de Jean Baptiste Augustin, chevalier, seigneur de la Mole, conseiller honoraire au parlement, et d’Anne Marguerite Reine Victoire Le Camus.

2. Louise de Boniface ép. pc du 16/08/1680 Jean Eyriès avocat en la cour, de Reillanne, fils de feu Jean, bourgeois de Reillanne, et d’Anne Bermond. Décédé le 14/02/1720 à Reillanne, âgé de 68 ans. D’où :

1. Jeanne d’Eyriès, née le 05/05/1682 à Reillanne.

2. Anne d’Eyriès, née le 06/07/1684 à Reillanne.

3. Françoise d’Eyriès, née le 04/10/1688 à Reillanne.

4. Jean-Joseph d’Eyriès, né le 16/05/1692 à Reillanne.

5. Anne d’Eyriès, née le 18/05/1694 à Reillanne, y décédée le 28/09/1705.

6. Louise d’Eyriès, née le 30/09/1695 à Reillanne.

7. Marie d’Eyriès, née le 29/01/1698 à Reillanne.

8. Sauveur d’Eyriès, né le 15/03/1699 à Reillanne.

9. Suzanne d’Eyriès, née le 06/12/1701 à Reillanne, ép. le 02/04/1731 à Reillanne, Jean-Gaspard Nance.

10. Magdeleine d’Eyriès, née le 30/06/1703 à Reillanne, y décédée le 23/10/1704.

11. Thérèse d’Eyriès, ép. en 1726 Noël de Vachères, co-seigneur de Vachères.

3. Louis de Boniface étudiant à Aix, émancipé par son père Jean Boniface, le 06/06/1641.


IV – Martial de Boniface, sieur d’Astoin, avocat en la cour, décédé avant 1664, ép. pc du 21/01/1629 assisté de Madeleine de Blachet, veuve de Pierre de Boniface lieutenant des soumissions, son aïeule, Claire d’Arnaud, fille de Me Scipion, lieutenant-général au siège de Forcalquier, seigneur de Châteauneuf-Miravail, et de Diane d’Audiffret, assistée d’Honoré d’Audiffret, sieur de Silvabelle, et Marguerite de Burle, ses aïeuls. D’où :

1. Pierre qui suit,

2. Anne de Boniface, de Forcalquier, décédée avant 1699, ép. pc du 17/10/1658, Pierre Motet, fils de feu Sauvaire et d’Anne de Thion. D’où :

1. Jean-Baptiste Mottet bourgeois de Forcalquier, ép. pc du 31/01/1700, Anne de la Combe, fille de Guillaume et de feue Anne-Jeanne Magnan.

2. Anne Mottet ép. pc du 26/08/1699, Jean-François Marguerie, notaire royal de Saint-Étienne, fils de Jean et de Catherine Arnaud.


V – Pierre de Boniface,avocat à la cour, ép. pc du 18/06/1664, assisté d’André d’Arnaud, vicaire de Mane, Honoré d’Arnaud d’Audiffret, sieur de Silvabelle, cabiscol en l’église de Saint-Mary, Scipion d’Arnaud, prieur de Saint-Martin, ses oncles, Marguerite de Laugier fille d’André bourgeois, et de Jeanne de Fornel, assistée d’Elie Gassaud, écuyer, de Me François Rosselin, avocat à la cour, ses beaux-frères, et dotée de 6.500 livres. D’où :

1. Jean de Boniface témoin au mariage de sa sœur 1703.

2. Lucrèce de Boniface ép. pc du 08/10/1703 assistée de noble Jean de Boniface son frère, Christol Pons, de Mallefougasse, fils de Pierre et de Suzanne de Bérard.


II – Balthasar Boniface, docteur en droit, avocat au siège de Forcalquier, procureur du roi en suite de la résignation de Jacques Arnaud, par provisions du 26/09/1540, résigne son office en faveur de Claude Parisy, son gendre ; seigneur de Draix et de la Roche, ép. Gilette de Siroque d’où :

1.Gaspard qui suit,

2.Frédéric Boniface, docteur en droit, avocat au parlement de Provence, sieur de la Roche, ép. pc du 15.5.1583, Bernardine Aycard, fille de Pierre, avocat au parlement. D’où :

1. Théophile Boniface, mineur en 1598.

2. Olympe de Boniface, mineure en 1598, ép. Scipion Feautrier, écuyer, sieur de la Roche.

3. Isabeau Boniface, ép. pc du 01/01/1560 Me Claude Parisy, avocat.

4. Anne Boniface, ép. Jean Escudier, bourgeois de Riez.

5. Suzanne Boniface, ép. pc du 14/08/1580, Barthélémy de Vachères, co-seigneur de Vachères.

6. Blanche Boniface, ép. pc du 31/10/1581 Me Martin Goin, docteur en droit, d’Allemagne.

7. Marthe de Boniface, ép. 1) pc du 23/09/1584, noble Antoine Bandolly, fils de Me Antoine, docteur en droit. 2) pc du 12/01/1595, Antoine de Piquet, seigneur du Boys, habitant Orange.


III – Gaspard Boniface, sieur de Draix, décédé avant 1642, ép. avant 1611, Melchionne de Durent, veuve de N. ; d’où :


IV – Hercule Boniface, procureur au parlement de Provence, ép. le 15/08/1642 en l’église de Gordes, et pc du 18/08/1642 à Gordes, Antoinette Imbert, née le 15/11/1624 à Gordes, fille de Me Guillaume, notaire royal de Gordes, et de Catherine Roubert, et belle-sœur d’Etienne de Parisy.

« Ces filiations ont été constituées entièrement à partir de l’Inventaire de la série B des Archives des Basses-Alpes, ouvrage dense dû au travail remarquable de l’archiviste de l’époque M. Isnard. Tous les éléments sont donc contrôlables. Quelques compléments (relevés de naissances notamment) ont été empruntés à des généanautes qui voudront bien m’excuser de ne pas les citer, mais qui auront sûrement le plaisir de voir leurs efforts relayés. » (Ch. Ordinis)