Marianne Astrion (1837-1861)

Naissance : 26 mars 1837 à Montgardin (Hautes-Alpes)
Mariage :
10 février 1858 à Montgardin (Hautes-Alpes)
Décès : 19 juin 1861 à Montgardin (Hautes-Alpes)

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Au gré des recherches généalogiques, on tombe parfois sur des tranches de vie empreintes d’une rare intensité dramatique à côté de laquelle on pourrait passer si on ne prenait le temps de s’y attarder.
Le cas de Marie Astrion est très émouvant si l’on s’efforce de se mettre dans sa peau ou dans celle de ses proches.
Antoine Astrion et Hélène Rougny ont une trentaine d’années lorsqu’ils donnent naissance, le 26 mars 1837, à une fille qu’ils prénomment Marie, mais que tout le monde appellera en fait Marianne. Née dans une famille de cultivateurs de Montgardin, celle-ci aide à la ferme. Dans le contexte de l’époque et surtout du lieu, Montgardin étant particulièrement isolé pour qui n’a pas de moyen de transport, elle sait qu’elle épousera un homme de la commune. Elle a probablement moins de vingt ans lorsqu’elle fait la connaissance de Louis Philippe Chaix, peut-être même le connaît-elle depuis plus longtemps, quoiqu’il est impossible, en l’état actuel de mes recherches, de savoir en quelle année celui-ci s’est installé à Montgardin.

Le mariage

Toujours est-il que le 10 février 1858, pardevant le maire de la commune Jean Antoine Garcin, les deux fiancés se prennent pour époux. Louis a alors 25 ans, Marianne, presque 21. Elle est dite « propriétaire » ce qui peut sembler étonnant pour une femme célibataire. Le terme ne peut pas s’appliquer à elle mais concerne plus probablement ses parents qui, eux sont bel et bien propriétaires, ou à défaut son nouvel époux.
De toute évidence, Marianne est illettrée. Elle ne peut signer son acte de mariage, preuve qu’elle ne sait pas écrire. Rien de bien étonnant à cela. Un pourcentage important des habitants de Montgardin est dans le même cas qu’elle, surtout les femmes.
Son mari est propriétaire, ce qui lui assurera un niveau de vie correct.

Une vie si courte…

Marianne et Louis n’eurent qu’un enfant, mais celui-ci mourut au bout de quelques jours.
Le mariage ne dura pas longtemps. Un peu plus de trois ans après leur union, Marianne mourait à son tour, âgée de seulement 24 ans. La raison n’est pas connue. Elle ne fait pourtant guère de doute. Un accouchement trop difficile aura eu raison d’elle. Malheur si fréquent en ce temps qui a enlevé combien de jeunes femmes… Louis est accablé. Dans sa douleur, il se dit incapable d’aller à la mairie signer l’acte du décès. Ce sont deux amis du couple, Jean Bonnafoux et Jean Durand, qui le feront.
Après les obsèques de Marianne, la vie reprit son cours. Le 8 février 1865, près de 4 années plus tard, Louis se remariait…

  • Photographie : Le village de Montgardin. DR.

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