Mathieu Anibert (1742-1782)

mathieu-anibertMathieu Louis Anibert (né à Arles, paroisse Saint-Pierre-de-Trinquetaille, le 12 octobre 1742, et décédé dans la même paroisse le 19 novembre 1782) était un avocat, un poète et un historien arlésien.

L’enfance d’Anibert

Fils de Vincent Anibert, bourgeois, et de Marguerite Noguier, il perdit son père encore enfant. Sa mère, décrite dans ses biographies comme une femme intelligente et dévouée, permit au jeune homme de mener de bonnes études, au cours desquelles il montra d’excellentes aptitudes pour la musique et la poésie.

L’homme de droit

Il s’orienta par la suite vers des études de droit. Il passa son doctorat à Aix après quoi il revint s’établir définitivement dans sa ville natale. Il y acquit une brillante renommée d’homme de loi, dont on recherchait l’avis. Ses excellentes connaissances en matière de divorce, de viduité, de droit d’aînesse, etc. lui permirent de se faire un nom à Arles. A l’occasion de deux procès qu’il plaida pour les consuls d’Arles, il devint progressivement l’avocat arlésien le plus renommé de son temps.
Pourtant, Anibert plaidait peu, montrant de l’exaspération pour les chicanes procédurières.

L’homme de lettres

C’est qu’aussi Anibert ressentait sans cesse l’appel des lettres et de la musique. Étant capable de s’exprimer aussi bien en français qu’en italien, il composa quelques poèmes. C’est en 1773 et avec l’écriture de L’Inconséquent ou la Fête du Wauxhall qu’il fut reconnu à juste titre pour son talent littéraire. L’abbé Bonnemant dira de ce titre que «c’est un de ses meilleurs ouvrages».
Il était membre de la Société des inscriptions et belles lettres, de l’Académie de Marseille et de l’Académie de Nîmes.

L’historien

L’Histoire est certainement la passion principale de Mathieu Anibert. Ses Mémoires historiques et critiques sur l’ancienne République d’Arles (Yverdon, 1779-1781, 3 tomes en 4 vol.) lui valurent les plus grandes louanges.
Il fut aussi l’auteur de titres d’histoire locale, comme Dissertation topographique et historique sur la montagne de Cordes et ses monuments (Arles, éd. Jacques Mesnier, 1779) et d’autres titres encore (voir bibliographie).

Son échec à l’élection des consuls

On lui refusa sa candidature au poste de consul pour la raison qu’il était né et, surtout, résidait du mauvais côté du Rhône. Étant de la paroisse Saint-Pierre de Trinquetaille, il eût été préférable qu’il fût né dans Arles intra-muros. Trinquetaille était alors considérée comme vassale d’Arles.

La mort d’Anibert

Mort soudainement en pleine force de l’âge, à quarante ans, Anibert laissa des œuvres inachevées, ce qui fut d’autant plus regrettable qu’il semblait au début d’un grand travail sur l’histoire d’Arles. Il fut inhumé dans la chapelle des Pénitents-Bleus, près du Rhône. Son épitaphe est exposée au Museon Arlaten.
Les Archives communales conservent une partie de ses œuvres.

Bibliographie

Histoire

  • Mémoires historiques et critiques sur l’ancienne République d’Arles (Yverdon, 1779-1781, 3 tomes en 4 vol.)
  • Dissertation topographique et historique sur la montagne de Cordes et ses monuments (Arles, Jacques Mesnier, 1779)
  • Des Édifices, touchant les fonctions des juges-voyers (1779, 54 p.)
  • Cinq propositions de M. Papon, de l’Oratoire, sur les anciennes Républiques de Provence (Amsterdam, 1781, 30 p.)
  • Plaidoyer pour MM. les consuls, gouverneurs de la ville d’Arles, contre MM. du Chapitre métropolitain de la même ville (s. l. n. n., 1782)
  • Mémoire sur l’ancienneté d’Arles (Arles, Jacques Mesnier, 1782, 100 p.)

Poésie

  • L’Enlèvement de Colombine (s. l. n. d.)
  • L’Inconséquent ou la Fête du Wauxhall (1773)
  • Jocrisse le Blanc (1780)

Références

  • Encyclopédie des Bouches-du-Rhône, p. Masson, 1935, t. 14.
  • Rues d’Arles, qui êtes-vous ? A. Tuloup-Smith, 2001.

Annexes

ananibertCi-dessus : Acte de baptême de Mathieu Anibert. 

adanibertCi-dessus : Acte de sépulture de Mathieu Anibert

Illustration : Portrait de Mathieu Anibert (DR).

Biographies

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