« Nous sur Joseph de Félix, curé en la paroisse de cette ville de Saint Maximin,
Disons en faveur de la vérité pour savoir ainsi qu’il appartiendra, et au nommé Jacques, baptisé comme un enfant, exposé le huitième de juin dernier de la présente année,
Savoir que ce Jacques nous fut présenté par la nommée Magdeleine Augière, femme de Jean Courtès, travailleur, comme un enfant qu’elle avait trouvé casuellement hors la ville.
Et après, sur la notice qui nous fut donnée par un bruit commun, que ledit enfant n’avait pas été trouvé fortuitement, mais qu’il était du fruit de la demoiselle Cécile Danville, de la ville de Monaco, résidant pour lors au lieu d’Ollières,
Et, pour accélérer la vérité, dès le lendemain, nous aurions présenté un comparant à Monsieur le juge de cette ville, portant entre autres choses que, ayant appris par une déclaration publique que, nonobstant les interrogats réitérés que nous aurions fait tant à ladite Augière, qu’aux assistants, pour savoir l’origine dudit enfant, on ne nous avait pourtant pas dit la vérité et qu’on nous avait trompé sur le fait de ce baptême.
Nous le requérions d’accéder à la maison de ladite Augière pour apprendre de sa bouche la conduite qu’elle avait véritablement tenue concernant ledit enfant,
Sauf d’informer sur le tort et la tromperie faite à l’Église et, après notre requis, ledit sieur juge serait accédé à la maison de ladite Augière et pris son exposition sur le fait.
En suite de quoi ledit sieur juge aurait ordonné qu’il serait informé sur notre comparant et que, cependant, ledit Jacques, baptisé, serait mis entre les mains de Jeanne Courtès, femme de Gaspard Aubert, en qualité de séquestre de justice,
Ce qui étant venu à la notice de ladite demoiselle Danville, elle nous aurait fait deux jours après une sommation et signifié un extrait d’acte de mariage fait par le curé de la paroisse de Saint-Martin, de la ville de Marseille, le 31 janvier dernier, entre elle et Monsieur Joseph d’Antoine, fils à feu Monsieur François d’Antoine, vivant conseiller au Parlement, et de dames Anne d’Agoult, lesquels ont ensuite demeuré ensemble en cette ville,
Et sur le nom de Monsieur le procureur du roi et en leur nom propre, ont fait des procédures devant ledit sieur juge pour faire déclarer ledit Jacques légitime et leur appartenir,
Et faire insérer dans ce registre des baptêmes que ledit Jacques était leur fils légitime et naturel,
Et faire insérer dans ce registre des baptêmes que ledit Jacques était leur fils légitime et naturel,
Auxquelles informations on peut avoir recours pour découvrir la vérité du fait.
Mais comme de toutes ces procédures, il n’y a pas eu encore aucune sentence et que les parties n’ont point fait devant nous aucune exposition, nous avons voulu notifier ce que dessus.
Pour servir à qui il appartiendra, en foi de quoi avons signé le 30 décembre 1689. »
[F. de Félix curé]
- Source : Registre paroissial de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, Archives départementales du Var, 2 MI EC2809R1.