M. Provençal est loueur de bicyclettes à Nice (Alpes-Maritimes). C’est un homme qui interroge : est-il naïf ou bien est-il malin, voire génial ?
Il se trouve que presque tous les jours il se plaint à la police qu’on lui a volé une bicyclette. Le mercredi 8 mai 1895, voilà qu’il se rend une nouvelle fois, la énième, au bureau de police de la ville et déclare avoir été victime le 13 avril précédent d’un vaurien qui, après lui avoir loué l’engin, n’est pas revenu le ramener à sa boutique.
Aussi, chaque fois, la police entame-t-elle une nouvelle enquête et chaque fois, et c’est là une chose qui interpelle, la presse locale se fait l’écho de ce nouveau fait divers pitoyable. Il faut dire que parler tous les jours de la boutique Provençal dans la presse lui fait une publicité dont M. Provençal n’aurait sans doute pas rêvé en temps normal.
Naïf ou malin, chacun se fera son opinion…
- Source : La République du Var, 9 mai 1895, p. 4.