Noyé dans le puits (Marseille,
7 octobre 1793)

  • Registre d’état-civil de Marseille, municipalité unique. AD13 201E 1305
« L’an second de la république française, le 7 octobre 1793, après midi, pardevant nous officier public de Marseille et dans la maison commune est comparu le citoyen François Ferréol Galibert, juge de paix du septième arrondissement du canton de Marseille, lequel, pour se conformer à l’article 8 du titre 5 section 5 de la loi du 20 septembre 1792, nous a remis ce jourd’huy une expédition en forme de verbal par lui dressé ce même jour par lequel il conste avoir requis par le citoyen Claude Bourdet, portefaix, de le transporter à la maison du citoyen Bon, raffineur de sucre, sise rue Étroite[1], île 422, maison 9 et, y ayant adhéré, nous nous sommes portés, assistés des citoyens Barthélemy Rimbaud, Canin dit Raynaud, Céas notre greffier subrogé et Tournesy notre officier ministériel, dans la maison ci-dessus désignée, où nous avons trouvé un cadavre étendu, couvert d’une chemise, ayant se suite requis le citoyen Muraire chirurgien pour constater la mort dudit cadavre, nous disant qu’il n’a aucune meurtrissure ni blessure, mais que la cause de sa mort n’est autre chose que d’avoir été suffoqué par une quantitié d’eau et, d’après l’audition, il a été reconnu que ledit cadavre était Joseph Benoît Bon, âgé de 61 ans, qui s’était précipité dans le puits et, pour qu’il conste de son décès, nous avons dressé le présent acte que nous avons signé. »

[1] Le rue Étroite partait du boulevard des Dames et allait jusqu’à la rue des Phocéens. Selon le Dictionnaire historique des rues de Marseille, d’Adrien Blès, cette rue Étroite « n’était pas plus étroite que les autres du voisinage mais par opposition à Grande-Rue, et rue Droite, qui signifiaient rues principales. La rue Étroite est donc une voie d’importance secondaire. Le 6 mars 1767, y naissait Charles Barbaroux, député à la Convention, guillotiné à Bordeaux, le 25 juin 1794. » Renseignements de Francis Pelotier et Alain Marill.