Pas de mariage arrangé pour Mlle de Moulin (Brignoles, 4 août 1716)

« L’an 1716 et le 4 du mois d’aoust, après avoir publié à la messe de paroisse une fois seulement le mariage entre les parties cy après nommées, attendu la dispense de deux bans accordés par M. l’abbé de Forbin, archidiacre de l’église de Saint-Sauveur, vicaire général et official métropolitain de Monseigneur l’archevêque d’Aix en date du 30 du mois de juillet dernier, vu l’attestation de la publication du même mariage, faite en la paroisse du Val, en date du 3 du présent mois d’aoust, signée Poullet vicaire, sans qu’il ait paru aucun autre empêchement que celuy de l’honneteté publique qui a esté déclaré de nulle valeur, faux et supposé dans le cas présent,
brignoles-vue-generale-panoramaAttendu qu’encore bien que le futur mariage du sieur Benoît Marrot, bourgeois du lieu du Val, avec la demoiselle Marguerite de Moulin, nostre paroissienne, ait esté précédé des publications faites en la forme ordinaire et depuis peu de jours du mariage accordé entre le sieur Louis Marrot, frère dudit Benoît, et laditte demoiselle Marguerite de Moulin,
Elle a déclaré n’avoir jamais eu dessein d’épouser ledit Louis Marrot et que son mariage avec ledit Louis avait esté accordé par ses parents sans son consentement et contre son gré, sur quoy, pour la plus grande sûreté, nous ayons consulté monsieur l’abbé de Forbin, vicaire général et official métropolitain de Monseigneur l’archevêque d’Aix, il nous aurait répondu par une lettre du 30 juillet denier en ces termes :

« Il me paraît, Monsieur, que les parents de Mlle Marguerite de Moulin ont accordé son mariage avec Louis Marrot, sans le consentement et contre le gré de cette demoiselle, par toutes ces déclarations qu’elle vous a faites en présence de sa mère sur le rebut qu’elle avait pour ledit Louis, ayant même former la résolution de s’échapper de sa maison pour aller dans le couvent de Pignans. Si tout cela se trouve véritable, il est constant qu’il n’y a point de fiançailles et elle peut épouser le frère aîné sans demander la dispense à Avignon. Si cette personne a exposé faux, ce sera tant pis pour elle, elle en sera la première punie. Je ne puis vous en dire davantage. Forbin, archid. v. et off. m. »

Sur quoy, ayant de nouveau interrogé ladite demoiselle Marguerite de Moulin en face des saints autels et en présence de ses plus proches parents et témoins bas nommés et ayant répondu qu’elle n’avait nullement consenty a sondit mariage avec le sieur Louis Marrot ny formé le dessein de l’épouser, messire Bremond, vicaire perpétuel de Sainte-Anastasie, diocèse de Toulon, nous présent a duement interrogé M. Benoît Marrot, fils de sieur François et de feue Anne Brun, du lieu du Val, d’une part, et demoiselle Marguerite de Moulin, fille de sieur Joseph et d’Anne Bremond, de cette paroisse d’autre, et après avoir reçu leur mutuel consentement, les a conjoints du sacré lien du mariage, en présence de M. François Marrot, père dudit Benoît, de damoiselle Anne Bremond, mère de la ditte Marguerite de Moulin, de sieur Bachin de Moulin, son frère, le père de ladite de Moulin estant retenu malade dans son lit et ayant luy même accordé le présent mariage des sieurs Louis et Joseph Bremond, parents de la dite Moulin, messire Jean François Tremellat, ecclésiatsique, François Robert et Louis Olivier… »

  • Registre paroissial de Brignoles
  • Texte tranmis par Alain Marrill
  • Photographie : Vue générale de Brignoles. DR.

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