Pourquoi faire sa généalogie n’est pas à la portée de tous

Croyez-vous que, parce que vous voulez débuter votre arbre généalogique, faire celui de votre conjoint ou celui d’amis, vous avez partie gagnée à tout coup sous prétexte qu’aujourd’hui il est bien connu que « la généalogie, c’est facile » ?
Il est vrai que la multiplication des moyens dont dispose le généalogiste depuis une bonne décennie lui facilite considérablement la chose. Les archives en ligne, l’entraide par Internet, des sites collaboratifs comme Généanet, les bases de données accessibles gratuitement, tous ces outils modernes ont révolutionné la recherche généalogique et font faire aux particuliers des bonds spectaculaires dans la recherche de leurs ancêtres. Pour autant, la généalogie est-elle à la portée de tous ?
© Scott Griessel - Fotolia.com

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Le titre de ce billet pourrait être considéré comme provocateur, mais il n’en est rien. J’en veux pour preuve une réalité : la plupart des gens qui débutent une généalogie l’arrêtent après n’avoir trouvé que deux ou trois ancêtres, voire pas du tout. C’est bien la preuve que certains sont visiblement incapables d’y parvenir. Pourquoi cela ?
Parce qu’il y a une chose qu’on ne nous dit pas lorsqu’on nous encourage à chercher nos ancêtres : c’est que, pour réussir sa recherche, il faut des qualités. Et si vous n’avez pas ces qualités, vous n’avez aucune chance d’y parvenir.
Pas de panique toutefois, si les qualités qui font le bon généalogiste ne sont pas les vôtres, rien n’est perdu. Il faudra juste apprendre à les développer. Par contre, si vous avez déjà ces qualités, alors trouver vos ancêtres ne vous posera guère de difficultés. Quelles sont donc ces qualités indispensables ?

La patience

Vous avez sans doute déjà fait un puzzle. La première des qualités pour l’achever, c’est la patience. Votre généalogie est comparable à un puzzle. Si vous pensez qu’elle sera terminée dans quelques jours, vous faites fausse route. Faire sa généalogie, ce n’est pas seulement remplir un arbre généalogique, c’est apprendre à connaître ses ancêtres, savoir tout ce que les archives ont gardé d’eux : les dates importantes de leur vie, leur éducation, leur aspect physique, leurs rapports avec les autres, les traces qu’ils ont laissé dans la famille, voire dans la commune, etc. Et ça, c’est la patience qui vous aidera à l’apprendre.

© mipan - Fotolia.com

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La prudence

Sans la prudence, vous êtes certains de vous tromper. Vous trouverez un ancêtre « probable » sur un site Internet et vous en ferez un ancêtre « certain ». Grave erreur ! Laissez-le de côté et allez chercher les preuves. Sans quoi vous serez éternellement dans le doute. Et si vous vous trompez d’un ancêtre, ce sont tous ses ancêtres à lui qui ne seront finalement pas les vôtres !

La chance

Il faut savoir compter sur la chance pour faire sa généalogie. Il m’est souvent arrivé de lire un registre sans réelle motivation et d’y trouver par le plus grand des hasards la trace d’un ancêtre. C’est par exemple en consultant un registre de procès d’assises des années 1830 que j’ai découvert avec stupéfaction qu’un de mes ancêtres avait été condamné au bagne. Vous imaginez bien qu’aucun registre d’état civil ne détient ce genre d’informations. Alors, lisez ! Lisez tout ce que vous pouvez sur la commune qui vous intéresse : les registres paroissiaux et d’état civil évidemment, mais aussi les délibérations communales, les registres de justice, les livres de raison, tout, tout, tout. Ne comptez pas les heures lorsque vous poussez les portes de votre dépôt d’archives préféré. Et alors, vous ferez des découvertes aussi inattendues qu’extraordinaires.

La rigueur

Avec le temps, votre liste d’ancêtres va s’allonger. C’est là qu’il va falloir être ordonné. Classez vos ancêtres, rangez-les dans votre arbre pour être certains de les retrouver, eux et tous les documents qui parlent d’eux. Les logiciels de généalogie permettent aujourd’hui d’associer à une fiche d’ancêtre toute une série de documents sous forme de photographie ou de vidéo. Ainsi, avec rigueur, vous pourrez aller loin et envisager de nouvelles pistes de recherche.

La curiosité

Si la curiosité est, pour bon nombre d’entre nos contemporains, un vilain défaut, ce n’en est certainement pas un pour le généalogiste. Franchement, qu’est-ce qui vous a incité à entamer votre recherche d’ancêtres, sinon la curiosité ? Faire connaissance avec des personnes disparues et auxquelles vous allez maintenant vous attacher, interroger vos parents pour apprendre des anecdotes sur leurs grands-parents, n’est-ce pas grâce à la curiosité que l’on arrive à tout cela ?

Alors, de grâce, plus d’excuses : vos ancêtres vous attendent ! Allez les chercher pour les sortir de ces placards poussiéreux et vous ne regretterez pas ces moments inestimables que vos qualités de généalogiste vous auront donné !

Commentaires

  1. Un grand bravo pour votre article ! c’est vraiment ainsi que je vois la généalogie, pas un arbre aux branches couvertes de nom, mais plus une découverte de la vie des miens, de leur environnement et je me régale à aller doucement mais tout découvrir moi même ! Cordialement. bricounette64

  2. Bonsoir,je suis bien d’accord avec vous,mais comment faire lorsque on est loin des AD qui nous intéressent et que l’on a pas les moyens financiers de s’y rendre ? Je garde malgré tout l’espoir que mes petits enfants seront intéressés par leurs ancêtres,en attendant je continue….!

  3. Bien sûr, votre situation est plus problématique. Les archives du département qui vous intéressent sont-elles en ligne ? C’est aussi un bon moyen de progresser dans la recherche de ses ancêtres. Mais en généalogie, seuls les déplacements peuvent être onéreux : en effet, les dépôts d’archives sont d’accès gratuit, l’adhésion à une association de généalogie est en général très abordable (et l’aide reçue y est gratuite), les archives en ligne sont (généralement) gratuites, etc. Et il y a peut-être moyen de faire vos recherches sur place à l’occasion de vacances ? Toujours est-il que vous avez tout à fait raison de continuer.

  4. Partir dans la généalogie … c’est un vrai voyage dans le emps .. car on découvre qu’il n’y a pas que la génealogie, mais le contexte historique .. et cela vous entraîne ..
    Par contre on se heurte à un gros problème .. les archives en lignes. tous les départements ne les mettent pas en ligne,la recherche est tellement aléatoire !

  5. bonjour,
    J’ai commencé ma généalogie à une époque où ce n’était pas à la mode et où les seuls moyens étaient le train, les annuaires, le courrier …
    Il faut reconnaître que c’est plus facile (et moins onéreux) à l’heure actuelle.
    Je suis tout à fait d’accord avec votre analyse mais j’émettrais tout de même des réserves quant à la chance car combien d’actes sont vainement cherchés pour 1 acte trouvé plus par hasard que par chance ?
    bon dimanche
    JF Ruellot

  6. Bonjour JF Ruellot,
    Comme l’indique le commentaire juste ci-dessus, je trouve aussi que chance et hasard sont conjoints. Mais on dit aussi que la chance se provoque. On cherche, on cherche (sur Généanet, sur des sites de relevés en ligne, sur des forums) et puis un jour on fait la belle découverte.
    D’où l’importance de la patience.

  7. Coucou Jean-Marie,

    Je pense que la chance n’est pas une qualité à proprement parler mais plutôt le petit plus qui fait que la généalogie devient encore plus intéressante et palpitante quand on trouve quelque chose par hasard. La curiosité est la première des qualités. Il faut être curieux, avoir l’esprit large et ouvert et laisser son flair faire le reste. Il faut sentir et y croire, se dire que rien n’est planifié d’avance et que quand on a le nez dans les registres on peut tout trouver. Et puis tu sais moi je crois que nos ancêtres nous guident. Ils sont en nous, ils savent qu’on les cherche, c’est nous qui les faisons vivre. Il y a des gens qui font de la généalogie pour passer le temps mais sans avoir vraiment la passion. D’autres comme nous, vivent ce qu’ils cherchent. Nous sommes dedans et nous en retirons tellement de satisfactions. Bref, nous sommes gagas de ce que nous faisons. C’est devenu partie intégrante de nous et nous ne pourrions nous en passer. Et c’est tant mieux !
    Amitiés,
    Nadine de Trans

  8. Bonjour à tous,
    Bravo pour votre article. Rien à rajouter sinon que pour moi, la généalogie n’est pas seulement un empilement de cases mais aussi le moyen de « replacer » mes ancêtres dans le contexte historique dans lequel ils vivaient. Je me passionne pour leur histoire locale et régionale, leurs coutumes, leurs habits et surtout (car je suis gourmet) ce qu’ils mangeaient. C’est passionnant et je tenais à en faire profiter les nouveaux généalogistes de façon à les motiver encore un peu plus….

    Jean de Marseille

  9. bonjour! et oui il en faut de la patience Avec l’aide financière de mon frère, j’ai commencé la généalogie il y a si longtemps …
    Nous avons payé une dame dans le Cantal pour des recherches, puis j’ai abandonné en me rendant s/place en Auvergne et cela a démarré : c’était le bon département. J’ai en photo la maison des arriéres, arrieres(1815) jeunes mariés dont nous sommes les descendants,j’ai eu des actes en mains, puis, maintenant ce sont des éditions simples,retenues sur internet. Bien du changement… mais il y a eu un arrêt brusque… pourquoi? simplement notre nom avait un peu changé (dezandre devenu desandes) et les communes n’étaient plus les mêmes (ho juste quelques kms plus loin) quel retard j’ai pris !!! maintenant je ne peux guère monter plus haut que 1650 mais courage! j’essaie de ne pas m’appesantir sur leur vie parfois si triste, j’ai tendance à vivre avec eux, me demandant pourquoi, par exemple, un enfant est mort à l’âge de 4 ans? et tant de chose, d’endroit à aller voir en Auvergne, mais l’argent manque et l’âge nous affaibli. patience à tous et réussite . cordialement Liliane Dezandre