Théodore Aubanel (1829-1886), le poète amoureux

Théodore Aubanel, par Étienne Cajart.

Théodore Aubanel, par Étienne Cajart.

Théodore Aubanel naît le 26 mars 1829 à Avignon, dans une famille d’imprimeur, du mariage de Laurent Aubanel et de Thérèse Seyssaud. Il est donc lui-même imprimeur, mais sa passion reste la poésie lyrique provençale. Même si dans sa famille bourgeoise on ne parle que peu le provençal, Théodore Aubanel s’aperçoit que cette langue est vivante tout autour de lui : dans les moindres ruelles et les campagnes d’Avignon, et même dans sa maison où un vieil oncle s’obstine à ne pas parler autrement.

Les débuts

Très catholique, il fait ses études chez les pères à Aix-en-Provence avant de travailler dans l’imprimerie familiale. Il fréquente les réunions de la Société de la Foi, où il fait la connaissance de Joseph Roumanille. C’est Roumanille qui lui fait rencontrer Frédéric Mistral et Anselme Mathieu, il intègre le groupe des « primadié », et participe à la fondation du Félibrige au château de Font-Ségugne (1854). Il sera avec Mistral et Roumanille, l’un des piliers du Félibrige.

L’amour perdu

En 1850, Aubanel rencontre le grand amour de sa vie, Jenny Manivet, dite Zani. Amoureux l’un de l’autre, ils n’arrivent cependant pas à s’avouer leur amour. Par dépit, Zani finit par rejoindre le couvent des Filles de la Charité.
Ses premières poésies amoureuses sont publiées par son ami Roumanille dans Li Prouvencalo en 1852.
En 1860, il publie son premier recueil de poésie La mióugrano entre duberto (la grenade entr’ouverte) qui reçoit un bon accueil dans le monde littéraire où il chante son amour perdu pour Zani. Mais les milieux catholiques avignonnais mettent l’œuvre à l’index ce qui met en danger l’avenir de l’imprimerie familiale, très lié aux milieux catholiques.
Il se marie finalement le 15 avril 1861 à Avignon avec Joséphine Mazen. Il retrouve alors une certaine joie de vivre, mais cesse de publier ses créations.

Ses œuvres

Il commence une relation épistolaire avec Stéphane Mallarmé, lorsque celui-ci devient professeur d’anglais au collège de Tournon-sur-Rhône (1863). Cette correspondance dure toutes leurs vies.
En 1878, on joue son drame Lou Pan dòu pecat (« Le pain du péché »). Ce drame inspirera à Marcel Pagnol son film, La Femme du Boulanger. La même année, il se brouille avec Roumanille, puis le Félibrige étant accusé de séparatisme par la presse, il s’éloigne du mouvement (1880).
Le 13 juillet 1884, le ministre de l’Instruction Publique lui décerne la croix de chevalier de la Légion d’honneur.
Sa dernière publication, pourtant confidentielle, en 1885, de son recueil poétique, le très sensuel Li Fiho d’Avignoun (« Les filles d’Avignon ») lui vaut d’être mis au ban de la bonne société catholique avignonnaise. Il en est même ouvertement blâmé par l’archevêque d’Avignon, Mgr Vigne, qui l’oblige à retirer son ouvrage. Il en sort brisé et démotivé.
Il meurt le 31 octobre 1886 à Avignon dans sa demeure situé au n°9 de la place Saint-Pierre, des suites d’une crise d’apoplexie qu’il a eu quelques jours auparavant. Il est inhumé au cimetière Saint-Véran d’Avignon.
Ses œuvres seront publiées posthumes par l’imprimerie familiale Aubanel, et notamment en 1899, un recueil de poésie Lou Rèire-Soulèu (« Le soleil d’outre-tombe ») qui reprend ses deux drames Lou Raubatòri (« Le rapt ») et Lou Pastre (« Le berger »), abandonnés après la sanction épiscopale.
Sébastien Avy

Généalogie

Génération I

1 – Joseph Marie Jean-Baptiste « Théodore » Aubanel, né le 26 mars 1829 à Avignon (84), décédé le 31 octobre 1886 à Avignon (84).
Marié le 15 avril 1861 à Avignon (84) avec Joséphine Françoise Rose Mazen, née le 1er mars 1841 à Vaison-la-Romaine (84) décédée après 1888, fille de Joseph Laurent Achille Mazen et de Françoise Sidonie de Bermond.

Génération II

2 – Antoine François « Laurent » Joseph Aubanel, imprimeur-libraire, né le 2 novembre 1784 à Avignon (84), décédé le 27 décembre 1854 à Avignon (84).
marié le 26 avril 1813 à Monteux (84), avec
3 – Marie-Thérèse Suzanne Seyssau, née le 22 novembre 1787 à Monteux (84), décédée le 24 janvier 1857 à Avignon (84).

Génération III

4 – Antoine Aubanel, imprimeur-libraire installé en Avignon en 1744, né le 18 janvier 1720 à Aspres-sur-Buëch (05), décédé le 2 octobre 1804 à Avignon (84). Veuf de Jeanne Marie Favier.
marié le 26 juillet 1775 à Avignon, Sainte-Marie-la-Principale (84), avec
5 – Thérèse Eugénie Victoire Chaudon, née le 3 janvier 1743 à Valensole (04), décédée le 22 février 1826 à Avignon (84). Veuve de Joseph Joubert, médecin.

6 – François Seyssau, noble, propriétaire, né le 8 mars 1762 à Monteux (84), décédé le 3 novembre 1835 à Monteux (84).
marié le 15 avril 1785 à Monteux (84), avec
7 – Marie Magdeleine Henriette de Tardieu de la Lauze, noble, décédée avant 1835.

Génération IV

8 – Denis Aubanel, tailleur d’habits, né le 9 novembre 1690 à Aspres-sur-Buëch (05), décédé le 11 octobre 1758 à Aspres-sur-Buëch (05).
marié avec…
9 – Anne Faure, née vers vers 1698 à Le Pilhon (26), décédée le 3 novembre 1756 à Aspres-sur-Buëch (05).

10 – Jean Chrysostome Chaudon, bourgeois.
marié le 15 novembre 1735 à Valensole (04), avec
11 – Rose Sylvie Bouffier.

12 – Jean Joseph Dominique Seyssau, noble, propriétaire, né vers 1723 à Monteux (84), décédé le 8 mai 1814 à Monteux (84).
marié avec
13 – Suzanne Victoire Ruel, noble.

14 – Pierre de Tardieu de la Lauze, noble, avocat. Veuf de Madeleine Mézard.
marié le 1er septembre 1763 à Avignon, Saint-Etienne (84), avec
15 – Marie Magdeleine de Rogier, noble.

Génération V

16 – Antoine Aubanel, tailleur d’habits, né le 9 décembre 1663 à Aspres-sur-Buëch (05), décédé le 8 mai 1721 à Aspres-sur-Buëch (05).
marié le 9 février 1689 à Aspres-sur-Buëch (05), avec
17 – Madeleine Berne, née vers 1671, décédée le 22 janvier 1703 à Aspres-sur-Buëch (05).

20 – Louis Chaudon, bourgeois.
marié le 7 novembre 1695 à Valensole (04), avec
21 – Anne Amiel.

22 – Joseph Bouffier, bourgeois.
marié avec
23 – Louise Silvy.

30 – Joseph de Rogier, juriste, décédé avant 1763.
marié avec
31 – Blanche de David.

Génération VI

32 – Claude Aubanel, né vers 1623, décédé le 16 novembre 1693 à Aspres-sur-Buëch (05).
marié le 21 décembre 1656 à Aspres-sur-Buëch (05), avec
33 – Catherine Brun, née vers 1630, décédée le 18 août 1686 à Aspres-sur-Buëch (05).

34 – Isnard Berne.
marié avec
35 – Marie Mestailler, décédée avant 1689.

40 – Louis Chaudon, bourgeois.
marié le 9 février 1658 à Valensole (04), avec
41 – Magdeleine Bouffier, décédée avant 1695.

42 – Pierre Amiel, marchand.
marié le 16 décembre 1666 à Valensole (04), avec
43 – Anne Roux, veuve.

Génération VII

64 – Jean Aubanel.
marié avec
65 – non précisée

66 – Auban Berne.
marié avec
67 – non précisée

80 – Thomas Chaudon
marié avec
81 – Anne Laus

82 – Pierre Bouffier, notaire.
marié avec
83 – Esprite Reynard

84 – Jean Amiel.
marié avec
85 – Françoise Moutte

86 – non précisé
marié avec
87 – non précisée