Tué et jeté dans la Durance (Lauris, 3 mars 1840)

Le 4 mars 1840, des mariniers qui descendaient la Durance sur un radeau trouvèrent le cadavre d’un homme échoué sur un îlot, sur la rive droite de la rivière, dans le territoire de la commune de Lauris (Vaucluse), presque en face de la bastide de François Roubert, un propriétaire agriculteur du quartier du Plan.
Dans un premier temps, on se trouvait bien en peine d’identifier l’homme. On pouvait seulement dire qu’il paraissait âgé de 35 ans, qu’il s’agissait d’un homme d’une taille très précise (1m572), autrement dit qu’il s’agissait d’un homme relativement petit. Il avait le visage ovale, le front dégarni, une grande bouche, des yeux bleus, un nez épaté, un menton rond, le teint blond, les cheveux, la barbe et les sourcils châtains.
Il portait une veste en cadis vert usé, des pantalons bruns, une chemise de coton, une blouse bleue et des souliers de cuir blanc.
Si l’on jugea bon de prévenir la brigade de gendarmerie de Lourmarin, représentée par le lieutenant Latil, le juge de paix de Cadenet, le docteur Arréat et le commissaire de police de Lauris, c’est parce que le cadavre ne présentait pas réellement les caractéristiques d’un noyé. Il est vrai que des noyés le long de la Durance, les archives en mentionnent quantité, mais là, il y avait quelques détails inquiétants.
L’homme présentait en effet trois blessures au visage et plusieurs contusions. Mais surtout, on lui avait passé une corde autour du cou. Et le docteur Arréat de confirmer que cet homme n’était pas mort de noyade mais de strangulation. A priori donc quelque chose qui pouvait s’apparenter à un crime. Le docteur établit aussi que le cadavre était dans l’eau depuis 24 heures et que l’homme avait donc dû mourir le 3 mars.
On parvint également à identifier le cadavre, semble-t-il pas à lui donner un nom, mais du moins à préciser que l’individu était un Piémontais qui travaillait au canal de Marseille, sur la commune de La Roque-d’Anthéron (Bouches-du-Rhône). On pensait qu’il avait été la victime d’une bagarre entre ouvriers du canal et que, tué à La Roque, son corps avait été jeté à l’eau et avait voyagé jusqu’à la commune voisine de Lauris.
  • Source : Le Mercure aptésien, 15 mars 1840, p. 2.
  • Registre d’état civil de la commune de Lauris, Archives départementales de Vaucluse.

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