- Sources : Archives communales, cote I1, art. 16, n°43
(28 décembre 1873)
L’an mil huit cent, etc. (sic)

Nous trouvant de service au théâtre dans la soirée du 26 courant, avons été informé que pendant le quatrième acte, vers dix heures du soir, le militaire de faction devant la porte d’entrée du théâtre avait été insulté et frappé par plusieurs individus à l’occasion de son service et que ces mêmes individus avaient tenté de le désarmer.
Ces individus n’ayant pu être arrêtés, nous nous sommes livré à des investigations qui nous ont fait connaître que les principaux auteurs de ces faits étaient les nommés ci-après :
1) Ducros Louis, âgé de 34 ans, journalier demeurant rue de l’École, n°11, à Aix, marié ;
2) Bellon, Victor, âgé de 17 ans, fils de Frédéric et de Marie Clos, ouvrier maçon, demeurant chez ses parents, rue du Petit Boulevard Saint-Jean
3) Long, Marius-Jacques, âgé de 20 ans, né à Châteauneuf-le-Rouge (Bouches-du-Rhône), fils de Marius et de Marie Gastaud, demeurant cours Sainte-Anne, n°17, à Aix.
Les trois sus-nommés ayant été amenés ce jour d’hui en notre présence, ont répondu ce qui suit :
![Louis Ducros : "[...] J'ai cru devoir faire des observations au factionnaire qui m'a mis la main sur la poitrine..."](http://www.geneprovence.com/wp-content/uploads/2007/02/louis-ducros-aix-1873-300x300.jpg?x75019)


Nous avons ensuite confronté avec les sus-nommés le sieur Cruziat, Henri, âgé de 25 ans, soldat à la quatrième Compagnie du cent-douzième de ligne, lequel nous a répondu ce qui suit :
« J’étais de faction devant la porte du théâtre pendant le quatrième acte et suivant la consigne qui m’avait été donnée, je devais en maintenir les abords libres. Un encombrement s’étant formé devant la porte, j’ai fait plusieurs fois des observations et, comme on n’en tenait aucun compte, j’ai pris l’un des plus récalcitrants par le bras, et je l’ai poussé dans la rue où il est allé tomber. Un individu s’est alors mis à m’injurier, en me traitant de canaille, de crapule. J’ai voulu l’arrêter, mais aussitôt une vingtaine d’individus se sont rués autour de moi, cherchant à m’enlever mon fusil et mon sabre qui était au fourreau, et j’ai reçu un coup de pied dans la poitrine, je me suis défendu de mon mieux et j’ai appelé la garde. Je reconnais Ducros, comme étant celui qui m’a injurié et qui a cherché à me désarmer le premier, le sieur Bellon, comme étant celui qui m’a donné le coup de pied, en cherchant aussi à me désarmer et le sieur Long, comme ayant seulement cherché à me désarmer.
En foi de quoi, nous avons dressé le présent procès-verbal.
Fait à Aix, etc. (sic)