Un mois à Aix : janvier 1850

2 janvier. Dans la délibération du conseil municipal, il est rappelé que la démolition toute récente de la porte d’Orbitelle a provoqué une plus-value aux maisons adjacentes. La municipalité a donc réclamé aux propriétaires concernés une somme correspondant à cette plus-value (généralement estimée à un montant compris entre 25 et 50 francs), un montant qui pourrait aider à supporter les coûts de la démolition. Farouche opposition de plusieurs propriétaires bien décidés à ne pas payer, clamant qu’il n’y a pas de plus-value, alors que des mois plus tôt, ils imploraient la mairie de démolir ce « tas de pierre offrant l’aspect d’une prison ». Le conseil enjoint donc le maire à ne pas lâcher l’affaire et, mieux, à entreprendre la démolition d’une autre porte, celle des Cordeliers.
Semaine du 1 au 6 janvier. Arrestation d’une bande de 4 à 5 hommes qui volaient les objets placés aux devantures des magasins, le linge étalé au soleil au moment de la lessive et les roulières des paysans.
5 janvier. Depuis aujourd’hui et jusqu’au 31 décembre 1855 inclus, les tarifs de l’octroi d’Aix augmentent, notamment pour les matières suivantes :
  • jeu de 32 cartes à jouer, 10 cts ;
  • jeu de 52 cartes à jouer, 20 cts ;
  • le myriagramme de coke, 6 cts ;
  • le myriagramme de charbon de bois, de charbon de bois et de charbon à brûler, 3 cts ;
  • l’hectolitre de bière, 10 fr ;
  • le kilo de bougies, cierges, etc., venant de l’extérieur, 20 cts ;
5 janvier. Un important incendie ravage la maison de MM. Bédarride et Crémieu, rue Papassaudi. Dégâts importants, mais pas de victime, grâce à la prompte intervention du voisinage.
26 janvier. En milieu de journée, Gustave Boyer s’éteint. Cet homme, originaire de Seignon (Vaucluse) était un ancien pharmacien d’Aix qui venait de prendre sa retraite et avait fait fortune de son travail. Éminent spécialiste en sciences naturelles, en botanique, en minéralogie, en conchyliologie et en enthomologie, il disparaît à 49 ans.
Fin janvier. Un arbre de la liberté, venu de Lambesc et planté place de la Madeleine (place des Prêcheurs), n’aura guère voulu prendre racine. Quelques décennies après sa plantation, il est mort et la municipalité l’a fait ôter. Au même moment, plusieurs arbres de la liberté étaient enlevés à Paris où il gênaient la circulation.