L’année 1868 vit un printemps exceptionnellement sec à tel point que les cultivateurs furent très inquiets quant à leurs récoltes futures. En avril, le mistral et le froid firent des ravages.
Dans le journal Le Nouvelliste, un correspondant écrivait ceci à la date du 13 avril 1868 :
« La désolation est parmi les cultivateurs depuis deux jours. Toutes les récoltes sont perdues. Le vent qui a soufflé avec tant de violence à Marseille et que nous avons ressenti pendant quarante-huit heures a amené un changement de température qui sera très préjudiciable à l’agriculture. Dans la nuit de samedi (11 avril) à dimanche (12 avril), le froid a été si vif que les arbres fruitiers et les vignes qui commençaient déjà à montrer leurs bourgeons ont été entièrement brûlés. Les mûriers, les figuiers, les noyers sur la récolte desquels on avait fondé de grandes espérances, ont été dépouillés entièrement de leurs fruits par le vent.
« Nous avons une bien triste perspective. Nos puits sont taris, une grande sécheresse menace nos blés, la récolte des vins est sinon totalement perdue, du moins très gravement compromise et nos fruitiers et nos légumes sont anéantis.
« Le cultivateur aura une très mauvaise année à passer et je ne sais où il pourra puiser pour s’acquitter des lourdes charges qui pèsent sur lui et sur la propriété. »
- Sources : Cité in Le Petit Marseillais, 16 avril 1868, p. 2.