Une femme tuée par son propre fils (Apt, 22 avril 1895)

Le fils Grangier, 21 ans, vivait avec sa mère, Catherine Ollivier, une ménagère de 60 ans, née à Saignon (Vaucluse) le 20 octobre 1834, dans le domicile familial d’Apt (Vaucluse), à la campagne La Fayette, quartier des Puys, au nord de la ville. Son père, Joseph Grangier, était mort depuis quelques années et le fils aidait sa mère autant que possible dans les travaux ménagers.
Un matin, la mère partit au marché d’Apt et revint un peu plus tard en compagnie de deux chèvres. Son fils lui demanda le prix qu’elle avait payé. La somme lui parut exagérée et cela le mit en colère.
Une dispute éclata donc entre les deux et le ton monta vivement. Peu à peu, le fils commençait à exprimer une véritable rage.
Profitant que son frère n’était pas à la maison, il enferma sa mère dans la grange et lui coupa le cou au moyen d’un gros couteau. On retrouva plus tard la tête complètement séparée du tronc.
Ce misérable parricide, réalisant l’horreur de son geste, s’arma d’un fusil et se fit justice lui-même en se faisant sauter la cervelle. Ce garçon était d’une nature sauvage. Il paraissait plus sombre encore depuis le conseil de révision où il avait été reconnu bon pour le service militaire.
Tout était chez lui prétexte à querelle, souvent pour les motifs les plus futiles. Et sa mère était souvent celle avec qui il cherchait une dispute à toute occasion.
Le parquet et la gendarmerie se rendirent immédiatement sur les lieux et ne purent que constater l’ampleur du drame.
  • Source : La République du Var, 25 avril 1895, p. 2.
  • Registre d’état civil d’Apt, Archives départementales de Vaucluse.

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