Dimanche 17 mai 1868, l’après-midi s’annonçait paisible aux Arcs, une commune du Var située au sud de Draguignan. Pourtant, le ciel, qui était jusque-là clément, se chargea soudain de nuages menaçants. Un orage violent éclata, et la foudre, capricieuse, choisit une cible inattendue : le café d’Aragon.
L’établissement, qui ne désemplissait pas en ce jour dominical, offrait un refuge chaleureux aux habitués. Soudain, un éclair fulgura et la foudre s’introduisit avec fracas par le tuyau du poêle. Un silence de mort suivit l’instant de stupeur. La suie, projetée par l’impact, recouvrit les visages, qui devinrent aussitôt livides. L’air se chargea d’une odeur âcre.
Les clients, qui discutaient joyeusement quelques instants auparavant, restèrent figés, les yeux écarquillés. On entendait les cœurs battre à tout rompre. Heureusement, après cette intrusion spectaculaire, la foudre ressortit aussi vite qu’elle était apparue, sans causer de blessures.
L’incident, bien que terrifiant, se solda par une simple frayeur. On se souvint longtemps de cet orage qui visita le café d’Aragon, transformant une paisible après-midi en un moment de pure adrénaline. La foudre, ce jour-là, avait choisi d’effrayer plutôt que de tuer.
- Source : Le Petit Marseillais, 20 mai 1868, p. 2.