Violences familiales (Arles, 26 décembre 1855)

Monsieur le procureur impérial,
Sous la date du 26 décembre 1855, je vous adressai une plainte contre le sieur Antoine Barjavel, orfèvre de cette ville, qui, pour des motifs de cupidité et de haine, m’avait roué de coups de bâton.
Sur les sages observations que vous me fîtes et par considération pour les liens de parenté qui m’unissaient à mon agresseur, je ne donnai pas suite à cette affaire et les remontrances que vous lui aviez faites ont fait qu’il m’a laissé tranquille jusqu’à présent.
Maintenant, cet individu s’obstine encore à me poursuivre de ses agressions et à renouveler ses anciennes menaces et pour condition à mon repos, que j’aie à lui compter une somme de mille francs pour arriver à ses fins, il n’est sorti d’intimidation qu’il n’emploie et j’en suis au point (connaissant le caractère de l’individu) de ne pouvoir sortir de chez moi sans avoir à craindre d’être exposé encore à de nouveaux actes de brutalité.
Une pareille position n’est plus tenable pour moi qui puis me prévaloir de l’estime de tous mes concitoyens et qui ne consacre ma vie qu’à mon travail et à l’éducation de mes enfants.
Aussi, monsieur le procureur, j’ose espérer qu’en vous exposant la situation dans laquelle je me trouve, vous serez assez bon pour prendre des mesures pour faire cesser cet état de choses.
Vous obligerez un père de famille et ce sera un titre de plus que vous aurez à la reconnaissance de votre tout dévoué serviteur,
[Paul MEYER,
mécanicien et bijoutier
rue Tour-du-Fabre, 19,
Arles.]

 

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M. le commissaire central aura à intervenir dans cette affaire et est prié de nous adresser un rapport.
[Le procureur impérial]

 

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