13 - Marseille Archives - GénéProvence https://www.geneprovence.com/category/13-marseille/ 500 ans de faits divers en Provence Thu, 02 Oct 2025 20:59:48 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://www.geneprovence.com/wp-content/uploads/2024/04/cropped-434541497_912630390609581_141579584347965292_n-32x32.png 13 - Marseille Archives - GénéProvence https://www.geneprovence.com/category/13-marseille/ 32 32 L’arrestation de l’assassin de M. Samson (Toulon, 25 septembre 1869) https://www.geneprovence.com/larrestation-de-lassassin-de-m-samson-toulon-25-septembre-1869/ https://www.geneprovence.com/larrestation-de-lassassin-de-m-samson-toulon-25-septembre-1869/#respond Thu, 02 Oct 2025 20:34:18 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=26482 Marius Samson, négociant de 45 ans, fut assassiné dans sa maison, 10, rue du Parti, à Toulon, le 23 septembre 1869. L’assassin avait pris la poudre d’escampette et il fallut…

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Marius Samson, négociant de 45 ans, fut assassiné dans sa maison, 10, rue du Parti, à Toulon, le 23 septembre 1869. L’assassin avait pris la poudre d’escampette et il fallut attendre le surlendemain, 25 septembre, pour que la police arrête le coupable. Celui-ci, du nom de Consauve, arriva de Marseille (Bouches-du-Rhône) un samedi matin, par le train express de dix heures. Une voiture l’attendait sur le quai de la gare. Une foule immense s’était amassée. Tout le monde voulait voir l’accusé.
Consauve semblait terriblement pâle et décomposé. Des gens qui l’avaient vu la veille hésitaient à le reconnaître. Pourtant, il est descendu du wagon avec vivacité, entre deux gendarmes. Il regarda la foule, peu impressionné et jeta autour de lui un regard plein d’assurance. Puis, il monta dans une voiture rapidement sous bonne escorte.
Le véhicule se mit en route. Il était escorté par quatre gendarmes à cheval. Le cortège passa par l’avenue de la Banque où les chevaux prirent le galop. Ensuite, ils longèrent le boulevard. Enfin, ils arrivèrent au palais de justice où Consauve subit son premier interrogatoire.
Un médecin légiste l’examina, constatant qu’il avait subi des blessures en perpétrant son crime.

L’arrestation de Consauve

Pendant deux jours, il s’était rendu au café des Mille-Colonnes. Ce café était situé rue Beauveau. Il lisait les journaux de Toulon et semblait y prêter une attention particulière. L’établissement était très long. Cela lui permettait de s’isoler des autres clients. En outre, de nombreux spectateurs du théâtre voisin allaient dans ce café.
Ses allures étranges intriguèrent toutefois la police. Un agent spécial fut chargé de le surveiller. Le soir du crime, le mercredi, Consauve sortit du café et l’agent l’appréhenda. Consauve résista vivement. Puis, il fut conduit au poste de police le plus proche. Les enquêteurs fouillèrent sa malle, où ils trouvèrent une paire de chaussettes complètement ensanglantées.
L’enquête permit de découvrir d’autres faits. Après avoir tué sa victime, Consauve l’avait dépouillée. Il avait volé une somme d’environ mille francs. On sait que M. Samson gardait ses recettes du jour chez lui. La somme figurait sur ses livres de caisse. Cependant, elle n’avait pas été retrouvée. Par conséquent, l’assassin l’avait sûrement volée. Cela lui avait permis de fuir plus facilement.
Depuis l’arrestation, les parents de Consauve s’étaient retirés à la campagne. Ils ne voulaient pas assister aux scènes douloureuses de la justice. Par ailleurs, Consauve était réputé violent et vindicatif. Pour un rien, il se mettait en colère. Il avait même menacé son père à plusieurs reprises. Quelques années plus tôt, il avait été condamné et le tribunal correctionnel de Toulon l’avait fait emprisonner. Il avait blessé et frappé un honorable négociant de la ville. Peu après, ce négociant s’était suicidé par pendaison. La veuve fut entendue par le procureur et donna des explications sur le passé de Consauve.

L’enquête

Il apparut des premiers éléments de l’enquête que Consauve s’était présenté à Marseille, sous un faux nom, à l’hôtel de Vichy, cours Belsunce, où il avait élu domicile dès le lendemain du crime et qu’il prenait ses dispositions pour s’expatrier sur un navire de commerce étranger, au moment où il fut arrêté.
Le samedi 25 septembre, il subit un long interrogatoire à Toulon. On le confronta alors avec le cadavre de M. Samson, qui était resté exposé à l’amphithéâtre du cimetière, dans un état de décomposition avancé. L’effet recherché n’eut pas lieu. L’accusé ne parut ressentir aucune émotion et se borna à dire qu’il ne reconnaissait pas le visage de M. Samson mais qu’il reconnaissait parfaitement les souliers jaunes dont il était chaussé.
Avant d’être conduit on cimetière, Consauve fut transporté sur les lieux du crime, dans la chambre à coucher pour y être soumis à certaines constatations. On nota que cela l’irrita particulièrement, bien qu’il ne se départît pas un instant de son système de défense.
Aussi, lorsqu’on appliqua ses pieds sur les traces de pas du meurtrier dans le sang, on s’aperçut que ceux-ci collaient parfaitement à ceux du coupable. On se rendit même compte que l’empreinte d’une légère difformité d’un doigt du pied droit de l’assassin se retrouvait aussi chez Consauve.
Bien entendu, il rejeta le fait sur le compte de la fatalité et se renferma dans ses dénégations habituelles.
À plusieurs reprises il s’emporta. D’abord, lorsqu’il entendit l’un des parents de M. Samson l’appeler « assassin », il s’emporta avec fougue et faillit perdre tout sang-froid. Il fit même mine un moment de se jeter sur celui qui l’a ainsi appelé et les gendarmes durent le retenir pour l’empêcher de se livrer à des voies de fait.
Il se fâcha également à l’encontre des agents de la force publique sous prétexte que ceux-ci le serraient de trop près et que l’un d’eux lui avait fait mal au bras. Ces incidents ayant produit, sans doute, un effet violent sur son système nerveux, Consauve rentra dans sa prison dans un état d’exaltation indicible.
D’après les constatations des médecins, parmi les blessures dont il portait la trace sur différentes parties du corps, l’une d’elles avait visiblement été produite par une morsure qui avait déchiré une partie de son bras.

Impact de la présence de l’assassin en ville

L’intérêt de curiosité qu’excitait cette affaire dans la ville de Toulon était si grand que, pendant toute la journée du samedi 25, la foule ne cessa de stationner aux différents points où l’on supposait que l’accusé serait conduit.
L’encombrement était même si grand, aux abords du palais de justice et près de la Porte-Neuve où le crime avait été commis, que le fiacre dans lequel l’accusé était monté avait peine à se frayer un passage à travers le flot des curieux.
Le lundi suivant, 27 septembre 1869, Consauve subit un nouvel interrogatoire au cours duquel il persista à nier toute participation au crime dont on l’accusait.
Pour autant, Consauve ne semblait pas réaliser ce qu’il encourait. Une semaine plus tard, on le voyait dans sa cellule, mangeant de fort bon appétit. Tous les jours il sortait et se promenait dans la cour de la prison en compagnie d’enfants arrêtés pour vagabondage et auxquels il adressait de temps à autre un cours de morale.

Le procès

Le mercredi 20 octobre, Consauve fut extrait de sa cellule toulonnaise et conduit à Draguignan pour comparaître devant la cour d’assises dont la session s’ouvrait le 26.
Avant son départ, il demanda à voir son père et eut avec lui un assez long entretien dans lequel il lui demanda de la patience, en ajoutant que son innocence ne manquerait pas d’être reconnue par le jury.
  • Source : Le Progrès du Var, 1er octobre 1869, p. 2 ; 3 octobre 1869, p. 2, 3.

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Un empoisonnement pour un motif futile (Marseille, 10 juin 1868) https://www.geneprovence.com/un-empoisonnement-pour-un-motif-futile-marseille-10-juin-1868/ https://www.geneprovence.com/un-empoisonnement-pour-un-motif-futile-marseille-10-juin-1868/#respond Thu, 25 Sep 2025 17:30:48 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=26428 Un cas d’empoisonnement, heureusement très rare, défraya la chronique dans les environs de Marseille au début de l’été 1868. Une jeune fille, âgée de seulement onze ans, tenta de commettre…

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Un cas d’empoisonnement, heureusement très rare, défraya la chronique dans les environs de Marseille au début de l’été 1868. Une jeune fille, âgée de seulement onze ans, tenta de commettre l’irréparable. Elle voulait causer la mort de sa propre mère. Pour ce faire, elle eut recours à une méthode insidieuse. Elle infusa des allumettes chimiques. Puis, elle les mélangea discrètement à une tasse de lait d’ânesse destinée à sa mère.
Selon les récits rapportés, le mobile de cet acte était sidérant. L’enfant souhaitait se venger d’une banale privation de dessert. Cela, apparemment, justifiait à ses yeux une telle extrémité. De plus, cette jeune personne manifestait déjà, par le passé, des preuves d’une profonde dépravation.
  • Source : Le Petit Marseillais, 15 juin 1868, p. 3.

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La mort d’une jeune femme en prison (Aix-en-Provence, 26 novembre 1839) https://www.geneprovence.com/la-mort-dune-jeune-femme-en-prison-aix-en-provence-26-juin-1839/ https://www.geneprovence.com/la-mort-dune-jeune-femme-en-prison-aix-en-provence-26-juin-1839/#respond Mon, 22 Sep 2025 05:30:18 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=26405 En ce mois de novembre 1839, un drame secouait les murs de la prison d’Aix. Marguerite Girard, une jeune domestique de 24 ans, originaire de Beaufin (Isère) et résidant à…

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En ce mois de novembre 1839, un drame secouait les murs de la prison d’Aix. Marguerite Girard, une jeune domestique de 24 ans, originaire de Beaufin (Isère) et résidant à Marseille, y a trouvé une fin soudaine. Née de François Girard et Nanette Girard, elle était incarcérée à la prison d’Aix, au 1, rue Peyresc.
Marguerite avait été condamnée par le tribunal correctionnel d’Aix. Elle purgeait une peine d’un an pour homicide involontaire sur son nouveau-né.
Le 26 novembre, le concierge des prisons, Sauveur Perrache (27 ans), effectuant sa ronde matinale, découvrit Marguerite inanimée. Il alerta immédiatement M. Dastros, le médecin des prisons. Ce dernier confirma son décès, qu’il attribua à des causes naturelles, probablement une attaque d’apoplexie. L’acte de décès fut également signé par Joseph André (47 ans), guichetier des prisons.
  • Sources : Le Mémorial d’Aix, 30 novembre 1839, p. 3.
  • Registre d’état civil d’Aix-en-Provence, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, 202 E 370, acte no 711.

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Récit de la peste de Provence (Boulbon, 15 décembre 1720) https://www.geneprovence.com/recit-de-la-peste-de-provence-15-decembre-1720/ https://www.geneprovence.com/recit-de-la-peste-de-provence-15-decembre-1720/#respond Sat, 06 Sep 2025 15:54:29 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=26277 Durant toute la seconde moitié de l’année 1720, le curé de Boulbon, Périer, fait le récit de la peste qui s’étend dans un premier temps à Marseille mais peu à…

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Reconstitution du village de Boulbon en 1720. © GénéProvence, 2025.

Durant toute la seconde moitié de l’année 1720, le curé de Boulbon, Périer, fait le récit de la peste qui s’étend dans un premier temps à Marseille mais peu à peu dans un grand nombre de villes et villages de Provence. On a sous sa plume le récit d’un homme inquiet pour le village, ce « misérable lieu », qu’il administre.

« Cette année 1720, il y a eu une récolte abondante. Toutes les terres, les unes et les autres, ont rendu d’un dixième dans le temps de la foire de Beaucaire.
On a soupçonné Marseille de peste et avec juste raison puisqu’elle y est si maligne qu’on assure que depuis le commencement de ce mois d’août, jusqu’à aujourd’hui vingt-huitième août, il y est mort plus de quatorze à quinze mille âmes et il continue à ce qu’il nous en revient à y en mourir toujours sans nombre.
Toutes les villes et villages de la province se gardent et il n’y a plus de commerce ni avec le Languedoc ni avec Avignon, et si Dieu n’y met sa main par sa divine miséricorde, nous sommes tous perdus.
Aubagne, Lançon, sont atteints de ce mal-là, Aix est soupçonné et on assure qu’il est au faubourg.
Le 3 octobre, le parlement, après avoir prêté serment, s’est retiré à Saint-Remy, s’étant eux-mêmes condamnés à faire quarantaine.
La peste est aux quatre coins d’Aix. Le 30 septembre, il y mourut dans une nuit vingt-cinq personnes.
On assure qu’il est mort à Marseille ou à ses bastides plus de cinquante mille âmes.
Nous nous gardons ici le mieux que nous pouvons, jour et nuit.
Aujourd’hui 23 octobre 1720, nous avons renouvelé le vœu de sainte Élisabeth et nous sommes allés en procession à Notre-Dame chanter la grand-messe. Les consuls y ont été pieds nus, la corde au col et la torche à la main, ce qui se continuera in aeternam.
Saint-Remy est soupçonné de contagion. Dieu veuille qu’il n’y ait rien.
J’ai grand peur que la peste n’y soit bientôt déclarée, comme aux autres endroits.
Du onze novembre, on mande qu’il est mort à Marseille ou à ses bastides plus de soixante mille âmes. Il y a eu de terribles désordres dans cette ville, causés par les forçats de galère qu’on avait tirés pour servir les malades et pour servir de corbeaux.
Il y est mort une grande quantité des prêtres et de religieux. Monseigneur l’Archevêque s’y est exposé autant que les prêtres les plus zélés et Dieu l’a conservé jusqu’à aujourd’hui. Le pape a envoyé trois mille saumées1 de blé pour soutenir le pauvre peuple et la contagion fait aujourd’hui à Aix autant de ravages à proportion qu’il en a fait à Marseille, où elle commence fort à calmer.
On soupçonne toujours Saint-Remy et il y a apparence que cette ville aura le même sort que toutes les autres villes et villages, qui ont été soupçonnées où elle est aujourd’hui aux quatre coins. Dieu veuille la préserver.
On dit que Lançon, il n’y est resté presque personne.
Le Martigues et Salon sont confinés.
Le 5 décembre, M. l’Intendant s’est retiré à Barbentane, méchante marque pour Saint-Remy. Madame l’Intendante s’est accouchée en chemin et a fait l’enfant dans son carrosse.
Certainement la contagion doit y être quoi qu’on le cache, mais dans moins de quatre à cinq jours, il sera confiné quoi qu’on en dise.
Le 15, troisième dimanche, à 4 heures du soir, l’ordre de M. de Jossaud, commandant dans cette viguerie, est arrivé, de confiner Saint-Remy.
Dieu veuille nous garder par sa divine miséricorde, car nous sommes en grand danger dans ce misérable lieu où il n’y a pas grand ordre.
Tarascon est en grand danger et nous aussi.
Le 14 décembre, la peste a commencé à Tarascon, par Simiot, poissonnier, qui l’a portée du Martigues. Il est mort avec un bubon. Dieu ait pitié de Tarascon et de nous aussi. On a confiné la traverse d’Arles au faubourg Saint-Jean. »

Note

1. Une saumée représente la charge d’une bête de somme.

  • Source : Registre paroissial de Boulbon, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, 203 E 222.

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Un accueil tumultueux pour le duc d’Orléans (Aix-en-Provence, 17 novembre 1839) https://www.geneprovence.com/un-accueil-tumultueux-pour-le-duc-dorleans-aix-en-provence-17-novembre-1839/ https://www.geneprovence.com/un-accueil-tumultueux-pour-le-duc-dorleans-aix-en-provence-17-novembre-1839/#respond Mon, 18 Aug 2025 10:26:46 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=26142 Le dimanche 17 novembre 1839, Ferdinand-Philippe, duc d’Orléans, passa par Aix. Cet événement, attendu de longue date, fut malheureusement marqué par une série d’incidents, allant d’une tragédie routière à un accueil officiel…

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Le dimanche 17 novembre 1839, Ferdinand-Philippe, duc d’Orléans, passa par Aix. Cet événement, attendu de longue date, fut malheureusement marqué par une série d’incidents, allant d’une tragédie routière à un accueil officiel discutable. Cet épisode nous offre un aperçu unique des réalités de l’époque.

Une arrivée endeuillée : l’accident tragique

Le duc d’Orléans, figure royale triomphante sur les lignes de postes depuis plusieurs mois, traversait la ville ce dimanche-là, entre 14 heures et 15 heures. Son arrivée fut toutefois retardée de quarante-cinq minutes. En effet, un accident dramatique venait de se produire. Un des postillons, qui montait le cheval du prince, chuta brutalement. Les roues de la voiture écrasèrent la tête du malheureux postillon.
Le prince, sans hésiter, descendit de son véhicule. Il aida personnellement à transporter le blessé vers une maison voisine, près de l’auberge de la Mounine. Malheureusement, l’homme expira quelques minutes plus tard. Des secours furent dépêchés aussitôt, un médecin de Bouc fut appelé. Cependant, il ne trouva qu’un cadavre à son arrivée. La victime, Jean-Pierre Jeantet, avait 30 ans1. Il laissait derrière lui une jeune veuve et deux jeunes enfants. Le duc d’Orléans, touché par la situation, remit une aide provisoire de 300 francs à la veuve. Ce geste visait à lui apporter un soutien en attendant la pension à laquelle cet événement tragique lui donnait droit.

Un arc de triomphe en papier mâché et des préparatifs controversés

Le duc d’Orléans, par Jean-Auguste Dominique Ingres, tableau réalisé après 1842. National Gallery, Londres.
En approchant de la Rotonde, à Aix, un spectacle pour le moins surprenant attendait le prince. Un arc de triomphe, construit pour l’occasion, y trônait. Cependant, son style était jugé peu correct. Il semblait même ployer sous un gigantesque entablement depuis la veille. Il comportait un long et étroit arceau, flanqué de deux portes dérobées. Le tout était surmonté de gradins.
Au sommet, un trophée aux couleurs douteuses était déployé. Sa conception raide et disgracieuse, ainsi que ses teintes équivoques, le faisaient étrangement ressembler à une enseigne de bureau de tabac. Peu importe la somme votée par le conseil municipal, il semblait évident que d’autres choix de couleurs auraient pu être faits pour représenter dignement le drapeau national, au lieu de cet orange, ce bleu délavé et ce gris salissant.

Un accueil officiel sous haute tension

Les autorités administratives et municipales patientaient depuis midi pour accueillir l’héritier du trône. Le maire de la ville, lui, avait d’ailleurs déjà présenté ses hommages à Marseille. Pour l’occasion, la compagnie d’artillerie avait pris position. Son lieutenant à cheval et ses canons, tirés par des postillons en tenue négligée (ce qui évoque la célèbre bataille d’Iéna où Napoléon fit transporter son artillerie en poste), se tenaient à gauche de la grille de fer. Cette manœuvre, habilement orchestrée, soulignait les talents stratégiques de leur chef.
Dès que les éclaireurs, prudemment postés, signalèrent l’arrivée des voitures, les artilleurs se hâtèrent. Ils tirèrent leurs vingt et un coups de canon, s’assurant de terminer avant le départ du prince. La compagnie de pompiers et une brigade de gendarmerie s’étaient rangées le long de la chaussée de Marseille. Le commandant de place, représentant à lui seul la garnison, était également présent. Sa présence était jugée non seulement appropriée, mais aussi essentielle pour maintenir l’ordre et la dignité de la cérémonie royale.

Chaos et courtoisie royales

Pourtant, seuls deux sergents de ville et deux agents de police avaient été laissés pour contenir la foule autour de l’arc de triomphe et du cortège. Par conséquent, l’arrivée du prince fut marquée par un désordre complet. Le sous-préfet et le maire d’Aix eurent le plus grand mal à atteindre le duc d’Orléans. En descendant de voiture, l’héritier du trône fut contraint de jouer des coudes. Il dut se frayer un chemin pour passer sous ce monument de fortune. Une heure auparavant, un peintre avait appliqué des marbrures de style sur le monument déjà peu soigné.
Un autre honneur attendait le prince. Il fut présenté à l’officier qui commandait les artilleurs. Ce dernier l’accueillit avec une bienveillance certaine, voire une simplicité, qui toucha profondément le duc d’Orléans.

Une figure royale marquée par la tragédie

Le prince, malgré son rang, affichait une expression sérieuse et triste. Le terrible événement survenu sous ses yeux expliquait amplement cette disposition. Il serra la main de M. Aude, le maire, lui rappelant sa promesse faite à Marseille : « Vous m’aviez promis à Marseille de ne pas faire d’apprêts et de me recevoir sans cérémonie. » Le premier magistrat aurait répondu : « Monseigneur, nous n’avons pas pu faire autrement. »
Aucune acclamation ne se fit entendre. On remarqua à regret que les badauds autour du prince ne se découvraient pas. Cet oubli des plus simples marques de respect fut jugé inqualifiable. Par conséquent, la réception fut brève. Plusieurs discours préparés restèrent manuscrits dans la poche des orateurs.
Le duc d’Orléans regagna sa voiture avec difficulté. Quinze minutes après son arrivée, il repartait. Il laissa à M. le maire l’assurance de sa satisfaction et une somme d’argent destinée aux pauvres de la ville. Le temps, superbe toute la journée, avait attiré une grande partie de la population hors de la ville mais beaucoup étaient restés prisonniers de leurs maisons à cause des pluies récentes.

Une préparation officielle jugée négligente

Évidemment, l’imprévoyance des autorités municipales restait difficile à comprendre. Elles seules avaient dirigé les préparatifs de l’événement. Leur négligence exposa la personne du prince à des démonstrations excessives d’empressement. Un général de sa suite les qualifia d’ailleurs de manière assez brutale.
Note

Il était fils de feu Jean Jeantet, lui aussi postillon, et de Catherine Huc. De plus, Jean-Pierre Jeantet, au moment de son accident, était marié à Anne-Marie Roques. On ignore la localisation de ses origines. Son acte de décès figure à la date du 17 novembre 1839, à 13 heures, dans le registre des décès de l’état civil de Bouc-Bel-Air.

  • Sources : Le Mémorial d’Aix, 23 novembre 1839, p. 2.
  • Registre d’état civil de Bouc-Bel-Air, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, 202 E 393, acte no 17.

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Un hérétique face à l’Inquisition (Draguignan, 16 mai 1558) https://www.geneprovence.com/un-heretique-face-a-linquisition-draguignan-16-mai-1558/ https://www.geneprovence.com/un-heretique-face-a-linquisition-draguignan-16-mai-1558/#respond Mon, 11 Aug 2025 15:58:08 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=26108 Au cœur de la Provence du XVIe siècle, où les vallées vaudoises résonnaient des échos d’une foi divergente, se déroula un drame singulier. Voici l’histoire de Romeyer, un humble corailleur, qui,…

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Au cœur de la Provence du XVIe siècle, où les vallées vaudoises résonnaient des échos d’une foi divergente, se déroula un drame singulier. Voici l’histoire de Romeyer, un humble corailleur, qui, par un concours de circonstances funestes, devint le jouet d’une justice implacable et le symbole du martyre protestant. Son arrestation à Draguignan, en avril 1558, marqua le début d’une tragédie personnelle qui révéla les tensions religieuses et l’intolérance d’une époque.

Des Vaudois, la foi et la liberté

Il faut d’abord se souvenir du contexte. Les Vaudois du Dauphiné et de la Provence, depuis longtemps, payaient le prix fort pour leur foi. Ils demeuraient fidèles à leur Église, un bastion de l’Évangile et de la liberté. La vallée de La Grave, par exemple, avait jadis abrité une importante population de Vaudois, à tel point que l’on en venait parfois à appeler cette région les vallées vaudoises.
Romeyer, lui, était originaire de Villar-d’Arêne, un village isolé de cette vallée. Il avait pris soin d’emmener sa famille à Genève, un lieu sûr pour leur instruction religieuse. Mais les affaires le rappelaient en France. Habile artisan, il travaillait le corail. Il se rendit alors à Marseille pour acheter des marchandises. Sur le chemin, il cherchait à vendre celles qu’il transportait avec lui.

L’engrenage fatal d’une rencontre

En passant par Draguignan, Romeyer fit la rencontre qui scella son destin. Il présenta ses coraux à Lanteaume, un orfèvre local. Lanteaume trouva les pièces magnifiques et voulut les acquérir. Mais les deux hommes ne parvinrent pas à s’entendre sur le prix. Ils se séparèrent donc sans conclure de marché.
Cependant, Lanteaume, animé par une jalousie certaine, ne voulut pas laisser filer cette opportunité. Il eut une idée funeste. Il conseilla à Romeyer de montrer ses richesses à un seigneur de la ville, un homme réputé opulent. Cet homme n’était autre que le baron de Lauris, gendre de Maynier d’Oppède (1495-1558). Le nom de Lauris, il faut le préciser, est resté gravé en lettres de sang dans l’histoire des Vaudois.
La convoitise de Lauris s’éveilla à la vue de ces belles pièces. Lanteaume, alors, alla l’avertir : Romeyer était luthérien. Cette accusation suffit. La confiscation des biens suivait inévitablement une sentence de mort. Les deux complices, Lanteaume et Lauris, s’entendirent à demi-mot. Ils anticipaient déjà leur part de cette spoliation.

Un procès inique et la résistance d’un avocat

Romeyer fut donc arrêté. L’ordre venait de Lauris lui-même. Le viguier de Draguignan procéda à l’arrestation en avril 1558. Plusieurs interrogatoires suivirent. Romeyer, avec une simplicité déconcertante, confessa sa foi. Le tribunal de Draguignan se réunit ensuite pour le juger.
Un moine observantin, qui avait prêché le carême dans la ville, se montra particulièrement virulent. Il s’écria : « Je vous chanter une messe au Saint-Esprit, pour qu’il suggérât aux juges de condamner au feu ce maudit luthérien. » Mais sa messe n’eut pas l’effet escompté. Un jeune avocat, courageusement, se leva à la barre du tribunal. Il fit remarquer que Romeyer n’avait commis aucun délit. Il n’avait ni prêché ni dogmatisé en France. Il était étranger. Il voyageait en Provence uniquement pour son commerce. Par conséquent, la juridiction du tribunal ne pouvait ni le juger ni le condamner.
Tout le barreau approuva cette argumentation. Les voix des juges furent partagées. La moitié vota pour l’acquittement, l’autre moitié pour la condamnation. Ce fut une impasse. Les méthodes employées pour briser cette égalité des votes furent singulières. L’un des juges, Barbesi, se retira dans la prison de Romeyer. Il prétexta de la fermeté dont le prisonnier avait fait preuve lors de ses interrogatoires. Il voulait le voir, disait-il.

Un interrogatoire cruel

Ce Barbesi, selon un chroniqueur contemporain du nom de Crespin, était un homme étrange. Il était ignare, obèse, difforme, nez plat et large, regard hideux. Il jurait souvent. Il était lourd, naturellement gourmand et paillard. Dès son arrivée, il interpella l’infortuné prisonnier : « D’où es-tu ? Qui es-tu ? ! En qui crois-tu ? »
Romeyer, avec calme, répondit : « Je suis Dauphinois, j’habite Genève. Je fais le commerce du corail. Je crois en Dieu et en Christ mon Sauveur. »
Barbesi continua, sarcastique : « Croient-ils en Dieu, ceux de Genève ? Le prient-ils ? Le servent-ils ? »
« Mieux que vous ! » répondit vivement Romeyer.
Cette réponse, semble-t-il poussa Barbesi à voter en faveur de la condamnation. Mais l’égale répartition des voix empêcha le prononcé du jugement.

La fureur de la foule et la pression cléricale

Le moine observantin, qui avait fait de cette affaire une croisade personnelle, ne supportait pas cette incertitude. Il voyait déjà le crédit de ses prières et l’efficacité de ses messes compromises. Il fit alors sonner les cloches à toute volée. Il ameuta la populace. Il cria que les bons catholiques ne pouvaient tolérer qu’un luthérien infâme échappe à la justice. Il porta son armée de moines devant l’official et les consuls de la ville. Il leur rappela leur devoir de protecteurs de la foi.
Ensemble, soutenus par une populace en colère, ils se ruèrent aux portes des magistrats. Ils hurlaient qu’ils ne voulaient pas que l’hérétique soit libéré. Ils se plaindraient au Parlement, au roi, au pape, à toutes les puissances du monde et des enfers. Ils exigeaient qu’il fût puni. Ce moine, insidieusement, semait les graines d’événements tragiques.

Un aller-retour à Aix

Le représentant du roi, soucieux de respecter les formes judiciaires, s’opposa à cette violence. Mais la foule répondait en chœur : « Qu’on le tue ! qu’on le tue ! Au feu ! au feu ! Qu’il soit brûlé ! » Le clergé s’unissait à ces cris. Le magistrat, impuissant face au tumulte, décida de se rendre à Aix pour en référer au parlement, qui jouait alors le rôle équivalent d’une cour d’appel. La population se dispersa, mais le moine veilla à ce que les conseils de la ville sanctionnent cette décision.
Quatre personnes furent désignées pour accompagner le procureur du roi et présenter la condamnation de Romeyer. Le premier consul, Cavalier, le juge Barbesi, l’avocat-général et un greffier firent partie de la délégation. Mais un des présidents de la Cour d’Aix, nommé Ambrois, les réprimanda. Il leur dit : « Vous n’avez certes pas besoin de tant de cérémonies pour faire brûler un hérétique. »
La députation visait à activer le jugement de mort. Arrivée à Aix, elle exposa l’affaire à la Cour, qui n’avait pas l’instruction complète mais qui interdit au tribunal de Draguignan de juger.
La sentence tomba finalement. Romeyer fut condamné à subir la question, puis la roue, et enfin à être brûlé vif. Son martyr devait être perpétuel. Le moine envoyé pour lui offrir une abjuration revint de sa prison en déclarant qu’il l’avait trouvé pertinax, c’est-à-dire persévérant et qu’il était donc damné.
Aussitôt, les curés firent annoncer dans toutes les paroisses environnantes que le 16 du mois de mai aurait lieu le supplice. À Draguignan, on fit publier à son de trompe que tout catholique devait apporter du bois pour le bûcher. Le lieutenant du roi, qui avait tenté de le sauver, quitta la ville pour ne pas être témoin de cette exécution inique. Mais son substitut, accompagné de juges et de consuls, se rendit à la prison du condamné où il appliqua la question.

Le supplice de Romeyer

Devant lui, on étala les instruments de torture : tenailles, cordes, coins, barreaux de fer. « Dénonce tes complices et abjure tes erreurs, sans t’exposer à ces tourments », lui dit-on. Romeyer répondit avec force : « Je n’ai point de complices. Je n’ai rien à abjurer, car je ne professe que la loi du Christ. » Il ajouta : « Vous l’appellerez maintenant perverse et erronnée, mais au jour du jugement, Dieu le proclamera juste et sainte contre ses transgresseurs. »
Ses bourreaux lui dirent alors : « Implore donc la Vierge. »
Romeyer, épuisé, s’écria : « Nous n’avons qu’un seul médiateur… Ô Jésus ! ô mon Dieu !… grâce !… » Puis, il s’évanouit. La torture recommença, plus atroce, au point qu’on le laissa pour mort. De crainte qu’il n’expirât avant d’être brûlé, les moines et les prêtres le détachèrent de la roue. Ses os des bras et des jambes étaient brisés. La pointe de ses os sortaient de ses chairs. On lui laissa une collation pour le ramener à la vie.
Il fut ensuite transporté sur le lieu du supplice. On l’attacha avec une chaîne de fer au poteau du bûcher. Un moine lui dit encore : « Invoque la Vierge et les saints ! » Le martyr de Villar-d’Arêne fit un signe négatif de la tête. Alors, les bourreaux mirent le feu au bûcher. La flamme s’éleva rapidement, le brasier s’éteignit soudainement. Romeyer demeura suspendu au poteau, au-dessus du foyer dévorant. Ses membres inférieurs rôtissaient. Ses entrailles exhalaient des odeurs de mort. Son corps était déjà à moitié brûlé. On voyait ses lèvres s’agiter sans qu’il en sortît aucun son.
Romeyer mort, Lauris et Lanteaume purent se partager ses biens.
  • D’après Alexis Muston, « Martyre d’un Vaudois à Draguignan (1558) » in La Liberté de penser, revue philosophique et littéraire, tome VII, no 38, janvier 1851, Paris, pp. 199-203.

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L’affaire des étrangleurs de Marseille (Marseille, février 1868) – Seconde partie https://www.geneprovence.com/laffaire-des-etrangleurs-de-marseille-fevrier-1868-seconde-partie/ https://www.geneprovence.com/laffaire-des-etrangleurs-de-marseille-fevrier-1868-seconde-partie/#respond Mon, 28 Jul 2025 05:30:05 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=26026 Pour lire le début de l’histoire : L’affaire des étrangleurs de Marseille (Marseille, février 1868) – Première partie. Les arrestations et les preuves Sur la base des indications de Pouzet,…

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Pour lire le début de l’histoire : L’affaire des étrangleurs de Marseille (Marseille, février 1868) – Première partie.

Les arrestations et les preuves

Sur la base des indications de Pouzet, Reynier et Guieux furent recherchés. On les retrouva à l’Alcazar et ils furent mis en état d’arrestation. Depauli fut appréhendé peu après. Il portait alors une casquette garnie de peluche. La police arrêta également un nommé Maiffret, connu pour ses liens fréquents avec Guieux et Reynier. Son trouble profond et ses propos incohérents confirmèrent les soupçons.
Une perquisition fut immédiatement menée au domicile de Maiffret, rue d’Aix, numéro 4. Ils y découvrirent plusieurs coiffures, dont une casquette garnie de peluche. Surtout, sous le lit, ils trouvèrent une corde à nœud coulant. Cette pièce à conviction était d’une importance capitale. Un examen détaillé ne laissait aucun doute quant à son usage criminel. La corde mesurait environ trois mètres. Elle était solidement tressée et très résistante. À l’une de ses extrémités, se trouvait une boucle. Cette boucle, ainsi que la partie de la corde destinée à former le nœud coulant, avaient été savonnées. Des cheveux s’y trouvaient, emmêlés. Il était évident qu’ils avaient été violemment arrachés. Des traces de boue étaient aussi visibles sur la partie externe de la corde.

Des explications peu convaincantes

La question se posait : pour quel usage légitime Maiffret aurait-il utilisé une corde ainsi préparée ? Aucune explication satisfaisante ne fut donnée concernant les cheveux adhérents. Interrogé à ce sujet, Maiffret ne sut que répondre. Lorsque la corde lui fut présentée, il ne put cacher son émotion ni son trouble. Il nia d’abord qu’elle lui appartienne. Ensuite, il reconnut qu’elle était bien à lui, sans toutefois pouvoir dire à quel usage il l’employait. Quant aux cheveux, il prétendit qu’ils avaient été placés là par quelqu’un cherchant à le nuire. Après avoir appris qu’un premier expert avait identifié des cheveux de femme, il affirma qu’une de ses maîtresses, en se peignant chez lui, aurait pu les laisser sur la corde.
Ces explications ne furent pas acceptées. L’examen de la corde réfutait ses dires. La possession de cet instrument, utilisé pour les agressions, constituait une charge accablante contre Maiffret, qu’il ne pouvait réfuter. De plus, ses liens avec Guieux, Reynier et Depauli, et la découverte du lasso chez lui, confirmaient sa participation aux agressions dont ils avaient discuté dans le garni de la rue du Relais.

La solidité des preuves et la fin de la terreur

La conversation rapportée par Pouzet démontra la culpabilité des individus qu’il avait entendus. Guieux, Reynier et Depauli comprenaient cela. Ils nièrent formellement avoir tenu cette conversation et s’efforcèrent d’établir qu’ils n’avaient pas logé chez la veuve Sémarène la nuit indiquée par Pouzet. Leurs tentatives se retournèrent contre eux. Elles ne firent qu’ajouter du crédit au témoignage de Pouzet. Bien que Pouzet puisse être soupçonné de vouloir réduire sa peine par ses révélations, ses déclarations furent rigoureusement vérifiées et demeurèrent inchangées. Le juge d’instruction lui-même constata que, depuis la chambre qu’il occupait, Pouzet avait pu voir et entendre tout ce qu’il rapportait.
Reynier, Guieux et Depauli persistèrent à nier avoir logé chez la veuve Sémarène. Cependant, la femme affirma, avec certitude, que Reynier et Guieux y avaient dormi, notamment la nuit où Pouzet était dans la chambre voisine. Face aux allégations des accusés et aux déclarations de Pouzet, il n’y avait plus de doute possible. Les premières étaient contredites par les vérifications de la procédure, tandis que les secondes, minutieusement contrôlées, furent reconnues sincères.
Ainsi, la conversation de Pouzet confirma la participation de Reynier, Guieux, Depauli et du quatrième individu, connu sous le nom de « Côtelette », aux agressions avec usage de la corde à nœud coulant. Elle prouva également leur culpabilité dans le vol commis au préjudice de M. Segond à Endoume. Sur ce point précis, la conversation était si claire qu’il n’y avait pas de confusion possible. En parlant de l’individu d’Endoume, à qui ils avaient volé montre, chaîne et argent, ils désignaient sans équivoque M. Segond. À ces accusations directes et précises, Reynier, Guieux, Depauli et Maiffret n’opposèrent que des protestations d’innocence. Accusés des vols commis ou tentés contre MM. Rouby, Segond, Bénoit, Michel, Lavagetti et Ollivier, ils se bornèrent à répondre qu’ils étaient étrangers à ces faits. Ils misaient sans doute sur l’impossibilité pour les victimes de les reconnaître avec certitude.
Néanmoins, M. Lavagetti déclara pouvoir reconnaître l’un de ses agresseurs s’il lui était présenté. M. Ollivier fit la même déclaration concernant l’homme dont il avait arraché la fausse barbe. Cet individu n’avait pas été arrêté. Peut-être s’agissait-il de l’individu désigné sous le nom de « Côtelette » ?
Quoi qu’il en soit, cette circonstance ne fut pas la seule preuve de la culpabilité des accusés. Les personnes agressées confirmèrent que les malfaiteurs étaient toujours de jeunes gens, âgés d’environ 25 à 30 ans. Les accusés avaient tous cet âge. D’après leur langage, ils semblaient appartenir à la population marseillaise. Les accusés étaient nés à Marseille ou y résidaient depuis longtemps, et parlaient provençal. Un ou deux d’entre eux, parfois même deux, portaient une casquette sans visière, bordée de peluche. Dans ce cas, Depauli et Maiffret portaient chacun ce type de coiffure. Tous appartenaient à la catégorie des gens sans aveu. Ils ne travaillaient jamais et ne vivaient que du jeu. Ils fréquentaient assidûment les cafés de nuit, les billards et les mauvais lieux. Deux d’entre eux avaient déjà été condamnés plusieurs fois pour vols, escroquerie et vagabondage. Enfin, un élément de conviction important : depuis leur arrestation, les vols avec violence avaient complètement cessé. Les rues de Marseille avaient retrouvé leur sécurité, du moins pour un temps.
  • Source : Le Petit Marseillais, 9 juin 1868, p. 2 ; ibid., 11 juin 1868, p. 3 ; ibid., 12 juin 1868, p. 3.

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L’hiver 1868 plongea Marseille dans une anxiété profonde. En effet, des agressions violentes se produisaient presque chaque nuit dans les rues de la ville. Ces attaques nocturnes, de plus en plus fréquentes, avaient engendré une véritable panique générale. On parlait avec effroi de ces criminels, rapidement surnommés les « Étrangleurs » par la population. Leurs méthodes étaient surprenantes, leur audace inouïe. Les vols se commettaient même dans les quartiers les plus fréquentés et considérés comme sûrs, et ce, à des heures encore proches du jour. La situation était devenue si tendue que les habitants n’osaient presque plus sortir le soir sans être armés. Ces craintes étaient pleinement justifiées, car les faits qui suivirent allaient les confirmer.

Les accusés et leurs caractéristiques

Quatre individus furent désignés comme accusés principaux. Premièrement, Jean-Robert Reynier, connu sous le nom de « la Pègue », était un commissionnaire né à Toulon, résidant à Marseille, rue Bernard-du-Bois, au numéro 66. Ensuite, Jean-Baptiste-Amédée Guieux, âgé de 26 ans, originaire de Nyons dans la Drôme, travaillait comme garçon de café et demeurait à Marseille, rue du Musée, au numéro 9. Troisièmement, Jean-Baptiste Maiffret, dit « le Casquetier de Barbentane », était un journalier de 29 ans, né et résidant à Marseille, rue d’Aix, au numéro 4. Enfin, Jacques-Camille Depauli, surnommé « Jules », journalier de 19 ans, était également né et vivait à Marseille, rue de Rome.

Une série d’agressions criminelles

Le 14 février 1868, vers 19 heures, M. Rouby, un sculpteur sur bois, rentrait chez lui, rue Saint-Sébastien, numéro 66. Alors qu’il longeait la rue Saint-Paul, à environ 100 mètres de son domicile, il fut soudainement attaqué. Quatre ou cinq malfaiteurs l’assaillirent. Tandis qu’on lui serrait le cou avec une corde, ses agresseurs le dépouillèrent. Ils lui volèrent sa montre en or et 60 centimes, qu’il portait dans la poche de son gilet. M. Rouby, à demi-étranglé, tomba, perdant connaissance. Son état d’émotion ne lui permit pas de distinguer clairement ses assaillants. Toutefois, il remarqua qu’il s’agissait de jeunes hommes. Plusieurs d’entre eux, dira-t-il portaient « une casquette sans visière, bordée de peluche ».
Quelques jours plus tard, le 19 février, vers 23 heures, M. Segond, âgé de 67 ans, fut la nouvelle victime. Ce propriétaire, qui résidait à Endoume, vallon des Auffes, fut agressé près de chez lui par quatre individus. L’un d’eux le saisit à la gorge et serra avec une telle force que M. Segond ne put crier. Il perdit rapidement connaissance. Ses agresseurs le frappèrent à plusieurs reprises au visage et à la tête. Ils lui volèrent sa montre en or, sa chaîne en or et son porte-monnaie, qui contenait 19,40 francs. Selon M. Segond, ses agresseurs avaient tous entre 25 et 30 ans. D’après leur façon de parler, ils semblaient tous originaires de Marseille.
Le 20 février, vers 23h30, M. Bénoit, un ancien cocher de 72 ans, qui vivait rue des Bergers, numéro 9, fut attaqué. L’agression eut lieu rue Fongate, entre la rue Dieudé et la rue Estelle. Une corde à nœud coulant lui fut subitement passée autour du cou. Avec une force brutale, il fut violemment projeté en arrière. On le renversa sur le dos et on le traîna par la corde jusqu’au milieu de la chaussée. Pendant que le vieil homme gisait, évanoui sur le sol, ses assaillants lui arrachèrent sa montre et sa chaîne en argent. Ils lui prirent également 10 francs. M. Bénoit n’aperçut que deux de ses agresseurs. Cependant, la déposition d’un témoin révéla qu’ils étaient en réalité plus nombreux. Ils lui semblèrent être de jeunes hommes et ils parlaient provençal.
M. Lavagetti subit aussi une agression brutale. Il fut assailli si soudainement qu’il ne put ni crier ni poursuivre ses assaillants. Il vit deux d’entre eux s’enfuir par la rue de la Colonne. Il n’avait pas pu distinguer celui qui lui avait jeté la corde. Néanmoins, il reconnut parfaitement l’individu qui lui avait dérobé son argent. Cet homme, vers 21h30, s’était assis à côté de lui au cabaret du sieur Lombard, rue Torte. Il l’avait ensuite suivi à distance sur le quai du Canal, alors qu’il se rendait chez M. Haraud, où l’on pouvait supposer qu’il devait recevoir de l’argent. Lavagetti fut de nouveau attaqué le 26 février, vers 22h45 ou 22h30, près de chez lui. Un lacet lui fut projeté au cou. Une violente secousse le renversa à terre. Un individu se jeta sur lui et lui arracha la poche de son pantalon, qui contenait 5,70 francs.
Le 28 février, vers 23h30, M. Ollivier, un interprète de 29 ans travaillant à l’hôtel du Louvre, marchait rue Marengo. Il s’arrêta à l’angle des rues Marengo et Montée-de-Lodi pour satisfaire un besoin naturel. Pendant qu’il tournait le dos, un individu venant de la rue Marengo s’approcha. Il lui jeta une corde autour du cou. M. Ollivier, agile, porta vivement ses mains au nœud coulant et parvint à se dégager. La force de sa manœuvre fit chuter son agresseur. M. Ollivier fut lui-même déséquilibré et tomba. Immédiatement, deux autres malfaiteurs se précipitèrent sur lui. L’un d’eux s’empara de sa chaîne de montre et de son porte-monnaie, contenant 4,75 francs. Mais à cet instant, M. Ollivier asséna un coup de canne sur la main de son agresseur. Ce dernier lâcha prise et M. Ollivier le saisit par la barbe. La barbe resta dans sa main et les malfaiteurs prirent la fuite. Après avoir ramassé sa chaîne et sa bourse, M. Ollivier regagna son domicile. Comme les autres victimes, il ne put fournir de renseignements précis sur les assaillants. Il pensait que l’homme à la fausse barbe était italien. Il notait aussi que la corde était savonnée et qu’un troisième agresseur portait une casquette sans visière à bord en peluche ou astrakan.
Dans la nuit du 21 au 22 février, vers 2 heures du matin, Monsieur Joseph Michel, maître calfat, demeurant cours Devilliers, numéro 47, faillit devenir une victime similaire. Il rentrait chez lui. En arrivant à la hauteur de la rue Barthélemy, il entendit des pas derrière lui. Il réalisa qu’on venait de lui lancer un lasso, qui l’avait manqué. Quatre individus s’apprêtaient à se précipiter sur lui. Bien qu’il n’eût pas de pistolet, il eut la présence d’esprit de les menacer de tirer. Il les tint ainsi en respect. Au bruit d’une fenêtre qui s’ouvrait, les malfaiteurs s’enfuirent. L’obscurité de la nuit empêcha M. Michel de les distinguer mais il put cependant remarquer que l’un d’eux portait une casquette ronde en peluche.

L’enquête et les révélations cruciales

Ces agressions, caractérisées par des méthodes identiques et des intervalles de temps rapprochés, ne pouvaient être attribuées qu’aux mêmes individus. Les descriptions des victimes, bien que parfois vagues, montraient des concordances frappantes. Les criminels étaient toujours de jeunes hommes, de 25 à 30 ans, que leur langage laissait supposer Marseillais. Un ou deux d’entre eux portaient une casquette sans visière, bordée de peluche. Depauli et Maiffret, par exemple, portaient ce type de coiffure. Les malfaiteurs utilisaient toujours le même modus operandi : ils étranglaient à moitié leurs victimes, souvent avec une corde à nœud coulant. Clairement, ces vols étaient l’œuvre d’une association organisée. Le hasard seul ne pouvait expliquer de telles similitudes et fréquences.
La police mena des recherches actives. Cependant, elle ne parvenait pas à identifier les membres de cette bande. C’est alors que M. Pouzet, arrêté sous l’inculpation d’escroquerie et d’abus de confiance, fit des révélations importantes. Pouzet avait passé la nuit du 22 au 23 février dans le garni de la veuve Sémarène, rue du Refai, numéro 9. Vers 23 heures, il était couché, mais pas encore endormi. Son attention fut attirée par une conversation dans la chambre voisine. Il entendit plusieurs individus parler et crut saisir le mot « étrangleurs ». Il se leva discrètement et observa par les fentes de la cloison, à la lueur d’une bougie. Il vit quatre hommes. Deux étaient assis, deux autres debout près du lit. Ils conversaient. L’un disait :  « Moi, j’enverrai la corde. » Un autre répondait : « Moi, la toile cirée. » Les deux autres ajoutaient qu’ils seraient là pour « dépouiller la personne arrêtée et prêter main-forte. » Ils évoquèrent ensuite le vieillard arrêté à Endoume, à qui ils avaient volé sa montre, sa chaîne et une vingtaine de francs. Pouzet n’eut plus aucun doute : il était en présence des étrangleurs.
Il reconnut en eux quatre joueurs de billard. Ils fréquentaient habituellement les cafés de nuit et l’Alcazar. Il se recoucha.
Le lendemain, en entendant ses voisins se lever, il fit de même. Il les suivit et les vit entrer à l’Alcazar. Pouzet s’y rendit à son tour et retrouva les quatre hommes. Il identifia Reynier, Guieux, Depauli et un quatrième individu. Ce dernier, dont il ignorait le nom, était surnommé « Côtelette » et fut arrêté quelques jours plus tard. Pouzet décida de révéler ces faits aux autorités.

Pour lire la suite et la fin de l’histoire : L’affaire des étrangleurs de Marseille (Marseille, février 1868) – Seconde partie.

  • Source : Le Petit Marseillais, 9 juin 1868, p. 2.

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L’itinéraire criminel d’une bande de jeunes hommes (Marseille, 23 février 1868) https://www.geneprovence.com/litineraire-criminel-dune-bande-de-jeunes-hommes-marseille-23-fevrier-1868/ https://www.geneprovence.com/litineraire-criminel-dune-bande-de-jeunes-hommes-marseille-23-fevrier-1868/#respond Sun, 22 Jun 2025 05:30:29 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=25713 Ils se nommaient Aristide Paul Séverac, Firmin Eugène Bertin et Barthélemy Dominique Rougier. Quoique à peine âgés de 18 ans, ils avaient déjà tous les trois été frappés par la…

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Ils se nommaient Aristide Paul Séverac, Firmin Eugène Bertin et Barthélemy Dominique Rougier. Quoique à peine âgés de 18 ans, ils avaient déjà tous les trois été frappés par la justice. Ils s’étaient trouvés détenus en même temps dans les prisons à Marseille et, à leur sortie de celles-ci, ils avaient formé une association dont le vol était le but.
L’un d’eux habitait au numéro 48 de la rue des Carmes, dans une maison où M. Chevalier occupait un appartement. Le dimanche 23 février 1868, pendant que les habitants de la maison étaient absents, les malfaiteurs pénétrèrent dans le logement de M. Chevalier, en forçant la serrure de la porte d’entrée, brisèrent le secrétaire et y prirent des bijoux ainsi qu’une somme de 672 francs.
Le lendemain Séverac, Bertin et Rougier furent arrêtés sur le port au moment où ils se partageaient les produits du vol.
Ils furent jugés par la Cour d’assises des Bouches-du-Rhône, à Aix-en-Provence, le 3 juin de la même année et furent déclarés coupables avec circonstances atténuantes. Aussi les trois accusés furent-ils condamnés à trois ans de prison, et Séverac et Bertin furent également placés pendant cinq ans sous la surveillance de la police.
La camaraderie dans le crime mène droit à la chute collective.
  • Source : Le Petit Marseillais, 6 juin 1868, p. 2.

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Un geste malheureux dans la pinède (Carry-le-Rouet, 8 octobre 1839) https://www.geneprovence.com/un-geste-malheureux-dans-la-pinede-carry-le-rouet-8-octobre-1839/ https://www.geneprovence.com/un-geste-malheureux-dans-la-pinede-carry-le-rouet-8-octobre-1839/#respond Fri, 20 Jun 2025 05:30:40 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=25683 Un homme et sa femme, venus de Marseille (Bouches-du-Rhône), avaient décidé d’aller chercher des coquillages sur le littoral, à Carry-le-Rouet. Souhaitant faire cuire leur récolte à proximité de l’eau, dans…

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Un homme et sa femme, venus de Marseille (Bouches-du-Rhône), avaient décidé d’aller chercher des coquillages sur le littoral, à Carry-le-Rouet.
Souhaitant faire cuire leur récolte à proximité de l’eau, dans une pinède appartenant à un certain Joseph Olive, l’homme mit imprudemment le feu à la végétation environnante. Ses tentatives pour maîtriser les flammes restèrent vaines et l’incendie se propagea rapidement.
Aussitôt alertés, les douaniers et une partie des habitants du village accoururent sur les lieux. Leur prompte intervention permit de maîtriser le feu.
On évalua la perte à 300 francs et, naturellement, l’homme et la femme étaient responsables. Monsieur Olive, arrivé sur les lieux, interrogea le couple qui lui jura que ce feu était était dû à une simple imprudence. Visiblement bouleversés, ils pleuraient en tentant de justifier leur geste.
Touché par la détresse de ces malheureux, Joseph Olive renonça finalement à engager des poursuites judiciaires et les laissa retourner à leur domicile.
  • Sources : Le Mémorial d’Aix, 12 octobre 1839, p. 3.

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