83 - Brignoles Archives - GénéProvence https://www.geneprovence.com/category/83-brignoles/ 500 ans de faits divers en Provence Sun, 03 Aug 2025 16:33:42 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://www.geneprovence.com/wp-content/uploads/2024/04/cropped-434541497_912630390609581_141579584347965292_n-32x32.png 83 - Brignoles Archives - GénéProvence https://www.geneprovence.com/category/83-brignoles/ 32 32 Deux escrocs secouent Brignoles (Brignoles, 12 février 1895) https://www.geneprovence.com/deux-escrocs-secouent-brignoles-brignoles-12-fevrier-1895/ https://www.geneprovence.com/deux-escrocs-secouent-brignoles-brignoles-12-fevrier-1895/#respond Fri, 25 Oct 2024 05:30:24 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=22921 Le 12 février 1895 est, à Brignoles, une journée comme les autres, jusqu’à ce que deux individus, aux profils bien distincts, viennent troubler la tranquillité des commerçants. David-André Perrier, un…

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Le 12 février 1895 est, à Brignoles, une journée comme les autres, jusqu’à ce que deux individus, aux profils bien distincts, viennent troubler la tranquillité des commerçants. David-André Perrier, un sexagénaire itinérant, et Frédéric Praly, un quadragénaire plus sédentaire, ont tous deux un point commun : une passion pour la fausse monnaie.
Ce jour-là, Perrier, l’œil vif et l’allure patibulaire, tente sa chance chez plusieurs commerçants. Chez Vermiglio, il essaie de régler son achat de vin avec une pièce suisse contrefaite. L’épicier, habitué aux transactions, repère immédiatement l’arnaque. Quelques rues plus loin, chez Gueirard, le tabacier, le scénario se répète. Perrier sort de sa poche une nouvelle fausse pièce, identique à la précédente.
Simultanément, Praly, le journalier, tente lui aussi sa chance. Il se rend chez Mme Le Blanc, une épicière, et lui tend une fausse pièce pour une tablette de chocolat. Puis, il se dirige vers le magasin du sieur Ventre, où il réitère son manège. Malheureusement pour lui, les commerçants, alertés par les tentatives de Perrier, sont sur leurs gardes.
Les deux hommes sont rapidement appréhendés. Face aux preuves accablantes, ils nient en bloc les accusations portées contre eux. Mais leurs mensonges ne convainquent pas les autorités.
L’affaire est alors transmise au tribunal de la Cour d’assises du Var. Dans son audience du 30 avril 1895, le président, après avoir lu l’acte d’accusation, procède à l’interrogatoire des deux prévenus, puis à l’audition des témoins.
Le jury rend tout d’abord un verdict négatif de culpabilité à l’égard de Frédéric Praly, mais affirmatif, avec bénéfice des circonstances atténuantes, en ce qui concerne David-André Perrier, le plus âgé de deux. Praly est donc acquitté, mais Perrier, lui, est condamné à une peine de quatre ans d’emprisonnement et 100 francs d’amende.

État civil des deux personnages :
Perrier David-André, âgé de 66 ans, né à Gaunat (Allier), le 24 novembre 1828, fils de Barthélemy et de Madeleine Cante, marchand ambulant, célibataire, sans domicile fixe.
Praly Frédéric, âgé de 42 ans, né à Saint-Marcel de Crussol, actuellement, commune de Saint-Georges-les-Bains, arrondissement de Privas (Ardèche), fils de Pierre et de Marianne Sauzet, cultivateur, sans domicile fixe, né le 27 mars 1853.

  • Source : La République du Var, 1er mai 1895, p. 2 ; ibid., 2 mai, p. 2.

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Adèle C. : une mère accusée, un enfant disparu (La Roquebrussanne, 26 avril 1895) https://www.geneprovence.com/adele-c-une-mere-accusee-un-enfant-disparu-la-roquebrussanne-26-avril-1895/ https://www.geneprovence.com/adele-c-une-mere-accusee-un-enfant-disparu-la-roquebrussanne-26-avril-1895/#respond Sat, 07 Sep 2024 08:21:42 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=22107 Dans le village paisible de La Roquebrussanne (Var), un événement tragique secoua la communauté. Le 26 avril 1895, le parquet de Brignoles, accompagné du docteur Gauthier, se rendit sur place…

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Dans le village paisible de La Roquebrussanne (Var), un événement tragique secoua la communauté. Le 26 avril 1895, le parquet de Brignoles, accompagné du docteur Gauthier, se rendit sur place pour enquêter sur un infanticide présumé, dont la principale suspecte était une jeune femme de 24 ans, Adèle C.
D’après les premiers éléments de l’enquête, la jeune femme avait commis cet acte criminel, ce qui entraîna son arrestation, ainsi que celle de sa mère et de son amant, tous deux considérés comme complices.
Malgré les efforts intensifs des autorités pour retrouver le corps de l’enfant, aucune trace de l’enfant ne fut découverte. Cependant, la grossesse d’Adèle C. semblait évidente pour les habitants du village, car ils avaient remarqué un retour à son état physique normal peu de temps avant l’arrestation. Ce détail incita le procureur de la République et le juge d’instruction de Brignoles à ouvrir cette enquête.

La justice se met en marche

Malgré l’absence du corps, la justice opéra avec diligence.
Le parquet de Brignoles débarqua à La Roquebrussanne dans la matinée du lundi 13 mai 1895. Le procureur de la République et le juge d’instruction étaient accompagnés du docteur Gauthier, médecin-légiste, et Mme C., la mère d’Adèle.
Et à cette occasion, Adèle fit des aveux, mais pas ceux qui étaient espérés. En effet, elle affirma avoir jeté le cadavre de l’enfant au Grand-Lac, situé à quelques kilomètres du village – bien qu’il ne nous ait pas été permis d’en identifier précisément la localisation. On entreprit donc de faire des recherches à cette endroit mais on ne trouva rien.
Au moment où la justice et la médecine allaient retourner à Brignoles, la mère, pressée de questions, finit par avouer qu’elle avait elle-même porté le corps de l’enfant dans le bois d’Agues, à 5 kilomètres environ du village, sur la route de Mazaugues.
On avait donc désormais une jeune femme coupable d’infanticide et sa mère qui pouvait potentiellement être accusée de complicité. Et de fait, les aveux de la mère furent avérés et on retrouva le petit corps enterré à l’endroit indiqué.
Le docteur Gauthier fut en charge de l’autopsie.
  • Source : La République du Var, 28 avril 1895, p. 3.

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Tué en dormant (Méounes-lès-Montrieux, 10 avril 1610) https://www.geneprovence.com/tue-dormant-meounes-montrieux-10-avril-1610/ https://www.geneprovence.com/tue-dormant-meounes-montrieux-10-avril-1610/#respond Thu, 04 Jan 2024 21:30:34 +0000 http://www.geneprovence.com/?p=19222 « Le 10 avril 1610, dimanche de Quasimodo1, sur les dix heures avant minuit, le Don prieur de la Chartreuse de Montrieux, appelé Don Durand, fut tué et assassiné dans…

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meurtre-prieur-meounes-1610

« Le 10 avril 1610, dimanche de Quasimodo1, sur les dix heures avant minuit, le Don prieur de la Chartreuse de Montrieux, appelé Don Durand, fut tué et assassiné dans son lit par le vicaire de Méounes, messire Louis Nègre, en compagnie de deux autres dudit lieu. Ils lui mirent premièrement une corde au col pour l’étrangler secrètement mais, ne pouvant, ils l’achevèrent de tuer à coups de poignards car il en reçu 25 ou 30 coups, et c’était le jour suivant qu’il devait partir pour aller au chapitre général de la Grande Chartreuse à Grenoble.
Monsieur le lieutenant de cette ville2 fit information dudit assassinat. »
  • SOURCES : Registre paroissial de Brignoles

Notes

1. Premier dimanche après Pâques.
2. De la ville de Brignoles.

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L’accident de M. Tambon (Brignoles, 29 juin 1895) https://www.geneprovence.com/laccident-de-m-tambon-brignoles-29-juin-1895/ https://www.geneprovence.com/laccident-de-m-tambon-brignoles-29-juin-1895/#respond Mon, 23 Dec 2019 08:36:38 +0000 http://www.geneprovence.com/?p=17393 M. Henri Tambon, retraité de la gendarmerie, également an­cien agent du Crédit de Nice, avait 62 ans le jour de sa mort. Natif de Lorgues (Var) et do­micilié rue Entraigues,…

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Place Caramy, à Brignoles. DR.
Place Caramy, à Brignoles. DR.
M. Henri Tambon, retraité de la gendarmerie, également an­cien agent du Crédit de Nice, avait 62 ans le jour de sa mort. Natif de Lorgues (Var) et do­micilié rue Entraigues, à Bri­gno­les (Var), il mourut d’une crise d’apoplexie, c’est-à-dire d’un AVC.
L’accident survint le 29 juin 1895, vers 14 heures, Parti en voiture avec un ami aux alentours de Brignoles, il dut à un moment stopper les chevaux car un trait de l’attelage s’était détaché. Tambon descendit alors du véhicule pour effectuer la réparation mais, alors qu’il se mettait au travail, il poussa soudain un cri et on le vit s’affaisser presque aussitôt.
Son ami appela au secours les cultivateurs des environs mais ceux-ci ne purent guère aider qu’à transporter le malheureux à son domicile. Le docteur Gradelet*, médecin à Brignoles, ne put que constater la mort du brave homme.
Note
* Docteur Gradelet, qui a aujourd’hui une rue à son nom à Brignoles.
  • Source : Le Petit Var.
  • État civil, Archives départementales du Var.

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Empoisonnement de loups (Saint-Julien, février 1857) https://www.geneprovence.com/empoisonnement-de-loups-saint-julien-fevrier-1857/ https://www.geneprovence.com/empoisonnement-de-loups-saint-julien-fevrier-1857/#respond Sun, 13 Oct 2019 15:57:14 +0000 http://www.geneprovence.com/?p=17243 « On vient d’employer, dans l’arrondissement de Brignoles, un nouveau moyen pour se débarrasser d’une bande de loups qui ne cessaient de rôder dans les forêts de Saint-Julien, et qui ne…

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« On vient d’employer, dans l’arrondissement de Brignoles, un nouveau moyen pour se débarrasser d’une bande de loups qui ne cessaient de rôder dans les forêts de Saint-Julien, et qui ne craignaient même pas de s’aventurer sur la route de Brignoles à Toulon.
Un âne dépecé, et dans lequel on avait injecté du poison, a été déposé dans la forêt.
Cet appât a suffi pour attirer de suite les loups et quatre d’entre eux, deux mâles et deux femelles, ont été trouvés morts à peu de distance.
On est sur les traces de deux autres qui, ayant pris une part moins grande au festin, seront sans doute allés mourir plus loin.
Ces animaux étaient de la belle espèce. Ils ont été apportés à Brignoles pour être marqués et recevoir la prime d’usage. »
  • Source : La Voix de la vérité, cité dans un autre journal, 16 février 1857.

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L’affaire du vol de la Recette (Rocbaron, 28 décembre 1849) https://www.geneprovence.com/affaire-vol-recette-rocbaron-28-decembre-1849/ https://www.geneprovence.com/affaire-vol-recette-rocbaron-28-decembre-1849/#respond Fri, 01 Aug 2014 00:28:19 +0000 http://www.geneprovence.com/?p=13287 Il y a quatre ans, les journaux racontèrent qu'une charrette qui contenait des fonds appartenant à l'État avait été attaquée à Rocbaron (arrondissement de Brignoles), qu'un des gendarmes qui l'escortait avait été assassiné, et qu'une caisse renfermant une somme de 18,000 F avait été enlevée.

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Il y a quatre ans, les journaux racontèrent qu’une charrette qui contenait des fonds appartenant à l’État avait été attaquée à Rocbaron (arrondissement de Brignoles), qu’un des gendarmes qui l’escortait avait été assassiné, et qu’une caisse renfermant une somme de 18,000 F avait été enlevée.
Cette affaire, qui avait alors vivement préoccupé l’opinion publique, était restée depuis dans la plus complète obscurité, lorsqu’il y a quelques mois les révélations faites par un forçat firent connaître à la justice les circonstances particulières du crime, en même temps que les noms des individus qui y avaient pris part.
À la suite d’une longue et minutieuse information, Peyrier (Ferdinand-Louis), âgé de 23 ans, né au Luc, forçat inscrit au bagne sous le n° 4646 ; 2. Tavan (Jean-Baptiste-André), âgé de 60 ans, cordonnier, né à Marseille, demeurant à Garéoult ; 3° Riquier (Jean-Louis), dit le Neuf, âgé de 27 ans, cultivateur. né à Rocbaron, domicilié au Puget-près-Cuers; 4° Blanc (Marc-Antoine), dit Marquet, âgé de 29 ans, cultivateur, né à Comps, domicilié à Garéoult ; 5° Bœuf (Joseph-Ferdinand), âgé de 21 ans, cultivateur, domicilié à Hyères; 6° Baptiste, âgé de 32 ans environ, cultivateur, né en Piémont (ce dernier contumax), ont été traduits devant la cour d’assises du Var.
À dix heures et quart l’audience est ouverte.
M. le président est assisté de MM. Coulomb, président du tribunal civil, et Pascal, vice-président, juges assesseurs, ainsi si que de M. Gariel, juge assesseur suppléant.
Monsieur du Brux, procureur général impérial près la cour impériale d’Aix, occupe le siège du ministère public.
MM. Verrion, Jourdan, Muraire et Duval sont assis au banc de la défense.
Après les formalités d’usage, M. Portal, greffier en chef du tribunal, fait la lecture de l’arrêt de renvoi et ensuite de l’acte d’accusation qui est ainsi conçu :
Paysans sur la place de Rocbaron. DR.
Paysans sur la place de Rocbaron. DR.
Les 8, 18 et 28 de chaque mois, les fonds de l’État sont transportés de la recette particulière de Brignoles à la recette générale du département, à Toulon, sur une petite charrette conduite par un convoyeur et escortée de deux gendarmes.
Le 27 décembre 1849, M. le sous-préfet de Brignoles constatait par un procès-verbal l’envoi d’une somme de 18 000 F, fait par le receveur particulier au receveur général, et le lendemain 28, la caisse renfermant ces fonds était remise au voiturier Bertrand, chargé du transport. À huit heures du matin, Bertrand partait de Brignoles, conduisant sa charrette attelée d’une mule et accompagnée des gendarmes Sénès et Hournesser.
Le convoi cheminait péniblement sur la route départementale de Brignoles à Cuers1 ; le temps était froid, la neige tombait en abondance. Vers midi ou une heure, la charrette avait dépassé la montée dite du Collet-Long et était arrivée sur un plateau incliné placé entre le 8e et le 9e kilomètre.
Bertrand marchait à côté de la charrette ; Sénès était auprès de lui et à quelque distance le gendarme Houmesser. Tout à coup Bertrand entend pousser un cri et retentir le bruit d’un coup de feu, suivi bientôt de cinq autres détonations. Il se retourne et aperçoit six ou sept individus armés de fusils, sans chapeau, ayant la tête couverte soit de bonnets, soit de linges qui ne laissaient voir que leurs yeux, sortant de derrière une touffe d’arbres et couchant en joue les gendarmes. Sénès tombe en s’écriant :
« Nous sommes perdus ! »
Saisi d’épouvante, Bertrand s’enfuit à travers champs et peut encore entendre les assassins se dire entre eux en langue provençale :
« Arrête la charrette, je ne puis pas porter la caisse, elle pèse trop2. »
Après avoir couru pendant cinq ou six minutes, Bertrand se retourne vers l’endroit où le crime vient d’être commis, mais tout avait disparu ; le gendarme Hournesser voyant tomber son camarade et comprenant que toute résistance était impossible, avait pris également la fuite, après avoir essuyé plusieurs coups de feu qui n’avaient pu l’atteindre. Informés de l’évènement, les villages voisins dirigèrent des secours sur le lieu qui en avait été le théâtre ; Sénés gisait couché sur le dos et la figure ensanglantée, à deux mètres du bord du chemin à droite. Transporté à Rocbaron, il y expira au bout de deux heures sans avoir pu prononcer une seule parole. La caisse avait disparu ; après quelques recherches, on la découvrit à 40 ou 50 mètres de la route sur le côté gauche, défoncée et vide ; près de cette caisse fut trouvé un mouchoir en indienne quadrillé et marqué de l’initiale A, plus loin un pantalon en velours usé, dans les poches duquel se trouvaient quelques olives fraîches, puis une chemise en lambeaux.
Des empreintes de pas se dirigeant du côté du village de Garéoult, à travers les collines de Pegomas et de Pegomallon aboutissaient à un endroit près de la route, où les voleurs paraissaient avoir fait halte ; on distinguait quatre empreintes différentes, toutes du côté droit de la route, en allant de Brignoles à Cuers, et elles indiquaient par la position des pieds que quatre des malfaiteurs étaient arrivés sur le lieu du crime par cette direction ; leur fuite s’était opérée à travers un vallon étroit qui serpente sur les flancs d’une montagne dite de Sainte-Philomène. De larges gouttes de sang se faisaient remarquer de distance en distance, à la droite des traces, jusqu’au sommet de la montagne ; là, les voleurs semblaient s’être arrêtés un moment, et à partir de ce point les gouttes de sang disparaissaient. Les voleurs avaient alors traversé un bois appartenant à M. d’Albertas ; la nuit, qui était venue, avait empêché de suivre plus loin leurs traces, et le lendemain il fut impossible de les reprendre, car une neige épaisse avait effacé toutes les empreintes de leur passage.
Chapelle Sainte-Philomène, au sommet de la colline du même nom (commune de Puget-Ville). DR.
Chapelle Sainte-Philomène, au sommet de la colline du même nom (commune de Puget-Ville). DR.
La justice se livra immédiatement aux investigations les plus minutieuses, mais sans succès ; et plus de trois années s’étaient écoulées, lorsqu’il y a peu de temps des révélations importantes sont venues lui faire connaître, non seulement les noms des coupables, mais encore toutes les circonstances qui ont précédé, accompagné ou suivi le crime audacieux du 28 décembre 1849.
Le 26 février 1853, le nommé Ferdinand Peyrier, forçat au bagne de Toulon, né aux Mayons-du-Luc, à peine âgé de vingt-trois ans, et déjà condamné aux travaux forcés à perpétuité pour une longue série de vols à main armée commis dans l’arrondissement de Brignoles, était sur ses demandes réitérées conduit devant M. le procureur impérial de Toulon, et faisait à ce magistrat, sur le crime du 28 décembre, les révélations les plus précises et les plus détaillées.
Dans les derniers mois de 1849, plusieurs individus résidant au village de Garéoult, la plupart cultivateurs et sans fortune avaient la fatale habitude de se réunir dans les cabarets des nommés Blanc et Charles Gassier, surtout chez ce dernier, d’y passer au jeu une partie des nuits. De ce nombre étaient les nommés Peyrier Ferdinand, Requier Louis, dit le Neuf, Tavan Jean-Baptiste-André, Blanc Antoine dit Marquet, Bœuf Ferdinand, et le Piémontais Baptiste, tous joueurs de profession et d’une détestable moralité. Tavan, homme de 59 ans, sans ressources, obligé de recourir à l’assistance des autres et gagnant au jeu des sommes énormes ; le Neuf, coureur de fêtes et de cabarets, plusieurs fois soupçonné de vol.
La vallée de Forcalqueiret par laquelle est passé le convoi. © Sombre Sanglier. CC BY-SA 3.0.
La vallée de Forcalqueiret par laquelle est passé le convoi. © Sombre Sanglier. CC BY-SA 3.0.
Une des nuits du mois de décembre 1849, quinze ou vingt individus avaient joué à la vendôme, au premier étage du cabaret Gassier. Ceux qui avaient gagné s’étaient retirés ; Ferdinand Peyrier, qui avait perdu tout son argent, était resté avec Requier le Neuf, Marquet, Tavan et Baptiste, ainsi que le cabaretier Gassier et sa femme, qui avaient eux-mêmes pris part au jeu ; à la fin de la soirée, tous avaient été malheureux, à l’exception de ces deux derniers. On sort du cabaret ; deux des joueurs désappointés, Tavan et Requier le Neuf, disent à leurs compagnons qu’il y a un bon coup à faire, que les fonds appartenant à l’État passaient bientôt sur la grande route. Tavan, ajoute :
« Tenez-vous prêts, je saurai le moment et je vous le ferai connaître. »
Cette proposition, qui semblait avoir été déjà concertée entre Tavan, Riquier le Neuf et Marquet, fut acceptée par Peyrier et Baptiste ; puis, Riquier quitta ses compagnons, emmenant avec lui Tavan et Peyrier, qu’il fit coucher dans le grenier à foin du sieur Adolphe Rimbaud, boucher, au service duquel Riquier se trouvait en ce moment ; quelques jours après, sous l’empire de la proposition qui lui avait été faite, et pour se disposer à prendre part à son exécution, Peyrier alla prendre à la campagne du Pegnier un fusil de chasse à deux coups, qu’il déposa au domaine du Pellegrin, commune de Bormes, et se rendit aux salins d’Hyères.
Le 26 décembre, deux ou trois jours après son arrivée dans ce lieu, Peyrier y reçut la visite de Riquier le Neuf, qui venait lui donner le mot d’ordre :
« Trouve-toi après-demain, dit-il, vers dix heures, plus tôt avant qu’après, à la montagne du château Prigagon. »
Le Neuf ajouta que chacun devait s’y rendre de son côté ; il était accompagné de Bœuf Ferdinand, qu’il présenta à Peyrier comme devant prendre part à l’exécution de leurs projets. Le lendemain 27 décembre, celui-ci se rendit au domaine du Pellegrin pour y prendre le fusil qu’il y avait déposé. Il en partit le même jour, traversant la plaine de Pierrefeu, se dirigeant vers la montagne entre Cuers et Sainte-Philomène, comme pour aller directement à Garéoult. Arrivé au pied de la montagne, dans une partie cultivée, il se blottit dans une cabane en pierres sèches, où il passa la nuit. Il n’était éloigné que de deux heures environ du lieu du rendez-vous donné pour le lendemain à dix heures ; le 28, à la pointe du jour, Peyrier se mit en marche et arriva le premier au lieu convenu ; il aperçut au bout de quelques instants, venant du côté de Garéoult, mais disséminés comme des chasseurs, Riquier le Neuf, Marquet, Tavan et Baptiste ; Bœuf arriva le dernier, dans une direction qui était à peu près celle qu’avait suivie Peyrier. Tous six, armés d’un fusil double, à l’exception de Bœuf, qui n’avait qu’un fusil à un coup, se dirigèrent vers le point culminant de la montagne, qui formait une espèce de plateau, d’où ils pouvaient, sans être aperçus, voir arriver du bas de la montée la charrette portant les fonds de l’État.
Après avoir quitté une première position que le passage du courrier les avait forcés d’abandonner, ils se postèrent dans une touffe de chênes kermès, en se plaçant en face de la route, et dans l’ordre suivant : Peyrier, le premier du côté de Brignoles, puis Bœuf, Riquier le Neuf, Marquet, Baptiste et Tavan.
« C’est l’heure à laquelle le courrier passait d’habitude », dirent Tavan et Riquier.
Ce dernier assurait avoir travaillé non loin du lieu où ils se trouvaient et avoir vu plus d’une fois passer les convois d’argent.
Après une heure et demie d’attente, la charrette parut au loin. Le conducteur marchait à gauche, les deux gendarmes suivaient, l’un de plus près, l’autre à quelques pas en arrière. Après avoir franchi la côte, ils vont arriver sur le plateau ; ils parlent de se rafraîchir.
« Nous allons tirer tous ensemble, dit Tavan, trois sur celui qui est en avant et les trois autres sur celui qui est en arrière. »
En ce moment le gendarme le plus rapproché aperçoit les six malfaiteurs, saisit sa carabine déposée sur la charrette et fait feu. Baptiste est blessé au bras. Tavan, Baptiste et Marquet ripostent par une décharge et le gendarme tombe dans la neige. Au même instant, Peyrier, Bœuf et Riquier le Neuf tirent, sans pouvoir l’atteindre, sur l’autre gendarme, qui avait pris la fuite, ainsi que le charretier. Aussitôt la caisse est enlevée par Tavel, Riquier, Bœuf et Marquet, qui la portent tour à tour sur leurs épaules.Peyrier accompagne Baptiste, dont il panse la blessure.
Arrivés à une certaine distance dans la montagne de Sainte-Philomène, on brise la caisse, on en retire les sacs d’argent, puis on se sépare, après avoir décidé que le partage aura lieu le dimanche suivant, 30 décembre, aux salins d’Hyères, chez la mère de Bœuf.
« Soyez tranquilles, dit le Neuf, je sais où demeure la mère de Bœuf, et vous pouvez compter sur moi. Il ne vous sera pas fait tort. »
Le dimanche suivant, en effet, chacun de ceux qui avaient pris part à la scène du 28 décembre recevait chez la mère de Bœuf une somme de 3000 francs.

Tels sont les faits révélés par Ferdinand Peyrier, et ils ne permettent pas de jeter le moindre doute sur l’exactitude et la sincérité de ces révélations. Avant de commettre le crime, chacun des complices avait juré de venir en aide à celui d’entre eux qui tomberait dans le malheur. Pendant plus de deux ans, Peyrier a attendu dans les prisons ou au bagne la réalisation de cette promesse, et au risque de se compromettre lui-même, il a voulu, en disant la vérité, donner une certaine satisfaction à des sentiments de vengeance que l’on comprend. Le doute sur la sincérité de Peyrier serait-il permis, quand les déclarations sur les circonstances qui touchent plus ou moins directement au fait lui-même, se trouvent exactement constatées par les autres éléments de l’information : Peyrier désigne, en donnant sur leur compte les indications les plus détaillées, ceux qui ont pris part avec lui au fait du 28 décembre, et toutes les indications sont reconnues vraies ; il parle de ces soirées passées au jeu à Garéoult, chez Gassier Charles, et ce fait a été établi ; il indique surtout cette soirée qui fut comme le point de départ du sinistre projet qui a été réalisé, et à la suite de laquelle Régnier le Neuf l’emmena coucher avec lui au grenier à foin de Roubaud ; et le Neuf a été obligé de convenir de cette circonstance.

Peyrier décrit minutieusement les lieux où le crime a été accompli, et tous ces détails sont de la plus parfaite exactitude. Il énumère les divers incidents qui se sont produits dans la marche de la charrette, gravissant la montée du Collet-Long ; il peint cette marche lente et difficile ; il mentionne le mouvement de traction que le convoyeur et le gendarme imprimaient à la voiture pour aider le mulet qui la traînait ; il raconte qu’au bout de la montée, l’un des gendarmes s’est arrêté pour satisfaire un besoin, que l’autre a demandé à se rafraîchir et tout cela est exact. Peyrier révèle la blessure de Baptiste, et cette blessure est la seule explication possible des gouttes de sang constatées sur le chemin parcouru dans leur fuite par les voleurs ; il indique la direction qu’a dû prendre chacun de ses complices pour arriver au lieu du rendez-vous, et cette direction concorde avec les traces de pas remarquées sur la neige ; il donne enfin la raison des nombreuses empreintes de pas constatées près d’une touffe de chênes kermès, sur le côté droit de la route. Conduit sur les lieux par ordre de l’autorité judiciaire, il donne sans hésitation à chaque individu et à chaque fait sa place exacte.
Comment douter de la sincérité de Peyrier quand, confronté avec ses co-accusés, il déclare énergiquement les reconnaître, leur donne des détails accablants sur ce qui s’est passé dans la journée du 28, et quand ceux-ci n’opposent à cette reconnaissance et à ces détails, que des dénégations, évidemment mensongères ; comment enfin douter de la sincérité de Peyrier et de la culpabilité de ceux qu’il accuse en s’accusant lui-même, quand ces derniers essaient de repousser cette accusation par des alibi qui tombent non seulement devant des déclarations de Peyrier, mais devant des témoignages nombreux et dignes de foi, recueillis dans l’information et devant les variations sans nombre de leurs propres déclarations.
Après cette lecture, M. le président fait à MM. les jurés un exposé sommaire de l’affaire. Il procède ensuite à l’interrogatoire des accusés.
La séance continue.

Notes

1 Le trajet que suivait alors la route de Brignoles à Cuers est approximativement celui que l’on emprunte aujourd’hui en suivant la D43. Notons toutefois quelques différentes notables entre les deux trajets. Si aujourd’hui, cette route contourne Camps-la-Source par le sud-ouest, elle traversait alors la ville de l’ouest vers l’est, puis bifurquait plein sud pour rejoindre le tracé de l’actuelle voie, juste au sud du lieu-dit Pétouide. De même l’ancienne route traversait Forcalqueiret quand elle ne fait aujourd’hui que la contourner. Enfin, avant d’arriver à Cuers, la D43 emprunte le vallon de la Rouvereide, alors qu’il faut imaginer l’ancienne route suivant un tracé parallèle, mais plus en altitude, dans les collines à l’est.
2 Aplanto la carreto, pode pas pourta la caisso, es lourdasso. (Trad. Martine Bautista.)
  • Source : Le Var, 2 août 1853.

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Les Orcin, une famille provençale https://www.geneprovence.com/les-orcin-une-famille-provencale/ https://www.geneprovence.com/les-orcin-une-famille-provencale/#respond Fri, 26 Apr 2013 03:26:51 +0000 http://www.geneprovence.com/?p=5536 La famille Orcin est originaire de Brignoles, dans le Var, mais s'installe à Aix dans les années 1720, bien qu'ils y aient des attaches bien auparavant. Armes : d'or, à l'ours en pied, de sable. Les premiers porteurs connus sont les suivants : 1. Melchior d'Orcin, reçu conseiller du roi et greffier criminel en la cour du Parlement le 10 mai 1625.

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orcinLa famille Orcin est originaire de Brignoles, dans le Var, mais s’installe à Aix dans les années 1720, bien qu’ils y aient des attaches bien auparavant.
Armes : d’or, à l’ours en pied, de sable.
Les premiers porteurs connus sont les suivants :

1. Melchior d’Orcin, reçu conseiller du roi et greffier criminel en la cour du Parlement le 10 mai 1625. Il épouse N. de Chazelles et, de leur union, naissent :

  • Joseph d’Orcin (voir ci-dessous),
  • Une fille, mariée à un Michaëlis,
  • Félicité d’Orcin, mariée le 2 septembre 1652 avec Arnaud de Franc (fils de Grégoire et de Catherine de Bonaud), médecin ordinaire du roi, professeur à l’université d’Aix.

2 Joseph d’Orcin. Seigneur de Miraval, conseiller au Parlement  en 1668, il épouse deux femmes :

  1. N. d’Albert, d’Aubagne, dont il a au moins un fils, Jean Joseph (mort le 14 octobre 1667 et inhumé aux Grands-Carmes d’Aix) et des filles religieuses.
  2. Gabrielle de Félix (contrat 21 janvier 1687 notaire Colla), fille de Michel de Félix, conseiller du roi, lieutenant général aux soumissions en la sénéchaussée d’Aix, et de Françoise de Gantès. Trois enfants :
  • Jean Joseph d’Orcin (voir-ci-dessous),
  • Félix d’Orcin, capitaine au régiment d’Enghien, infanterie, chevalier de Saint-Louis, mort en 1744 aux lignes de Wissembourg.
  • Françoise d’Orcin, veuve de Pierre-François de Rippert, baron de Monclar, seigneur de Salonet, procureur générale au Parlement de Provence.

3. Jean-Joseph d’Orcin, seigneur de Miraval, successeur de son père à l’office le 2 mai 1713. Il épouse (contrat 1730, notaire Garcin) Françoise de Franc, fille unique de François de Franc, conseiller au Parlement, et de Claire de Clapiers, de Marseille. Parmi leurs enfants, citons :


4. Jean-Joseph d’Orcin, seigneur de Miraval, reçu conseiller au Parlement le 26 juin 1756. De ses quatre frères, l’un servant sur les vaisseaux du roi, les deux autres étaient capitaines au régiment d’Enghien, tandis que la quatrième était jésuite.

  • Sources : Artefeuil et La Chesnaye-Desbois.
  • Ilustration : © Sébastien Avy, 2013.

Familles de Provence

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Une cloche nommée Henry (Brignoles, 2 avril 1578) https://www.geneprovence.com/une-cloche-nommee-henry-brignoles-2-avril-1578/ https://www.geneprovence.com/une-cloche-nommee-henry-brignoles-2-avril-1578/#respond Thu, 01 May 2008 00:10:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=828 « L'an 1578 et le second jour du mois d'apvril, a lhonneur de dieu et en augmentation de n[ot]re saincte mere leglize a estee baptizee la grande cloche nommee henry. Les parains sont anthoyne puget sr de chastuilh et M. andre [...] » Registre paroissial de Brignoles. Texte transmis par Alain Marill. Photographie : DR.

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cloche« L’an 1578 et le second jour du mois d’apvril, a lhonneur de dieu et en augmentation de n[ot]re saincte mere leglize a estee baptizee la grande cloche nommee Henry. Les parains sont Anthoyne Puget sr de chastuilh et M. andre […] »

  • Registre paroissial de Brignoles.
  • Texte transmis par Alain Marill.
  • Photographie : DR.

 

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Pas de mariage arrangé pour Mlle de Moulin (Brignoles, 4 août 1716) https://www.geneprovence.com/pas-de-mariage-arrange-pour-mlle-de-moulin-brignoles-4-aout-1716/ https://www.geneprovence.com/pas-de-mariage-arrange-pour-mlle-de-moulin-brignoles-4-aout-1716/#respond Tue, 01 Apr 2008 16:25:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=838 "L'an 1716 et le 4 du mois d'aoust, après avoir publié à la messe de paroisse une fois seulement le mariage entre les parties cy après nommées, attendu la dispense de deux bans accordés par M.

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« L’an 1716 et le 4 du mois d’aoust, après avoir publié à la messe de paroisse une fois seulement le mariage entre les parties cy après nommées, attendu la dispense de deux bans accordés par M. l’abbé de Forbin, archidiacre de l’église de Saint-Sauveur, vicaire général et official métropolitain de Monseigneur l’archevêque d’Aix en date du 30 du mois de juillet dernier, vu l’attestation de la publication du même mariage, faite en la paroisse du Val, en date du 3 du présent mois d’aoust, signée Poullet vicaire, sans qu’il ait paru aucun autre empêchement que celuy de l’honneteté publique qui a esté déclaré de nulle valeur, faux et supposé dans le cas présent,

brignoles-vue-generale-panorama

Attendu qu’encore bien que le futur mariage du sieur Benoît Marrot, bourgeois du lieu du Val, avec la demoiselle Marguerite de Moulin, nostre paroissienne, ait esté précédé des publications faites en la forme ordinaire et depuis peu de jours du mariage accordé entre le sieur Louis Marrot, frère dudit Benoît, et laditte demoiselle Marguerite de Moulin,
Elle a déclaré n’avoir jamais eu dessein d’épouser ledit Louis Marrot et que son mariage avec ledit Louis avait esté accordé par ses parents sans son consentement et contre son gré, sur quoy, pour la plus grande sûreté, nous ayons consulté monsieur l’abbé de Forbin, vicaire général et official métropolitain de Monseigneur l’archevêque d’Aix, il nous aurait répondu par une lettre du 30 juillet denier en ces termes :
« Il me paraît, Monsieur, que les parents de Mlle Marguerite de Moulin ont accordé son mariage avec Louis Marrot, sans le consentement et contre le gré de cette demoiselle, par toutes ces déclarations qu’elle vous a faites en présence de sa mère sur le rebut qu’elle avait pour ledit Louis, ayant même former la résolution de s’échapper de sa maison pour aller dans le couvent de Pignans. Si tout cela se trouve véritable, il est constant qu’il n’y a point de fiançailles et elle peut épouser le frère aîné sans demander la dispense à Avignon. Si cette personne a exposé faux, ce sera tant pis pour elle, elle en sera la première punie. Je ne puis vous en dire davantage. Forbin, archid. v. et off. m. »
Sur quoy, ayant de nouveau interrogé ladite demoiselle Marguerite de Moulin en face des saints autels et en présence de ses plus proches parents et témoins bas nommés et ayant répondu qu’elle n’avait nullement consenty a sondit mariage avec le sieur Louis Marrot ny formé le dessein de l’épouser, messire Bremond, vicaire perpétuel de Sainte-Anastasie, diocèse de Toulon, nous présent a duement interrogé M. Benoît Marrot, fils de sieur François et de feue Anne Brun, du lieu du Val, d’une part, et demoiselle Marguerite de Moulin, fille de sieur Joseph et d’Anne Bremond, de cette paroisse d’autre, et après avoir reçu leur mutuel consentement, les a conjoints du sacré lien du mariage, en présence de M. François Marrot, père dudit Benoît, de damoiselle Anne Bremond, mère de la ditte Marguerite de Moulin, de sieur Bachin de Moulin, son frère, le père de ladite de Moulin estant retenu malade dans son lit et ayant luy même accordé le présent mariage des sieurs Louis et Joseph Bremond, parents de la dite Moulin, messire Jean François Tremellat, ecclésiatsique, François Robert et Louis Olivier… »
  • Registre paroissial de Brignoles.
  • Texte transmis par Alain Marrill.
  • Photographie : Vue générale de Brignoles. DR.

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