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« Chasseur s’apprêtant à décocher un carreau d’arbalète sur un oiseau », Maître des heures de Pontbriand, 1490-1500, Bibliothèque Les Champ Libres, Rennes (Bretagne).
Il est fascinant de se plonger dans les archives pour découvrir comment la vie s’organisait il y a des siècles. Un document exceptionnel, un rôle en provençal de 1489 conservé dans les archives municipales de Sault, nous offre un aperçu captivant de la chasse et du commerce des produits cynégétiques dans nos montagnes de Haute-Provence, à la fin du XVe siècle. Ce précieux témoignage, résumé par Jean Barruol et publié dans le Bulletin de la Société scientifique et littéraire des Basses-Alpes en avril 1954, révèle un pan méconnu de notre histoire locale.

Un marché réglementé et des monnaies d’antan

En 1489, le marché de Sault était déjà bien organisé. Ceux qui venaient y vendre leurs marchandises, et notamment le fruit de leur chasse, devaient s’acquitter de droits bien précis. Les tarifs varient selon l’animal. Le cerf, par exemple, était taxé d’un « gros » (une monnaie de l’époque). Le sanglier, le renard et le « teysson » (blaireau) payaient chacun 2 « patacs » – une autre monnaie ancienne de la région. Le chamois coûtait 6 patacs, tandis que le chevreuil et la biche étaient à 4 patacs. Même les loups, qu’ils soient mâles (6 patacs), louves (4 patacs) ou loubatons (jeunes loups, 2 patacs), avaient leur tarif. Le loup cervier (lynx) était le moins taxé, à 8 deniers, montrant peut-être sa rareté ou une valeur moindre à la vente. Étonnamment, si lièvres et lapins sont mentionnés, on ne trouve aucune trace des perdreaux dans ce rôle.

La chasse : un droit avec des devoirs féodaux

Les règles de la chasse étaient également codifiées. Quiconque, qu’il soit étranger ou citoyen de Sault, souhaitant chasser le cerf, le chamois, le chevreuil ou la biche, en avait le droit. Mais cette liberté avait un prix : il fallait donner au seigneur « un quartier de chaque bête tuée ». Une manière pour la noblesse de l’époque de prélever sa part sur les ressources du territoire. L’organisation de la chasse était même institutionnalisée, puisque des « chasseurs de loups » étaient salariés à Sault, Aurel et Monieux dès 1510, signe de l’importance de la régulation de ces prédateurs.

La faune d’autrefois et sa disparition progressive

Le document de 1489 offre également un aperçu de la faune présente dans nos montagnes. Outre les animaux chassés, il mentionne le « chat fer » (chat sauvage), la martre, la fouine et la loutre, indiquant un commerce florissant de leurs peaux ou cuirs, aux côtés de ceux de sangliers, loups, cerfs, chamois et même de vautours.
Parmi les oiseaux, désignés en provençal comme « lis ouçeu », on trouvait le héron, le cygne, la grue, l’oie, le faisan, la « bécha » (peut-être une bécasse), le « boysset » et la « forcolla ». Il est intéressant de noter que la dinde n’avait pas encore fait son apparition dans nos régions, n’étant pas encore arrivée du Mexique à cette date ! Quant aux « ouçeu de rapina » (oiseaux de proie), l’aigle, l’aiglon, le sacre (un type de faucon), le faucon, l’autour, l’épervier, le vautour et « l’esmerilhon » (le faucon émerillon) peuplaient nos cieux.
Le temps a toutefois eu raison de certaines espèces dans nos montagnes. Le texte nous apprend que le dernier cerf « officiellement » tué dans le pays le fut à Rustrel, en 1641. Mais la nature sauvage persistait, puisque des ours étaient encore signalés à Redortiers en 1680.

Un instantané de la vie quotidienne médiévale

Au-delà de la chasse, cet acte de 1489 révèle d’autres aspects de la vie en Haute-Provence. On y vendait couramment des armes, telles que des arbalètes, des arcs, des bombardes, des garrots et des lances – preuve que nos ancêtres n’étaient pas des « reîtres » (soldats mercenaires souvent violents), mais que ces outils étaient partie intégrante de la vie courante. Plus surprenant encore, le même acte fait état de la vente de « livres écrits en latin, en roman ou en hébreu » en 1489 ! Et les peintres gagnaient une « mealha » (une petite somme) pour chaque « ymage » vendue.
Ce document des archives de Sault, dont l’analyse nous a été transmise par Jean Barruol, est une véritable fenêtre sur le quotidien et les mœurs de nos ancêtres provençaux à la fin du Moyen Âge, montrant une société à la fois rude et organisée, où la nature était au cœur des échanges et de la subsistance.

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Gare au loup (Saint-Trinit, 23 juin 1876) https://www.geneprovence.com/gare-au-loup-saint-trinit-23-juin-1876/ https://www.geneprovence.com/gare-au-loup-saint-trinit-23-juin-1876/#respond Thu, 27 Jun 2024 18:41:11 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=21246 Le 23 juin 1876, Joseph Pont, berger chez M. Courtois, propriétaire à Saint-Trinit (Vaucluse), gardait son troupeau dans un bois de chênes appartenant à son maître. L’homme, né non loin…

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Le 23 juin 1876, Joseph Pont, berger chez M. Courtois, propriétaire à Saint-Trinit (Vaucluse), gardait son troupeau dans un bois de chênes appartenant à son maître. L’homme, né non loin de là, à Aurel (Vaucluse), 51 ans plus tôt, se rendit soudain compte que son troupeau était particulièrement agité. Il était environ 16 heures.
Devenant lui-même nerveux, il s’imagina qu’un loup rôdait et allait attaquer sous peu.
Aussi s’empara-t-il de son pistolet de la main droite et resta-t-il aux aguets un instant.
Mais, faisant un faux mouvement, il pressa la détente et le coup partit, lui broyant la main gauche et lui sectionnant l’index.
Grièvement blessé, il fit venir à lui un médecin de Sault, commune voisine, M. Courtois, qui s’empressa de lui panser le doigt. L’histoire malheureusement ne dit pas s’il y avait bien un loup.
Toujours est-il que, si c’était le cas, le coup de feu l’aura certainement fait fuir promptement.
  • Source : Le Journal du Midi, 1er juillet 1876, p. 3.

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