84 - Monteux Archives - GénéProvence https://www.geneprovence.com/category/84-monteux/ 500 ans de faits divers en Provence Tue, 17 May 2022 06:34:49 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://www.geneprovence.com/wp-content/uploads/2024/04/cropped-434541497_912630390609581_141579584347965292_n-32x32.png 84 - Monteux Archives - GénéProvence https://www.geneprovence.com/category/84-monteux/ 32 32 Saint Gens (1104-1127), un saint pas très catholique https://www.geneprovence.com/saint-gens-de-vaucluse-biographie/ https://www.geneprovence.com/saint-gens-de-vaucluse-biographie/#respond Thu, 07 Aug 2014 00:13:12 +0000 http://www.geneprovence.com/?p=13483 Gens Bounareau est né à Monteux, près de Carpentras, au début du XIIe siècle, et très certainement en 1104. Il se fit remarquer tout jeune par la haine qu’il portait…

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"Saint-Gens et la Vierge", tableau de l'église Saint-Didier de Monteux.
« Saint-Gens et la Vierge », tableau de l’église Saint-Didier de Monteux.

Gens Bounareau est né à Monteux, près de Carpentras, au début du XIIe siècle, et très certainement en 1104. Il se fit remarquer tout jeune par la haine qu’il portait à saint Raphaël. Les populations lui vouaient alors un culte et l’imploraient pour faire venir la pluie. Gens se posa en concurrent efficace de l’archange et se mit à faire pleuvoir, à la demande, en plantant un bâton dans un champ souffrant de la sécheresse ou du manque d’eau. Il y gagna la considération de ses concitoyens qui s’est même transcrite dans la topographie puisque de nos jours, à Monteux, il est à signaler que le chemin de saint Raphaël s’arrête où commence celui de saint Gens.

À l’adolescence, terrifié par le mariage, il partit vivre en ermite dans un vallon aux environs du Beaucet. Sa mère ayant voulu le retenir, son membre lui resta entre les mains, mais il ne tarda pas à repousser. Gens s’installa dans les ruines d’un antique lieu de culte vaguement christianisé par la présence d’un oratoire. Ce lieu était encore approvisionné en eau par une fissure vaginée et moussue qui est depuis connue sous le nom de source de Saint-Gens. Ce filet d’eau, sur lequel avait sans doute régné une ancienne déesse-mère, parut très insuffisant au nouvel ermite qui planta ses deux doigts dans la paroi rocheuse faisant immédiatement jaillir deux sources, l’une d’eau, l’autre de vin. Malheureusement, de nos jours, l’une des deux est tarie.
Tryptique de saint Gens, par Paul Vayson (1841-1911), mairie de Murs.
Tryptique de saint Gens, par Paul Vayson (1841-1911), mairie de Murs.
Pour subsister, il entreprit de cultiver une parcelle de terre grâce aux deux vaches que son père lui avait données à son départ. Ses hagiographes le décrivent vivant dans le renoncement, travaillant et faisant pénitence, ils affirment qu’il s’abîmait sans cesse en prières pour obtenir le pardon de tous les pécheurs. Un jour, profondément absorbé par ses oraisons, il ne vit pas qu’un loup rôdait autour de ses vaches et se précipita pour égorger l’une d’elles. Gens appela le loup, le sermonna, puis l’apprivoisa. Il devint si docile qu’il le mit sous le joug et l’obligea à labourer ses terres avec sa dernière vache.
Quelques saints ont été qualifiés de « bergers des loups » : saint Pierre (Würtemberg), saint Georges (Russie), saint Nicolas (Pologne), les saints archanges Gabriel et Michel. Un peu à l’exemple de saint Gens, deux d’entre eux s’étaient fait dévorer leur animal de trait. Il s’agit de saint Remacle, dont l’âne fut tué par un loup lors d’un voyage à Stavelot, il le contraignit à lui servir de monture jusqu’à cette ville, et de sainte Austreberthe, abbesse de Savilly, près de Jumièges, dont l’âne qui transportait du linge fut étranglé par un loup. L’abbesse lui ordonna de se charger du fardeau, et le loup continua jusqu’à sa mort cette tâche.
Il ne faut pas oublier que les gens qui vivaient dans les bois étaient nombreux au Moyen Âge : sorciers, ermites, bergers, scieurs de long, charbonniers, moines défricheurs, etc. C’est parmi eux que se trouvaient ces meneurs de loup ou loutiers. Ils étaient censés avoir des pouvoirs magiques sur le loup et de le faire obéir soit en sifflant ou en jouant d’un instrument de musique d’une manière qui n’était pas « chrétienne ». Respectés et craints pour leurs pouvoirs mystérieux, ils passaient pour sorciers et étaient censés avoir passé un pacte avec le diable pour charmer les loups.
Statue de saint Gens à Monteux. © Marie-Laure Boestch.
Statue de saint Gens à Monteux. © Marie-Laure Boestch.
Imberte, la mère de Gens, pressée par les Montiliens, vint le chercher à la Valsainte du Beaucet pour le faire revenir dans son village natal où sévissait une grande sécheresse. Elle arriva assoiffée et implora un peu d’eau auprès de son fils. Aussitôt, celui-ci fit couler une source de sa main. Ayant écouté les arguments qui nécessitaient son retour, il se dirigea vers Monteux. Là, le jeune homme demanda au clergé d’organiser dans le village une procession en l’honneur de la Mère de Dieu afin d’obtenir que leur vœu soit exaucé. La procession s’organisa et elle n’avait pas encore parcouru la moitié des rues qu’une pluie drue se mit à tomber.
À sa mort, le 16 mai 1127, sa dépouille fut déposée près d’un rocher au cœur de la Valsainte. Ce fut là qu’une chapelle romane fut élevée vers le milieu du XIIe siècle. Il fut dès lors invoqué pour obtenir la pluie en toute période de sécheresse. Il fit de nombreux autres miracles, en particulier des guérisons, et son culte, sous la pression populaire, dut être approuvé par l’Église. Son catholicisme n’était pourtant pas clair. Il est montré statufié à Monteux en train de découvrir son genou.
Le genou découvert est le symbole de l’initiation. Assez présent dans l’ésotérisme, on le retrouve dans certains rites maçonniques, dans l’iconographie ou sur certaines statues chrétiennes dont celles de saint Roch, le saint antipesteux natif de Montpellier (1295-1327).
Orphée. Musée de Saint-Romain-en-Gal (Rhône).
Orphée. Musée de Saint-Romain-en-Gal (Rhône).
Les mythes antiques mettent en scène des héros et des dieux boiteux : Dionysos, Harpocrate ou Œdipe, dont le nom signifie « pied gonflé ». Il était le fils de Laïos « le gaucher » et le petit-fils de Labdacos le « boiteux ». Les maîtres du feu et de la forge étaient boiteux dans pratiquement toutes les mythologies. La perte de leur intégrité physique est le plus souvent considérée comme le prix à payer pour leur connaissance venue des dieux et le pouvoir qu’elle leur confère. Le claudiquant, le boiteux, est le symbole de l’initiable, du profane en marche vers l’initiation. Le genou découvert est une invitation à « se mettre en marche ». Il est bien le symbole de l’initié à un culte antique, le signe visible de celui qui montre le chemin.
Au XVIIe siècle, ses reliques furent transportées dans l’église paroissiale du Beaucet, et ce n’est que depuis 1972 qu’elles ont rejoint l’église de son ermitage. Il est à noter aussi, qu’en 1780, un violent orage déclencha une crue de la Nesque, à Monteux. Elle ravagea sa chapelle et qui fit disparaître dans les flots la statue du « grand saint Gens ». Elle a depuis été refaite à l’identique.
Pèlerinage de Saint-Gens. Les porteurs montiliens à leur départ du sanctuaire.
Pèlerinage de Saint-Gens. Les porteurs montiliens à leur départ du sanctuaire.
Chaque année, depuis 1671, le samedi et le dimanche suivant le 16 mai, la Confrérie de Saint-Gens organise un pèlerinage au Beaucet. De nos jours, il reste l’un des plus fréquentés de toute la région, même si la cérémonie a perdu son faste religieux pour ne conserver que son caractère traditionnel et folklorique. Le samedi, les jeunes de Monteux, en costumes d’époque, portent la statue du saint et sa bannière jusqu’à l’ermitage de Valsainte par le chemin de saint Gens où sont érigés, de place en place, des oratoires en son honneur. Une halte au pied de ceux-ci permet aux porteurs de reprendre souffle. Dans la soirée du samedi et la matinée du dimanche, se déroulent des cérémonies religieuses. Quand elles sont terminées, les pèlerins repartent vers Monteux avec la statue. À l’arrivée du saint, des bombes éclatent et les cloches sonnent. Après une bénédiction dans la chapelle où est entreposée la statue du saint, le pèlerinage se termine à Notre-Dame de Nazareth, l’église paroissiale de Monteux, par une allocution en provençal.
Ex-voto de Saint-Gens au Beaucet (Vaucluse).
Ex-voto de Saint-Gens au Beaucet (Vaucluse).
Le culte de saint Gens reste assez vivace et il a l’avantage de ne pas imposer d’être chrétien pour le célébrer. Même s’ils ne mettaient jamais les pieds à l’église et traitaient leur curé de radis noir, les plus fervents républicains du Comtat Venaissin et de Provence jusqu’à la fin de la IIIe République invoquaient sans vergogne le grand saint Gens pour faire pleuvoir sur leurs récoltes. Les anciens, comprenez ceux qui sont nés avant les années 1950, ne disent pas qu’ils habitent au Beaucet mais à Saint-Gens. Jusqu’à une date récente, des garçons portaient le prénom de Gens. De même, de nombreuses familles comtadines affirment descendre des Bournareau.
Il n’est pas jusqu’à un savant érudit, auteur de romans érotiques aussi sulfureux que ceux du marquis de Sade, Georges Bataille qui s’intéressa à lui. Lors de ses fonctions de conservateur de l’Inguimbertine à Carpentas, il réunit une importante collection d’ex-votos, et principalement ceux consacrés au grand saint Gens. Son fonds a servi de support à un court-métrage du CNRS intitulé : Saint Gens, patron des fiévreux et fidèle intercesseur de la pluie et du beau temps, réalisé et tourné par le Vauclusien Jean Arlaud, à Monteux et au Beaucet.
Michel Reyne

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Théodore Aubanel (1829-1886), le poète amoureux https://www.geneprovence.com/theodore-aubanel-1829-1886-le-poete-amoureux/ https://www.geneprovence.com/theodore-aubanel-1829-1886-le-poete-amoureux/#respond Wed, 19 Feb 2014 00:00:33 +0000 http://www.geneprovence.com/?p=11204 [caption id="attachment_11232" align="alignright" width="230"] Théodore Aubanel, par Étienne Cajart.[/caption] Théodore Aubanel naît le 26 mars 1829 à Avignon, dans une famille d’imprimeur, du mariage de Laurent Aubanel et de Thérèse Seyssaud. Il est donc lui-même imprimeur, mais sa passion reste la poésie lyrique provençale. Même si dans sa famille bourgeoise on ne parle que peu le provençal, Théodore Aubanel s'aperçoit que cette langue est vivante tout autour de lui : dans les moindres ruelles et les campagnes d'Avignon, et même dans sa maison où un vieil oncle s'obstine à ne pas parler autrement.

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Théodore Aubanel, par Étienne Cajart.
Théodore Aubanel, par Étienne Cajart.

Théodore Aubanel naît le 26 mars 1829 à Avignon, dans une famille d’imprimeur, du mariage de Laurent Aubanel et de Thérèse Seyssaud. Il est donc lui-même imprimeur, mais sa passion reste la poésie lyrique provençale. Même si dans sa famille bourgeoise on ne parle que peu le provençal, Théodore Aubanel s’aperçoit que cette langue est vivante tout autour de lui : dans les moindres ruelles et les campagnes d’Avignon, et même dans sa maison où un vieil oncle s’obstine à ne pas parler autrement.

Les débuts

Très catholique, il fait ses études chez les pères à Aix-en-Provence avant de travailler dans l’imprimerie familiale. Il fréquente les réunions de la Société de la Foi, où il fait la connaissance de Joseph Roumanille. C’est Roumanille qui lui fait rencontrer Frédéric Mistral et Anselme Mathieu, il intègre le groupe des « primadié », et participe à la fondation du Félibrige au château de Font-Ségugne (1854). Il sera avec Mistral et Roumanille, l’un des piliers du Félibrige.

L’amour perdu

En 1850, Aubanel rencontre le grand amour de sa vie, Jenny Manivet, dite Zani. Amoureux l’un de l’autre, ils n’arrivent cependant pas à s’avouer leur amour. Par dépit, Zani finit par rejoindre le couvent des Filles de la Charité.
Ses premières poésies amoureuses sont publiées par son ami Roumanille dans Li Prouvencalo en 1852.
En 1860, il publie son premier recueil de poésie La mióugrano entre duberto (la grenade entr’ouverte) qui reçoit un bon accueil dans le monde littéraire où il chante son amour perdu pour Zani. Mais les milieux catholiques avignonnais mettent l’œuvre à l’index ce qui met en danger l’avenir de l’imprimerie familiale, très lié aux milieux catholiques.
Il se marie finalement le 15 avril 1861 à Avignon avec Joséphine Mazen. Il retrouve alors une certaine joie de vivre, mais cesse de publier ses créations.

Ses œuvres

Il commence une relation épistolaire avec Stéphane Mallarmé, lorsque celui-ci devient professeur d’anglais au collège de Tournon-sur-Rhône (1863). Cette correspondance dure toutes leurs vies.
En 1878, on joue son drame Lou Pan dòu pecat (« Le pain du péché »). Ce drame inspirera à Marcel Pagnol son film, La Femme du Boulanger. La même année, il se brouille avec Roumanille, puis le Félibrige étant accusé de séparatisme par la presse, il s’éloigne du mouvement (1880).
Le 13 juillet 1884, le ministre de l’Instruction Publique lui décerne la croix de chevalier de la Légion d’honneur.
Sa dernière publication, pourtant confidentielle, en 1885, de son recueil poétique, le très sensuel Li Fiho d’Avignoun (« Les filles d’Avignon ») lui vaut d’être mis au ban de la bonne société catholique avignonnaise. Il en est même ouvertement blâmé par l’archevêque d’Avignon, Mgr Vigne, qui l’oblige à retirer son ouvrage. Il en sort brisé et démotivé.
Il meurt le 31 octobre 1886 à Avignon dans sa demeure situé au n°9 de la place Saint-Pierre, des suites d’une crise d’apoplexie qu’il a eu quelques jours auparavant. Il est inhumé au cimetière Saint-Véran d’Avignon.
Ses œuvres seront publiées posthumes par l’imprimerie familiale Aubanel, et notamment en 1899, un recueil de poésie Lou Rèire-Soulèu (« Le soleil d’outre-tombe ») qui reprend ses deux drames Lou Raubatòri (« Le rapt ») et Lou Pastre (« Le berger »), abandonnés après la sanction épiscopale.
Sébastien Avy

Généalogie

Génération I

1 – Joseph Marie Jean-Baptiste « Théodore » Aubanel, né le 26 mars 1829 à Avignon (84), décédé le 31 octobre 1886 à Avignon (84).
Marié le 15 avril 1861 à Avignon (84) avec Joséphine Françoise Rose Mazen, née le 1er mars 1841 à Vaison-la-Romaine (84) décédée après 1888, fille de Joseph Laurent Achille Mazen et de Françoise Sidonie de Bermond.

Génération II

2 – Antoine François « Laurent » Joseph Aubanel, imprimeur-libraire, né le 2 novembre 1784 à Avignon (84), décédé le 27 décembre 1854 à Avignon (84).
marié le 26 avril 1813 à Monteux (84), avec
3 – Marie-Thérèse Suzanne Seyssau, née le 22 novembre 1787 à Monteux (84), décédée le 24 janvier 1857 à Avignon (84).

Génération III

4 – Antoine Aubanel, imprimeur-libraire installé en Avignon en 1744, né le 18 janvier 1720 à Aspres-sur-Buëch (05), décédé le 2 octobre 1804 à Avignon (84). Veuf de Jeanne Marie Favier.
marié le 26 juillet 1775 à Avignon, Sainte-Marie-la-Principale (84), avec
5 – Thérèse Eugénie Victoire Chaudon, née le 3 janvier 1743 à Valensole (04), décédée le 22 février 1826 à Avignon (84). Veuve de Joseph Joubert, médecin.

6 – François Seyssau, noble, propriétaire, né le 8 mars 1762 à Monteux (84), décédé le 3 novembre 1835 à Monteux (84).
marié le 15 avril 1785 à Monteux (84), avec
7 – Marie Magdeleine Henriette de Tardieu de la Lauze, noble, décédée avant 1835.

Génération IV

8 – Denis Aubanel, tailleur d’habits, né le 9 novembre 1690 à Aspres-sur-Buëch (05), décédé le 11 octobre 1758 à Aspres-sur-Buëch (05).
marié avec…
9 – Anne Faure, née vers vers 1698 à Le Pilhon (26), décédée le 3 novembre 1756 à Aspres-sur-Buëch (05).

10 – Jean Chrysostome Chaudon, bourgeois.
marié le 15 novembre 1735 à Valensole (04), avec
11 – Rose Sylvie Bouffier.

12 – Jean Joseph Dominique Seyssau, noble, propriétaire, né vers 1723 à Monteux (84), décédé le 8 mai 1814 à Monteux (84).
marié avec
13 – Suzanne Victoire Ruel, noble.

14 – Pierre de Tardieu de la Lauze, noble, avocat. Veuf de Madeleine Mézard.
marié le 1er septembre 1763 à Avignon, Saint-Etienne (84), avec
15 – Marie Magdeleine de Rogier, noble.

Génération V

16 – Antoine Aubanel, tailleur d’habits, né le 9 décembre 1663 à Aspres-sur-Buëch (05), décédé le 8 mai 1721 à Aspres-sur-Buëch (05).
marié le 9 février 1689 à Aspres-sur-Buëch (05), avec
17 – Madeleine Berne, née vers 1671, décédée le 22 janvier 1703 à Aspres-sur-Buëch (05).

20 – Louis Chaudon, bourgeois.
marié le 7 novembre 1695 à Valensole (04), avec
21 – Anne Amiel.

22 – Joseph Bouffier, bourgeois.
marié avec
23 – Louise Silvy.

30 – Joseph de Rogier, juriste, décédé avant 1763.
marié avec
31 – Blanche de David.

Génération VI

32 – Claude Aubanel, né vers 1623, décédé le 16 novembre 1693 à Aspres-sur-Buëch (05).
marié le 21 décembre 1656 à Aspres-sur-Buëch (05), avec
33 – Catherine Brun, née vers 1630, décédée le 18 août 1686 à Aspres-sur-Buëch (05).

34 – Isnard Berne.
marié avec
35 – Marie Mestailler, décédée avant 1689.

40 – Louis Chaudon, bourgeois.
marié le 9 février 1658 à Valensole (04), avec
41 – Magdeleine Bouffier, décédée avant 1695.

42 – Pierre Amiel, marchand.
marié le 16 décembre 1666 à Valensole (04), avec
43 – Anne Roux, veuve.

Génération VII

64 – Jean Aubanel.
marié avec
65 – non précisée

66 – Auban Berne.
marié avec
67 – non précisée

80 – Thomas Chaudon
marié avec
81 – Anne Laus

82 – Pierre Bouffier, notaire.
marié avec
83 – Esprite Reynard

84 – Jean Amiel.
marié avec
85 – Françoise Moutte

86 – non précisé
marié avec
87 – non précisée
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La légende provençale (formation du legendarium provençal) https://www.geneprovence.com/la-legende-provencale-formation-du-legendarium-provencal/ https://www.geneprovence.com/la-legende-provencale-formation-du-legendarium-provencal/#respond Tue, 02 Jan 2007 10:40:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=1277 La légende est un élément incontournable de la tradition provençale. On la porte aujourd'hui comme un étendard de la culture occitane. Les contes de Daudet sont toujours étudiés dans les écoles et les saints régionaux toujours honorés dans les villages. Il faut bien reconnaître que le fonds légendaire provençal est d'une richesse impressionnante.

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La légende est un élément incontournable de la tradition provençale. On la porte aujourd’hui comme un étendard de la culture provençale. Les contes de Daudet sont toujours étudiés dans les écoles et les saints régionaux toujours honorés dans les villages. Il faut bien reconnaître que le fonds légendaire provençal est d’une richesse impressionnante.
Ce n’est qu’au bas Moyen Âge que la légende a acquis ses lettres de noblesse. Jusqu’au XIIe siècle, la légende (latin legenda,« ce qui doit être lu ») était le récit de la vie d’un saint lu à l’office de mâtines. Ces hommes du passé – au nombre desquels figuraient les saints de Haute-Provence, Mari et Donat – avaient mené une vie si exemplaire que le récit de leur existence apportait à l’auditeur ou au lecteur une référence dans l’exercice du bien. Cette idée d’instruction résultant de la lecture est très présente dans la pensée religieuse médiévale.gens

Saints et culte des eaux

On associait souvent les saints aux phénomènes atmosphériques qui, globalement, restaient alors peu expliqués : c’est Dieu qui fait pleuvoir et ses saints intercèdent auprès de lui. C’est pour cette raison que les sources et les fontaines – et cette notion se retrouve dès l’Antiquité – sont l’objet d’une dévotion particulière. Gens Bournareau (ou Bournarel), né à Monteux (Vaucluse) en 1104, incarne l’homme qui, rejeté de son temps, deviendrait le saint provençal intercédant pour la pluie. Alors qu’il n’était qu’un enfant, il s’indigna un jour du culte rendu à saint Raphaël par le moyen d’une statue de plâtre. S’emparant de l’objet, il le brisa sous les yeux médusés des habitants du village. Il se retira dès lors dans les collines du Beaucet et mena une vie d’ermite, faite de travail et de pénitence. Il mourut dans son vallon le 16 mai 1127, à l’âge de vingt-trois ans et son corps fut déposé dans un rocher, près duquel fut édifiée une chapelle romane. Son tombeau s’y trouve toujours : les reliques de Gens, transportées au XVIIe siècle dans l’église du Beaucet, retrouvèrent la quiétude de l’église de son ermitage en 1972. Même si sa vie est romancée, elle n’en demeure pas moins révélatrice de la volonté de se fixer des références, des exemples à imiter, voire des héros à diviniser. C’est le principe de la légende qui ajoute le fantastique et le surnaturel à la vie exemplaire des hommes. Aujourd’hui, l’existence d’une source,connue sous le nom de fontaine de Saint-Gens, semble confirmer un culte des eaux associé à un dieu, païen à l’origine – car, comme nous l’avons vu, le thème n’est pas nouveau – incarné ensuite par un homme, d’abord saint Raphaël, puis saint Gens. Si l’on en croit la légende, c’est lorsque sa mère vint un jour le rejoindre dans les collines du Beaucet, épuisée et assoiffée,qu’il perça la roche de son doigt et l’eau en jaillit. L’homme, béatifié par la seule foi populaire, est devenu l’objet d’un culte approuvé par l’Église et que l’on prie aujourd’hui encore pour faire venir la pluie en période de sécheresse.
Saint Donat vécut plus d’un demi-millénaire avant saint Gens. Pourtant, des éléments communs caractérisent les deux hommes. Donat vécut dans une grotte (comme Gens), en un endroit où le terrain s’était effondré, et c’est sur ce lieu qu’un prieuré fut bâti. Comme pour saint Gens, la chapelle se situe près d’une source, où saint Donat aimait à se recueillir. Le 15 août et le 8 septembre (le 16 mai pour saint Gens), un pèlerinage a traditionnellement lieu à l’ermitage pour demander la venue de la pluie. Preuve évidemment que saint Gens est l’équivalent vauclusien de saint Donat, le Bas-Alpin.

Peurs en Provence

tarasque-statueLe surnaturel abonde dans les légendes provençales. Il faut reconnaître que la région a connu bien des malheurs : invasions, pillages, razzias… Quand ce n’est pas l’homme qui causait le mal, la nature se mêlait de la partie : combien de fois les archives ne mentionnent-elles pas les disettes provoquées par la sécheresse et les mauvaises récoltes, les crues d’un Rhône alors totalement libre de ses mouvements, le mistral, vent du nord soufflant parfois « avec la fureur d’un animal ». Toutes ces raisons expliquent peut-être pourquoi tant de monstres peuplent l’imaginaire provençal : à Arles, saint Trophime chassant les démons de Malcrozet, à proximité des Alyscamps ; à Tarascon, la fameuse tarasque dévorant tout ce qu’elle rencontre, hommes et bêtes ; à Aix, à Beaucaire, à Draguignan, le dragon se nomme le Drac.
L’influence de l’Église se fait sentir dans ces légendes, puisque c’est souvent un saint qui parvient à maîtriser le monstre, ainsi sainte Marthe qui, en exhibant une croix, met la tarasque en déroute. « L’élan monstrueux de la bête se brisa […]. La tarasque s’arrêta en tressaillant, clouée au sol. Sainte Marthe leva encore la main et lui jeta de l’eau bénite. » Au haut Moyen Âge, sainte Marguerite d’Antioche, poursuivie des assiduités d’un certain Olybrius, fut jetée en prison où un dragon l’avala. Le contexte ne semble guère faire de doute: c’ est le diable qui est sous-jacent. C’est lui qui influe sur les terreurs humaines, attisées par la croyance en l’enfer que toutes les Églises enseignent alors. Au point de le représenter fréquemment au fronton des édifices religieux. Sur le portail occidental de la cathédrale Saint-Trophime d’Arles, on remarque diverses sculptures animalières, un aigle, un lion, un taureau et un éon, au symbolisme chrétien. Plus curieuse est la présence d’un bouc, symbole du péché et, partant, du diable (Lévitique XVI, 10). Au Moyen Âge, le bouc est une réminiscence du culte du dieu gaulois Cernunnos, au corps d’homme et à tête de bouc.

La chèvre provençale

baux2Animal provençal par excellence, la chèvre est héroïne de nombreux contes et légendes provençaux. En provençal, faire veni cabro, que l’on traduit littéralement par rendre chèvre, signifie faire sortir quelqu’un de ses gonds. La chèvre, animal emblématique de l’élevage méditerranéen et que l’on s’attendrait à voir couvert de louanges, est associée à des expressions fort peu sympathiques. On déconseille par exemple aux parents d’élever leurs enfants au lait de chèvre, car ils risquent de devenir stupides et de sauter sans cesse. On craint aussi de croiser une chèvre noire sur le côté gauche de la route. Quant aux yeux de merlan frit, ils ont en Provence leur équivalent : on parle des yeux de chèvre morte. En somme, l’animal est peu estimé car jugé trop capricieux (souvenez-vous de la chèvre de M. Seguin).
C’est au pays de Fontvieille (Bouches-du-Rhône) que s’est répandue la légende de la fameuse chèvre d’or. On dit qu’au temps où les Maures se battaient contre les Provençaux, l’un d’eux, Abd al-Rahman, dut fuir au plus vite, emportant un fabuleux trésor en or et en pierres précieuses. Il trouva refuge dans une grotte de la vallée des Baux où il pensa cacher ses biens. Son serviteur l’attendit à l’extérieur. Dans les ténèbres, al-Rahman trouva une chèvre qui vivait là. Tentant de la suivre, il se perdit dans le labyrinthe et tomba nez à nez avec une énorme bête aux canines effrayantes. Le combat dura toute la nuit, le sol trembla des coups que s’échangèrent les adversaires. Au petit matin, la chèvre retourna à l’air libre, couverte de poudre d’or. Abd al-Rahman ne réapparut jamais plus. Son serviteur s’enfuit sans demander son reste. On dit aujourd’hui que le trésor est toujours dans la grotte. Certains bergers ont vu cette chèvre qui errait çà et là autour du trou des Fées, léchant les murs de salpêtre près de Baumanière. Mais malheur à ceux qui tentèrent de la suivre dans la grotte, jamais personne n’en revint. Aussi, si vous la rencontrez un jour au détour d’un sentier dans le val d’Enfer, passez votre route. Ou tentez votre chance si vous êtes courageux car la chèvre vous conduira jusqu’à son trésor.
Riche d’une tradition populaire qui tire son origine dans le creuset de croyances antiques, la légende provençale trouve toute sa vigueur dans le talent de ses conteurs. C’est en effet une culture plus racontée qu’écrite qui caractérise le legendarium occitan, un peu à la manière des mythes religieux gaulois dont la rédaction pervertissait le message. Il y a pourtant nécessité à maintenir vivante cette culture et à la diffuser avec les nouveaux moyens de communication. C’est à ce devoir de conservation que sont confrontés les baladins provençaux en ce début de siècle.

Jean Marie Desbois,
in Jadis – Contes et légendes de Provence,
Artis, 2001.

Bibliographie

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Photographies

1. C’est dans ces collines que vécut saint Gens et que sa légende vit le jour. © Artis, 2001.
2. Statue de la Tarasque à Tarascon.
3. Le quartier de Beaumanière, aux Baux-de-Provence, dans le val d’Enfer. DR.

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