Armée Archives - GénéProvence http://www.geneprovence.com/category/armee/ 500 ans de faits divers en Provence Fri, 14 Mar 2025 22:15:03 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://www.geneprovence.com/wp-content/uploads/2024/04/cropped-434541497_912630390609581_141579584347965292_n-32x32.png Armée Archives - GénéProvence http://www.geneprovence.com/category/armee/ 32 32 Un sergent royal ayant perdu la raison (Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, 27 mai 1688) https://www.geneprovence.com/un-sergent-royal-ayant-perdu-la-raison-saint-maximin-la-sainte-baume-27-mai-1688/ https://www.geneprovence.com/un-sergent-royal-ayant-perdu-la-raison-saint-maximin-la-sainte-baume-27-mai-1688/#respond Mon, 17 Feb 2025 05:30:27 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=24477 « L’an que dessus [1688] et le 27 mai, est décédé à midi, muni du sacrement de l’extrême-onction, n’ayant pu recevoir ceux de la pénitence et de l’eucharistie, Ayant perdu l’usage…

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« L’an que dessus [1688] et le 27 mai, est décédé à midi, muni du sacrement de l’extrême-onction, n’ayant pu recevoir ceux de la pénitence et de l’eucharistie,
Ayant perdu l’usage de la raison, Nicolas Arnaud, sergent du roi, âgé d’environ 55 ans, fils à feu Pierre Arnaud et de Diane Giraude, marié en cette ville de Saint-Maximin avec Laugière Guérine.
Il a été enseveli.
Présents Honoré Rebout et Honoré Arbaud. »
[H. Rebout, D. Albert, secondaire, H. Arbaud]
  • Source : Registre paroissial de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, Archives départementales du Var, 2 MI EC2809R1.

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Assassinat d’un soldat (Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, 16 janvier 1685) https://www.geneprovence.com/assassinat-soldat-saint-maximin-janvier-1685/ https://www.geneprovence.com/assassinat-soldat-saint-maximin-janvier-1685/#respond Fri, 20 Dec 2024 05:30:18 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=23782 « L’an que dessus [1685] et le 16 janvier, a été enterré un soldat du régiment de Castries, de la compagnie de M. Dandron, grenadier, Qu’on trouva mort le quatorze du…

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« L’an que dessus [1685] et le 16 janvier, a été enterré un soldat du régiment de Castries, de la compagnie de M. Dandron, grenadier,
Qu’on trouva mort le quatorze du courant à sept heures après midi, à la rue qui est proche la porte de Marseille, nommé Saint-Pierre du nom de guerre, et de propre nom Pierre Choil, natif de la Maison-Dieu, évêché de Besançon, âgé d’environ vingt-sept ans,
Qu’on croit avoir été assassiné, ainsi qu’il appert par les procédures faites par M. le juge à la poursuite de M. le procureur du roi, et comme par lesdites procédures il conste qu’il était catholique apostolique et romain, il a été enseveli dans le cimetière.
Présents Barthélemy Giraud et François Baudisson. »
[F. Baudisson, F. de Félix, curé, B. Giraud]
  • Source : Registre paroissial de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, Archives départementales du Var, 2 MI EC2809R1.

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Un soldat déserteur en route pour les galères (Cabannes, 1er juillet 1704) https://www.geneprovence.com/un-soldat-deserteur-en-route-pour-les-galeres-cabannes-1er-juillet-1704/ https://www.geneprovence.com/un-soldat-deserteur-en-route-pour-les-galeres-cabannes-1er-juillet-1704/#respond Sun, 17 Nov 2024 05:30:35 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=23256 « L’an que dessus [1704] et le premier juillet, est mort soudainement un soldat déserteur qu’on menait à la chaîne aux galères, Appelé Sébastien Meline, natif de Fontaines-les-Sèches, en Bourgogne, ancien…

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« L’an que dessus [1704] et le premier juillet, est mort soudainement un soldat déserteur qu’on menait à la chaîne aux galères,
Appelé Sébastien Meline, natif de Fontaines-les-Sèches, en Bourgogne, ancien catholique, âgé d’environ vingt et un ans,
A été enseveli dans le cimetière de la paroisse. »
[Berlhe curé]
  • Source : Registre paroissial de Cabannes, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, cote 203 E 227.

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Mort d’un pauvre soldat italien (Cabannes, 16 mars 1700) https://www.geneprovence.com/mort-dun-pauvre-soldat-italien-cabannes-16-mars-1700/ https://www.geneprovence.com/mort-dun-pauvre-soldat-italien-cabannes-16-mars-1700/#respond Mon, 04 Nov 2024 05:30:31 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=23060 « L’an que dessus [1700] et le seize mars est mort, après s’être confessé, un pauvre passant italien qui se disait de Rome, appelé Francesco, âgé d’environ vingt-cinq ans, qui venait…

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« L’an que dessus [1700] et le seize mars est mort, après s’être confessé, un pauvre passant italien qui se disait de Rome, appelé Francesco, âgé d’environ vingt-cinq ans, qui venait de servir dans les troupes du roi et dans la compagnie de Pougioliny.
Il s’appelait Champagne, ainsi qu’il appert de son congé,
A été enseveli dans le cimetière de la paroisse. »
[Berlhe curé]

Retrouvez l’histoire de Francesco de Cabannes en vidéo :

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Un drame à la caserne (Arles, 14 juin 1880) https://www.geneprovence.com/un-drame-a-la-caserne-arles-14-juin-1880/ https://www.geneprovence.com/un-drame-a-la-caserne-arles-14-juin-1880/#respond Sat, 05 Oct 2024 05:30:38 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=22520 Un incident grave vint troubler la quiétude de la caserne d’Arles, habituellement animée par le va-et-vient des soldats des 2e et 17e bataillons de chasseurs. Le lundi 14 juin 1880,…

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Un incident grave vint troubler la quiétude de la caserne d’Arles, habituellement animée par le va-et-vient des soldats des 2e et 17e bataillons de chasseurs. Le lundi 14 juin 1880, le chasseur Panou, appartenant à ce dernier bataillon, fut surpris en état d’ébriété dans la cantine. Son capitaine, ayant constaté son état, le fit enfermer à la salle de police en guise de punition.
C’est alors qu’un incident regrettable se produisit. Tandis qu’un homme de garde du 2e bataillon venait apporter la soupe à Panou, ce dernier, toujours sous l’emprise de l’alcool et d’une colère sourde, tenta de s’échapper. Malgré les efforts de l’homme de garde pour le retenir, Panou, dans un geste désespéré, le poignarda au ventre.
Il semblerait que Panou avait déjà été condamné à mort par le passé, avant d’être grâcié. Il ne lui restait plus que quelques mois de service à effectuer. Quant à sa victime, elle fut rapidement transportée à l’hôpital où ses blessures, bien que sérieuses, ne mettaient pas sa vie en danger.
Une enquête fut ouverte par les autorités militaires afin de déterminer les circonstances exactes de cet incident et d’en tirer toutes les conséquences.
  • Sources : L’Homme de bronze, no 36, 20 juin 1880, p. 3.

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Tentative d’intrusion dans une maison close (Aix-en-Provence, 5 février 1839) https://www.geneprovence.com/tentative-dintrusion-dans-une-maison-close-aix-en-provence-5-fevrier-1839/ https://www.geneprovence.com/tentative-dintrusion-dans-une-maison-close-aix-en-provence-5-fevrier-1839/#respond Sun, 08 Sep 2024 15:16:54 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=22121 Mardi 5 février 1839, à une heure après minuit, une scène déplorable eut lieu hors de la porte de la Plate-Forme*, à Aix-en-Provence. Quatre caporaux de la garnison, probablement pris…

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Mardi 5 février 1839, à une heure après minuit, une scène déplorable eut lieu hors de la porte de la Plate-Forme*, à Aix-en-Provence.
Quatre caporaux de la garnison, probablement pris de vin, voulurent entrer de force dans une maison de prostitution, maison qui avait été bien des fois le théâtre de vives querelles.
L’entrée leur ayant été refusée, à cette heure indue, les militaires jugèrent à propos de faire tomber une grêle de pierres sur les fenêtres du logis. Cet acte de vengeance faillit tourner mal et l’un d’entre eux (peut-être le plus paisible) paya pour les trois autres.
En effet, l’assaut durait depuis une demi-heure, lorsqu’un certain Laurent, dont on devinera aisément la profession, fatigué du bruit extérieur, monta au premier étage, armé d’un fusil et le déchargea sur les assiégeants.
Le caporal Eugène eut la figure labourée par les plombs et on craignit, en le conduisant à l’hospice, qu’il ne perdît un œil.
  • Sources : Le Mémorial d’Aix, 16 février 1839, p. 4.

* Cette porte se trouvait à l’intersection de l’actuel boulevard Carnot et la rue de la Mule-Noire. La maison de prostitution évoquée dans ce fait divers se situe donc probablement sur l’actuel boulevard Carnot.

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Un soldat tué par deux compagnons (Tourtour, 23 avril 1629) https://www.geneprovence.com/un-soldat-tue-par-deux-compagnons-tourtour-23-avril-1629/ https://www.geneprovence.com/un-soldat-tue-par-deux-compagnons-tourtour-23-avril-1629/#respond Thu, 06 Jun 2024 18:39:27 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=21040 « Le même jour 23 avril 1629, [nous] avons enterré un soldat qui avait été tué le jour de devant1 au […] terroir de Tourtour, par deux siens compagnons qui étaient…

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« Le même jour 23 avril 1629, [nous] avons enterré un soldat qui avait été tué le jour de devant1 au […] terroir de Tourtour, par deux siens compagnons qui étaient avec lui, et [nous] l’avons enterré au bout du cimetière derrière l’église vers levant2, tout proche de la tombe où [nous] avons enterré l’autre soldat qui fut tué le jour dernier du carnaval3, lequel soldat était tambour. »

Notes
1. La veille.
2. Vers l’est.
3. Le dernier jour du carnaval.
  • Registre paroissial de Tourtour, Archives départementales du Var, 1MIEC204R1.
  • Remerciements à Marie-Dominique Germain et Sylvie Myriam Car.

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La lourde faute de Perrin (Martigues, 25 mars 1594) https://www.geneprovence.com/la-lourde-faute-de-perrin-martigues-25-mars-1594/ https://www.geneprovence.com/la-lourde-faute-de-perrin-martigues-25-mars-1594/#respond Mon, 03 Jun 2024 13:15:52 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=21003 La tour de Bouc, érigée au XIIIe siècle sur une île du terroir de Martigues, aujourd’hui rattachée à la terre, a longtemps gardé le chenal de Caronte afin de prémunir…

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La tour de Bouc, érigée au XIIIe siècle sur une île du terroir de Martigues, aujourd’hui rattachée à la terre, a longtemps gardé le chenal de Caronte afin de prémunir les terres de toute invasion.
En 1594, cette tour était commandée par un certain Perrin, originaire de la République de Lucques. Le 25 mars de cette même année, un homme nommé de Vitelli, issu d’une célèbre famille d’Ombrie, vint l’assiéger dans le but de s’en rendre maître. Pour ce faire, il ne lésina pas sur les moyens et fit tirer quatre-vingts coups de canon.
Perrin choisit alors de marchander pour éviter d’y laisser la vie et accepta d’abandonner la tour, moyennant le paiement de 2000 pistoles. Ce fait peut étonner car Perrin n’était pas à court de munitions et il était certainement en mesure de défendre la tour plus hardiment.
« Contrairement à ce qu’espérait Perrin, de Pontevès entre dans une colère noire… »
Vitelli, lui, consentit au paiement demandé par Perrin et lui remit immédiat 200 pistoles « pour la monstre des soldats, le reste des trois mil six cents écus lui étant assuré et assigné à Avignon par bonne lettre de crédit ». Perrin fut donc convaincu et remit la tour à Vitelli.
En possession de sa lettre de crédit, il prit donc la route d’Avignon, mais s’arrêta en chemin, à Saint-Mitre (aujourd’hui Saint-Mitre-les-Remparts), pour raconter au comte de Carcès, Gaspard de Pontevès, les détails de cette affaire.
Mais contrairement à ce qu’espérait Perrin, de Pontevès entre dans une colère noire en apprenant que Perrin aurait pu dispenser plus d’efforts pour conserver la tour de Bouc. Aussi prend-il une mesure radicale : il ordonne de le faire pendre « et attacher de chaud en chaud en un infame gibet parce qu’il avait encore des vivres et munitions pour trois mois et une bonne et forte masse de Tour capable de soutenir plusieurs foudres et tonnerres ainsi qui pouvait être esbranlée. »
L’attitude de Perrin avait été d’autant plus honteuse que ce n’était pas à une armée régulière qu’il avait cédé la tour mais à des particuliers qui œuvraient pour le roi. Le célèbre Nostradamus écrira que Vitelli, avec l’aide des Marseillais et des Martégaux de l’Isle, continua à chercher à s’emparer de la tour en lui donnant 250 coups de canon. Les combats firent rage, plusieurs Marseillais y perdirent la vie et au final la tour fut rendue aux Martégaux le 10 septembre 1594.
  • Source : Histoire de Martigues et de Port-de-Bouc, Alfred Saurel, Marseille, 1862, p. 64.

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Massacre à la bastide de Bonny (Reillanne, 10 mai 1575) https://www.geneprovence.com/massacre-a-la-bastide-de-bonny-reillanne-10-mai-1575/ https://www.geneprovence.com/massacre-a-la-bastide-de-bonny-reillanne-10-mai-1575/#respond Thu, 30 May 2024 13:42:47 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=20968 La fin du XVIe siècle est une période particulièrement violente en Provence, marquée par les guerres de religion entre catholiques et protestants. Ces conflits sanglants, exacerbés par des rivalités locales…

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La fin du XVIe siècle est une période particulièrement violente en Provence, marquée par les guerres de religion entre catholiques et protestants. Ces conflits sanglants, exacerbés par des rivalités locales et des tensions politiques, ravagent la région. Les villes fortifiées, telles qu’Avignon et Marseille, deviennent des bastions stratégiques, tandis que la population des villages souffre de pillages, de massacres et de sièges prolongés. La Haute-Provence n’est pas épargnée. En témoigne ce texte qui relate le massacre par des protestants huguenots de dix-neuf Reillannais, dont la majorité sont des enfants :

« L’an que dessus et le dixième jour du mois de mai fut fait un massacre à la bastide de Bonni, par les huguenots, des enfants de Reillanne et premièrement Ambroise Lieutaud, Louis Martin, maître François Vespier, Pierre Gibony, Christol Bigardier, maître Huguet Aubert, Domenche Aubert, maître Guillaume Gras, maître Antoine Olivier, maître Jean Olivier, frères, Laurent Vener, Étienne Granon, Antoine Thomas, maître Poncet Aubert, Laurent Serpoul, Louis Roustan, Jacques Pernus, Jean Pintal, Gaspard Boyer, domine dona animae eorum in pace requiescant1. »

1. « Seigneur, fais que leurs âmes reposent en paix. »
  • Registre paroissial de Reillanne, Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, 1MI5/0443.
  • Texte signalé par Hélène Fréret.
  • Remerciements pour la transcription : Stéphanie Dick, Sébastien Avy et Marie-Dominique Germain.

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L’anneau du mort (Marseille, mars 1812) https://www.geneprovence.com/lanneau-du-mort-marseille-mars-1812/ https://www.geneprovence.com/lanneau-du-mort-marseille-mars-1812/#respond Tue, 21 May 2024 17:43:09 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=20845 Marthe était née quelques années avant la Révolution française. Elle avait seize ans à peine qu’on la maria, au tout début du XIXe siècle, à un honnête et travailleur ouvrier.…

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Marthe était née quelques années avant la Révolution française. Elle avait seize ans à peine qu’on la maria, au tout début du XIXe siècle, à un honnête et travailleur ouvrier.
Bernard n’avait que vingt ans. Tous deux étaient des enfants par l’âge mais la raison leur donnait une maturité exceptionnelle.
Marthe, une femme très brune et forte, au visage régulier mais sévère, adorait son mari. Bernard, grand gaillard solide, comme on disait à Marseille, ne boudait pas au travail.
Il exerçait le modeste métier de cordier dans un enclos près de Notre-Dame du Mont-Carmel, actuelle Église des Grands-Carmes (2e arrondissement de Marseille). Afin de passer davantage de temps ensemble, Marthe avait demandé à son mari qu’il renvoyât le gamin qui chaque jour moyennant un modique salaire, tournait la roue et plantait les pieux et, heureuse et fière de servir son mari, elle accomplissait elle-même ce travail, non sans l’interrompre bien souvent, pour échanger quelques brûlants baisers.

Cinq années s’écoulèrent ainsi. Cinq années de joie profonde et de bonheur sans cesse renouvelé.
Jamais un nuage ne se montra dans le ciel de leur amour et, bien que la nature leur eut refusé le seul trésor qui leur manquât – des enfants –, ils se consolaient en se répétant qu’ils étaient jeunes tous les deux et qu’un jour peut-être…
« Je garderai auprès de moi ton souvenir et rien au monde ne pourra me faire perdre ton cœur… »
On était alors dans les premiers mois de 1812, de cette année fatale aux armées françaises et qui marque dans l’histoire la première date de nos revers.
Un soir, Bernard revenant de son travail trouva dans sa demeure un pli armorié au cachet de l’État contenant un ordre d’avoir à rejoindre sous huit jours le corps d’armée où servait son régiment, le représentant qu’il avait fourni ayant déserté devant l’ennemi.
Bernard adorait sa femme mais il aimait profondément sa patrie. Il n’hésita pas un instant.
Marthe se désola, elle prévoyait un affreux sinistre. Son cœur de femme lisait dans l’avenir une histoire de mort.
« Bernard, lui dit-elle le soir de son départ, mon Bernard bien-aimé. Jure-moi de m’aimer toujours.
– Folle que tu es, lui répondit Bernard, et la baisant au front, il lui murmura tout bas : De ton côté, garderas-tu ton cœur ? »
Marthe était d’une pâleur livide. Elle vint s’asseoir sur les genoux de Bernard et, lui prenant la main, elle lui enleva doucement la bague d’argent des fiançailles qu’elle remplaça par son anneau nuptial.
« Ainsi, dit-elle, je garderai auprès de moi ton souvenir et rien au monde ne pourra me faire perdre ton cœur. Et quand tu jetteras les yeux sur ma pauvre alliance, tu la baiseras pieusement en songeant à la femme qui t’aime, qui loin de toi prie le ciel de te renvoyer vainqueur. »
« Il a gardé mon alliance, vous verrez qu’elle lui aura porté bonheur. »
Depuis plus de cinquante ans, Bernard était parti pour la grande armée et Marthe, fidèle dans son cœur à l’homme de son choix, attendait encore le retour de l’époux.
Dans cette grande catastrophe de 1812, dans cette lutte gigantesque d’une poignée d’hommes contre tous les éléments déchaînés, Bernard, comme tant d’autres de ses infortunés camarades, avait disparu sans qu’il soit permis de supposer ce qu’il avait pu devenir.
Il était mort, fort probablement, lui aussi enseveli sous un amas de neige ou tué dans une retraite par quelque balle égarée.
Marthe cependant l’attendait toujours. À son doigt brillait encore l’anneau d’argent des adieux. Elle le montrait avec complaisance aux gens qu’elle rencontrait et ne manquait jamais d’ajouter : « Il a gardé mon alliance, vous verrez qu’elle lui aura porté bonheur. »
Les gens du voisinage étaient remplis d’égard pour la pauvre folle, que chacun aimait et plaignait et, dans le quartier populaire qu’elle habitait, il n’était pas un seul enfant qui ne venait lui offrir son front à baiser quand elle descendait vers le port.
Les gamins trouvaient du reste leur compte à cette condescendance car la veuve du soldat avait toujours quelque friandise en réserve pour eux.

Chaque fois que le clairon résonnait, chaque fois que le tambour battait aux champs, Marthe, persuadée que c’était Bernard qui revenait, se hâtait de toute la vitesse de ses pauvres vieilles jambes, et courant au-devant du bataillon, regardait défiler ces fronts brunis par le soleil de l’Afrique, en secouant sa tête grise, puis s’en retournait lentement en murmurant avec tristesse : « Ce n’est pas encore pour aujourd’hui… »

Au fort Saint-Jean, les hommes de garde étaient accoutumés à son visage et ils l’accueillaient toujours avec douceur. Ils répondaient à ses questions, lui donnaient des espérances et elle rentrait consolée.
Les Marseillais la rencontraient souvent dans le voisinage de l’Hôtel-Dieu (aujourd’hui l’hôtel InterContinental), cette petite femme courbée sous les années, aux cheveux en désordre et blanchis plutôt par les peines aiguës que par le poids de la vieillesse.
Elle mourut au début des années 1870 sans jamais avoir revu son Bernard.

  • D’après Le Petit Marseillais, 1er avril 1868, p. 2.

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