Emeute Archives - GénéProvence https://www.geneprovence.com/category/emeute/ 500 ans de faits divers en Provence Wed, 09 Jul 2025 10:29:31 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://www.geneprovence.com/wp-content/uploads/2024/04/cropped-434541497_912630390609581_141579584347965292_n-32x32.png Emeute Archives - GénéProvence https://www.geneprovence.com/category/emeute/ 32 32 Le curé chassé du village (Saint-Michel-l’Observatoire, 28 mars 1841) https://www.geneprovence.com/le-cure-chasse-du-village-saint-michel-lobservatoire-28-mars-1841/ https://www.geneprovence.com/le-cure-chasse-du-village-saint-michel-lobservatoire-28-mars-1841/#respond Wed, 09 Jul 2025 05:30:29 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=25896 Un dimanche de mars 1841 à Saint-Michel, aujourd’hui nommé Saint-Michel-l’Observatoire, près de Forcalquier (Basses-Alpes), la sérénité habituelle fut brisée par un violent tumulte. L’objet de cette fureur populaire ? Le curé du…

L’article Le curé chassé du village (Saint-Michel-l’Observatoire, 28 mars 1841) est apparu en premier sur GénéProvence.

]]>

Un dimanche de mars 1841 à Saint-Michel, aujourd’hui nommé Saint-Michel-l’Observatoire, près de Forcalquier (Basses-Alpes), la sérénité habituelle fut brisée par un violent tumulte. L’objet de cette fureur populaire ? Le curé du village.
En effet, des habitants l’avaient chassé, l’accusant de « mauvais procédés ». Cependant, ils ne purent justifier ces allégations devant les autorités.
Cette population, manifestement exaltée, résista aux gendarmes. D’abord en petit nombre, les forces de l’ordre durent faire face à des jets de pierres. Néanmoins, lorsque les renforts arrivèrent le lendemain, l’agitation cessa. Une quinzaine de personnes furent incarcérées à Forcalquier. Par ailleurs, on estimait à une quarantaine le nombre d’individus compromis dans cette affaire.
Enfin, les grands-vicaires du diocèse de Digne jugèrent nécessaire de fermer l’église. Elle resta interdite pendant plusieurs jours pour permettre le retour au calme et l’arrivée d’un nouveau prêtre.
  • Sources : Le Mercure aptésien, 4 avril 1841, p. 2.

L’article Le curé chassé du village (Saint-Michel-l’Observatoire, 28 mars 1841) est apparu en premier sur GénéProvence.

]]>
https://www.geneprovence.com/le-cure-chasse-du-village-saint-michel-lobservatoire-28-mars-1841/feed/ 0
Journée d’émeutes dans les rues (Marseille, 22 juin 1848) https://www.geneprovence.com/journee-demeutes-dans-les-rues-marseille-22-juin-1848/ https://www.geneprovence.com/journee-demeutes-dans-les-rues-marseille-22-juin-1848/#respond Sun, 11 May 2025 05:30:39 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=25375 Dès la mi-juin 1848, les ouvriers de certaines professions, entre autres les tailleurs de pierre et les maçons, réclamaient de la préfecture que, conformément au décret de du gouvernement provisoire,…

L’article Journée d’émeutes dans les rues (Marseille, 22 juin 1848) est apparu en premier sur GénéProvence.

]]>

Dès la mi-juin 1848, les ouvriers de certaines professions, entre autres les tailleurs de pierre et les maçons, réclamaient de la préfecture que, conformément au décret de du gouvernement provisoire, la journée de travail fut réduite à dix heures et que le surplus, quand il leur était demandé, fût payé comme heure supplémentaire.
Ils se plaignaient de n’avoir pas reçu de réponse et d’être renvoyés d’un jour à l’autre sans obtenir de solution.
Dans la soirée du 21 juin, quelques bruits inquiétants avaient couru. Un certain nombre de gardes nationaux avaient été en conséquence mis de piquet. Mais la tranquillité publique n’ayant pas été troublée, on les avait congédiés en les invitant à revenir le jour suivant à 5 heures du matin.

L’escalade de la violence et la répression

Le 22 juin, vers les 9h30 du matin, un rassemblement d’environ deux mille ouvriers remonta la rue Saint-Ferréol pour se rendre à la préfecture.
À la hauteur de la rue Mazade, la force armée voulut barrer l’entrée de cette rue qui avait cependant été forcée par la tête du rassemblement.
On arrêta alors la foule et la troupe de ligne et la Garde nationale la refoula avec ménagement jusqu’à la rue Grignan.
Là se trouvaient deux charrettes dont on essaya de faire une espèce de barricade, et l’on s’empara sur ces charrettes de quelques barres de bois que l’on lança à tour de bras sur la ligne. Il y eut deux soldats blessés, l’un à la main, l’autre au visage. L’officier commandant le détachement ordonna alors une charge à la baïonnette. Elle suffit pour refouler l’émeute et la plupart des ouvriers se dispersèrent précipitamment.
Pendant ce temps, quelques délégués des ouvriers s’étaient rendus à la préfecture et en rapportèrent la promesse que le préfet maintenait son arrêté primitif, celui qui fixait la journée à dix heures et qu’il allait consulter le gouvernement sur cette dérogation à son décret.
Mais alors que les délégués demandaient à la foule de se disperser et de rentrer chez elle, certains hommes voulaient en découdre.
Le commissaire de police, arrivé sur les lieux, donna l’ordre d’agir. Quelques piquets de Garde nationale et de ligne suffirent pour mettre de nouveau en fuite les groupes qui stationnaient dans la rue Saint-Ferréol et près de la rue Grignan. Deux coups de fusil furent tirés de ce côté, mais à la rue de la Palud, l’affaire fut plus sérieuse.
Une décharge frappa un relieur nommé Gorjux qui, malgré les avertissements, avait persisté à s’avancer. Une balle l’atteignit à la cuisse et lui coupa un gros vaisseau. Il mourut deux heures après entre les bras du docteur Ducros qui venait de le panser et d’arrêter l’hémorragie.
Deux autres personnes furent blessées sur d’autres points.

L’extension de la révolte et la construction de barricades

Les fugitifs se répandirent alors dans les quartiers voisins, semant l’effroi et faisant fermer sur leur passage toutes les boutiques. Bientôt dans la ville entière, portes et magasins, tout fut fermé, une situation qui rappelait l’époque du choléra.
À 11 heures, une bande armée se précipita sur la place Saint-Louis, y brisa la devanture du café Puget et de là se jeta en pleine Canebière, y fit une décharge de plusieurs coups de fusil sur la ligne et la garde. Un coup atteignit un capitaine de la ligne et deux balles blessèrent le cheval du général Menard-Saint-Martin qui fut lui aussi blessé, quoique de plomb seulement.
À 3 heures de l’après-midi, des barricades furent construites dans des proportions menaçantes à l’entrée du faubourg Castellane et à la place aux Œufs. Plusieurs coups de fusil furent tirés des fenêtres de la place contre les gardes nationaux qui se plaignaient de n’avoir pas encore reçu de cartouches. Plus tôt dans la journée, une barricade avait été élevée à la rue Fongate et n’avait été enlevée que vers midi.

Les victimes de cette terrible journée

Au total, treize personnes perdirent la vie sur la place aux Œufs dont une femme originaire de Grasse, atteinte rue Pierre-qui-Rage, d’un coup de feu sur les toits où, selon certains, elle étendait du linge, selon d’autres, elle portait des vivres aux insurgés.
Parmi les douze autres morts, on comptait le capitaine Adolphe Devilliers, du 20e léger, tué au moment où il abordait la barricade. On dit que son meurtrier était un enfant de douze ans. La famille du malheureux officier le fit embaumer. On comptait aussi parmi les victimes un sergent-fourrier du 20e léger, trois gardes nationaux, dont l’un, nommé Laplace, était emballeur de profession. Ce jeune homme de 26 ans, s’écria en tombant, mortellement touché : « Ma mère ! » Et il expira.
Les sept autres morts appartenaient aux insurgés. Il ne nous a malheureusement pas été possible de reconstituer l’état civil de ces personnes.
Sur la place Castellane, trois morts furent à déplorer. Deux soldats du sixième de ligne furent tués par les feux des fenêtres, un insurgé frappé de cinq balles sur la toiture de la maison de l’octroi, et le domestique du docteur Dugas, atteint par une balle perdue à la fenêtre de l’écurie de son maître.
L’insurgé évoquait plus haut était généralement connu sous le sobriquet de sergent Mazagran. Il faisait feu du haut d’une lucarne des toits, quand une décharge générale le frappa de cinq balles et l’étendit raide mort.
Défectionnaire de la Garde nationale, cet homme s’offrit traitreusement la veille à servir de guide à ses camarades en leur recommandant de passer prudemment sous la maison de l’octroi. Or cette prétendue prudence avait pour but, assure-t-on, de placer les gardes nationaux sous le coup des pavés réunis sur le toit de cette maison. En le reconnaissant, un garde national que l’on suspectait d’appartenir aux montagnards, et qui n’avait obtenu qu’à grand-peine des cartouches, voulut se charger de châtier le traître. Il s’élança au feu avant son tour, et ne cessa de tirer que lorsqu’il vit tomber ce dangereux ennemi. On dit que pour lui donner un gage de la confiance qu’elle lui avait pleinement rendue, la compagnie avait voulu lui conférer le grade de sergent en remplacement du sien qui avait manqué à l’appel.

Barricade à la Grand-Rue

Les artilleurs de la Garde nationale et une centaine de soldats de la ligne s’avancèrent vers la barrière de la Grand-Rue, mais au moment où il parlementait avec ses défenseurs, 80 ou 100 coups de feu furent tirés sur eux. Ils furent assaillis en même temps par une grêle de pierres qui rejaillissait jusque bien avant dans la Grand-Rue. Avant même d’avoir pu armer leur fusil, les artilleurs et la ligne firent à leur feu à leur tour en reculant dans la direction du Grand-Puits.
La barricade de la grand-Rue fut enlevée à 3h30 de l’après-midi. Et la force armée balaya les autres barricades et poursuivit les révoltés dans les maisons. Il y eut là encore du sang versé. Un spectacle terrible fut donné à l’attaque d’une maison située près de la rue Vieille-Monnaie. Un officier de la Garde nationale parut sur le toit, poursuivant plusieurs ouvriers armés qui étaient ajustés en même temps par les gardes nationaux restés sur la place. Plusieurs coups de fusil furent tirés au risque de blesser l’officier, mais ce furent les insurgés seuls qui en furent atteints. On en saisit un grand nombre de 60 à 80, disait-on. Quelques-uns furent pris dans un puits, plongés dans l’eau jusqu’au cou.
  • Sources : La Gazette du Midi, 23 juin 1848, p. 1 ; ibid., 24 juin 1848, p. 1 ; ibid., 25 juin 1848, p.1.

L’article Journée d’émeutes dans les rues (Marseille, 22 juin 1848) est apparu en premier sur GénéProvence.

]]>
https://www.geneprovence.com/journee-demeutes-dans-les-rues-marseille-22-juin-1848/feed/ 0
Nuit sanglante sur le Cours (Salon-de-Provence, 28 juillet 1839) https://www.geneprovence.com/nuit-sanglante-sur-le-cours-salon-de-provence-28-juillet-1839/ https://www.geneprovence.com/nuit-sanglante-sur-le-cours-salon-de-provence-28-juillet-1839/#respond Mon, 10 Feb 2025 05:30:35 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=24395 La montée des tensions Le dimanche 28 juillet 1839, il était environ 23 heures quand des soldats du 23e de ligne, tranquillement attablés à boire au Café Buffier, à Salon-de-Provence…

L’article Nuit sanglante sur le Cours (Salon-de-Provence, 28 juillet 1839) est apparu en premier sur GénéProvence.

]]>

La montée des tensions

Le dimanche 28 juillet 1839, il était environ 23 heures quand des soldats du 23e de ligne, tranquillement attablés à boire au Café Buffier, à Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône), furent abordés par un ouvrier de la ville qui s’approcha d’eux, l’injure aux lèvres et prêt à faire le coup de poing sans autre forme de procès.
Au moment où la querelle commençait à s’envenimer, plusieurs personnes présentes dans le café s’interposèrent, faisant sentir à l’ouvrier l’inconvenance de son attitude et parvinrent à calmer les soldats irrités.
Il faut dire pour être exact et pour expliquer en quelque sorte les injures spontanées de l’ouvrier, que déjà, depuis quinze jours environ, une certaine animosité régnait entre les militaires et ceux qu’on appelait ici les artisans, et cela parce que les sociétaires d’un bal de grisettes avaient fait sortir de leur réunion dansante, un dimanche précédent, quatre officiers à qui on attribuait des propos et même des manières un peu libres.
Quoi qu’il en soit, la légère rixe du 28 juillet au soir et les copieuses libations de la journée avaient tellement échauffé les esprits qu’il était facile de prévoir une catastrophe.

Le drame éclate

En sortant du café, les militaires insultés se joignirent à une vingtaine d’autres qui probablement se trouvaient dans un état d’ivresse, et en remontant vers le quartier, c’est-à-dire au milieu du Cours, une rencontre eut lieu entre eux et les habitants.
Aussitôt une patrouille, composée de six hommes armés, intervint et tombant sur les groupes des bourgeois stationnés sur la promenade, baïonnette croisée et sans aucune sommation préalable, elle blessa grièvement huit à dix personnes.
Un jeune homme tout à fait inoffensif qui se rendait chez lui fut tué d’un coup de baïonnette qui lui traversa la poitrine. Il mourut sur le champ. C’était un jeune cultivateur nommé Jean-Baptiste Coulomb, âgé d’à peine vingt et un ans, né le 12 juin 1818 à Salon, fils de Joseph Coulomb et de Thérèse Marie Tronc.

La justice fut saisie le lendemain et une grande enquête fut ordonnée.
De son côté, le général commandant la division arriva le 2 août à Salon et décida que le dépôt quitterait la ville, ce qui fut fait le lendemain, pour Aix-en-Provence, où il resterait jusqu’à nouvel ordre.

  • Le Mémorial d’Aix, 3 août 1839, p. 3.
  • État civil de la ville de Salon-de-Provence, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, acte no 79, 202 E 579.

L’article Nuit sanglante sur le Cours (Salon-de-Provence, 28 juillet 1839) est apparu en premier sur GénéProvence.

]]>
https://www.geneprovence.com/nuit-sanglante-sur-le-cours-salon-de-provence-28-juillet-1839/feed/ 0
Nuit d’émeutes (Marseille, 25 février 1848) https://www.geneprovence.com/nuit-demeutes-marseille-25-fevrier-1848/ https://www.geneprovence.com/nuit-demeutes-marseille-25-fevrier-1848/#respond Thu, 19 Dec 2024 05:30:13 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=23773 La ville de Marseille, réputée pour son esprit indépendant et révolutionnaire, fut le théâtre d’une nuit d’émeutes particulièrement violente dans le contexte tumultueux de la Révolution de février 1848. Profitant…

L’article Nuit d’émeutes (Marseille, 25 février 1848) est apparu en premier sur GénéProvence.

]]>

La ville de Marseille, réputée pour son esprit indépendant et révolutionnaire, fut le théâtre d’une nuit d’émeutes particulièrement violente dans le contexte tumultueux de la Révolution de février 1848. Profitant de l’abdication de Louis-Philippe le 24 février et de l’instabilité politique qui secouait alors la France, des milliers de Marseillais, principalement des ouvriers et des artisans exaspérés par leurs conditions de vie, se soulevèrent. Cette foule, pour l’ensemble, était principalement constituée de jeunes hommes de 15 à 22 ans.
Portrait d’André Reynard, maire de Marseille. DR.
Les événements de la nuit du 25 février marquèrent un tournant dans l’histoire de la ville. Dès la tombée de la nuit, des groupes de manifestants, galvanisés par l’esprit révolutionnaire, se formèrent dans les quartiers populaires. Brandissant des drapeaux tricolores surmontés du bonnet phrygien et des torches, ils parcoururent les rues, scandant des slogans hostiles à la monarchie et réclamant une République.
La préfecture, symbole de l’autorité royale, fut rapidement prise pour cible mais elle était bien gardée par une compagnie de la nouvelle garde nationale.
En revanche, la résidence de André Reynard (1799-1861), moins fortement gardée, fut assaillie à grands coups de pierres. Un soldat et un garde national furent blessés par les projectiles et un ouvrier reçut à la joue un coup de baïonnette. Cette nuit marqua la fin du mandat de Reynard. La Deuxième République naissante allait le remplacer par Emmanuel Barthélemy (1804-1880).
Hormis ces événements, il n’y eut que des dégâts matériels et des clameurs, mais ces dégâts étaient graves et nombreux. Les vitres et les réverbères de l’Hôtel-de-Ville furent tous brisés. Il en fut de même sur le trajet de la Colonne dans les rues de la Loge et Coutellerie, sur le quai du Port, à la Canebière, à la rue de l’Arbre et à la place Noailles. Les cafés d’Europe et du Commerce aussi souffrirent beaucoup.
Pendant ce temps, on chantait au Grand-Théâtre La Marseillaise et le chœur « Guerre aux tyrans ».
Le tumulte dura jusqu’après minuit.
  • Sources : La Gazette du Midi, 27 février 1848, p. 3.

L’article Nuit d’émeutes (Marseille, 25 février 1848) est apparu en premier sur GénéProvence.

]]>
https://www.geneprovence.com/nuit-demeutes-marseille-25-fevrier-1848/feed/ 0
Le siège d’une maison (Toulon, 7 avril 1895) https://www.geneprovence.com/siege-dune-maison-toulon-7-avril-1895/ https://www.geneprovence.com/siege-dune-maison-toulon-7-avril-1895/#respond Tue, 13 Feb 2024 16:21:27 +0000 http://www.geneprovence.com/?p=19541 Il était 19 heures ce dimanche 7 avril 1895 quand éclata une dispute entre une femme et un soldat du quatrième de marine dans un débit de la rue Gavageau,…

L’article Le siège d’une maison (Toulon, 7 avril 1895) est apparu en premier sur GénéProvence.

]]>

marins-toulon-emeute

Il était 19 heures ce dimanche 7 avril 1895 quand éclata une dispute entre une femme et un soldat du quatrième de marine dans un débit de la rue Gavageau, à Toulon. Les camarades de ce dernier prirent fait et cause pour lui et d’autres encore arrivèrent.
Pour disperser l’attroupement, la police toulonnaise dut faire appel à la gendarmerie qui vint lui prêter main-forte. Finalement, les marins s’éloignèrent dans un vacarme assourdissant.
Tout semblait être rentré dans l’ordre quand, une heure plus tard, une bande d’environ deux cents marins, armés de pierres, vint mettre le siège devant la maison où vivait la femme qui s’était pris de bec avec le marin dans le débit de boissons. Effrayés, les habitants de la maison fermèrent en toute hâte portes et fenêtres et se calfeutrèrent à l’intérieur, tandis que les cailloux pleuvaient et que les marins faisaient entendre une clameur incessante.
À nouveau, il fallut unir les forces de la gendarmerie et de la police pour parvenir à disperser les manifestants.
L’histoire ne dit pas le contenu des mots de la femme, mais visiblement elle avait rendu les marins fous furieux.
  • Source : La République du Var, 10 avril 1895, p. 3.

L’article Le siège d’une maison (Toulon, 7 avril 1895) est apparu en premier sur GénéProvence.

]]>
https://www.geneprovence.com/siege-dune-maison-toulon-7-avril-1895/feed/ 0
À l’assaut du pont ! (Rognonas, 31 mai 1835) https://www.geneprovence.com/a-lassaut-pont-rognonas-31-mai-1835/ https://www.geneprovence.com/a-lassaut-pont-rognonas-31-mai-1835/#respond Mon, 15 Jan 2024 19:11:28 +0000 http://www.geneprovence.com/?p=19338 Dans les années 1830, un nouveau pont sur la Durance fut construit à Rognonas et, pour lui permettre d’être solidement établi, il fut érigé sur une digue que les paysans…

L’article À l’assaut du pont ! (Rognonas, 31 mai 1835) est apparu en premier sur GénéProvence.

]]>

Dans les années 1830, un nouveau pont sur la Durance fut construit à Rognonas et, pour lui permettre d’être solidement établi, il fut érigé sur une digue que les paysans de l’endroit n’appréciaient pas particulièrement.
rognonas-pont-duranceEn effet, fin mai 1835, de fortes crues entraînèrent une montée des eaux et la digue nouvellement construite servit de tremplin aux eaux qui recouvrirent une bonne partie de la plaine de Rognonas.
Aussi, le dimanche 31 mai, un grand nombre de paysans se précipita sur les lieux du pont, avec la volonté de détruire la digue qui leur causait tant d’ennuis.
Les autorités envoyèrent sur les lieux une compagnie du trente-quatrième de ligne dans le but de réprimer ce soulèvement. La présence de cette compagnie suffit à dissuader les paysans d’aller plus loin dans leurs revendications et chacun finit par rentrer chez soi, attendant, résigné, le retrait des eaux.
  • Source : Le Mercure aptésien, no du 7 juin 1835, p.4.

L’article À l’assaut du pont ! (Rognonas, 31 mai 1835) est apparu en premier sur GénéProvence.

]]>
https://www.geneprovence.com/a-lassaut-pont-rognonas-31-mai-1835/feed/ 0
Les fusillés de Simiane (Simiane-la-Rotonde, décembre 1851) https://www.geneprovence.com/fusilles-de-simiane-simiane-rotonde-decembre-1851/ https://www.geneprovence.com/fusilles-de-simiane-simiane-rotonde-decembre-1851/#respond Wed, 04 Mar 2020 15:31:49 +0000 http://www.geneprovence.com/?p=17578 La Révolution de 1851 a été particulièrement intense dans le département des Basses-Alpes (ancien nom des Alpes-de-Haute-Provence). De nombreux rapports alarmants étaient régulièrement adressés aux autorités et parfois relayés dans…

L’article Les fusillés de Simiane (Simiane-la-Rotonde, décembre 1851) est apparu en premier sur GénéProvence.

]]>

Simiane la Rotonde. DR.

La Révolution de 1851 a été particulièrement intense dans le département des Basses-Alpes (ancien nom des Alpes-de-Haute-Provence). De nombreux rapports alarmants étaient régulièrement adressés aux autorités et parfois relayés dans une presse encore balbutiante.
Ainsi, L’Écho des Bouches-du-Rhône rapportait en décembre 1851 ou janvier 1852 des événements gravissimes survenus à Simiane-la-Rotonde (alors dénommée « Simiane »). Voici comment ils étaient rapportés :
Les journaux ne vous ont point parlé de trois insurgés qui ont été fusillés à Simiane, près de Banon. Un des trois était un menuisier de cette commune, qui avait confectionné une guillotine ; l’un des deux autres devait faire l’office de bourreau. Une liste de quarante-huit personnes appartenant à la classe aisée de Banon, et bon nombre de personnes de la commune de Revest et des Brousses (aujourd’hui Revest-des-Brousses, NdlR), devait passer par ce supplice. On réservait à la pauvre institutrice de Revest une mort plus atroce : elle devait être écartelée. Voilà le sort qu’on nous promettait. »
  • L’Écho des Bouches-du-Rhône, cité in Journal des villes et des campagnes, 7 janvier 1852.

L’article Les fusillés de Simiane (Simiane-la-Rotonde, décembre 1851) est apparu en premier sur GénéProvence.

]]>
https://www.geneprovence.com/fusilles-de-simiane-simiane-rotonde-decembre-1851/feed/ 0
Émeutes à Fontvieille (Fontvieille, 18 et 21 juin 1876) https://www.geneprovence.com/emeutes-a-fontvieille-fontvieille-18-21-juin-1876/ https://www.geneprovence.com/emeutes-a-fontvieille-fontvieille-18-21-juin-1876/#respond Wed, 24 Apr 2019 17:27:15 +0000 http://www.geneprovence.com/?p=16574 Dans la nuit du dimanche 18 juin 1876, des troubles éclatent à Fontvieille, petite ville située dans les Alpilles, dans le pays d’Arles. Des gendarmes, au nombre de trois, sont…

L’article Émeutes à Fontvieille (Fontvieille, 18 et 21 juin 1876) est apparu en premier sur GénéProvence.

]]>

Dans la nuit du dimanche 18 juin 1876, des troubles éclatent à Fontvieille, petite ville située dans les Alpilles, dans le pays d’Arles. Des gendarmes, au nombre de trois, sont alors dépêchés pour raisonner les perturbateurs ou, à défaut, procéder à leur arrestation. Mais les choses dégénèrent rapidement. Des insultes et des menaces fusent à leur encontre.
L'ancienne mairie de Fontvieille, actuel cours Hyacinthe-Bellon. DR.
L’ancienne mairie de Fontvieille, actuel cours Hyacinthe-Bellon. DR.
Aussi, le mercredi suivant, le procureur de la République de Tarascon et le juge d’instruction se transportent à Fontvieille pour y enquêter sur cette affaire. Une fois que celle-ci est terminée, ils ordonnent plusieurs arrestations.
Aussitôt c’est l’effervescence. Alors que les inculpés descendent de la mairie pour entrer dans une voiture qui devait les conduire à Tarascon, une foule surexcitée, composée en grande partie des familles des prisonniers, se rue sur la voiture en vociférant. Des femmes, notamment, traitent les magistrats de gueux et de coquins. Ce n’est finalement qu’avec peine que les hommes de loi parviennent à calmer l’émeute et à rentrer à Tarascon.
Évidemment, en se rebellant de la sorte, les familles se sont elles aussi mises hors la loi et c’est logiquement que, le lendemain, une nouvelle descente de la justice a lieu et de nouvelles arrestations sont effectuées.
La femme du secrétaire de la mairie, notamment, figure parmi les incarcérés, ainsi que sa sœur. Mais à la différence de ce qui s’était passé la veille, c’est cette fois dans le calme le plus parfait qu’a lieu le transport des inculpés.
Bien entendu les habitants sont atterrés et c’est avec beaucoup d’angoisse que la population attend le procès qui s’ouvre à Tarascon le 27 juin, sous la présidence de M. de Latour du Villard. Une foule nombreuse se présente devant le tribunal.
M. Florens, procureur de la République, occupe le siège du ministère public, Mes Fayn et Drujon sont assis au banc de la défense.
Un certain nombre de témoins à charge et à décharge sont entendus, puis vient l’interrogatoire des inculpés qui, tous, dénient la plupart des faits qui leur sont reprochés.
M. Florens s’exclame pour accuser les prisonniers : « La magistrature est la plus grande amie de la République ».
Deux affaires sont jugées pour l’occasion.
La première pour les événements de la nuit du 18, pour rébellion et outrages à des agents de l’autorité, donne lieu aux condamnations suivantes :
Jérôme Venture, 6 mois de prison ;
Louis Viaud et Pierre Farcy, 4 mois de prison ;
Benoît Rougier, Victor Roman et Antoine Venture, 3 mois de prison.
La seconde pour les outrages aux magistrats de la journée du 21 :
Antoine Venture, 2 mois de prison et 50 francs d’amende ;
Marthe et Anne Rougier, 3 mois de prison ;
Olympe Rougier, femme Venture, 2 mois de prison.
  • Source : Le Petit Marseillais, 22, 23, 24 et 29 juin 1876.

L’article Émeutes à Fontvieille (Fontvieille, 18 et 21 juin 1876) est apparu en premier sur GénéProvence.

]]>
https://www.geneprovence.com/emeutes-a-fontvieille-fontvieille-18-21-juin-1876/feed/ 0
Terreur dans les rues du village (Châteaurenard, 13 novembre 1797) https://www.geneprovence.com/terreur-dans-les-rues-du-village-chateaurenard-13-novembre-1797/ https://www.geneprovence.com/terreur-dans-les-rues-du-village-chateaurenard-13-novembre-1797/#respond Mon, 01 Jan 2007 20:08:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=1293 "Il se forma, à quelque distance de la commune de Châteaurenard, un attroupement armé d'environ cinquante personnes qui s'étaient réunies de différents endroits et parmi lesquelles on remarqua Jacques Genevet, Mistral, Gontier dit lou Merlan, Pauleau dit lou Camaïgre, Louis Deleutre, Jacques Mascle dit lou Capelan, Borel et plusieurs autres non reconnus. Tous étaient armés de fusils et pistolets.

L’article Terreur dans les rues du village (Châteaurenard, 13 novembre 1797) est apparu en premier sur GénéProvence.

]]>

chateaurenard« Il se forma, à quelque distance de la commune de Châteaurenard, un attroupement armé d’environ cinquante personnes qui s’étaient réunies de différents endroits et parmi lesquelles on remarqua Jacques Genevet, Mistral, Gontier dit lou Merlan, Pauleau dit lou Camaïgre, Louis Deleutre, Jacques Mascle dit lou Capelan, Borel et plusieurs autres non reconnus. Tous étaient armés de fusils et pistolets. L’un d’eux avait un sabre. Les individus disaient entre eux : « Pourvu que nous en fassions péter une douzaine, ça va bien ! Nous quittons la commune pour sept à huit jours, nous reviendrons ensuite, et nous serons les maîtres ».

Vers les trois heures du matin de ce 23 brumaire, cette troupe, après s’être reposée au mas dit la Boutière, marcha sur Châteaurenard. Dans la route, un des attroupés dit : « Nous n’allons pas à Châteaurenard si nous ne sommes pas assurés d’y assassiner ». Un autre, désigné par le nom Le Long François, lui répondit : « Alors, venez, vous trouverez de quoi vous amuser ».

Avant d’entrer dans la commune, il était environ cinq heures du matin, l’attroupement se divisa. Les uns prirent le haut, les autres le bas du village, qu’ils parcoururent en tirant des coups de fusil et en menaçant les citoyens qui paraissaient à leurs croisées.
Parvenus devant la maison commune, ils bloquèrent la Garde Nationale qui était de service. Ils firent feu sur le factionnaire qui resta mort sur place. Ils entrèrent ensuite dans le corps de garde. Ils mirent en fuite ceux qui y étaient et les poursuivirent jusque dans les appartements de la maison commune.
De par l’effet des coups de fusil qu’ils tiraient, ils tuèrent les uns, blessèrent les autres. Et répandirent dans tout le village l’effroi et la consternation.

Plusieurs de ceux qui étaient dans le corps de garde parvinrent cependant à s’échapper sains et saufs.
Pour en imposer davantage, les attroupés parcouraient les rues en criant : « À moi, Tarascon ! À moi, Beaucaire ! À moi, patriotes et républicains ! » D’autres disaient : « Guerre à mort à tous les brigands. Cent hommes ici ! Cent hommes là ! »

Deux des cadavres des personnes assassinées, celui d’Antoine Millet et celui de Baisse furent traînés dans la remise de Beaulieu.

Après cette opération, les attroupés, craignant à être surpris par les secours qui pouvaient arriver des villages circonvoisins, prirent la fuite, laissant dans les rues de Châteaurenard et dans les chemins par où ils avaient passé des panaches blancs.

Les délits furent constatés par des procès-verbaux que les autorités dressèrent dans la journée du 23. Desquels il résulte que les citoyens Robert Delaire, Baisse aîné, volontaire retiré depuis peu de l’armée d’Italie pour cause de maladie, et Antoine Millet furent laissés morts sur la place, que Joseph Ginoux, Louis Paulin, Joseph Journet fils, Seisson aîné, furent blessés grièvement.
Parmi les individus qui ont fait partie de la bande qui se livra à ces excès dans la commune de Châteaurenard et y commit plusieurs assassinats, l’on a vu entre autres Jean Jacques M., qui marchait le sabre à la main, sa chemise retroussée et sa veste sur l’épaule.
On l’a entendu exciter ceux des attroupés qui étaient avec lui, leur dire : « Allons à la Commune, nos gens y sont, qui tirent des coups de fusil ». Il s’est montré toujours armé de son sabre et dans les rues allant à la maison commune.

Jacques R. était à l’escalier de la maison commune lorsque Ginoux reçut des coups de feu à la cuisse. Ginoux implorait son assistance et R. lui répondit : « Tant pis pour toi. Pourquoi te trouvais-tu là ! »
André B., Jacques R., fils, Jean B. dit lou Coucourdier, Pierre A., Antoine C., Pascal G., Louis D., Joseph G., François M., Denis Philippe B., Joseph Claude G. dit le Raton sont tous auteurs ou complices des assassinats qui ont été commis à Châteaurenard ledit jour 23 brumaire an VI, puisqu’ils ont été vus faire partie du rassemblement armé.
C’est Louis D. qui blessa au poignet Louis Paulin et qui criait aux habitants qui se montraient à leurs croisées : « Fermez vos fenêtres ou je vous brûle ».

Quelques jours auparavant, le même attroupement s’étant montré, en paraissant vouloir s’opposer à l’installation de la Municipalité que venait faire un commissaire du département. mais les attroupés se retirèrent, voyant qu’ils ne seraient pas les plus forts.
Jean Jacques M., interrogé par le juge du tribunal, a nié avoir fait partie du rassemblement qui, le 23 brumaire, se porta sur Châteaurenard. Que depuis quatre ans et demi il n’a cessé de résider à Manduel dans le Gard. Qu’il y était ledit jour, que c’est la peur qui l’obligea à quitter Châteaurenard.
Jacques R., interrogé par le même juge, a déclaré qu’il y aura cinq ans le 8 septembre prochain qu’il a quitté Châteaurenard. Que ce fut pour se soustraire aux événements qui pouvaient arriver dans le pays qu’il se détermina à en partir, qu’il n’y était pas le 23 brumaire, ni le 18 brumaire an VI, qu’il n’a pas fait partie de l’attroupement armé qui a commis des assassinats.
Les frères B. ont déclaré également qu’ils n’avaient jamais fait partie d’aucun rassemblement armé. Que le 23 brumaire an VI, ils étaient à Beaucaire, où ils travaillaient.

Il résulte de tous ces détails que le 23 brumaire an VI, un rassemblement armé se porta vers les cinq heures du matin dans la commune de Châteaurenard, cerna les citoyens qui montaient la garde à la maison commune, tira des coups de fusil, assassina les citoyens Robert Delaire, Baisse aîné et Millet Antoine, blessant grièvement les citoyens Journet, Seisson, Ginoux et Louis Paulin.
Et que quinze individus, membres de ce rassemblement, sont prévenus d’être les auteurs ou complices de ces délits. »

  • Source : Rapport du tribunal de commerce, cité in Châteaurenard de Provence, J. Jouffron, J. Clamen, 1984.
  • Photographie : Vue générale de Châteaurenard. DR.

L’article Terreur dans les rues du village (Châteaurenard, 13 novembre 1797) est apparu en premier sur GénéProvence.

]]>
https://www.geneprovence.com/terreur-dans-les-rues-du-village-chateaurenard-13-novembre-1797/feed/ 0
Le boucher déclenche une émeute (Aix-en-Provence, 18 septembre 1791) https://www.geneprovence.com/le-boucher-declenche-une-emeute-aix-en-provence-18-septembre-1791/ https://www.geneprovence.com/le-boucher-declenche-une-emeute-aix-en-provence-18-septembre-1791/#respond Mon, 01 Jan 2007 19:07:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=1296 Sur le rapport qui a été fait au corps municipal, procès verbal relatif à une saisie de viande de cochon frais, faite le 18 de ce mois sur la place de la Maison Commune, et aux faits qui ont accompagné et suivi cette saisie, ensemble de la déposition de divers témoins ouïs sommairement sur les faits qui ont suivi la

L’article Le boucher déclenche une émeute (Aix-en-Provence, 18 septembre 1791) est apparu en premier sur GénéProvence.

]]>

Sur le rapport qui a été fait au corps municipal, procès verbal relatif à une saisie de viande de cochon frais, faite le 18 de ce mois sur la place de la Maison Commune, et aux faits qui ont accompagné et suivi cette saisie, ensemble de la déposition de divers témoins ouïs sommairement sur les faits qui ont suivi la saisie, desquels procès-verbal et dépositions il résulte :
Que deux femmes vendaient de la viande de cochon frais sur la place de la Maison Commune le 18 de ce mois, que le fait de cette vente est une contravention à l’arrêté du Directoire du département du 30 avril dernier portant autorisation d’un règlement du corps municipal concernant les bouchers et bouchères, en ce qu’il est prohibé, par ce même règlement, de vendre aucune viande qui n’ait été ventée et tuée à la boucherie, prohibé encore de vendre de la viande sur les lieux et places publics et de débiter du cochon frais, si ce n’est dans le temps permis par les règlements de police ; une contravention à la loi du 27 mars dernier concernant les patentes, puisque lesdites femmes n’avaient aucune patente de bouchères, que la saisie s’opéra malgré la résistance opposée par ces femmes ;
Que peu de temps après le sieur Boyer, de Gardanne, ancien tuilier, mari de l’une d’elles, se porta à la Maison Commune, accompagné de plusieurs personnes, qu’il aborda avec fureur le gardien de service de la Garde nationale, lui porta le poing sous le menton et lui dit, entre autres propos, qu’il était heureux qu’il ne se trouvât pas présent lors de la saisie, qu’il l’aurait éventré, lui, et sa troupe,
Que, sur la plainte du capitaine aux officiers municipaux, ledit Boyer fut mandé venir dans la salle de la Municipalité et il fut donné ordre de l’arrêter en cas de refus,
aix-mairie
Que cependant ledit Boyer tenait les propos les plus séditieux, criant à toute voix : ils viendront ces foutus gueux, ces coquins, qu’ils descendent, s’ils veulent me parler, je ne suis pas foutu pour monter en haut, que plusieurs des personnes qui l’environnaient soutenaient ces propos, ajoutant qu’il fallait détruire cette b… de maison, de manière qu’il ne restât plus pierre sur pierre : ils veulent un désordre, ils l’auront ; sous peu de jours tout cela finira ;
Que, sur l’insinuation que le capitaine fit audit Boyer de l’injonction de comparaître, celui-ci répéta lesdits propos et, sur le même ton : ils n’ont qu’à descendre, je ne suis pas foutu ;
Qu’alors le capitaine de garde donna ordre aux gardes nationaux et aux soldats de la troupe de ligne présents de l’arrêter, que deux officiers municipaux, descendus dans la cour, renouvelèrent cet ordre, que Boyer fit alors de grands mouvements pour se défendre contre l’exécution, criant toujours avec jurements, répétant les mêmes propos et y ajoutant qu’il ne bougerait pas quand le diable y serait ; ces coquins veulent un désordre, ils l’auront, nous commencerons par eux ;
Que, cependant, plusieurs de ces personnes qui l’entouraient criaient : Nous on ne l’amènera pas ! Sacrée maison qui nous ennuie depuis tant de temps !
Que le capitaine de garde étant de nouveau retourné au corps municipal et voyant la continuation de ces mouvements donna ordre en descendant de retenir Boyer au corps de garde militaire, qu’il le requit de s’y rendre, que celui-ci opposa la plus grande violence à cette réquisition, que cependant il fut arrêté pour y être traduit, mais que, par des mouvements et au moyen de l’affluence de monde qui l’entourait, il parvint à se défaire des mains des soldats qui l’avaient arrêté, repoussa la sentinelle militaire contre le mur et lui jeta à bas son bonnet de grenadier ;
Que, tandis que ces faits se passaient dans la cour, un officier municipal étant resté seul dans la salle de la municipalité avec les femmes de qui la viande avait été saisie, un homme qui était avec elles tint à l’officier municipal plusieurs propos séditieux, avec des gestes menaçants et lui dit entre autres : Je vois bien que nous serons obligés de faire du tapage, ce qui ne sera point éloigné. Si ce n’est pas aujourd’hui, ce sera demain ; si ce n’est pas demain, ce sera le jour d’après.
Le Conseil municipal, ouï M. le Procureur de la Commune, considérant que la conduite du sieur Boyer et des personnes qui ont soutenu les propos qu’il tenait est d’autant plus coupable, qu’elle offre à la fois et la résistance à l’autorité légitime, et le mépris de cette autorité, la violence et l’insulte contre la Gade nationale et contre la troupe de ligne employées légalement, et un fait de trouble à la tranquillité publique, avec l’intention manifeste de la troubler ;
Que tout citoyen appelé ou saisi en vertu de la loi doit obéir à l’instant et se rend coupable par la résistance. (Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, art. 7.) ;
Que l’injonction de venir notifiée au sieur Boyer, l’ordre de l’arrêter en cas de refus, et sa résistance à l’exécution de cet ordre, le constituent de droit en état d’arrestation et nécessitent l’emploi de la force publique pour se saisir de sa personne ;
A arrêté :
1° de dénoncer les faits ci-dessus leurs circonstances et dépendances, et les personnes qui s’en sont rendu coupables, à l’accusateur public, à l’effet par lui d’agir en conformité de la loi, et que le procès-verbal du 18 de ce mois, et les dépositions reçues par le corps municipal, lui seront adressées par forme de mémoire.
2° de requérir M. le Commandant de la Gendarmerie nationale de faire arrêter ledit Boyer, de le remettre aux prisons nationales, servant provisoirement de maison d’arrêt et d’en aviser tout de suite l’accusateur public.
3° de requérir M. le Colonel de la Garde nationale et M. le Commandant de la troupe de ligne, de donner pour consigne à tous les postes d’arrêter ledit Boyer et de prêter main-forte à ceux qui l’arrêteront.
Le corps municipal se réserve de prononcer sur la saisie mentionnée au procès-verbal, et arrête en outre que la présente délibération sera imprimée et affichée partout où besoin sera.
  • Source : Archives communales d’Aix-en-Provence, LL75, f°151-153.
  • Photographie : Hôtel de ville d’Aix-en-Provence. DR.

Faits divers d’Aix-en-Provence

L’article Le boucher déclenche une émeute (Aix-en-Provence, 18 septembre 1791) est apparu en premier sur GénéProvence.

]]>
https://www.geneprovence.com/le-boucher-declenche-une-emeute-aix-en-provence-18-septembre-1791/feed/ 0