Escroquerie Archives - GénéProvence https://www.geneprovence.com/category/escroquerie/ 500 ans de faits divers en Provence Sun, 07 Sep 2025 20:03:32 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://www.geneprovence.com/wp-content/uploads/2024/04/cropped-434541497_912630390609581_141579584347965292_n-32x32.png Escroquerie Archives - GénéProvence https://www.geneprovence.com/category/escroquerie/ 32 32 Les paysans dupés par un filou (Aix-en-Provence, 15 mai 1868) https://www.geneprovence.com/les-paysans-dupes-par-un-filou-aix-en-provence-15-mai-1868/ https://www.geneprovence.com/les-paysans-dupes-par-un-filou-aix-en-provence-15-mai-1868/#respond Sun, 07 Sep 2025 20:03:32 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=26290 En mai 1868, près d’Aix, un escroc rusé visitait une ferme. Avant d’arriver, il s’était renseigné sur les habitants et leur lieu de naissance. Fort de ces informations, il se…

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En mai 1868, près d’Aix, un escroc rusé visitait une ferme. Avant d’arriver, il s’était renseigné sur les habitants et leur lieu de naissance. Fort de ces informations, il se présenta et interpella les paysans par leurs noms et même le nom de leur village d’origine.
« Je suis, dit-il, envoyé pour vous réclamer certaines sommes que vous devez et si vous ne vous exécutez de bonne grâce, j’ai à ma suite des gendarmes, qui ont l’ordre de vous conduire en prison.
— Mais nous ne devons rien, répondirent les paysans surpris de ces menaces.
— Cherchez bien, insista le filou.
— La seule chose que je doive à cette heure, dit le paysan, ce sont mes contributions.
— C’est précisément cela, répliqua l’escroc, qui saisit la balle au bond. Eh bien ! si vous désirez que je suspende toutes poursuites, vous allez me payer quarante francs. »
Et ce disant, il regarde sa montre et dit : « Mes gendarmes sont à cette campagne que vous voyez. Il est onze heures. À deux heures, ils seront ici. Nous avons la mission de conduire en prison certains individus mauvais débiteurs et notamment l’ermite de Roquefavour, qui doit huit cents francs. »
Le paysan, sa femme et leur fille se consultent. Il n’y a que 25 francs dans la ferme. On les offre au voleur, qui veut bien les accepter et qui promet, vu la facilité qu’ils mettent à s’exécuter, de suspendre toutes poursuites.
Les paysans réclament un reçu. Le filou fouille dans une masse de papiers insignifiants qu’il tenait sous le bras, et dit : « Je l’ai oublié, mais venez au palais de justice à Aix et je vous donnerai quittance. »
Les pauvres paysans, charmés d’en être quittes à si bon marché, se mettent à l’œuvre et préparent un bon dîner pour le filou qui fut on ne peut plus charmant à table. La fille du paysan fut après malade de l’effroi.
Néanmoins pour être complet, ajoutons que l’individu fut pris quelques jours après et qu’il expia en prison les écarts de son imagination féconde.
  • Source : Le Petit Marseillais, 12 juin 1868, p. 2.

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D’un abus de confiance à une tentative de suicide (Toulon, 7 septembre 1869) https://www.geneprovence.com/dun-abus-de-confiance-a-une-tentative-de-suicide-toulon-7-septembre-1869/ https://www.geneprovence.com/dun-abus-de-confiance-a-une-tentative-de-suicide-toulon-7-septembre-1869/#respond Sun, 03 Aug 2025 12:37:43 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=26058 Le sergent Garini, un sous-officier de l’infanterie de marine, se trouvait au cœur d’un procès pour abus de confiance. Ses agissements avaient ébranlé la quiétude de la garnison. Selon l’acte…

L’article D’un abus de confiance à une tentative de suicide (Toulon, 7 septembre 1869) est apparu en premier sur GénéProvence.

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Le sergent Garini, un sous-officier de l’infanterie de marine, se trouvait au cœur d’un procès pour abus de confiance. Ses agissements avaient ébranlé la quiétude de la garnison.
Selon l’acte d’accusation, Garini avait soutiré deux montres à des subordonnés. Pour cela, il avait invoqué des motifs divers, jamais clairement établis. Ces objets, d’une valeur modeste, il les avait ensuite engagés au Mont-de-Piété, une sorte de prêteur sur gages. Les jours passèrent, les échéances de remboursement arrivèrent.

Une décision radicale

Mis en demeure de restituer les fonds, le sergent Garini se retrouva acculé. Les poursuites judiciaires imminentes le poussèrent à une décision radicale. Il s’enfuit et trouva refuge dans une maison publique de Toulon, en compagnie d’une femme qui était son amante. Là, dans un acte de désespoir, il tenta de mettre fin à ses jours et la convainquit de le rejoindre dans ce dessein funeste. Le projet macabre impliquait l’ingestion de gaz carbonique.
Fort heureusement, une voisine alertée par des bruits inhabituels intervint. Elle donna l’alarme et appela les secours. Leur intervention rapide permit de sauver le sergent et sa compagne d’une mort certaine. Cet épisode dramatique marqua un tournant dans l’affaire.

Procès et condamnation

C’est à la suite de ces faits que Garini comparut devant le Conseil de guerre. Le capitaine rapporteur, qui faisait office de ministère public, mena l’accusation. La défense, assurée par le remarquable avocat Me Moulard du barreau de Toulon, plaida avec éloquence. Cependant, le verdict tomba, sans appel. Le sergent Garini fut reconnu coupable d’abus de confiance. Il écopa d’une peine de six mois d’emprisonnement.
  • Source : Le Progrès du Var, 13 septembre 1869, p. 5.

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Un propriétaire dupé par deux habiles filous (Gap, 11 novembre 1864) https://www.geneprovence.com/un-proprietaire-dupe-par-deux-habiles-filous-gap-11-novembre-1864/ https://www.geneprovence.com/un-proprietaire-dupe-par-deux-habiles-filous-gap-11-novembre-1864/#respond Sun, 29 Jun 2025 11:58:27 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=25782 Le 11 novembre 1864, jour de foire à Gap, M. Casimir Rougny, 54 ans, propriétaire à la Rochette (Hautes-Alpes), marchandait des moutons sur le champ de foire. Il fut accosté par deux individus qui…

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Le 11 novembre 1864, jour de foire à Gap, M. Casimir Rougny, 54 ans, propriétaire à la Rochette (Hautes-Alpes), marchandait des moutons sur le champ de foire. Il fut accosté par deux individus qui firent comme s’ils ne se connaissaient pas.
L’un d’eux demanda qui voulait l’accompagner, offrant 20 francs à celui qui aurait cette obligeance. Il les tira de sa poche, les donna à son compère, en lui disant : « Partagez, vous aurez 10 francs chacun. »
Arrivés à la pépinière, il offrit encore 20 francs à celui qui voudrait le conduire dans une maison de tolérance. Rougny répondit qu’il n’en connaissait pas.
L’autre s’offrit, et en partant, il remit à Rougny un sac de toile, fermé avec un cadenas, contenant, disait-il, 8000 francs. Quand il eut fait quelques pas, il se retourna, et dit à Rougny : « Je ne vous connais pas, donnez-moi une garantie. »
Celui-ci lui remit sa bourse, qui contenait 275 francs, et les deux filous partirent, en disant de les attendre.
Rougny fut fidèle à cette recommandation et attendrait encore si on ne lui avait pas dit qu’il avait été victime de ce qu’on appelait alors un « vol à l’Américaine ».
  • Sources : L’Annonciateur, édition du 19 novembre 1864, p. 1.

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Le parcours d’un escroc (Marseille, 3 juin 1868) https://www.geneprovence.com/le-parcours-dun-escroc-marseille-3-juin-1868/ https://www.geneprovence.com/le-parcours-dun-escroc-marseille-3-juin-1868/#respond Mon, 26 May 2025 05:47:18 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=25491 Dans le courant de l’année 1859, un certain Louis Lapret, 31 ans, était employé depuis un certain temps chez Monsieur Faure, artificier à Marseille. Mais il profita de la confiance…

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Dans le courant de l’année 1859, un certain Louis Lapret, 31 ans, était employé depuis un certain temps chez Monsieur Faure, artificier à Marseille.
Mais il profita de la confiance que celui-ci lui témoignait pour encaisser le montant des factures qu’il avait faites au nom de celui-ci.
Les sommes détournées ainsi au préjudice de Monsieur Faure s’élevait à mille francs environ.
Découvert, Lapret prit la fuite en Belgique où il se livra à de nouveaux actes d’improbité et où il subit plusieurs condamnations.
Finalement, son extradition ayant été obtenue en 1868, il fut arrêté en France et vint purger les condamnations prononcées contre lui par contumax. Lors de l’audience de la Cour d’assises des Bouches-du-Rhône du 3 juin 1868, le jury le déclara coupable et lui retirera les circonstances atténuantes.
Aussi Lapret fut-il condamné à dix ans de réclusion, malgré la défense de Maître Henry Bernard.
  • Source : Le Petit Marseillais, 6 juin 1868, p. 2.

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Fils du préfet, mon œil ! (Auribeau, 1er février 1841) https://www.geneprovence.com/fils-du-prefet-mon-oeil-auribeau-1er-fevrier-1841/ https://www.geneprovence.com/fils-du-prefet-mon-oeil-auribeau-1er-fevrier-1841/#respond Sun, 27 Apr 2025 05:30:05 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=25172 Un individu, jeune encore (dans les 30 ou 35 ans), d’une mise élégante et aux dehors séduisants, se trouvait dans les premiers jours de février 1841 à Saignon (Vaucluse), se…

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Un individu, jeune encore (dans les 30 ou 35 ans), d’une mise élégante et aux dehors séduisants, se trouvait dans les premiers jours de février 1841 à Saignon (Vaucluse), se disant fils du préfet du Var1, capitaine dans un régiment de la ligne et forcé de se cacher par suite d’une conspiration dans laquelle il avait été trahi. C’est ainsi du moins qu’il expliquait sa présence dans la commune et celles environnantes et tout le monde d’écouter son récit et de prendre intérêt à sa personne.
S’adressant à un paysan, il lui demanda s’il ne voulait pas le conduire avec un mulet à Hyères (Var), où il avait l’intention d’aller voir Cabrera2.
« Non, je ne le puis, répondit le paysan, mais si vous voulez, nous irons à Auribeau chez mon beau-frère qui pourra vous accompagner avec sa monture. »
On se rend donc à Auribeau et le capitaine fait ses accords avec celui-ci, lui promet, outre les frais de voyage, une somme de 80 francs et un cadeau pour chacun de ses enfants. Et le lendemain, après avoir soupé et passé la nuit, nos deux individus se mettent en route.
Au moment de partir, le prétendu capitaine dit à son hôte qu’ayant été forcé de s’éloigner sans prendre de l’argent, il aura à faire toutes les avances, lui promettant de les rembourser sitôt son arrivée à Hyères. Confiant dans ces promesses, le paysan emporte dix écus, c’est-à-dire tout l’argent qu’il avait chez lui et le soir on s’arrête à Pertuis (Vaucluse) où un bon souper est ordonné et servi moyennant 5 francs.
Le lendemain on prend la route de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume (Var) et l’on descend à une auberge où l’on passe la nuit après avoir pris part à un succulent repas. De grand matin, le capitaine se lève et dit à son compagnon de chambre qu’il va commander le déjeuner et faire donner l’avoine au mulet afin de pouvoir partir ensuite de bonne heure.
Le paysan s’habille, descend et ne trouve plus que sa bête. L’individu était parti et on ne l’a plus revu. Grande rumeur dans l’auberge, grand désappointement ! mais ce n’est pas tout. Le crédule paysan se lamente, surtout quand il ne trouve plus dans la poche de son gilet les 25 francs qui lui restaient…
Il va trouver la gendarmerie du lieu. Celle-ci n’a rien su, rien vu et force est à ce brave homme de courir à la brigade voisine d’où il revient essoufflé, sans qu’on ait pu retrouver la trace de notre chevalier de pacotille.
Pour comble de fatalité, on fit payer au paysan les 6 francs dépensés la veille à l’auberge, sous peine de se voir privé de sa monture qu’on voulait retenir en garantie.
Le brave homme fit donc la route de Saint-Maximin à Auribeau, sans argent et par conséquent à jeun, « jurant, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus ».

Notes

1. Le préfet du Var se nommait alors Rose Joseph Teisseire.
2. Il pourrait s’agir de Ramón Cabrera, général espagnol lors de la guerre carliste de 1833-1839.

  • Sources : Le Mercure aptésien, 7 février 1841, p. 3.

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Les petites histoires de la foire Saint-Clair à Apt au début à la fin des années 1830 https://www.geneprovence.com/les-petites-histoires-de-la-foire-saint-clair-a-apt-au-debut-a-la-fin-des-annees-1830/ https://www.geneprovence.com/les-petites-histoires-de-la-foire-saint-clair-a-apt-au-debut-a-la-fin-des-annees-1830/#respond Mon, 14 Apr 2025 05:30:04 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=25055 Il se tenait à Apt (Vaucluse) au mois de janvier une foire dédiée à saint Clair. À cette occasion, comme dans toutes les foires, on y achetait et on y…

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Il se tenait à Apt (Vaucluse) au mois de janvier une foire dédiée à saint Clair. À cette occasion, comme dans toutes les foires, on y achetait et on y vendait matériaux et ressources agricoles.
À la fin des années 1830, quelques anecdotes y eurent lieu qui méritent d’être rappelées.

Les trois frères et la mule

Trois frères, bien connus à Apt, avaient formé le projet d’acheter à la foire, pour leur service commun, une jolie mule. Ils chargèrent de ce soin important l’un d’eux, c’est-à-dire celui qui, avec raison, était le plus expérimenté des trois.
Celui-ci se rend donc sur le quai où stationnaient, selon l’usage, chevaux, juments et ânes.
Une superbe mule fixe ses regards et son choix, le prix en est débattu avec le maquignon et l’argent compté sur-le-champ.
L’acheteur se dispose à conduire chez lui la mule en la tenant par le licol. À son arrivée les deux autres frères impatients de juger la bête, se récrient en l’apercevant :
« Nous t’avions dit d’acheter une mule et tu nous amènes une ânesse !
— Bah ! et comment cela se fait-il ? répond l’autre. J’ai été trompé. En effet, ce n’est pas une mule et pourtant c’était une mule que j’ai choisie. »
Eh oui ! c’était une mule, mais comme elle suivait son nouveau maître et sans que celui-ci s’en fut le moins du monde aperçu, un malin ou un vendeur avait, dans le trajet, substitué une ânesse à la mule, en ayant coupé la courroie que le frère tenait dans la main.

Le cheval et le bourgeois

Un bourgeois se présente le jour de la foire, dans une des écuries où se trouvaient réunis les chevaux à vendre et il en marchande un.
« Vingt louis et il est à vous, dit le maquignon.
— Non, dit l’amateur, j’en offre quinze. »
Et aussitôt, les autres maquignons présents de se récrier sur cette offre qu’ils trouvent insuffisante. Aussitôt, le marchand fait signe à l’amateur de le suivre sur le quai et là, lui parlant tout bas à l’oreille :
« Je n’ai pas voulu accepter vos quinze louis, lui dit-il, devant mes confrères qui me croiraient dans de mauvaises affaires et forcé de vendre à perte, mais si vous le voulez, le marché est conclu. Je vous recommande seulement de le garder secret. »
Le bourgeois accepte et il entre dans l’écurie après avoir préalablement compté les quinze louis.
Qu’arrive-t-il ? C’est que le cheval choisi avait disparu pendant le colloque sur le quai. Les compères, c’est-à-dire les autres maquignons, s’étaient probablement entendus avec le vendeur, et force fut à l’acheteur de se contenter d’un autre cheval, non sans pester contre la ruse des marchands.

Le vieux canasson se fait une jeunesse

Un vieux cheval, un cheval hors de service et qui même avait perdu l’usage de ses jambes depuis qu’il s’était laissé choir dans un précipice d’où il avait été retiré à l’aide de cordes, fut vendu le jour de la foire à un maquignon, nous allions dire à un équarrisseur, moyennant la somme de 10 francs.
Eh bien ! ce même cheval fut revendu le même jour 250 francs et voici le singulier moyen pris par le maquignon pour rajeunir et restaurer sa bête :
Il la fait coucher dans l’écurie sur une litière de paille fraîche en ayant soin de projeter dans ses deux oreilles de l’argent vif, ce qui contribuait à lui donner un air d’agilité et de vigueur. Un pauvre acrobate, dont le maquignon était, et pour cause, le spectateur le plus assidu et le plus émerveillé, se laissa prendre à ces dehors trompeurs.
La plus grande intimité s’était établie entre nos deux hommes.
« N’auriez-vous pas besoin d’un cheval pour traîner votre baraque ou pour vos exercices ? dit le marchand à l’acrobate.
— Sans doute, répond celui-ci, mais je ne pourrais pas, vu l’état de mes finances, y mettre un grand prix.
— J’ai votre affaire, répond vivement l’autre individu. Venez voir dans cette remise un cheval que je puis vous céder à bon marché, quoique excellent. »
En effet, l’animal accroupi paraissait leste et fringant.
« Combien ?
— Cent écus.
— Oh ! c’est trop cher.
— Allons, je vous le laisse à 250 francs. »
Tope là et le marché est convenu.
L’argent est aussitôt compté et il est convenu que le lendemain le cheval partira avec la troupe et les bagages.
On le laisse la nuit dans l’écurie et quand vient le moment de partir il fallut le soulever à l’aide de deux bâtons de cornues. Il ne fut pas plutôt attelé que ses forces le trahirent et qu’il fallut renoncer au voyage. Pendant la nuit, le maquignon avait disparu, emportant les 240 francs que le pauvre danseur de corde lui avait fait gagner !
  • Sources : Le Mercure aptésien, 17 janvier 1841, p. 3.

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Le 2 janvier 1841, deux prévenus comparaissaient sur la sellette de la police correctionnelle, à Apt (Vaucluse). C’était d’une part un nommé Charles Petit, et de l’autre Rose Masse, dite Chauchon de Viens.
Charles Petit était venu du nord de la France et, de ville en ville, jusqu’à Apt, où il s’était présenté à divers titres chez plusieurs personnes, réclamant des secours, alléguant tantôt qu’il était victime des inondations, tantôt qu’il manquait de travail comme ouvrier imprimeur.
C’est en cette qualité, et bien qu’il se fût déjà donné ailleurs comme boucher, comme taillandier, comme maréchal de logis, comme verrier, qu’il s’était adressé à un imprimeur d’Apt, M. Cartier, où il déclara être venu de Bourg-de-Péage (Drôme), après avoir été imprimeur en titre à Dijon.
Ses papiers n’étant pas en règle et le sous-préfet le soupçonnant sur la véracité de ses dires et sur sa conduite, il fut arrêté et appelé à s’expliquer sur ses antécédents.
Les témoins entendus, il avoua que le certificat qui le désignait comme ancien maréchal des logis d’artillerie était faux et qu’il lui avait été donné dans une auberge de Valence par des jeunes gens qui avaient voulu s’amuser, qu’il s’en était servi comme enveloppe de ses autres papiers.
Les juges lui ayant demandé pourquoi il s’était présenté chez les deux imprimeurs de la ville puisqu’il ne savait ni lire ni écrire, il répondit qu’il avait cru s’adresser à des imprimeurs en indienne.
Après quelques mots présentés en sa faveur par Maître Anastay, qui avait accepté sa défense par un sentiment d’humanité, Charles Petit fut condamné à un mois de prison, à l’amende et aux frais, le tribunal ayant admis des circonstances atténuantes.

*

On s’occupa ensuite du cas de la fille Chauchon de Viens qui avait à répondre à la prévention qui pesait sur elle pour avoir outragé un des fonctionnaires publics, Barthélemy, greffier du tribunal. Cette fille, dont les propos grossiers et l’étrange conduite étaient bien connus des habitants d’Apt, avait publiquement apostrophé le greffier, l’avait traité de coquin, d’échappé de galères, lui avait reproché de l’avoir précédemment fait condamner à trois mois de prison.
Malgré ses dénégations et les bizarres explications qu’elle donna à l’audience du 2 janvier, elle se vit condamner à quatre mois de prison, à cent francs d’amende et aux dépens, les témoins entendus ayant tous raconté la scène scandaleuse qui s’était passée sous leurs yeux, à la porte des demoiselles Clément, buralistes, à la grand-rue d’Apt.
En sortant de l’audience, cette mendiante n’épargna pas ses invectives ni aux juges, ni aux huissiers, ni aux gendarmes, ni aux assistants.

  • Sources : Le Mercure aptésien, 10 janvier 1841, p. 4.

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Deux escrocs secouent Brignoles (Brignoles, 12 février 1895) https://www.geneprovence.com/deux-escrocs-secouent-brignoles-brignoles-12-fevrier-1895/ https://www.geneprovence.com/deux-escrocs-secouent-brignoles-brignoles-12-fevrier-1895/#respond Fri, 25 Oct 2024 05:30:24 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=22921 Le 12 février 1895 est, à Brignoles, une journée comme les autres, jusqu’à ce que deux individus, aux profils bien distincts, viennent troubler la tranquillité des commerçants. David-André Perrier, un…

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Le 12 février 1895 est, à Brignoles, une journée comme les autres, jusqu’à ce que deux individus, aux profils bien distincts, viennent troubler la tranquillité des commerçants. David-André Perrier, un sexagénaire itinérant, et Frédéric Praly, un quadragénaire plus sédentaire, ont tous deux un point commun : une passion pour la fausse monnaie.
Ce jour-là, Perrier, l’œil vif et l’allure patibulaire, tente sa chance chez plusieurs commerçants. Chez Vermiglio, il essaie de régler son achat de vin avec une pièce suisse contrefaite. L’épicier, habitué aux transactions, repère immédiatement l’arnaque. Quelques rues plus loin, chez Gueirard, le tabacier, le scénario se répète. Perrier sort de sa poche une nouvelle fausse pièce, identique à la précédente.
Simultanément, Praly, le journalier, tente lui aussi sa chance. Il se rend chez Mme Le Blanc, une épicière, et lui tend une fausse pièce pour une tablette de chocolat. Puis, il se dirige vers le magasin du sieur Ventre, où il réitère son manège. Malheureusement pour lui, les commerçants, alertés par les tentatives de Perrier, sont sur leurs gardes.
Les deux hommes sont rapidement appréhendés. Face aux preuves accablantes, ils nient en bloc les accusations portées contre eux. Mais leurs mensonges ne convainquent pas les autorités.
L’affaire est alors transmise au tribunal de la Cour d’assises du Var. Dans son audience du 30 avril 1895, le président, après avoir lu l’acte d’accusation, procède à l’interrogatoire des deux prévenus, puis à l’audition des témoins.
Le jury rend tout d’abord un verdict négatif de culpabilité à l’égard de Frédéric Praly, mais affirmatif, avec bénéfice des circonstances atténuantes, en ce qui concerne David-André Perrier, le plus âgé de deux. Praly est donc acquitté, mais Perrier, lui, est condamné à une peine de quatre ans d’emprisonnement et 100 francs d’amende.

État civil des deux personnages :
Perrier David-André, âgé de 66 ans, né à Gaunat (Allier), le 24 novembre 1828, fils de Barthélemy et de Madeleine Cante, marchand ambulant, célibataire, sans domicile fixe.
Praly Frédéric, âgé de 42 ans, né à Saint-Marcel de Crussol, actuellement, commune de Saint-Georges-les-Bains, arrondissement de Privas (Ardèche), fils de Pierre et de Marianne Sauzet, cultivateur, sans domicile fixe, né le 27 mars 1853.

  • Source : La République du Var, 1er mai 1895, p. 2 ; ibid., 2 mai, p. 2.

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