Faits divers Archives - GénéProvence https://www.geneprovence.com/category/faits-divers/ 500 ans de faits divers en Provence Mon, 01 Dec 2025 19:10:20 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://www.geneprovence.com/wp-content/uploads/2024/04/cropped-434541497_912630390609581_141579584347965292_n-32x32.png Faits divers Archives - GénéProvence https://www.geneprovence.com/category/faits-divers/ 32 32 Générosité militaire vs misère ouvrière (La Fare-en-Champsaur, janvier 1865) https://www.geneprovence.com/generosite-militaire-vs-misere-ouvriere-la-fare-en-champsaur-janvier-1865/ https://www.geneprovence.com/generosite-militaire-vs-misere-ouvriere-la-fare-en-champsaur-janvier-1865/#respond Mon, 01 Dec 2025 19:10:20 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=26854 Un pauvre ouvrier mineur du département de l’Isère, sans argent et sans travail, nanti d’un livret en conformité avec la loi, se trouvait de passage au hameau des Barraques, à…

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Un pauvre ouvrier mineur du département de l’Isère, sans argent et sans travail, nanti d’un livret en conformité avec la loi, se trouvait de passage au hameau des Barraques, à La Fare-en-Champsaur (Hautes-Alpes), dans le courant de mois de janvier 1865.
Il se rendait au tunnel du canal de Gap, afin d’y trouver du travail, lorsqu’il eut la bonne idée de se rendre à la caserne de gendarmerie du lieu et d’exposer aux braves militaires qui l’occupaient l’émouvant récit de sa misère.
À peine avait-il achevé le triste narré de sa situation, qu’aussitôt ces braves soldats s’empressèrent de faire parmi eux une collecte qui donna la somme ronde de 5 francs. Ils la lui remirent immédiatement pour qu’il lui fût possible de continuer sa route.
Arrivé à sa destination, ce malheureux ne put trouver de travail. De plus, il tomba malade et fut obligé, faute de moyens, d’aller demander asile à l’hospice civil de Gap, qui le recueillit et l’hébergea pendant quinze jours. Sorti de l’établissement, il se rendit de nouveau au chantier des travaux du tunnel, mais cette fois encore il ne put y être employé.
Force lui fut donc de reprendre la route de l’Isère.
Alors qu’il passait par La Fare, il lui revint à l’esprit la générosité des militaires qui y habitaient et n’hésita pas un seul instant à aller une seconde fois leur exposer sa pénible position d’ouvrier malade, sans argent et sans travail, persuadé d’avance qu’ils compatiraient à sa misère.
Il avait pensé juste, car à peine leur eut-il achevé le récit de son sort, qu’ils firent aussitôt non seulement une nouvelle collecte parmi eux, mais encore dans tout le hameau, qui permit de recueillir une somme capable de lui permettre de prendre la diligence jusqu’à Grenoble, de se restaurer convenablement, ce qu’il n’avait pu faire depuis longtemps, et de mettre dans sa bourse vide la somme de 5 francs.
  • Sources : L’Annonciateur, édition du 18 février 1865, p. 3.

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Bénédiction de l’église des religieuses de Sainte-Catherine de Sienne (Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, 14 avril 1696) https://www.geneprovence.com/benediction-de-leglise-des-religieuses-de-sainte-catherine-de-sienne-saint-maximin-la-sainte-baume-14-avril-1696/ https://www.geneprovence.com/benediction-de-leglise-des-religieuses-de-sainte-catherine-de-sienne-saint-maximin-la-sainte-baume-14-avril-1696/#respond Thu, 27 Nov 2025 14:39:55 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=26841 « L’an que dessus [1696] et le quatorzième avril, nous soussigné, curé de l’église paroissiale Sainte-Marie-Magdeleine de cette ville de Saint-Maximin, Par commission spéciale de Monseigneur Daniel de Cosnac, archevêque d’Aix,…

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« L’an que dessus [1696] et le quatorzième avril, nous soussigné, curé de l’église paroissiale Sainte-Marie-Magdeleine de cette ville de Saint-Maximin,
Par commission spéciale de Monseigneur Daniel de Cosnac, archevêque d’Aix, avons béni solennellement l’église des religieuses de Sainte-Catherine, ordre de Saint-Dominique de cette dite ville,
Assisté des diacre et sous-diacre et autres officiers dans une semblable cérémonie, et des révérends pères Jean Aynesy, confesseur et directeur dudit monastère, Dominique Manier, Honoré Guidy, Jean Baceyre, Antoine Domier et autres religieux,
En présence de plusieurs autres personnes, de l’un et de l’autre sexe, et avons ensuite chanté la grand-messe et nous avons aussi béni solennellement avec la même permission de Monseigneur l’Archevêque la salle du parloir dudit monastère pour y célébrer la sainte messe et autres offices, pendant qu’on baptisait ladite église.
En foi de quoi, nous avons signé l’an et jour que dessus. »
[F. Joseph Agnez, curé]
  • Source : Registre paroissial de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, Archives départementales du Var, 2 MI EC2810R1.

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L’ascension et la chute de Bonnaud (Hyères, 13 août 1869) https://www.geneprovence.com/lascension-et-la-chute-de-bonnaud-hyeres-13-aout-1869/ https://www.geneprovence.com/lascension-et-la-chute-de-bonnaud-hyeres-13-aout-1869/#respond Tue, 25 Nov 2025 12:15:08 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=26821 L’été de l’année 1860 à Hyères fut marqué par un fait divers qui révéla la face cachée d’un homme. Le 13 août, dans le quartier paisible des Loubes, la vigilance…

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L’été de l’année 1860 à Hyères fut marqué par un fait divers qui révéla la face cachée d’un homme. Le 13 août, dans le quartier paisible des Loubes, la vigilance des frères Gueit, Léon et Pompée, permit de mettre fin à la série de larcins.
Les deux hommes aperçurent un individu s’extirpant de la ferme du sieur Giraud. Voyant qu’il était repéré, l’inconnu se retira précipitamment à l’intérieur. Alors que Léon Gueit s’approchait, l’homme reparut sur le seuil, hésita un instant, puis, comprenant qu’il était en danger, s’enfuit à travers champs.
Léon Gueit donna l’alarme et se lança à sa poursuite, bientôt aidé de son frère et des voisins accourus à leurs cris. Le fugitif fut rapidement cerné et retrouvé caché dans les vignes.
L’examen de ses effets révéla le butin : trois pains, une pièce de un franc, et surtout deux boutons de chemise en or, reliés par une chaîne du même métal.

Les aveux en cascade du nommé Bonnaud

Le malfaiteur, nommé Bonnaud, passa rapidement aux aveux concernant son dernier forfait. Il reconnut avoir pénétré dans la maison en fracturant la porte grâce à un soc de charme, un outil qu’il avait lui-même volé à Monsieur Édouard Tassy, son ancien employeur chez qui il avait travaillé un mois. Il admit avoir pris les boutons en or au premier étage et le numéraire et le pain dans la cuisine, au rez-de-chaussée.
Mais l’enquête ne fit que commencer. Les investigations révélèrent que les délits de Bonnaud étaient bien plus graves que le simple vol domestique.

La passion dévoreuse du jeu

Marius Tassy, fils du premier employeur de l’accusé, vint confirmer la gravité de la situation. Il déclara que le 9 août, peu après le départ soudain de Bonnaud de la ferme, une somme de 12 francs avait disparu de la poche de son gilet. Bonnaud, qui n’avait même pas réclamé les quatre francs qu’il lui était dû pour ses gages, était le seul à pouvoir avoir commis ce vol. Acculé, il reconnut les faits.
Le dossier s’épaississait encore. Confronté à une montre en or retrouvée sur lui, Bonnaud tenta d’abord de faire croire à un gain de jeu à Cuers. Mais face aux preuves, il dut confesser un vol bien plus important commis au préjudice de M. Buttet. Profitant de son absence, il avait enfoncé la porte à l’aide d’un soc de charrue. Il avait dérobé une montre en or et sa giletière, un porte-monnaie contenant 150 francs en pièces d’or, ainsi que trois pièces de 5 francs d’un secrétaire. Pour cela, il avait utilisé deux clefs trouvées dans le tiroir d’une table pour ouvrir le secrétaire et la commode du premier étage.
Enfin, Bonnaud avoua un autre larcin : le vol de 275 francs chez le sieur Guiol, au préjudice d’un autre domestique, Hugues. Là encore, le procédé fut simple mais audacieux, la clef de la malle se trouvant sous celle-ci.
Ce fut la passion du jeu qui fut identifiée comme le moteur de cette spirale criminelle. Bonnaud reconnaissait perdre en une seule journée les salaires de plusieurs mois, ce qui le poussait à commettre des vols toujours plus audacieux pour subvenir à son funeste penchant.

Le verdict de la justice

Le jury reconnut Bonnaud coupable des quatre vols qui lui étaient reprochés, et ce, sans circonstances atténuantes. Fait notable, la cour écarta tout de même l’aggravation du chef d’accusation d’effraction extérieure pour deux des vols.
En conclusion de cet épisode, la cour condamna Bonnaud à cinq années de réclusion.
  • Source : Le Progrès du Var, 12 novembre 1869, p. 2.

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Le gendarme Tromel face aux eaux du Calavon (Apt, 25 avril 1841) https://www.geneprovence.com/le-gendarme-tromel-face-aux-eaux-du-calavon-apt-25-avril-1841/ https://www.geneprovence.com/le-gendarme-tromel-face-aux-eaux-du-calavon-apt-25-avril-1841/#respond Tue, 25 Nov 2025 10:35:24 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=26814 Au milieu des chroniques de désordre et de misère, il est des actes qui honorent la nature humaine et la bravoure des hommes en uniforme. L’histoire que voici est celle…

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Au milieu des chroniques de désordre et de misère, il est des actes qui honorent la nature humaine et la bravoure des hommes en uniforme. L’histoire que voici est celle d’un de ces moments où le devoir se confond avec un héroïsme pur, au péril de la vie.
Le théâtre de ce drame fut le Calavon, une rivière qui coule entre Basses-Alpes et Vaucluse et dont les eaux, gonflées et grossies par les pluies, roulaient avec la force d’un torrent. C’est là que, par un dimanche matin, la désespérance faillit triompher.
Victime de son état, la veuve Coutillard, une pauvre femme de cinquante-trois ans, minée par la maladie et plongée dans la misère depuis longtemps, avait pris une funeste résolution : celle de mettre fin à ses jours. Pour ce faire, elle s’était précipitée dans les eaux tumultueuses.
Son corps était déjà entraîné par le courant, luttant vainement contre la force des éléments, lorsqu’un homme fut témoin de la scène : le sieur Tromel, un gendarme de la brigade d’Apt.
N’écoutant que l’impératif de son courage, Tromel n’hésita pas. Il se jeta dans les eaux glacées du Calavon, tout habillé. S’ensuivit une lutte acharnée contre le tourbillon : le gendarme parvint, non sans effort et au risque de se noyer, à saisir la malheureuse femme et à la retirer des griffes de la rivière, la sauvant ainsi d’une mort certaine.
L’acte de dévouement ne s’arrêta pas là. Il transporta lui-même la pauvre veuve, épuisée et choquée, jusqu’à une auberge voisine. De là, elle fut conduite à l’hospice où elle put enfin recevoir tous les soins réclamés par sa position.
  • Sources : Le Mercure aptésien, 2 mai 1841, p. 2.

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Henri Blanc assassiné la nuit (Simiane-la-Rotonde, 27 mars 1745) https://www.geneprovence.com/henri-blanc-assassine-la-nuit-simiane-la-rotonde-27-mars-1745/ https://www.geneprovence.com/henri-blanc-assassine-la-nuit-simiane-la-rotonde-27-mars-1745/#respond Mon, 24 Nov 2025 19:51:28 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=26807 « Aujourd’hui a été enseveli dans le cimetière de cette paroisse Henri Blanc, travailleur, qu’on a trouvé malheureusement assassiné le jour d’hier sur une heure du matin et sur ce ont…

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« Aujourd’hui a été enseveli dans le cimetière de cette paroisse Henri Blanc, travailleur, qu’on a trouvé malheureusement assassiné le jour d’hier sur une heure du matin et sur ce ont précédé les formalités de justice, exprès lesquelles la sépulture dudit Henri Blanc a été faite, en présence des soussignés, avec nous, à Simiane ce 28 mars 1745. »
[J.-B. Montjallard, M. Dupré, vicaire, Planta, de Ferres]
  • Registre paroissial de Simiane-la-Rotonde, Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, 1 Mi 5/0577.

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Paul Pouech : de l’hôpital au crime (Arles, 27 juin 1881) https://www.geneprovence.com/paul-pouech-de-lhopital-au-crime-arles-27-juin-1881/ https://www.geneprovence.com/paul-pouech-de-lhopital-au-crime-arles-27-juin-1881/#respond Mon, 24 Nov 2025 18:49:45 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=26801 Paul Pouech, 44 ans, imprimeur sur étoffes, né à Herse (Ariège), avait été employé comme infirmier à l’hôpital d’Arles, en même temps que la fille Palpan, native d’Arles, employée à…

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Paul Pouech, 44 ans, imprimeur sur étoffes, né à Herse (Ariège), avait été employé comme infirmier à l’hôpital d’Arles, en même temps que la fille Palpan, native d’Arles, employée à la cuisine de cet établissement.
Ayant fait connaissance, ils ne tardèrent pas à avoir des relations et, profitant de leurs heures de congé, ils vivaient maritalement, depuis quatre mois, dans la chambre de Mlle Palpan, rue des Matelots, près de l’impasse de Bras-de-Magne. Puis, désirant avoir plus de liberté, ils quittèrent l’hôpital d’un commun accord et se louèrent ensemble pour faire la moisson, en se promettant de se marier après les travaux de la moisson.
Lundi 27 juin 1881, ils étaient à la Grand-Ponche, en Camargue, depuis trois jours où Pouech n’ayant pu accomplir la tâche d’un moissonneur, avait été attaché auprès de la tante comme gueu. Ces fonctions lui attirèrent des quolibets, on le plaisantait sur sa petite taille et sur son peu de vigueur, la fille Palpan aussi riait de lui et prenait part aux conversations des moissonneurs, à son grand déplaisir.
Exaspéré et pensant que sa maîtresse devait avoir un autre amant, Pouech, excité par le démon de la jalousie, s’arma d’un couteau et en porta, dit-on, douze à quinze coups à sa maîtresse.
Aux cris poussés par la fille Palpan, les moissonneurs et les hommes du mas accoururent soudain et à la vue de cette femme ensanglantée, ils se précipitèrent sur le coupable, lui lièrent les mains derrière le dos, puis les pieds.
Le garde-champêtre du quartier, M. Giot, appelé sur le champ, s’étant assuré que le coupable ne pouvait s’échapper, revint le lendemain matin le prendre et après avoir réquisitionné un des ouvriers, pour l’aider, il délia immédiatement le prisonnier qui déclara avoir bien souffert et demanda à ne plus être attaché, promettant de suivre docilement ses gardiens.
Arrivé à Arles, procès-verbal fut dressé contre lui au sujet de sa tentative d’assassinat et, après une confrontation avec sa victime, il fut, le jeudi 30 juin, au soir, conduit à Tarascon, par la gendarmerie.
La fille Palpan, à son arrivée par le bateau, fut transportée à l’hôpital où la confrontation eut lieu. Par chance elle put survivre à ses blessures.
  • Sources : L’Homme de bronze, 3 juillet 1881, p. 2.

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Le séisme de Manosque du 14 août 1708 https://www.geneprovence.com/le-seisme-de-manosque-du-14-aout-1708/ https://www.geneprovence.com/le-seisme-de-manosque-du-14-aout-1708/#respond Thu, 20 Nov 2025 14:51:07 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=26783 L’histoire de notre chère Provence est une mosaïque de gloires et de tragédies, de périodes d’abondance et d’épreuves. Parmi ces moments inscrits dans la mémoire des pierres, le tremblement de…

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L’histoire de notre chère Provence est une mosaïque de gloires et de tragédies, de périodes d’abondance et d’épreuves. Parmi ces moments inscrits dans la mémoire des pierres, le tremblement de terre du 14 août 1708 occupe une place singulière. Ce n’est pas seulement un fait géologique ; c’est un chapitre où les Manosquins furent confrontés à la puissance brute de la nature, laissant derrière elle non des victimes, mais des récits de résilience.

Un dimanche d’août brisé

Nous sommes en plein cœur de l’été provençal, ce dimanche de l’Assomption. La ville de Manosque, nichée au pied du Mont d’Or, s’apprête à vivre une journée sous le soleil d’août lorsque, soudain, la terre se met à trembler avec une violence inouïe. La date est clairement identifiée et confirmée par les archives consulaires et les travaux scientifiques modernes : le 14 août 1708.
Les sismologues d’aujourd’hui, en analysant les dégâts consignés dans les archives et les rapports (comme ceux des études de Quenet, Baumont, Scotti & Levret en 2004), estiment l’intensité épicentrale de ce séisme à VIII sur l’échelle MSK (similaire à l’EMS-98). L’IRSN, dans sa fiche sismotectonique, cite également cet événement majeur dans la vallée de la Moyenne-Durance. Une telle intensité est cohérente avec des destructions importantes, mais, fait notable rapporté par la Mairie, aucun décès lié au séisme ne fut signalé à Manosque.

L’urgence et la peur

Pour les habitants, l’instant fut d’une terreur absolue. Le bruit sourd des pierres qui s’écroulent et la poussière envahissant les ruelles ont transformé la ville en un lieu de panique. Les archives, citées par la Mairie de Manosque, nous offrent un tableau frappant de la désorganisation et de la peur : dès le 22 août, la ville était pratiquement « complètement désertée » par ses habitants.
Les récits d’époque, conservés par la mémoire locale, décrivent une fuite précipitée où la seule préoccupation était de se mettre à l’abri, loin des murs menaçants. On raconte, avec un détail teinté d’humanité et d’une certaine indiscrétion, la vision « des femmes […] surprises dans un déshabillé plus que négligé […] paraître en public à demi nues… ». Ce détail, s’il peut paraître anecdotique, illustre à quel point la secousse fut subite et violente, ne laissant pas aux Manosquins même le temps de se vêtir correctement avant de s’enfuir.
Dans ce chaos, l’Hôtel-Dieu, qui accueillait les malades, fut l’un des foyers de panique. Les religieuses qui en avaient la charge durent évacuer leurs pensionnaires, y compris les plus fragiles, « de crainte de n’estre abimés à toute heure sous les ruines ». C’est dans ce contexte dramatique que la légende locale a conservé l’anecdote de l’homme paralysé qui aurait, sous l’effet de la peur, miraculeusement recouvré l’usage de ses jambes et fui avec la foule. Que cette histoire soit le fruit d’une exagération ou d’une vérité miraculeuse, elle témoigne de la puissance émotionnelle de l’événement et de la quête de sens face à l’imprévisible.

Les cicatrices sur le patrimoine de pierre

Le séisme ne s’est pas contenté d’ébranler les hommes ; il a marqué la ville dans sa chair de pierre avec une ampleur considérable. Selon la municipalité, « plus d’une centaine de maisons » auraient été entièrement détruites, et toutes les autres endommagées. Ces chiffres confirment l’intensité de niveau VIII relevée par les études scientifiques.
Parmi les édifices publics, le château des Hospitaliers, sur la place du Terreau, fut fortement fragilisé. Les documents rapportent qu’il n’y avait « ni tours ni murailles ni voûte qui ne soit endommagée ». Les églises et l’Hôtel-Dieu furent également touchés, nécessitant des décennies de travaux et de reconstructions, influençant durablement le visage de Manosque au XVIIIe siècle. Les pierres issues des ruines furent souvent réutilisées, un acte de pragmatisme et de continuité propre à la Provence.

La réaction collective : de la peur à la reconnaissance

Malgré le choc et les dégâts, la communauté manifesta une réaction collective et spirituelle immédiate. Après l’évacuation des lieux et le constat d’absence de victimes, le besoin de remercier le ciel pour cette survie inespérée se fit sentir.
Seulement sept jours après le séisme, le 21 août, les consuls, le clergé et les habitants de Manosque s’unirent pour organiser une procession solennelle à la chapelle de Notre-Dame à Toutes-Aures. Cet acte n’était pas seulement une expression de piété, mais un moment de cohésion sociale cruciale, transformant la peur individuelle en gratitude collective. Il traduisait la volonté de la communauté de reprendre pied, de restaurer l’ordre social et spirituel malgré les menaces des répliques.
Ce séisme de 1708 est un rappel poignant de l’importance de la mémoire archivistique. En étudiant les rapports de dégâts, les lettres et les délibérations, nous ne faisons pas que quantifier l’intensité sismique ; nous écoutons les voix de nos ancêtres, surprises dans l’urgence, mais trouvant la force, au bout de quelques jours, de marcher ensemble vers l’avenir. Leurs récits de fuite et leur vœu de procession nous rappellent que l’histoire de la Provence est une histoire vivante, faite de pierres et, surtout, d’humanité résiliente.

Sources exhaustives utilisées

1. Sources historiques et locales (documents primaires et citations)

  • Archives municipales de Manosque et délibérations consulaires : contiennent les constats officiels de dégâts, les ordres de mission pour les experts, les dépenses de réparation, le vœu solennel de procession du 15 août, et les détails des événements.
  • Rapport de visite des maîtres maçons : Document analysé par les chercheurs, listant les dégâts sur plus de 700 bâtiments (base de l’estimation de plus d’une centaine de maisons détruites).
  • Archives notariales et de l’Hôpital (Hôtel-Dieu) : attestent de l’état du bâtiment, de son évacuation (citation : « de crainte de n’estre abimés à toute heure sous les ruines »), et des plans de reconstruction.
  • Correspondances de l’intendant de Provence : Lettres de Cardin Le Bret décrivant l’événement.
  • Récits contemporains : sources des anecdotes de l’homme paralysé et des scènes de la fuite (femmes « surprises dans un déshabillé plus que négligé »).

2. Études sismologiques et historiques modernes (sources secondaires de synthèse)

  • Article scientifique clé : Quenet, G., Baumont, C., Scotti, V., & Levret, A. (2004). The 14 August 1708 Manosque, France earthquake: New constraints on the damage area from in-depth historical studies. (Publication ayant permis de confirmer l’intensité et l’étendue des dommages).
  • Base de Données Sismologique : SISFRANCE (Réseau National de Surveillance Sismique – RéNaSS).
  • Fiche sismotectonique : IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire), référençant le séisme du 14 août 1708 sur la Faille de la Moyenne Durance avec une intensité maximale de VIII (MSK ou EMS-98).
  • Monographie historique : Quenet, G. (2005). Les Tremblements de terre aux dix-septième et dix-huitième siècles. La naissance d’un risque.
  • Source institutionnelle : Page historique du Site Internet de la Mairie de Manosque, reprenant et citant les faits issus des archives municipales.

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Poignardé pour avoir défendu une femme (Marseille, 14 juin 1868) https://www.geneprovence.com/poignarde-pour-avoir-defendu-une-femme-marseille-14-juin-1868/ https://www.geneprovence.com/poignarde-pour-avoir-defendu-une-femme-marseille-14-juin-1868/#respond Tue, 18 Nov 2025 18:50:29 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=26773 Une rixe mortelle ensanglanta la Place Neuve, à Marseille, suscitant l’effroi parmi les habitants. Cet incident tragique se déroula le dimanche 14 juin 1868, aux alentours de 18 heures. Il…

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Une rixe mortelle ensanglanta la Place Neuve, à Marseille, suscitant l’effroi parmi les habitants. Cet incident tragique se déroula le dimanche 14 juin 1868, aux alentours de 18 heures. Il impliqua deux marins grecs, tous deux employés sur un navire au port.
De fait, la querelle concernait une jeune femme. Celle-ci travaillait dans l’une des buvettes qui animaient le quartier. L’un des marins, emporté par la rage, tenta de frapper la demoiselle. Alors, son camarade, dénommé Pierre Ephestion, 36 ans, s’interposa avec courage. Il voulait protéger la jeune femme des coups. Toutefois, cet acte de bravoure lui fut fatal. L’agresseur lui asséna plusieurs coups de couteau dans la poitrine. L’homme tomba sur le trottoir.
L’assassin s’enfuit aussitôt. Il courut le long du port, en direction de la Canebière. Puis, il sauta dans un canot, cherchant désespérément à gagner le large.
Cependant, une foule en colère le prit en chasse. Face à la pression, l’homme abandonna son embarcation et se jeta à la mer. Il fut rapidement maîtrisé et appréhendé par les poursuivants.
Finalement, les autorités transportèrent le corps de la victime à l’hospice Saint-Pierre où il rendit l’âme à l’aube le lendemain. Le capitaine du navire vint personnellement réclamer la dépouille. De plus, il prit en charge l’intégralité des frais d’inhumation du marin grec.
  • Source : Le Petit Marseillais, 17 juin 1868, p. 2.
  • Registre d’état civil de la ville de Marseille, juin 1868, 201 E4775, no 194.

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La mort d’un pauvre passant (Boulbon, 29 septembre 1723) https://www.geneprovence.com/la-mort-dun-pauvre-passant-boulbon-29-septembre-1723/ https://www.geneprovence.com/la-mort-dun-pauvre-passant-boulbon-29-septembre-1723/#respond Tue, 18 Nov 2025 14:40:09 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=26766 « Le 29 septembre 1723, il a été trouvé dans l’aire du sieur Gilles, premier consul, un pauvre malade qu’on a supposé être là depuis plus de deux jours, Et, nous…

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« Le 29 septembre 1723, il a été trouvé dans l’aire du sieur Gilles, premier consul, un pauvre malade qu’on a supposé être là depuis plus de deux jours,
Et, nous ayant averti, nous y avons sur-le-champ envoyé notre secondaire qui l’a trouvé aux abois, qu’il confessa cependant, et nous l’avons ensuite envoyé prendre et fait porter dans l’hôpital où il mourut une demi-heure après, n’ayant pu prendre aucun bouillon.
Notre secondaire a oublié son nom. Il était âgé d’environ 26 ans et il était natif de cinq lieues de Grenoble.
On lui a trouvé sur lui 7 sols 5 deniers.
Il a été enseveli au cimetière Notre-Dame la Valette avec tous les haillons qu’il avait sur son corps, après l’avoir fait envelopper dans un linceul bien blanc que la charité a acheté de la communauté.
En foi de quoi, »
[Perier vicaire]
  • Source : Registre paroissial de Boulbon, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, 203 E 222.

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Une présentation rocambolesque du daguerréotype (Aix-en-Provence, 29 décembre 1839) https://www.geneprovence.com/une-presentation-du-daguerreotype-rocambolesque-aix-en-provence-29-decembre-1839/ https://www.geneprovence.com/une-presentation-du-daguerreotype-rocambolesque-aix-en-provence-29-decembre-1839/#respond Tue, 18 Nov 2025 13:31:00 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=26748 La merveilleuse invention de la photographie, attribuée à Louis Daguerre (1787-1851) fut jugée immédiatement comme merveilleuse par chaque Français. Ce fut bien entendu Paris qui profita en premier lieu de…

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La merveilleuse invention de la photographie, attribuée à Louis Daguerre (1787-1851) fut jugée immédiatement comme merveilleuse par chaque Français.
Ce fut bien entendu Paris qui profita en premier lieu de l’invention puisqu’il fut organisé sur place quantité de séances de prises de vue pour le bonheur des personnes. Et, de fait, la Province, fut quelque peu oubliée dans un premier temps.
La cathédrale Saint-Sauveur, vers 1870. Claude Gondran. Bibl. Méjanes, Aix.
Mais certains énergumènes sentaient qu’il y avait de l’argent à prendre dans l’affaire et parcouraient les villes pour présenter leur propre invention, clamant être élève de M. Daguerre.
C’est ainsi que l’un d’eux se pointa à Aix en décembre 1839 afin d’y faire une démonstration publique du tout nouveau procédé révolutionnaire, que l’on appelait désormais le daguerréotype. On annonça la séance avec faste, on fixa le prix d’entrée à 2 francs (une belle somme à l’époque), et l’événement devait se dérouler dans une salle de l’école de droit.
Mais voilà : le 22 décembre, jour prévu de l’événement, le ciel était couvert. Pas de soleil, donc pas d’image. L’orateur dut s’excuser devant une assemblée nombreuse et reporter la démonstration au dimanche suivant. Après tout, ce n’était pas sa faute.
Le 29 décembre, rebelote. Cette fois-ci, la météo était splendide : grand ciel bleu, soleil radieux, tout semblait réuni pour que la magie opère. L’appareil fut braqué sur la belle façade de la cathédrale Saint-Sauveur, et l’assistance, émue, retint son souffle. Après un quart d’heure, le moment solennel arriva : on retira la plaque.
Déception totale !
L’image n’était qu’un fouillis de lignes sombres et brouillées. Avec beaucoup d’imagination (et de bonne volonté…), certains crurent deviner un morceau de la façade. Mais rien de net, rien de spectaculaire.
Pourtant, le procédé fonctionnait bel et bien : la veille encore, une superbe épreuve de daguerréotype avait été exposée chez M. Boyer, confiseur de la ville. La faute venait donc moins de l’invention que de son maladroit démonstrateur.
Et pour couronner le tout, lorsque le public, un brin frustré, demanda des explications techniques, l’orateur se lança dans un discours tellement embrouillé qu’il en devint aussi illisible que son image !
Bref, Aix n’eut pas droit ce jour-là à la grande révélation photographique promise… mais plutôt à une séance de prestidigitation ratée.
  • Sources : Le Mémorial d’Aix, 4 janvier 1840, p. 2, 3.

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