Guerre Archives - GénéProvence https://www.geneprovence.com/category/guerre/ 500 ans de faits divers en Provence Sun, 22 Jun 2025 11:06:24 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://www.geneprovence.com/wp-content/uploads/2024/04/cropped-434541497_912630390609581_141579584347965292_n-32x32.png Guerre Archives - GénéProvence https://www.geneprovence.com/category/guerre/ 32 32 Un couple âgé tué par l’ennemi (Châteauroux-les-Alpes, août 1692) https://www.geneprovence.com/un-couple-age-tue-par-lennemi-chateauroux-les-alpes-aout-1692/ https://www.geneprovence.com/un-couple-age-tue-par-lennemi-chateauroux-les-alpes-aout-1692/#respond Tue, 24 Jun 2025 05:30:04 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=25728 « Au mois d’août dudit an [1692] ont été tués par les ennemis1 sieur Sébastien Tholozan avec Marguerite, sa femme, âgés l’un et l’autre d’environ quatre-vingts ans. » [Auyère, curé] Note 1.…

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Reconstitution du visage de Victor-Amédée II de Savoie. © GénéProvence.
« Au mois d’août dudit an [1692] ont été tués par les ennemis1 sieur Sébastien Tholozan avec Marguerite, sa femme, âgés l’un et l’autre d’environ quatre-vingts ans. »
[Auyère, curé]
Note

1. Le Dauphiné est envahi en 1692 par 40 000 hommes commandés par Victor-Amédée II de Savoie.

  • Source : Registre paroissial de Châteauroux-les-Alpes, Archives départementales des Hautes-Alpes, 5 Mi 255.

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La disparition de la famille Chabre (Rabou, 23 février 1915) https://www.geneprovence.com/disparition-de-famille-chabre-rabou-23-fevrier-1915/ https://www.geneprovence.com/disparition-de-famille-chabre-rabou-23-fevrier-1915/#respond Mon, 19 Dec 2022 17:08:08 +0000 http://www.geneprovence.com/?p=18426 Dans la nuit du mardi 23 février 1915, une avalanche se déclencha sur le pic de Charance, sur les hauteurs de Gap (Hautes-Alpes), mais dans le sens opposé à la…

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Le village de Rabou. DR.
Le village de Rabou. DR.
Dans la nuit du mardi 23 février 1915, une avalanche se déclencha sur le pic de Charance, sur les hauteurs de Gap (Hautes-Alpes), mais dans le sens opposé à la ville. Sur les pentes de la montagne, se trouvait un grand nombre de hameaux, souvent constitués de trois ou quatre maisons éparpillées, appartenant à une commune dénommée Rabou.
La coulée parvint au hameau de la Caille où elle broya deux maisons qui appartenaient à Jean-Jacques Chabre, un fermier du coin, alors que tout le monde dormait.
Les trois occupants de l’habitation moururent. On retrouva au petit matin et assez rapidement le corps du père Chabre, 65 ans, puis, quelques heures plus tard, celui de son épouse, Léonie Boyer, 64 ans, et enfin celui de leur fille, Marie Léonie Chabre, 29 ans.
Outre ces pertes humaines, on évoquera la mort de nombreuses têtes de bétail.

disparition-famille-chabre-rabou

La coulée de neige avait changé l’apparence des lieux et il n’était plus possible de passer par la route. C’est à ski ou en raquettes qu’il fallait désormais se déplacer.
Ironie du sort : la famille Chabre avait un fils cadet, Pierre Jean Auguste, 28 ans, qui au moment du drame, était sur le front de la guerre, à Gérardmer, dans les Vosges. Il n’eut sans doute pas le temps d’apprendre la disparition de ses parents quand, deux jours plus tard, il fut fauché sur le champ de bataille.
Triste disparition d’une famille entière en l’espace de trois jours…
  • État civil de Rabou, année 1915, AD05 2 E 117/31
  • Le Petit Marseillais, 1er mars 2015, p. 4.

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La mobilisation de 1914 dans les Hautes-Alpes (1re partie) https://www.geneprovence.com/mobilisation-1914-hautes-alpes-1/ https://www.geneprovence.com/mobilisation-1914-hautes-alpes-1/#respond Mon, 07 Mar 2016 22:25:29 +0000 http://www.geneprovence.com/?p=15840 En 1915, un comité de plusieurs universitaires du Dauphiné entreprend de recenser le récit de témoins oculaires du départ des soldats à la mobilisation d’août 1914 dans les Hautes-Alpes. Recueillis…

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chasseur-alpinEn 1915, un comité de plusieurs universitaires du Dauphiné entreprend de recenser le récit de témoins oculaires du départ des soldats à la mobilisation d’août 1914 dans les Hautes-Alpes.
Recueillis au sein d’un ouvrage intitulé « L’Appel de guerre en Dauphiné » est un témoignage extraordinaire dont nous livrons une première partie.
On y voit très clairement l’ambiance qui règne alors dans ces petits villages montagneux et des sentiments qui animent les hommes, visiblement désireux d’en découdre une fois de plus avec l’Allemagne, dans l’espoir cette fois-ci « d’en finir ».

Ci-contre : un chasseur alpin.

Serres

Raconté par M. Dastrevigne, instituteur
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1er août, 4 heures. Le tocsin sonne, tout le monde est dans la rue. Les hommes s’abordent, graves, se serrent énergiquement les mains, puis, après quelques réflexions, vont faire leurs derniers préparatifs. Les femmes, affolées, se groupent, pleurent, s’exclament, gémissent.
Un seul homme ivre : il l’était depuis le matin. On le regarde avec pitié. Ni ce jour-là, ni le lendemain, ni les jours suivants, dans les trains qui se sont succédé sans interruption, aucun ivrogne.
Quel bon moment pour établir des mesures draconiennes contre l’alcool et frapper à mort l’alcoolisme !
Le 2 août, on assiste au passage de trains bondés de soldats et de mobilisés. On acclame les défenseurs de la patrie, on crie : « Vive la France ! Bonne chance ! Au revoir ! » Du canton de Rosans arrivent quelques jeunes gens, qui viennent de faire une marche de 30 kilomètres ; ils pourraient se reposer à Serres et ne repartir que le lendemain, mais ils montent dans le premier train qui passe en gare.

Sigottier

Raconté par Mme Debelley, institutrice
sigottier

Le public commentait les nouvelles, mais les bruits de guerre ne l’alarmaient pas trop. On espérait que le conflit serait évité. Dans la journée du 1er août, vers 6 heures du soir, un gendarme, au grand galop de son cheval, arriva, annonçant qu’il apportait le décret de mobilisation. Bien vite la nouvelle se répandit. La consternation fut générale. Les hommes ne disaient mot ; les femmes, les enfants pleuraient. Un jeune homme de 16 ans fut délégué pour porter la nouvelle au hameau des Michons. Il rencontra sur la route un habitant de ce hameau, Albert R., et lui annonça qu’il apportait une copie du décret de mobilisation. R. rit aux éclats; il croyait à une farce. Au hameau des Michons, on ne recevait pas de journaux, et la population ignorait complètement les bruits de guerre qui couraient depuis quelques jours. R. dut se rendre à l’évidence ; le lendemain il était mobilisé.
Le premier moment de consternation passé, la population est calme, résolue. Les femmes elles-mêmes conviennent qu’une bonne correction donnée à l’Allemagne ne leur déplairait pas. Chacun dit : « Nous n’aurions jamais attaqué l’Allemagne, mais si elle nous attaque, nous nous défendrons. » Les vieux parlent de la guerre de 1870. On fait cercle autour d’eux et on se dit que l’heure d’une éclatante revanche a sonné.
La mobilisation se fait au milieu de l’enthousiasme général. Les mobilisés de La Piarre passent en chantant La Marseillaise. Devant ces départs enthousiastes, l’émotion de la population civile est à son comble, et, des larmes plein les yeux, on dit au revoir à ceux qui s’en vont.

Saint-Pierre-d’Argençon

Raconté par F. Massot, instituteur
saint-pierre-argencon

Le 1er août, j’eus l’occasion de serrer la main à un ancien combattant de 1870, voltigeur de la garde et blessé à Gravelotte. En m’abordant, il ne put s’empêcher de pleurer et de me dire : « Ah ! si j’étais valide et plus jeune, vous pouvez croire que j’irais volontiers me venger de ce qu’ils m’ont fait. » Je le consolai en lui disant : « Rassurez-vous. Ce que vous ne pouvez faire, vos fils et tous les Français le feront pour vous. » Il me quitta en me disant : « Mon seul désir est de voir la France victorieuse avant de mourir. »

Aspres-sur-Buëch

Raconté par Mme Bertrand, institutrice à Plan-de-Bourg
aspres-sur-buech

Nos vieillards veulent la revanche. Ma petite-nièce me rapporte les paroles de son grand-père, un bon vieux de 80 ans, qui lui a dit : « Ah ! si je pouvais voir l’Alsace et la Lorraine à la France avant de mourir ! »

Salérans

Raconté par Mme Michel, institutrice.
salerans

1er août. Les deux frères A., fils du restaurateur, ont, au son du tocsin, quitté leur travail immédiatement. À 7 heures du soir, ils étaient hors de la commune. Le plus jeune, Augustin, avait dit en partant à sa mère : « Il ne faut pas pleurer. Il le fallait. Ceux qui viendront après nous seront plus heureux. »

Montéglin

Raconté par M. Mourenas, instituteur.
monteglin

À la réception de l’ordre de mobilisation, les habitants sont d’abord frappés de stupeur. Malgré les menaces de l’Allemagne, jusqu’au dernier moment on avait cru au maintien de la paix. On y était tellement habitué depuis 44 ans ! On ne pouvait se faire à l’idée qu’il existe un être humain capable de déchaîner une si épouvantable catastrophe.
Cependant chacun est vite remis ; la phrase qui revient le plus aux lèvres est celle-ci : « Cette fois, ça y est ! » Les hommes cherchent et consultent leur livret militaire pour être fixés sur le jour du départ. On voit couler quelques larmes, mais l’esprit de résolution domine. Chacun pense : « Il faut en finir ! »
  • Photographies : DR.

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[Provençal] Moun journau de routo / Mon journal de route https://www.geneprovence.com/provencal-moun-journau-de-routo/ https://www.geneprovence.com/provencal-moun-journau-de-routo/#respond Wed, 03 Dec 2014 20:31:42 +0000 http://www.geneprovence.com/?p=14337 Écoutez la lecture en cliquant sur la flèche orange ci-dessous : I’A 100 AN D’ACÒ, lou 3 d’avoust de 1914, lou toco-sant sounè e anouncè, sènso souspreso, la guerro. Li…

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I’A 100 AN D’ACÒ, lou 3 d’avoust de 1914, lou toco-sant sounè e anouncè, sènso souspreso, la guerro. Li pacan cresien que sarié courto e se soucitavon que de si recordo : coume faran pèr li rintra ? Ai-las, bèn lèu, la guerro noun fuguè la souleto enemigo di pelous, i’avié tambèn la plueio, la bouvo, la fre…
© Rémy Roubaud. Roubaud Avignon avec son aimable autorisation.
© Rémy Roubaud. Roubaud Avignon avec son aimable autorisation.
I’aguè 1,3 milioun de « Morts pour la France » mai la guerro faguè aperaqui 19 milioun de persouno defuntado, car à canoun, gazado, matrassado ; 20 milioun blessado e 8 milioun disparegudo ! Veici un tèste que temouino de l’infèr di trencado.

UN TROS DE « MOUN JOURNAU DE ROUTO »
J-P. GRAS. 1916, pareigu dins l’armana prouvençau de 1917

Nous vaqui dins un bos qu’es encaro un pau liuen de la raisso de fiò…
A nòu-v-ouro l’ordre es douna à dos sessioun de la vuechenco coumpanié, la dos e la quatre, d’ana pourta de cartoucho en proumiero ligno. Fau partido de la dos e vau pourta li cartoucho emé li cambarado. Es uno niue d’encro e de long dóu camin, fa de fais de branco e quasimen arouïna pèr lis esclatamen d’aubuso, se turtan i blessa que s’entornon de la ligno. A chasque pas resquihan e mourrejan dins li trau di marmito plen de nito. Lis aubuso de countùnio picon e la plueio jalado nous trepano que mai…
Es lou 7 de mars, 5 ouro dóu matin ; dins moun trau, la bouvo pegouso e blanco d’argielo e de craio m’arrivo enjusqu’i geinoun. Moun trau n’es pas cubert, em’un coulègo n’en cerque un autre. Aro que fai jour vese tout à l’entour la terro recuberto de cadabre. Aqui, pas liuen, avise uno espèci de croto, i’anan maugrat li balo que siblon e que s’espeton dins li branco ; nous fau passa sus un sóudard mort ; alongue la tèsto dins aquéu recàti, mai me retire autant lèu : es un carnas ; dedins, i’a tres autre cadabre. S’entournan dins noste trau, sian proun bagna pèr pas cregne la plueio que de countùnio toumbo. Pamens nous acatan un pau souto nòsti telo de tendo d’enterin que la canounado fai flòri ; di dous coustat arroson. Parèis que lis alemand an fa sauta à la mino un tros de trencado e dins lou desfèci n’an aprouficha pèr n’en prendre dos à tres ligno i chassur qu’an perdu pèd. Es pèr acò que noste repaus es esta foutu. Aro soun quasimen tóuti represso, mai n’en resto encaro un tros que faudra bessai contro-ataca. Parlan gaire e gardan l’espèr de resta aqui à nous jala pacientamen. Sabèn ço qu’es de sourti di trencado, mai avedre aquelo idèio n’empacho pas de saupre faire soun devé e de marcha au proumié signe…
De tèms en tèms regarde lou gaudre ounte sian, es plen de cadabre. Pàuris ome e subretout pàuri femo ! Se li vesias vòstis amant, vòstis espous que vous an fa tresana d’amour, se li vesias dins la mort enfanga, n’aurias pus que desgoust e vòsti labro beisarello n’aurien pas proun de forço pèr escupi vosto rancour davans aquelo pudènto e laido caro morto, negrasso e boudenflo, regoulanto de bouvo e de sang. La terro, elo, es touto recavado, sèmblo un terro-tremo, es recuberto d’equipamen de touto meno, de cartoucho, de képi, de casco, de sa, de fusiéu, de gamello, de museto de sóudard mort e d’aubre espalanca…

*

IL Y A 100 ANS, le 3 août 1914, le tocsin sonna et annonça, sans grande surprise, la guerre. Les paysans croyaient qu’elle serait courte et ne se souciaient que de leurs récoltes : comment allaient-ils les rentrer ? Hélas, bien vite la guerre ne fut pas la seule ennemie du poilu. Il y avait aussi la pluie, la boue, le froid…
© Rémy Roubaud. Roubaud Avignon avec son aimable autorisation.
© Rémy Roubaud. Roubaud Avignon avec son aimable autorisation.
Il y eut 1,3 millions de « Morts pour la France » mais la guerre fit à peu près 19 millions de personnes mortes, chair à canons gazées, meurtries ; 20 millions blessées et 8 millions disparues ! Voici un texte qui témoigne de l’enfer des tranchées.

UN EXTRAIT DE « MON JOURNAL DE ROUTE »
J-P. GRAS. 1916, paru dans l’almanach provençal de 1917

Nous voici dans un bois qui est encore un peu loin de la ligne de feu…
A 9h l’ordre est dounné à 2 sections de la 8e compagnie, la 2 et la 4 d’aller porter des cartouches en première ligne. Je fais partie de la 2 et je vais porter les cartouches avec les camarades. C’est une nuit d’encre et le long du chemin, fait de tas de branches et presque détruit par les bombardements d’obus, on se heurte aux blessés qui reviennent du front. A chaque pas on glisse et on tombe tête première dans les trous de marmites pleins de boue. Les obus ne cessent de tomber et la pluie gelée nous transperce que plus…
Le 7 mars, 5h du matin, dans mon trou, la boue collante et blanche d’argile et de craie m’arrive jusqu’aux genoux. Mon trou n’est pas couvert, avec un collègue, on en cherche un autre. Maintenant qu’il fait jour, je vois tout à l’entour la terre recouverte de cadavres. Ici, pas loin, j’avise une espèce de grotte, on y va malgré les balles qui sifflent et qui s’explosent dans les branches ; il nous faut passer sur un soldat mort ; je passe la tête dans cet abri, mais je me retire aussi vite : c’est un charnier ; dedans, il y a trois autres cadavres. On retourne dans notre trou, nous sommes assez mouillés pour ne pas craindre la pluie qui ne cesse de tomber. Toutefois nous nous enveloppons un peu sous nos toiles de tente pendant que la canonnade redouble ; des deux côtés, ils arrosent. Il paraît que les allemands ont fait sauter à la mine un tronçon de tranchée et dans le découragement, ils en ont profité pour prendre 2 à 3 lignes aux chasseurs qui ont perdu pied. C’est pour cela que notre repos a été foutu. Maintenant tout est presque repris, mais il en reste encore un morceau, il faudra peut-être contre-attaquer. On ne parle guère et on garde l’espoir de rester ici à nous geler patiemment. On sait ce que c’est que de sortir des tranchées, mais avoir cette idée n’empêche pas de savoir faire son devoir e de marcher au premier signe…
De temps en temps, je regarde le ravin où nous sommes, il est plein de cadavres. Pauvres hommes et surtout pauvres femmes ! Si vous les voyiez vos amants, vos époux qui vous ont fait tressaillir d’amour, si vous les voyiez dans la mort embourbés, vous en auriez plus que du dégoût et vos lèvres faites pour les baisers n’auraient pas assez de force pour cracher votre rancœur devant cette malodorante et laide face morte, noire et boursoufflée, ruisselante de boue et de sang. La terre, elle, est toute defoncée, on dirait un tremblement de terre, elle est recouverte d’équipement de toute sorte, de cartouches, de képis, de casques, de sacs, de fusils, de gamelles, de musettes, de soldats morts et d’arbres explosés…
Traduit par Martine Bautista

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Guillaume Beladen, le prêtre tombé au champ d’honneur (Tarascon, 31 octobre 1914) https://www.geneprovence.com/guillaume-beladen-pretre-champ-dhonneur-1914/ https://www.geneprovence.com/guillaume-beladen-pretre-champ-dhonneur-1914/#respond Tue, 18 Nov 2014 00:08:05 +0000 http://www.geneprovence.com/?p=14274 « Le nom de M. l’abbé Guillaume Belladen, professeur au Collège Catholique, s’est inscrit, cette semaine, sur le long martyrologe de nos concitoyens, morts à l’ennemi. C’est pour le Diocèse d’Aix,…

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« Le nom de M. l’abbé Guillaume Belladen, professeur au Collège Catholique, s’est inscrit, cette semaine, sur le long martyrologe de nos concitoyens, morts à l’ennemi.
"Prêtre-soldat blessé en accomplissant son ministère". DR.
« Prêtre-soldat blessé en accomplissant son ministère ». DR.
C’est pour le Diocèse d’Aix, pour le Collège Catholique, une perte particulièrement cruelle.
Ceux qui ont eu la bonne fortune de connaître ce jeune et saint prêtre, savent à quel point il était homme de dévouement aimable et de devoir scrupuleux. Il est parti pour le champ de bataille le sourire aux lèvres et le cœur plein de joie de servir la patrie, après avoir écrit sur la porte de sa modeste chambre de professeur cette phrase courageusement enjouée :
« Parti vers l’inconnu… ne sait quand reviendra ? »
Il ne reviendra pas… Il est mort glorieusement, le 31 octobre à Sainte-Marie-aux-Mines, frappé d’une balle au front, au moment où il se penchait sur le corps de son sergent, atteint avant lui, pour lui donner l’absolution.
Dieu a rappelé vers lui cette belle âme pour lui donner la récompense suprême qu’une vie encore jeune mais toute pure et généreuse avait déjà méritée.
Tous ceux qui le connurent garderont à M. l’abbé Belladen un pieux et inaltérable souvenir. »

Informations généalogiques

Louis Guillaume Beladen, né à Tarascon (Bouches-du-Rhône) le 12 juillet 1883 à 2 heures du matin. Fils de Louis François Beladen, ménager, 33 ans, et de Marie-Thérèse Beladen, 27 ans. Adresse : Maison de campagne dite Saint-Véran, quartier des Ségonnaux (Tarascon).

Sources

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[Provençal] Lou Desbarcamen en Prouvènço / Le Débarquement de Provence https://www.geneprovence.com/lou-desbarcamen-en-prouvenco-le-debarquement-de-provence/ https://www.geneprovence.com/lou-desbarcamen-en-prouvenco-le-debarquement-de-provence/#respond Fri, 22 Aug 2014 00:14:33 +0000 http://www.geneprovence.com/?p=13616 Écoutez la lecture en cliquant sur la flèche orange ci-dessous : L’ACABADO TANT ESPERADO se debanè alor que ma maire èro dins si 7 an. Nous countavo, que quouro li…

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L’ACABADO TANT ESPERADO se debanè alor que ma maire èro dins si 7 an. Nous countavo, que quouro li American liberèron Miramas lou 23 d’avoust de 1944, fuguèron counfoundu de liuen emé li sóudard alemand, coume i’agrado se souveni d’ùni temouin d’aquelo arribado.
Ma maire nous disié :
« Après lou boumbardamen dóu 6 d’avoust de 1944 sus lou triage de Miramas e sa vilo, partiguerian se recata à Pont-de-Rhaud dins lou mas de moussu e madamo Gachoun, uno bastido di contro-vènt pinta de blu. Lou 23 d’avoust, jougavian pèr carrairo emé d’amigo (i’avié ges de veituro coume vuei) quouro veguerian arriba uno coulono de sóudard à pèd e de càrri arma. Preso d’uno bello petocho e fasènt d’òli, courreguerian vers nosto famiho dins lou mas en bramant : “Lis Alemand ! Lis Alemand arribon !” Lou charpin prenguè tóuti ! Fin finalo, noun èron lis Alemand mai lis American qu’arribavon pèr nous deliéura. Après tout lou mounde, plen de gau, sourtiguè de l’oustau pèr vèire enfin passa aquéli troupo tant esperado. »
Mou paire, éu, èro dins si 9 an en 1944 : pèr carriero, après la Liberacioun, li troupo aliado cercavon e arrestavon li poussìbli coulabouraire. Moun paire nous conto :
« Ère encaro recata emé la famiho dins un mas de Pont-de-Rhaud quouro lis American arribèron. Vouguère alor tourna en vilo. Aviéu aganta la routo di Chiroun que veguère li proumié FFI (Forço franceso de l’interiour). Arrestavon de femo e se fasien mestié de li toundre. A la coumuno (ounte i’a lou poste de pouliço de vuei), tout procho moun oustau, lou conse-dóutour Quercy e d’autre èron deja entre si man. Es alor que Mounsegnour Chalve, qu’èro panca mounsegnour mai respounsable dóu seminàri de Fontlongo e ancian capelan de Miramas, intervenguè. Èro gramaci soun ajudo que si prouteiciouna endurèron ges de mau-tratamen e que res fuguè tuia nimai ! »
Martino Bautista

*

LE DÉNOUEMENT TANT ATTENDU se déroula alors que ma mère était âgée de 7ans. Elle nous racontait que les Américains libérèrent Miramas ce 23 août 1944, furent confondus au loin avec des soldats allemands, comme aiment se souvenir certains témoins de cette arrivée.
Ma mère nous disait :
« Après le bombardement du 6 août 1944 sur le triage de Miramas et sa ville, nous partîmes nous réfugier à Pont-de-Rhaud dans la ferme de M. et Mme Gachon, une bastide aux volets peints en bleu. Le 23 août, nous jouions sur la route avec des copines (il n’y avait pas encore la circulation comme aujourd’hui), lorsque nous vîmes arriver une colonne de soldats à pieds et des chars. Prises d’une grande peur et toutes tremblantes, nous courûmes vers nos familles dans la ferme, en hurlant : “Les Allemands ! Les Allemands arrivent !” Inquiétude générale… Finalement ce n’étaient pas les Allemands mais les Américains qui arrivaient pour nous libérer. Alors tout le monde, rempli de joie, sortit de la maison afin de voir passer ses troupes tant attendues. »
Mon père, lui, était âgé de 9 ans en 1944 :
Dans les rues de la ville, après la Libération, les troupes alliées recherchaient et arrêtaient les éventuels collaborateurs. Mon père nous raconte :
Le trou est à l'emplacement de la  maison familiale après les bombardements du 6 août 1944 sur le triage de Miramas. DR.
Le trou est à l’emplacement de la maison familiale après les bombardements du 6 août 1944 sur le triage de Miramas. DR.
« J’étais encore réfugié avec ma famille dans une ferme de Pont-de-Rhaud lorsque les Américains arrivèrent. Je voulus alors retourner en ville.j’étais arrivé à la route des Chiron quand je vis les premiers FFI (Forces françaises de l’intérieur). Ils arrêtaient des femmes et ils étaient en train de les tondre. Arrivé à la mairie (l’actuel commissariat), à deux maisons de chez moi, ils y avaient arrêté le maire Quercy et d’autres. » C’était alors qu’intervint Mgr Chalve, qui n’était pas encore Monseigneur mais responsable du séminaire de Fontlongue et ancien curé de Miramas. C’était grâce à son aide qu’aucun de ses protégés ne subira de sévices et qu’aucun ne fut tué non plus ! »
Martine Bautista

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