Vol Archives - GénéProvence https://www.geneprovence.com/category/vol/ 500 ans de faits divers en Provence Wed, 20 Aug 2025 11:53:17 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://www.geneprovence.com/wp-content/uploads/2024/04/cropped-434541497_912630390609581_141579584347965292_n-32x32.png Vol Archives - GénéProvence https://www.geneprovence.com/category/vol/ 32 32 Le berger sorcier (Arles, 1867) https://www.geneprovence.com/le-berger-sorcier-arles-1867/ https://www.geneprovence.com/le-berger-sorcier-arles-1867/#respond Wed, 20 Aug 2025 11:53:17 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=26166 La Provence, terre d’histoire et de mystères, a toujours été le berceau de récits singuliers. Parmi eux, celui du « berger sorcier » de Trébon, rôdant dans les terres marécageuses du pays…

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La Provence, terre d’histoire et de mystères, a toujours été le berceau de récits singuliers. Parmi eux, celui du « berger sorcier » de Trébon, rôdant dans les terres marécageuses du pays d’Arles. Cette histoire, empreinte de superstitions et de peurs ancestrales, nous plonge dans un passé où la frontière entre le rationnel et l’inexplicable semblait floue.
Depuis longtemps déjà, un berger fantôme hantait les esprits de la région. Ses apparitions, souvent accompagnées de moutons spectraux, alimentaient les récits les plus extravagants. On racontait qu’il était le fléau des bergers, un être capable de métamorphoses, changeant son apparence à volonté, et même de se rendre invisible. Ses pouvoirs, disait-on, lui permettaient de dérober le bétail sans laisser de traces, semant la terreur parmi les habitants et leurs troupeaux. Chaque disparition inexpliquée renforçait la légende du berger sorcier, le transformant en une menace omniprésente. On disait même que lorsqu’il était surpris, il avait le pouvoir de changer ses moutons en pierres ou en mottes de terre.

Le défi d’un gendarme audacieux

Cependant, un gendarme, homme de bon sens et de courage, ne l’entendait pas de cette oreille. Il ne croyait guère à ces superstitions et décida de mettre fin à ce qui n’était pour lui qu’une supercherie. Son objectif était clair : démasquer ce fantôme. Pendant plus d’un an, il surveilla assidûment les environs de Trébon, veillant sur les troupeaux avec une détermination inébranlable. Les nuits étaient longues et froides, mais le gendarme persistait dans sa quête de vérité. Finalement, sa persévérance fut récompensée.
Alors qu’il était en faction une nuit glaciale, il entendit le son familier d’un troupeau en marche. Le silence fut brisé par des bêlements et des bruits de pas. Soudain, une silhouette se découpa dans l’obscurité. Le gendarme s’approcha discrètement. Il vit alors un homme et un troupeau de moutons, avançant avec une rapidité étonnante. Il s’agissait du fameux berger. Ce dernier, armé d’une longue gaule, fouettait ses bêtes avec une fureur inhabituelle. Il proférait des menaces et des injures, incitant les bêtes à marcher plus vite. Son visage, éclairé par la lueur des étoiles, révélait une détermination féroce.

La vérité révélée

Le gendarme, sans hésitation, interpella l’individu : « Halte-là ! lui crie-t-il, qui es-tu ? » Le berger, pris au dépourvu, tenta de se dérober. Il chercha à se défendre par des mots, mais l’officier insista, répétant sa question. « Dis-moi qui tu es, ou sinon… »
Face à l’insistance du gendarme, l’homme finit par avouer sa véritable identité et ses stratagèmes. Il s’agissait bien d’un berger et affirmait se nommer C. J., mais il était loin d’être un sorcier, bien qu’il se présentât ainsi. Il avoua avoir manipulé la crédulité des habitants, utilisant des subterfuges pour dérober le bétail. Il profitait de la nuit pour faire paître ses bêtes sur les terres d’autrui, puis les revendait au marché.
Aussi le gendarme lui fit-il : « Eh bien ! C. J., le sorcier, au nom de la loi, je te dresse procès-verbal. »
Ce « fantôme » n’était en réalité qu’un habile voleur de bétail. Ainsi, la perspicacité d’un homme de loi démasqua une légende, ramenant les faits à leur simple réalité. Forcé de redescendre à l’état de simple mortel, il dut évacuer au plus tôt les champs qu’il avait usurpés, en attendant de répondre de ses méfaits devant la justice, ayant trop longtemps fait manger à son troupeau les blés en herbe et les luzernes naissantes, au préjudice des grands comme des petites propriétaires du coin.
  • Source : Le Petit Marseillais, 8 avril 1868, p. 3.

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L’affaire des étrangleurs de Marseille (Marseille, février 1868) – Seconde partie https://www.geneprovence.com/laffaire-des-etrangleurs-de-marseille-fevrier-1868-seconde-partie/ https://www.geneprovence.com/laffaire-des-etrangleurs-de-marseille-fevrier-1868-seconde-partie/#respond Mon, 28 Jul 2025 05:30:05 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=26026 Pour lire le début de l’histoire : L’affaire des étrangleurs de Marseille (Marseille, février 1868) – Première partie. Les arrestations et les preuves Sur la base des indications de Pouzet,…

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Pour lire le début de l’histoire : L’affaire des étrangleurs de Marseille (Marseille, février 1868) – Première partie.

Les arrestations et les preuves

Sur la base des indications de Pouzet, Reynier et Guieux furent recherchés. On les retrouva à l’Alcazar et ils furent mis en état d’arrestation. Depauli fut appréhendé peu après. Il portait alors une casquette garnie de peluche. La police arrêta également un nommé Maiffret, connu pour ses liens fréquents avec Guieux et Reynier. Son trouble profond et ses propos incohérents confirmèrent les soupçons.
Une perquisition fut immédiatement menée au domicile de Maiffret, rue d’Aix, numéro 4. Ils y découvrirent plusieurs coiffures, dont une casquette garnie de peluche. Surtout, sous le lit, ils trouvèrent une corde à nœud coulant. Cette pièce à conviction était d’une importance capitale. Un examen détaillé ne laissait aucun doute quant à son usage criminel. La corde mesurait environ trois mètres. Elle était solidement tressée et très résistante. À l’une de ses extrémités, se trouvait une boucle. Cette boucle, ainsi que la partie de la corde destinée à former le nœud coulant, avaient été savonnées. Des cheveux s’y trouvaient, emmêlés. Il était évident qu’ils avaient été violemment arrachés. Des traces de boue étaient aussi visibles sur la partie externe de la corde.

Des explications peu convaincantes

La question se posait : pour quel usage légitime Maiffret aurait-il utilisé une corde ainsi préparée ? Aucune explication satisfaisante ne fut donnée concernant les cheveux adhérents. Interrogé à ce sujet, Maiffret ne sut que répondre. Lorsque la corde lui fut présentée, il ne put cacher son émotion ni son trouble. Il nia d’abord qu’elle lui appartienne. Ensuite, il reconnut qu’elle était bien à lui, sans toutefois pouvoir dire à quel usage il l’employait. Quant aux cheveux, il prétendit qu’ils avaient été placés là par quelqu’un cherchant à le nuire. Après avoir appris qu’un premier expert avait identifié des cheveux de femme, il affirma qu’une de ses maîtresses, en se peignant chez lui, aurait pu les laisser sur la corde.
Ces explications ne furent pas acceptées. L’examen de la corde réfutait ses dires. La possession de cet instrument, utilisé pour les agressions, constituait une charge accablante contre Maiffret, qu’il ne pouvait réfuter. De plus, ses liens avec Guieux, Reynier et Depauli, et la découverte du lasso chez lui, confirmaient sa participation aux agressions dont ils avaient discuté dans le garni de la rue du Relais.

La solidité des preuves et la fin de la terreur

La conversation rapportée par Pouzet démontra la culpabilité des individus qu’il avait entendus. Guieux, Reynier et Depauli comprenaient cela. Ils nièrent formellement avoir tenu cette conversation et s’efforcèrent d’établir qu’ils n’avaient pas logé chez la veuve Sémarène la nuit indiquée par Pouzet. Leurs tentatives se retournèrent contre eux. Elles ne firent qu’ajouter du crédit au témoignage de Pouzet. Bien que Pouzet puisse être soupçonné de vouloir réduire sa peine par ses révélations, ses déclarations furent rigoureusement vérifiées et demeurèrent inchangées. Le juge d’instruction lui-même constata que, depuis la chambre qu’il occupait, Pouzet avait pu voir et entendre tout ce qu’il rapportait.
Reynier, Guieux et Depauli persistèrent à nier avoir logé chez la veuve Sémarène. Cependant, la femme affirma, avec certitude, que Reynier et Guieux y avaient dormi, notamment la nuit où Pouzet était dans la chambre voisine. Face aux allégations des accusés et aux déclarations de Pouzet, il n’y avait plus de doute possible. Les premières étaient contredites par les vérifications de la procédure, tandis que les secondes, minutieusement contrôlées, furent reconnues sincères.
Ainsi, la conversation de Pouzet confirma la participation de Reynier, Guieux, Depauli et du quatrième individu, connu sous le nom de « Côtelette », aux agressions avec usage de la corde à nœud coulant. Elle prouva également leur culpabilité dans le vol commis au préjudice de M. Segond à Endoume. Sur ce point précis, la conversation était si claire qu’il n’y avait pas de confusion possible. En parlant de l’individu d’Endoume, à qui ils avaient volé montre, chaîne et argent, ils désignaient sans équivoque M. Segond. À ces accusations directes et précises, Reynier, Guieux, Depauli et Maiffret n’opposèrent que des protestations d’innocence. Accusés des vols commis ou tentés contre MM. Rouby, Segond, Bénoit, Michel, Lavagetti et Ollivier, ils se bornèrent à répondre qu’ils étaient étrangers à ces faits. Ils misaient sans doute sur l’impossibilité pour les victimes de les reconnaître avec certitude.
Néanmoins, M. Lavagetti déclara pouvoir reconnaître l’un de ses agresseurs s’il lui était présenté. M. Ollivier fit la même déclaration concernant l’homme dont il avait arraché la fausse barbe. Cet individu n’avait pas été arrêté. Peut-être s’agissait-il de l’individu désigné sous le nom de « Côtelette » ?
Quoi qu’il en soit, cette circonstance ne fut pas la seule preuve de la culpabilité des accusés. Les personnes agressées confirmèrent que les malfaiteurs étaient toujours de jeunes gens, âgés d’environ 25 à 30 ans. Les accusés avaient tous cet âge. D’après leur langage, ils semblaient appartenir à la population marseillaise. Les accusés étaient nés à Marseille ou y résidaient depuis longtemps, et parlaient provençal. Un ou deux d’entre eux, parfois même deux, portaient une casquette sans visière, bordée de peluche. Dans ce cas, Depauli et Maiffret portaient chacun ce type de coiffure. Tous appartenaient à la catégorie des gens sans aveu. Ils ne travaillaient jamais et ne vivaient que du jeu. Ils fréquentaient assidûment les cafés de nuit, les billards et les mauvais lieux. Deux d’entre eux avaient déjà été condamnés plusieurs fois pour vols, escroquerie et vagabondage. Enfin, un élément de conviction important : depuis leur arrestation, les vols avec violence avaient complètement cessé. Les rues de Marseille avaient retrouvé leur sécurité, du moins pour un temps.
  • Source : Le Petit Marseillais, 9 juin 1868, p. 2 ; ibid., 11 juin 1868, p. 3 ; ibid., 12 juin 1868, p. 3.

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L’hiver 1868 plongea Marseille dans une anxiété profonde. En effet, des agressions violentes se produisaient presque chaque nuit dans les rues de la ville. Ces attaques nocturnes, de plus en plus fréquentes, avaient engendré une véritable panique générale. On parlait avec effroi de ces criminels, rapidement surnommés les « Étrangleurs » par la population. Leurs méthodes étaient surprenantes, leur audace inouïe. Les vols se commettaient même dans les quartiers les plus fréquentés et considérés comme sûrs, et ce, à des heures encore proches du jour. La situation était devenue si tendue que les habitants n’osaient presque plus sortir le soir sans être armés. Ces craintes étaient pleinement justifiées, car les faits qui suivirent allaient les confirmer.

Les accusés et leurs caractéristiques

Quatre individus furent désignés comme accusés principaux. Premièrement, Jean-Robert Reynier, connu sous le nom de « la Pègue », était un commissionnaire né à Toulon, résidant à Marseille, rue Bernard-du-Bois, au numéro 66. Ensuite, Jean-Baptiste-Amédée Guieux, âgé de 26 ans, originaire de Nyons dans la Drôme, travaillait comme garçon de café et demeurait à Marseille, rue du Musée, au numéro 9. Troisièmement, Jean-Baptiste Maiffret, dit « le Casquetier de Barbentane », était un journalier de 29 ans, né et résidant à Marseille, rue d’Aix, au numéro 4. Enfin, Jacques-Camille Depauli, surnommé « Jules », journalier de 19 ans, était également né et vivait à Marseille, rue de Rome.

Une série d’agressions criminelles

Le 14 février 1868, vers 19 heures, M. Rouby, un sculpteur sur bois, rentrait chez lui, rue Saint-Sébastien, numéro 66. Alors qu’il longeait la rue Saint-Paul, à environ 100 mètres de son domicile, il fut soudainement attaqué. Quatre ou cinq malfaiteurs l’assaillirent. Tandis qu’on lui serrait le cou avec une corde, ses agresseurs le dépouillèrent. Ils lui volèrent sa montre en or et 60 centimes, qu’il portait dans la poche de son gilet. M. Rouby, à demi-étranglé, tomba, perdant connaissance. Son état d’émotion ne lui permit pas de distinguer clairement ses assaillants. Toutefois, il remarqua qu’il s’agissait de jeunes hommes. Plusieurs d’entre eux, dira-t-il portaient « une casquette sans visière, bordée de peluche ».
Quelques jours plus tard, le 19 février, vers 23 heures, M. Segond, âgé de 67 ans, fut la nouvelle victime. Ce propriétaire, qui résidait à Endoume, vallon des Auffes, fut agressé près de chez lui par quatre individus. L’un d’eux le saisit à la gorge et serra avec une telle force que M. Segond ne put crier. Il perdit rapidement connaissance. Ses agresseurs le frappèrent à plusieurs reprises au visage et à la tête. Ils lui volèrent sa montre en or, sa chaîne en or et son porte-monnaie, qui contenait 19,40 francs. Selon M. Segond, ses agresseurs avaient tous entre 25 et 30 ans. D’après leur façon de parler, ils semblaient tous originaires de Marseille.
Le 20 février, vers 23h30, M. Bénoit, un ancien cocher de 72 ans, qui vivait rue des Bergers, numéro 9, fut attaqué. L’agression eut lieu rue Fongate, entre la rue Dieudé et la rue Estelle. Une corde à nœud coulant lui fut subitement passée autour du cou. Avec une force brutale, il fut violemment projeté en arrière. On le renversa sur le dos et on le traîna par la corde jusqu’au milieu de la chaussée. Pendant que le vieil homme gisait, évanoui sur le sol, ses assaillants lui arrachèrent sa montre et sa chaîne en argent. Ils lui prirent également 10 francs. M. Bénoit n’aperçut que deux de ses agresseurs. Cependant, la déposition d’un témoin révéla qu’ils étaient en réalité plus nombreux. Ils lui semblèrent être de jeunes hommes et ils parlaient provençal.
M. Lavagetti subit aussi une agression brutale. Il fut assailli si soudainement qu’il ne put ni crier ni poursuivre ses assaillants. Il vit deux d’entre eux s’enfuir par la rue de la Colonne. Il n’avait pas pu distinguer celui qui lui avait jeté la corde. Néanmoins, il reconnut parfaitement l’individu qui lui avait dérobé son argent. Cet homme, vers 21h30, s’était assis à côté de lui au cabaret du sieur Lombard, rue Torte. Il l’avait ensuite suivi à distance sur le quai du Canal, alors qu’il se rendait chez M. Haraud, où l’on pouvait supposer qu’il devait recevoir de l’argent. Lavagetti fut de nouveau attaqué le 26 février, vers 22h45 ou 22h30, près de chez lui. Un lacet lui fut projeté au cou. Une violente secousse le renversa à terre. Un individu se jeta sur lui et lui arracha la poche de son pantalon, qui contenait 5,70 francs.
Le 28 février, vers 23h30, M. Ollivier, un interprète de 29 ans travaillant à l’hôtel du Louvre, marchait rue Marengo. Il s’arrêta à l’angle des rues Marengo et Montée-de-Lodi pour satisfaire un besoin naturel. Pendant qu’il tournait le dos, un individu venant de la rue Marengo s’approcha. Il lui jeta une corde autour du cou. M. Ollivier, agile, porta vivement ses mains au nœud coulant et parvint à se dégager. La force de sa manœuvre fit chuter son agresseur. M. Ollivier fut lui-même déséquilibré et tomba. Immédiatement, deux autres malfaiteurs se précipitèrent sur lui. L’un d’eux s’empara de sa chaîne de montre et de son porte-monnaie, contenant 4,75 francs. Mais à cet instant, M. Ollivier asséna un coup de canne sur la main de son agresseur. Ce dernier lâcha prise et M. Ollivier le saisit par la barbe. La barbe resta dans sa main et les malfaiteurs prirent la fuite. Après avoir ramassé sa chaîne et sa bourse, M. Ollivier regagna son domicile. Comme les autres victimes, il ne put fournir de renseignements précis sur les assaillants. Il pensait que l’homme à la fausse barbe était italien. Il notait aussi que la corde était savonnée et qu’un troisième agresseur portait une casquette sans visière à bord en peluche ou astrakan.
Dans la nuit du 21 au 22 février, vers 2 heures du matin, Monsieur Joseph Michel, maître calfat, demeurant cours Devilliers, numéro 47, faillit devenir une victime similaire. Il rentrait chez lui. En arrivant à la hauteur de la rue Barthélemy, il entendit des pas derrière lui. Il réalisa qu’on venait de lui lancer un lasso, qui l’avait manqué. Quatre individus s’apprêtaient à se précipiter sur lui. Bien qu’il n’eût pas de pistolet, il eut la présence d’esprit de les menacer de tirer. Il les tint ainsi en respect. Au bruit d’une fenêtre qui s’ouvrait, les malfaiteurs s’enfuirent. L’obscurité de la nuit empêcha M. Michel de les distinguer mais il put cependant remarquer que l’un d’eux portait une casquette ronde en peluche.

L’enquête et les révélations cruciales

Ces agressions, caractérisées par des méthodes identiques et des intervalles de temps rapprochés, ne pouvaient être attribuées qu’aux mêmes individus. Les descriptions des victimes, bien que parfois vagues, montraient des concordances frappantes. Les criminels étaient toujours de jeunes hommes, de 25 à 30 ans, que leur langage laissait supposer Marseillais. Un ou deux d’entre eux portaient une casquette sans visière, bordée de peluche. Depauli et Maiffret, par exemple, portaient ce type de coiffure. Les malfaiteurs utilisaient toujours le même modus operandi : ils étranglaient à moitié leurs victimes, souvent avec une corde à nœud coulant. Clairement, ces vols étaient l’œuvre d’une association organisée. Le hasard seul ne pouvait expliquer de telles similitudes et fréquences.
La police mena des recherches actives. Cependant, elle ne parvenait pas à identifier les membres de cette bande. C’est alors que M. Pouzet, arrêté sous l’inculpation d’escroquerie et d’abus de confiance, fit des révélations importantes. Pouzet avait passé la nuit du 22 au 23 février dans le garni de la veuve Sémarène, rue du Refai, numéro 9. Vers 23 heures, il était couché, mais pas encore endormi. Son attention fut attirée par une conversation dans la chambre voisine. Il entendit plusieurs individus parler et crut saisir le mot « étrangleurs ». Il se leva discrètement et observa par les fentes de la cloison, à la lueur d’une bougie. Il vit quatre hommes. Deux étaient assis, deux autres debout près du lit. Ils conversaient. L’un disait :  « Moi, j’enverrai la corde. » Un autre répondait : « Moi, la toile cirée. » Les deux autres ajoutaient qu’ils seraient là pour « dépouiller la personne arrêtée et prêter main-forte. » Ils évoquèrent ensuite le vieillard arrêté à Endoume, à qui ils avaient volé sa montre, sa chaîne et une vingtaine de francs. Pouzet n’eut plus aucun doute : il était en présence des étrangleurs.
Il reconnut en eux quatre joueurs de billard. Ils fréquentaient habituellement les cafés de nuit et l’Alcazar. Il se recoucha.
Le lendemain, en entendant ses voisins se lever, il fit de même. Il les suivit et les vit entrer à l’Alcazar. Pouzet s’y rendit à son tour et retrouva les quatre hommes. Il identifia Reynier, Guieux, Depauli et un quatrième individu. Ce dernier, dont il ignorait le nom, était surnommé « Côtelette » et fut arrêté quelques jours plus tard. Pouzet décida de révéler ces faits aux autorités.

Pour lire la suite et la fin de l’histoire : L’affaire des étrangleurs de Marseille (Marseille, février 1868) – Seconde partie.

  • Source : Le Petit Marseillais, 9 juin 1868, p. 2.

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Quand l’abbé démasque un drôle de pilleur de troncs ! (Hyères, 19 mai 1895) https://www.geneprovence.com/quand-labbe-demasque-un-drole-de-pilleur-de-troncs-hyeres-19-mai-1895/ https://www.geneprovence.com/quand-labbe-demasque-un-drole-de-pilleur-de-troncs-hyeres-19-mai-1895/#respond Wed, 23 Jul 2025 13:35:16 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=25978 Ce matin-là, l’ambiance était calme à l’église Saint-Louis, à Hyères (Var). L’Abbé Paul, vicaire des lieux, confessait ses fidèles. Pourtant, son attention fut vite captée par un individu au comportement…

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Ce matin-là, l’ambiance était calme à l’église Saint-Louis, à Hyères (Var). L’Abbé Paul, vicaire des lieux, confessait ses fidèles. Pourtant, son attention fut vite captée par un individu au comportement étrange.
En effet, cet homme rôdait autour des troncs de l’église. Il s’arrêtait brièvement devant l’un, puis passait rapidement au suivant. Intrigué par son manège, l’Abbé Paul sortit du confessionnal. Il alerta aussitôt le sacristain.
Ensemble, ils se dirigèrent discrètement vers l’homme. Le sacristain l’invita ensuite à le suivre dans la sacristie. L’individu refusa d’abord, mais il finit par céder. On décida alors d’appeler le commissaire de police.
À son arrivée, les forces de l’ordre fouillèrent le suspect. Quelle ne fut pas leur surprise ! Dans les poches de sa grande redingote, ils découvrirent un assortiment inattendu. Il y avait des baleines de corsets et surtout, un paquet de poix. L’homme utilisait cette poix pour enduire les baleines, puis les plongeait dans les troncs. Ainsi, il pouvait récupérer la monnaie et les pièces. Il s’agissait donc d’un voleur à la tire, pris la main dans le sac !

Le profil mystérieux du coupable

La fouille des vêtements révéla d’autres trouvailles étonnantes. Le voleur possédait une collection de passeports. Ces documents étaient de nationalités diverses. D’ailleurs, la plupart portaient un visa, ou du moins semblaient visés, par le consul de Russie à Gênes. De plus, les enquêteurs mirent la main sur des cartes de visite. Celles-ci appartenaient à de hauts dignitaires russes. Des timbres humides retrouvés sur lui étaient la preuve d’un stratagème ingénieux. Grâce à eux, il parvenait à donner un cachet d’authenticité à des pièces qu’il fabriquait lui-même. Cela lui avait sans doute permis de berner de nombreuses victimes.
Interrogé sur l’origine de ces objets, le voleur raconta une histoire singulière. Selon lui, un voyageur les lui avait remis. Il décrivit même vaguement cet inconnu. Ce dernier les lui aurait confiés sur la route entre Saint-Raphaël et Hyères. Bien entendu, ce voyageur ne fut jamais retrouvé.
Puis, on lui demanda de rédiger sa déposition. L’homme affirma ne pas savoir écrire le français, uniquement l’allemand. Il déclara s’appeler Muller Selz. Il était né, selon ses dires, à Châteaulin, en Meurthe-et-Moselle. Après cet interrogatoire, on le conduisit à la prison d’Hyères avant d’être transféré à Toulon pour la suite de l’affaire.
  • Source : La République du Var, 20 mai 1895, p. 2.

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Le procès du crime d’Eyragues (Eyragues, 28 mai 1881) https://www.geneprovence.com/le-proces-du-crime-deyragues-eyragues-28-mai-1881/ https://www.geneprovence.com/le-proces-du-crime-deyragues-eyragues-28-mai-1881/#respond Mon, 07 Jul 2025 05:30:04 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=25871 Un crime avait été commis à Eyragues sur la personne d’un nommé Claude Falgon, journalier de 63 ans. Une enquête approfondie mais peut-être assez imparfaite avait conduit à l’inculpation d’un berger…

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Un crime avait été commis à Eyragues sur la personne d’un nommé Claude Falgon, journalier de 63 ans. Une enquête approfondie mais peut-être assez imparfaite avait conduit à l’inculpation d’un berger des Basses-Alpes, Joseph Cougourdan, arrêté le 29 novembre 1880.
Pourtant, s’il était évident que Cougourdan était responsable de vols dans cette affaire, rien ne prouvait totalement qu’il était l’auteur du meurtre de Falgon. En effet, des objets personnels de la victime avaient été volés et il apparaissait que l’inculpé n’en était pas porteur. C’est donc qu’il y avait au moins un autre voleur. Et ce voleur-là pouvait aussi être l’assassin.
Et de fait, il faudra attendre deux mois après l’arrestation de Cougourdan pour connaître une avancée significative dans l’affaire.
Le vendredi 28 janvier 1881, le commissaire de Saint-Rémy, assisté de deux agents, procédait à Saint-Andiol à l’arrestation d’un nommé Bruno David, domestique, trouvé en possession de la montre no 6991, qui fut volée dans la nuit du 20 au 21 novembre 1880 sur Claude Falgon.
David fut donc mis à la disposition du parquet et il finit par avouer qu’il était le seul auteur du crime commis sur le journalier. Il en raconta même tous les détails.
Cougourdan, lui, était blanchi du meurtre, mais restait tout de même inculpé de vol. Même s’il échappait à la cour d’assises, il n’allait pas moins de retrouver face à la police correctionnelle.

Dans le cas du pauvre Falgon, il apparaissait que le crime avait eu évidemment le vol pour mobile. Le désordre des vêtements de la victime indiquait que le meurtrier n’avait rien négligé pour se procurer les objets de quelque valeur dont il pouvait être porteur. Cependant des bijoux, cachés autour de l’un des pieds avaient échappé à ses recherches, mais on sut plus tard qu’une montre en argent enfermée dans un étui et un porte-monnaie contenant deux pièces d’argent avaient été soustraites. L’enquête parvint à découvrir le signalement précis et même le numéro (6 991) de la montre. Le 28 janvier, un horloger de Saint-Rémy fit connaître qu’un certain Honoré Gonfond lui avait confié, pour la réparer, une montre portant le numéro 6 991. Honoré Gonfond, interrogé, déclara l’avoir achetée, le 18 janvier, au prix de vingt-cinq francs, auprès d’un homme du nom de David Bruno, valet de ferme chez son père, au mas de Gonfond.
Dans la soirée du 21 novembre, David avait fait voir une montre semblable enfermée dans un étui, au café Bourdet, à Saint-Rémy. L’étui fut découvert au mas Gonfond au milieu de ses effets, dans sa malle.
Vaincu par l’évidence, après avoir essayé quelques dénégations, le prévenu finit par avouer sa culpabilité. Il raconté que dans la nuit du 20 au 21 novembre, il avait quitté le café Bourdet, à Saint-Rémy, vers une heure du matin, après y avoir perdu au jeu dix francs, c’est-à-dire tout l’argent qu’il avait alors en sa possession, et en restant débiteur de sept consommations. Il avait rencontré un inconnu qui lui avait demandé le chemin d’Eyragues et qui, faisant route avec lui, lui avait confié qu’il était porteur de divers bijoux et avait, de plus, en sa présence, consulté sa montre. La pensée du crime était alors née dans son esprit.
Pour la mettre à exécution, il s’était, en toute hâte, rendu à travers champs, au domaine non éloigné de son maître, s’y était armé d’un bâton, puis gagnant de vitesse l’inconnu, il était allé s’embusquer sur un point où il devait passer, et, après l’y avoir attendu et l’avoir vu s’engager par erreur dans la direction de Saint-Andiol, il l’avait rejoint et frappé de son bâton. La victime était tombée sans pousser un cri. Il lui avait pris la montre avec son étui et deux pièces, l’une de cinq francs, l’autre d’un franc, contenues dans le porte-monnaie jeté. Il paraissait difficile que le crime ait pu être consommé sans une autre arme qu’un bâton.

Interrogatoire de l’accusé

Nous sommes le 28 mai 1881. Le procès de David a lieu devant la Cour d’assises d’Aix-en-Provence.
Dans un premier temps, l’accusé est interrogé.
Le président. — David, levez-vous et expliquez à MM. les jurés comment vous êtes arrivé à commettre le crime qu’on vous reproche ?
David. — Ayant perdu au jeu et n’ayant pu régler, je suis sorti du café Bourdet à Saint-Rémy pour rentrer à ma ferme, située à quatre kilomètres. J’ai rencontré sur la route le sieur Falgon, qui m’a dit aller Avignon. Nous avons causé assez longtemps, ensuite je lui ai demandé dix francs qu’il n’a pas voulu me prêter. Je lui posai la main sur le bras. Il a cru que j’allais le dévaliser, il m’a menacé de sa canne. Alors j’ai perdu la tête et je lui ai asséné un coup de bâton. Il est tombé du premier coup.
P. — Falgon allait à Avignon, comment se fait-il que vous l’ayez entraîné dans la traverse de Saint-Andiol ?
D. — Je ne l’ai pas entraîné. C’est en causant qu’il s’y est dirigé. Je l’ai suivi.
P. — Pourquoi ne l’avez-vous pas remis dans le bon chemin. Vous aviez déjà l’idée de l’assassiner ?
D. — Il me parlait de son argent, de ses bijoux. Je l’écoutais, mais je n’avais pas à ce moment la pensée de le tuer.
P. — Avec quoi l’avez-vous tué ?
D. — Avec un bâton.
P. — N’aviez-vous pas un couteau qui vous a servi à couper le bandage herniaire ?
D. — Oui, mais ce n’est pas celui que vous me présentez.
P. — Vous avez vendu les objets volés ?
D. — Oui, Monsieur.
P. — Vos vêtements n’auraient-ils pas du sang ?
D. — Non.
P. — C’est impossible, puisque vous avez fouillé votre victime et encore vous n’avez pas trouvé tout ce que vous cherchiez, puisqu’on a retrouvé les bijoux dans les bas de Falgon.
Dans tout son interrogatoire, l’accusé s’exprimait d’une voix sourde, à cause du mouchoir qu’il plaçait constamment devant sa bouche, et dont il se servait de temps en temps pour s’essuyer les yeux, avec une attitude qui semblait faire montre de repentir.

Audition des témoins

Dix-neuf témoins furent cités. Il serait trop long de les évoquer tous. Aussi nous contentons-nous de citer les dépositions présentant quelque intérêt.
Premier témoin. — Mascle, Jean-Joseph, docteur en médecine à Châteaurenard, rapporta qu’il avait été chargé des premières constatations et qu’il avait surtout remarqué une plaie faite par un instrument tranchant ou contondant, allant de haut en bas.
M. le président montra au docteur une faucille et un couteau pris chez l’accusé et lui demanda quel est celui des deux qui avait servi à perpétrer le crime.
R. — Ni l’un ni l’autre. La blessure a été faite avec un bâton à bec de corbin.
Q. — Le bâton n’est pas un instrument tranchant, l’emploi du couteau a donc été possible ?
R. — Oui, Monsieur.
Deuxième témoin. — Braye, docteur en médecine à Tarascon, dit qu’ayant été commis par la justice pour faire l’autopsie du cadavre, il avait examiné la victime et avait remarqué une forte blessure produite par un instrument contondant, qui lui fit penser d’abord à l’emploi d’un revolver dont la balle aurait produit la mort instantanée. Un examen approfondi lui avait donné la conviction que l’assassin s’était servi d’abord d’un bâton, et ensuite d’un couteau.

Réquisitoire et plaidoirie

L’avocat-général Thourel prononça ensuite un de ces éloquents et habiles réquisitoires dont il avait le secret et réclama du jury un châtiment suprême.
Me Masson, dans une émouvante plaidoirie, combattit avec énergie les conclusions du ministère public et pria les jurés de sauver la tête de David.
« Du reste la peine de mort, s’écria-t-il en terminant, est à cette heure appliquée de moins en moins. Au bout de 120 jours, Faulloy a obtenu sa grâce à Paris, Brun vient de l’avoir dans le Var, et Vabre lui-même espère depuis 81 jours en la clémence du chef de l’État. »

La condamnation

Après un résumé impartial, le jury entra dans la salle des délibérations. Il en rapporta un verdict affirmatif sur les questions d’assassinat avec préméditation, guet-apens suivi de vol mais des circonstances atténuantes furent admises.
En conséquence, la cour condamna David à la peine des travaux forcés à perpétuité.
La foule s’écoula, profondément impressionnée par les péripéties des débats judiciaires auxquels elle venait d’assister.
  • Sources : L’Homme de bronze, 6 février 1881, p. 3 ; ibid., 29 mai 1881, p. 3, 4.

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Une vague de vols nocturnes (Aix-en-Provence, octobre 1839) https://www.geneprovence.com/une-vague-de-vols-nocturnes-aix-en-provence-octobre-1839/ https://www.geneprovence.com/une-vague-de-vols-nocturnes-aix-en-provence-octobre-1839/#respond Thu, 03 Jul 2025 20:41:20 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=25847 Aix-en-Provence fut, en octobre 1839, le théâtre de nombreux cambriolages nocturnes. Ces incidents se succédaient à un rythme alarmant. Ils prouvaient, sans l’ombre d’un doute, l’existence d’une bande organisée. Pourtant, la…

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Aix-en-Provence fut, en octobre 1839, le théâtre de nombreux cambriolages nocturnes. Ces incidents se succédaient à un rythme alarmant. Ils prouvaient, sans l’ombre d’un doute, l’existence d’une bande organisée. Pourtant, la police restait impuissante, ne parvenant pas à identifier les coupables.
D’abord, les malfaiteurs avaient ciblé le quartier du Saint-Esprit. Les rues avoisinantes, notamment celles de la Masse et de Beauvezet, furent également visées. Plusieurs boutiques furent forcées, comme celle d’un boulanger. Dans d’autres, des tentatives de vol avaient débuté, mais n’avaient pas abouti. Les circonstances, indépendantes de la volonté des voleurs, avaient probablement empêché ces vols.
Un soir, Mme Maurel, gérante d’une auberge rue de la Masse, fut alertée à temps. Elle habitait là avec son mari et sa fille. Ses cris forcèrent les cambrioleurs à fuir. Ils abandonnèrent leur larcin inachevé au second étage. En montant à l’étage, Mme Maurel découvrit l’étendue des dégâts. Toutes les robes de sa fille étaient éparpillées sur le sol. Les tiroirs de la commode, où elle gardait ses affaires, étaient ouverts et vides. Heureusement, un seul objet manquait : une broche de fichu en chrysocale.
Par ailleurs, au cours Saint-Louis, M. Granon, un propriétaire, déplora la perte d’une montre en or. Le vol se produisit à son domicile. Il était sorti avec sa femme pour leurs affaires au moment des faits. M. Granon avait l’habitude de cacher sa clé à un endroit. Il était probable que les voleurs connaissaient cette cachette.
De plus, le 7 du mois de novembre, M. Brun, boucher près de l’église de la Madeleine, fit une triste découverte. En ouvrant son magasin, il constata une tentative d’effraction nocturne. Les marques d’un instrument en fer, utilisé pour soulever la porte, étaient encore bien visibles. La veille, ce boucher avait déposé 300 francs dans sa caisse.
Enfin, une paysanne de Gardanne fut attaquée en plein jour. Cela se passa dans la plaine deï Dédou. Des individus l’abordèrent, lui demandant si elle avait de l’argent. Ils lui dérobèrent ensuite la monnaie qu’elle possédait.
Ces vols, ou tentatives de vols, étaient fréquents. Ils se produisaient souvent tard le soir. À ces heures-là, le service de sécurité publique était censé surveiller la ville. Pourtant, la police ne parvenait pas à retrouver les coupables. Cela semblait vraiment extraordinaire.
En fait, deux explications sont possibles. Soit les voleurs étaient particulièrement habiles, soit les enquêtes menées jusqu’à présent étaient mal orientées. Pour l’heure, les efforts n’avaient donné aucun résultat. La mission de la police, dans cette situation, ne pouvait pas se limiter à un simple constat. Elle ne devait pas seulement enregistrer les faits.
  • Sources : Le Mémorial d’Aix, 10 novembre 1839, p. 2.

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Un propriétaire dupé par deux habiles filous (Gap, 11 novembre 1864) https://www.geneprovence.com/un-proprietaire-dupe-par-deux-habiles-filous-gap-11-novembre-1864/ https://www.geneprovence.com/un-proprietaire-dupe-par-deux-habiles-filous-gap-11-novembre-1864/#respond Sun, 29 Jun 2025 11:58:27 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=25782 Le 11 novembre 1864, jour de foire à Gap, M. Casimir Rougny, 54 ans, propriétaire à la Rochette (Hautes-Alpes), marchandait des moutons sur le champ de foire. Il fut accosté par deux individus qui…

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Le 11 novembre 1864, jour de foire à Gap, M. Casimir Rougny, 54 ans, propriétaire à la Rochette (Hautes-Alpes), marchandait des moutons sur le champ de foire. Il fut accosté par deux individus qui firent comme s’ils ne se connaissaient pas.
L’un d’eux demanda qui voulait l’accompagner, offrant 20 francs à celui qui aurait cette obligeance. Il les tira de sa poche, les donna à son compère, en lui disant : « Partagez, vous aurez 10 francs chacun. »
Arrivés à la pépinière, il offrit encore 20 francs à celui qui voudrait le conduire dans une maison de tolérance. Rougny répondit qu’il n’en connaissait pas.
L’autre s’offrit, et en partant, il remit à Rougny un sac de toile, fermé avec un cadenas, contenant, disait-il, 8000 francs. Quand il eut fait quelques pas, il se retourna, et dit à Rougny : « Je ne vous connais pas, donnez-moi une garantie. »
Celui-ci lui remit sa bourse, qui contenait 275 francs, et les deux filous partirent, en disant de les attendre.
Rougny fut fidèle à cette recommandation et attendrait encore si on ne lui avait pas dit qu’il avait été victime de ce qu’on appelait alors un « vol à l’Américaine ».
  • Sources : L’Annonciateur, édition du 19 novembre 1864, p. 1.

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Esclandre au marché d’Apt (Apt, 6 février 1841) https://www.geneprovence.com/esclandre-au-marche-dapt-apt-6-fevrier-1841/ https://www.geneprovence.com/esclandre-au-marche-dapt-apt-6-fevrier-1841/#respond Wed, 25 Jun 2025 05:30:55 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=25740 Depuis quelque temps, les habitants de Saint-Martin-de-Castillon (Vaucluse), à la suite de vols nombreux commis dans les environs, étaient devenus extrêmement méfiants. Un touriste allait-il vagabonder parmi les ruines du…

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Depuis quelque temps, les habitants de Saint-Martin-de-Castillon (Vaucluse), à la suite de vols nombreux commis dans les environs, étaient devenus extrêmement méfiants. Un touriste allait-il vagabonder parmi les ruines du vieux Castillon ? un amateur de la belle nature rêver aux bords de la Buye, ou au pied du rocher des Abeilles ? un botaniste herboriser sur le Luberon ? un géologue ou un industriel fouiller ses entrailles ? on l’épiait, on l’observait, on le traitait comme un vrai suspect. S’il se permettait la plus innocente question, s’il demandait l’heure, peu s’en fallait qu’on ne lui répondît :
« Monsieur, cela ne vous regarde pas. Passez au large, que l’on n’aille pas faire une déclaration à Monsieur le Maire. »
Sous l’empire de cette préoccupation, Mme Gilly rencontra, dans la journée du 5 février 1841, un troupeau de moutons près du pont de Céreste (Basses-Alpes). Le conducteur lui demanda à quelle distance il était d’Apt et s’il trouverait en cas de besoin des gîtes sur la route pour lui et ses moutons.
Un homme qui ne connaît pas la route qu’il suit, ni le marché auquel il se rend, voilà qui parut fort suspect à Mme Gilly. Évidemment, pour elle, ce troupeau avait été volé !

Le signalement et la confrontation au marché

« Le conducteur lui demanda à quelle distance il était d’Apt… »
Arrivée chez elle, elle fit part de ses soupçons à son mari qui, non content de les partager, se fit donner le signalement et du troupeau et de l’individu qui le conduisait. C’était un troupeau de vingt-cinq têtes et marqué de noir. Le conducteur avait une figure ronde, un chapeau à larges bords, un fouet de soixante centimètres et une blouse bleue.
Muni de ces renseignements, M. Gilly se rendit le lendemain au marché d’Apt. Là, il crut reconnaître le troupeau et l’homme du pont de Céreste. Même nombre de têtes, même marque pour le troupeau, du moins de peu s’en fallait. Quant au maître du troupeau, sa figure ne s’était pas encore allongée. Il portait d’ailleurs un chapeau à larges bords, un fouet qui ne sortait pas des magasins de Verdier et une blouse bleue. Point de doute, c’était lui.
L’erreur du sieur Gilly se conçoit du reste parfaitement. Beaucoup d’autres à sa place n’y auraient vu que du bleu et se seraient blousés. Quoiqu’il en soit, sa découverte une fois faite, il n’eut rien de plus pressé que d’aller en faire part à M. le commissaire de police.

L’accusation et la défense au marché

« Oui, M. le commissaire, ce troupeau a été volé, fit-il à l’officier des forces de l’ordre.
— Volé ? Mais à qui, où, comment ?
— Ma foi, je l’ignore. Mais n’importe, il a été volé. La preuve, ma femme l’a rencontré hier au pont de Céreste…
— Que parlez-vous du pont de Céreste ? Cet homme vient de Sault. Je puis le prouver, Dieu merci !
— Oui, il vient de Sault, fit un quatrième. Je puis l’assurer, moi, car je l’ai accompagné et j’ai couché hier avec le conducteur à Bourgane1.
— Connu ! connu ! on sait ce que c’est qu’un compère.
— Alors je vais quérir le propriétaire qui m’a vendu le troupeau et qui heureusement se trouve au marché.
— Connu ! connu ! on veut prendre la clef des champs. Mais monsieur le commissaire qui connaît ses devoirs, ne le permettra pas. Comment, monsieur le commissaire, vous le laissez s’éloigner ? Pour le coup, vous pourrez l’attendre longtemps ! »
Une demi-heure après, Joseph Bonis, le fameux berger de Sault, revenait avec son vendeur, tout s’expliquait, et le sieur Gilly lui faisait des excuses. Mais, après l’éclat qui avait eu lieu, il fallait au sieur Bonis une réparation plus complète. Il s’adressa à la justice pour l’obtenir.

Le procès et le verdict

« À l’audience, les rôles furent changés, c’était Monsieur Gilly qui pleurait comme un enfant. »
L’affaire vint donc à l’audience du vendredi 6 février, le même jour, au tribunal correctionnel d’Apt. Maître Pin, avocat, en fit l’exposé dans l’intérêt du sieur Bonis.
Les témoins furent ensuite entendus. L’un d’eux, le sieur Jacquier de Cadenet, provoqua une hilarité générale par l’originalité et l’énergie de sa déposition :
« Je venais, dit-il, d’acheter les moutons du sieur Bonis, lorsque M. le commissaire de police est arrivé, assisté du sieur Gilly. Aussitôt le payement du prix a été arrêté et le troupeau mis en fourrière. En voyant cela, je dis à Bonis : « À votre place, je saisirais l’homme qui m’accuse. » – Ici le témoin prend son mouchoir, l’attache fortement à son bras gauche, puis avec la main droite le tire encore plus fortement, comme s’il procédait à une arrestation. – Allons, vite ! tous les deux en prison, jusqu’à ce que la chose s’éclaircisse. Puis, la chose éclaircie, celui qui aura dit vrai en sortira et y laissera l’autre. »
Le témoin ajouta qu’en se voyant en butte à une imputation de vol, le sieur Bonis versait des larmes grosses comme le poing.
À l’audience, les rôles furent changés, c’était Monsieur Gilly qui pleurait comme un enfant.
Interrogé par le président, il essuyait ses larmes et invoquait sa bonne foi, l’absence de toute intention malveillante envers le sieur Bonis qu’il ne connaissait pas, la préoccupation sous l’empire de laquelle il avait agi et qui était suffisamment justifiée par les vols dont nous avons parlé et par le désir d’en prévenir la reprise en les signalant à la justice.
Le défenseur de Gilly soutint que là où il n’y a pas d’intention criminelle, il ne saurait y avoir délit et conclut donc à son acquittement.
Maître Pin, tout en reconnaissant la bonne foi de M. Gilly et en droit le principe plaidé dans son intérêt, insista sur sa légèreté vraiment inconcevable, sur le tort qui avait pu en résulter pour la réputation de M. Bonis, auprès des personnes qui, témoins du début de la scène, ne l’auraient pas été également des explications, enfin sur la nécessité de réparer ce tort et de donner, dans tous les cas, une leçon à Gilly, tout au moins par une condamnation à des dommages-intérêts.
M. Rigolet de Saint-Pons, procureur du Roi, conclut à l’acquittement de M. Gilly, et, en ce qui touchait la réparation civile demandée, déclara s’en rapporter à la justice du tribunal.
Le tribunal, après une courte délibération, prononça l’acquittement du prévenu et néanmoins le condamna à 10 francs de dommages-intérêts envers le sieur Bonis, et aux frais.

Note

1. Hameau de Saint-Saturnin-lès-Apt (Vaucluse).

  • Sources : Le Mercure aptésien, 21 février 1841, p. 3, 4.

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L’itinéraire criminel d’une bande de jeunes hommes (Marseille, 23 février 1868) https://www.geneprovence.com/litineraire-criminel-dune-bande-de-jeunes-hommes-marseille-23-fevrier-1868/ https://www.geneprovence.com/litineraire-criminel-dune-bande-de-jeunes-hommes-marseille-23-fevrier-1868/#respond Sun, 22 Jun 2025 05:30:29 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=25713 Ils se nommaient Aristide Paul Séverac, Firmin Eugène Bertin et Barthélemy Dominique Rougier. Quoique à peine âgés de 18 ans, ils avaient déjà tous les trois été frappés par la…

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Ils se nommaient Aristide Paul Séverac, Firmin Eugène Bertin et Barthélemy Dominique Rougier. Quoique à peine âgés de 18 ans, ils avaient déjà tous les trois été frappés par la justice. Ils s’étaient trouvés détenus en même temps dans les prisons à Marseille et, à leur sortie de celles-ci, ils avaient formé une association dont le vol était le but.
L’un d’eux habitait au numéro 48 de la rue des Carmes, dans une maison où M. Chevalier occupait un appartement. Le dimanche 23 février 1868, pendant que les habitants de la maison étaient absents, les malfaiteurs pénétrèrent dans le logement de M. Chevalier, en forçant la serrure de la porte d’entrée, brisèrent le secrétaire et y prirent des bijoux ainsi qu’une somme de 672 francs.
Le lendemain Séverac, Bertin et Rougier furent arrêtés sur le port au moment où ils se partageaient les produits du vol.
Ils furent jugés par la Cour d’assises des Bouches-du-Rhône, à Aix-en-Provence, le 3 juin de la même année et furent déclarés coupables avec circonstances atténuantes. Aussi les trois accusés furent-ils condamnés à trois ans de prison, et Séverac et Bertin furent également placés pendant cinq ans sous la surveillance de la police.
La camaraderie dans le crime mène droit à la chute collective.
  • Source : Le Petit Marseillais, 6 juin 1868, p. 2.

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Le berger et le fuyard (Fréjus, 15 mai 1895) https://www.geneprovence.com/le-berger-et-le-fuyard-frejus-15-mai-1895/ https://www.geneprovence.com/le-berger-et-le-fuyard-frejus-15-mai-1895/#respond Wed, 18 Jun 2025 05:30:03 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=25657 Il faisait nuit ce 15 mai 1895 au vallon du Gargalon, situé tout au nord de la commune de Fréjus (Var). Le berger Blanchard dormait au pied d’un chêne-liège à…

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Il faisait nuit ce 15 mai 1895 au vallon du Gargalon, situé tout au nord de la commune de Fréjus (Var). Le berger Blanchard dormait au pied d’un chêne-liège à la campagne Ottou, à environ 4 kilomètres au nord de la ville. Son sommeil était profond quand, vers 2 heures et demie, il fut éveillé par les aboiements répétés de son chien.
Sortant de son sommeil, il aperçut dans le noir un individu à la mine suspecte qui cherchait à partir en courant de la maison d’habitation à proximité de laquelle il se trouvait.
Le berger s’approcha donc de lui et lui posa quelques questions pour s’informer de son identité. Mais l’homme lui répondit que cela ne le regardait pas. Blanchard voulut donc alors le conduire à la gendarmerie de Fréjus mais l’inconnu se mit à courir en s’écriant : « Personne ne m’arrêtera ! »
Exaspéré, le berger s’élança sur ses traces. Arrivé devant la campagne Savine, il y pénétra et se fit prêter un fusil car il avait remarqué que l’inconnu envoyait souvent la main à sa poche comme pour y prendre une arme.
Une véritable chasse à l’homme s’engagea et des paysans virent même y prêter main-forte.
À un moment donné, Blanchard somma l’individu de s’arrêter sans quoi il ferait feu. Mais l’autre sembla au contraire redoubler de vitesse en criant : « Personne ne me prendra. »
C’est alors que Blanchard mit son fusil en joue et fit feu. L’homme, qui n’était qu’à quelques mètres de lui, fut touché aux reins. La balle traversa le corps de part en part.
Aussitôt avertis, le juge de paix Sentar, son greffier Baudot et le commissaire de police Antoine Foata, en compagnie du garde-champêtre Jean Mestrallet, se rendirent immédiatement sur les lieux pour ouvrir une enquête.
L’inconnu était mort et Blanchard était convaincu d’avoir tué un malfaiteur. Pourtant il fut arrêté et conduit à la prison de Fréjus.
La victime ne portait aucun papier sur elle. Dans sa poche, on retrouva un revolver tout neuf chargé de cinq balles. Il avait en outre avec lui un tournevis, deux portemonnaies (dont l’un contenait quatre sous et deux cadenas avec deux clés) et il portait un gilet aux initiales de J. U. On voyait qu’il avait cherché à en enlever la marque, ce qui laissait supposer qu’il l’avait volé.
L’enquête révéla en fait que l’homme était d’origine corse. Il s’appelait André Césari, était marié à une nommée Lucie Castellani, était âgé de 38 ans, et était né à Asco. Bien que Corse, il vivait à Saint-Raphaël, à côté de Fréjus.
Le 18 mai, on apprit d’un certain Paul Maurin que, huit à dix jours plus tôt, Césari avait envoyé un mandat-poste à son beau-frère qui habiterait Calenzana, en Corse. Il disait habiter Toulon où il avait son domicile ordinaire. Monsieur Laurenzetti, de Saint-Raphaël, chez qui il avait loué une chambre garnie, prétendit que, du 6 au 10 avril, bien que Césari fût son locataire, le lit n’avait pas été défait. Il y aurait lieu de voir si cette période ne correspondait pas à divers exploits de malfaiteurs qui avaient eu lieu dans les parages.
  • Source : La République du Var, 16 mai 1895, p. 2.
  • État civil de la ville de Fréjus, Archives départementales du Var, 7 E 65_55, acte no 32.

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