GénéProvence http://www.geneprovence.com/ 500 ans de faits divers en Provence Wed, 15 Oct 2025 14:54:02 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://www.geneprovence.com/wp-content/uploads/2024/04/cropped-434541497_912630390609581_141579584347965292_n-32x32.png GénéProvence http://www.geneprovence.com/ 32 32 Une attaque de bandits sur la route (La Fare-les-Oliviers, 13 décembre 1839) https://www.geneprovence.com/une-attaque-de-bandits-sur-la-route-la-fare-les-oliviers-13-decembre-1839/ https://www.geneprovence.com/une-attaque-de-bandits-sur-la-route-la-fare-les-oliviers-13-decembre-1839/#respond Wed, 15 Oct 2025 14:54:02 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=26570 Au printemps 1838 avait eu lieu dans le bois des Taillades, à Vernègues, l’arrestation d’une diligence allant de Marseille à Nîmes à l’aide d’armes à feu. Les passagers du véhicule…

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Au printemps 1838 avait eu lieu dans le bois des Taillades, à Vernègues, l’arrestation d’une diligence allant de Marseille à Nîmes à l’aide d’armes à feu. Les passagers du véhicule furent totalement délestés de leurs biens mais aussi laissés en état de choc sur le bord de la route.
Par chance, une bonne partie de la bande fut arrêtée au mois de juin suivant et traduite devant les tribunaux.

Voir l’article : Les voleurs du bois des Taillades (Vernègues, 8 mars 1838)

Mais à peine leur procès se terminait-il, courant décembre 1839, que l’on apprenait que la bande continuait à faire parler d’elle.
Des journaux de Marseille révélèrent que le jour même de la condamnation de six malfaiteurs par la Cour d’assises d’Aix, une nouvelle agression venait de se produire sur la même route, entre Marseille et Nîmes, mais cette fois-ci sur le territoire de la commune de La Fare-les-Oliviers.
Ce jour-là deux femmes qui se rendaient à Lambesc (Bouches-du-Rhône) furent arrêtées dans le vallon de La Fare par quatre individus qui leur enlevèrent une somme de 150 francs environ et qui se livrèrent sur elles à de graves violences, dont nous ne connaissons pas la nature.
Fallait-il voir là un hommage aux brigands de la bande condamnés le même jour ou bien un simple fait du hasard ?
Il faut dire que cette fois-ci l’attaque avait eu lieu sur un chemin détourné.
De plus, les victimes indiquèrent après coup à la police que leurs agresseurs étaient des ouvriers piémontais qui venaient chercher du travail au canal d’Arles ou dans les chantiers des environs, ce qui ne correspond pas au type de malfaiteurs qui avaient fait leur coup au printemps 1838.

  • Le Mémorial d’Aix, 28 décembre 1839, p. 3.

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« Hodie mihi cras tibi », l’avertissement du curé (Brantes, 1665) https://www.geneprovence.com/hodie-mihi-cras-tibi-lavertissement-du-cure-brantes-1665/ https://www.geneprovence.com/hodie-mihi-cras-tibi-lavertissement-du-cure-brantes-1665/#respond Wed, 15 Oct 2025 11:46:33 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=26557 En feuilletant les registres de sépultures de la paroisse de Brantes (Vaucluse) pour la période 1665-1704, le généalogiste ne trouve pas qu’une simple liste de défunts. Il découvre une page…

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En feuilletant les registres de sépultures de la paroisse de Brantes (Vaucluse) pour la période 1665-1704, le généalogiste ne trouve pas qu’une simple liste de défunts. Il découvre une page d’ouverture frappante, ornée d’une gravure macabre et d’une sentence latine, qui nous plonge immédiatement dans l’atmosphère spirituelle et culturelle de la Provence de l’Ancien Régime. Ce document, rédigé par un curé soucieux du salut de ses ouailles, est un puissant memento mori gravé sur les pages du temps.

Hodie mihi cras tibi : l’écho de l’éternité

La formule latine, calligraphiée avec soin, est limpide : « Hodie mihi cras tibi » se traduit par « Aujourd’hui pour moi, demain pour toi ». Cette maxime, dont l’origine remonte à l’Antiquité mais qui fut popularisée par le christianisme médiéval, est l’un des piliers de la doctrine du memento mori (« Souviens-toi que tu mourras »).
Placée en exergue du registre des morts, elle n’est pas qu’une décoration. Elle sert d’avertissement solennel à quiconque ouvre ce livre, qu’il soit le prêtre officiant, le sacristain, ou l’humble paroissien qui viendrait s’y référer. Le curé de Brantes rappelle ainsi que la mort, déjà passée pour ceux dont les noms sont inscrits, est la seule certitude qui attende encore les vivants. C’est un appel urgent à la piété et à la pénitence, car le temps de la mort est imprévisible.

L’iconographie de la vanité : tête de mort et larmes provençales

Le dessin qui surmonte la sentence renforce son message de manière saisissante. Il représente une tête de mort surmontant deux os croisés (le tibia et le fémur, souvent). C’est l’image classique de la vanité, qui symbolise l’état final du corps et la déchéance des gloires terrestres.
Ce qui attire l’œil, ce sont les gouttes stylisées qui entourent le crâne. Si la tentation est d’y voir du sang, elles sont le plus souvent interprétées dans l’iconographie chrétienne comme des larmes. Ces larmes de deuil traduisent la douleur de la communauté de Brantes face à la perte de ses membres. Plus profondément, elles symbolisent les larmes de pénitence que l’on doit verser de son vivant pour s’assurer du salut de son âme au moment de la mort. Dans une Provence souvent éprouvée par les épidémies et les disettes de cette période, la mort n’était pas un concept abstrait, mais une réalité quotidienne, nécessitant une préparation constante et un repentir sincère.
Ce document n’est donc pas qu’une donnée généalogique ; c’est une véritable leçon de théologie locale, gravée par la main du curé pour enseigner la brièveté de la vie et la nécessité de la vertu. Il nous rappelle que pour nos ancêtres provençaux, la vie se lisait toujours à l’ombre de la mort.

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Un cocher, un chanteur et un franc cinquante (Nice, 19 mai 1895) https://www.geneprovence.com/un-cocher-un-chanteur-et-un-franc-cinquante-nice-19-mai-1895/ https://www.geneprovence.com/un-cocher-un-chanteur-et-un-franc-cinquante-nice-19-mai-1895/#respond Sun, 12 Oct 2025 13:52:09 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=26532 Tout commença un dimanche soir. Deux hommes, Gabri Picard, un chanteur ambulant de 52 ans, et Pierre Peyrane, un marchand forain de 20 ans, se trouvaient à la gare de…

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Tout commença un dimanche soir. Deux hommes, Gabri Picard, un chanteur ambulant de 52 ans, et Pierre Peyrane, un marchand forain de 20 ans, se trouvaient à la gare de Nice, espérant prendre un train pour Cannes. Malheureusement, ils apprirent que leur train était déjà parti. Alors, ils résolurent de rentrer chez eux en voiture et marchandèrent avec plusieurs cochers.
Picard déclara finalement à l’un d’eux, Joseph Astraudo, qu’il préférait payer un franc cinquante à un autre cocher plutôt qu’un franc vingt-cinq à lui. Agacé, Astraudo se mit à bousculer son client. Picard riposta et asséna un coup de canne à Astraudo. Le cocher fut blessé au visage et saigna abondamment.
La situation dégénéra aussitôt. Astraudo attrapa une barre de fer dans sa voiture, une barre servant à l’ombrelle. Il en porta un coup violent à son adversaire, qui tomba, évanoui. Le compagnon de Picard le transporta rapidement à la pharmacie Normale. Là, il reçut des premiers soins d’urgence. Sa blessure semblait assez grave.
La police arrêta Astraudo peu de temps après. Il fut conduit au commissariat, de même que Picard. En état d’ébriété, Astraudo fut interrogé, puis déféré au Parquet. Picard, dont l’état était plus sérieux, dut rester à la disposition de la justice.
  • Source : La République du Var, 22 mai 1895, p. 4.

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Accident de radeau (Serres, 29 avril 1675) https://www.geneprovence.com/accident-de-radeau-serres-29-avril-1675/ https://www.geneprovence.com/accident-de-radeau-serres-29-avril-1675/#respond Sun, 12 Oct 2025 13:33:34 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=26538 « Le 29e jour du mois d’avril est décédé Jacques Vial, natif de Baumugne, mandement de Saint-Julien, habitant à Lus[-la-Croix-Haute], diocèse de Die, en la communion de notre sainte mère Église…

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« Le 29e jour du mois d’avril est décédé Jacques Vial, natif de Baumugne, mandement de Saint-Julien, habitant à Lus[-la-Croix-Haute], diocèse de Die, en la communion de notre sainte mère Église catholique, apostolique, romain, âgé d’environ 24 ans,
Ayant fini sa vie dans la rivière du Buëch, conduisant des radeaux, par accident,
Étant néanmoins confessé et communié en sa paroisse au temps de la Pâques.
Et le 5e jour du mois de mai de la même année que dessus, a été inhumé dans le cimetière de Saint-Sébastien.
Le tout que dessus certifient et témoignent Claude Girard, Claude Mathieu, Antoine Chavillon, Jean Gontard, Antoine Marchant, Gabriel Bois, signés avec moi Jean, Jean Merquot, Claude Chavillon, Jean Borel, Pierre Tatin, Jacques Rougier, qui n’ont su signer.
Tous lesquels ont assisté à l’enterrement dudit Vial et les signés ont signé aussi en signe de la vérité que dessus. »
[J. Bonnet, curé, C. Girard, C. Mathieu, A. Chavillon, G. Bois, A. Marchant, J. Gontard]
  • Registre paroissial de Serres, Archives départementales des Hautes-Alpes, 5 Mi 421.
  • Texte signalé par Pierre Faure.

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Noyée de nuit dans la rivière (Aubagne, 11 décembre 1724) https://www.geneprovence.com/noyee-de-nuit-dans-la-riviere-aubagne-11-decembre-1724/ https://www.geneprovence.com/noyee-de-nuit-dans-la-riviere-aubagne-11-decembre-1724/#respond Tue, 07 Oct 2025 04:52:45 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=26522 « Du même jour [11 décembre 1724], a été ensevelie Magdelene Juliene, femme de Joseph Senez, noyée la nuit précédente à la rivière, âgée d’environ 50 ans, Attesté par sieurs Joseph…

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« Du même jour [11 décembre 1724], a été ensevelie Magdelene Juliene, femme de Joseph Senez, noyée la nuit précédente à la rivière, âgée d’environ 50 ans,
Attesté par sieurs Joseph Gattoux et Jean Joseph Michel. »
[A. Gattoux, Michel, Blanc prêtre]
  • Registre paroissial d’Aubagne, année 1724, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, 201 E 1574.

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Une noyade dans le ruisseau (Graveson, 25 août 1708) https://www.geneprovence.com/une-noyade-dans-le-ruisseau-graveson-25-aout-1708/ https://www.geneprovence.com/une-noyade-dans-le-ruisseau-graveson-25-aout-1708/#respond Sun, 05 Oct 2025 16:10:30 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=26513 « L’an 1708 et le 25 août, est décédée, s’étant noyée dans le ruisseau sous le moulin Magdeleine Chauvet, âgée d’environ trente-cinq ans, femme quand elle vivait de Jean Pelet, tisseur…

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« L’an 1708 et le 25 août, est décédée, s’étant noyée dans le ruisseau sous le moulin Magdeleine Chauvet, âgée d’environ trente-cinq ans, femme quand elle vivait de Jean Pelet, tisseur de toile,
Et a été ensevelie dans le cimetière de la présente paroisse,
En foi de ce. »
[J. Guignard, curé]
  • Registre paroissial de Graveson, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, 203 E 446.

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Le facteur dans la neige (Les Costes, 7 décembre 1864) https://www.geneprovence.com/le-facteur-dans-la-neige-les-costes-7-decembre-1864/ https://www.geneprovence.com/le-facteur-dans-la-neige-les-costes-7-decembre-1864/#respond Sat, 04 Oct 2025 11:33:08 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=26505 Mercredi 7 décembre 1864, Joseph Rambaud, facteur de son état, effectuait sa tournée quand soudain, à seulement un kilomètre du hameau des Courts, sur la commune des Costes (Hautes-Alpes), il…

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Mercredi 7 décembre 1864, Joseph Rambaud, facteur de son état, effectuait sa tournée quand soudain, à seulement un kilomètre du hameau des Courts, sur la commune des Costes (Hautes-Alpes), il trouva un homme. Nommé Hilarion Champolion, il était étendu dans la neige, presque sans vie. Sans hésiter, Joseph Rambaud agit. Il prit son chapeau et son manteau, qui se trouvaient tout près. Puis, il les utilisa pour couvrir la victime et la protéger du froid.
Joseph essaya ensuite de le relever. Il voulait l’aider à marcher. Cependant, ses efforts furent vains. Face à l’urgence, il dut rebrousser chemin dans le but de prévenir la famille de l’homme.
Finalement, Champolion fut transporté chez lui. Mais le temps pressait. Malgré l’aide apportée, le malheureux expira deux heures plus tard. L’homme avait 56 ans. Domicilié au hameau des Courts où il était né, il était fils d’Étienne Champolion et était marié à Mélanie Layer.
  • Sources : L’Annonciateur, édition du 10 décembre 1864, p. 2.
  • Registre d’état civil des Costes, année 1864, n 8, Archives départementales des Hautes-Alpes, 2 E 47/4/1.
Faits divers des Costes

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Noyée dans un puits (Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, 15 juillet 1695) https://www.geneprovence.com/noyee-dans-un-puits-saint-maximin-la-sainte-baume-15-juillet-1695/ https://www.geneprovence.com/noyee-dans-un-puits-saint-maximin-la-sainte-baume-15-juillet-1695/#respond Fri, 03 Oct 2025 20:27:56 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=26498 « L’an et jour que dessus [15 juillet 1695], est décédée par un accident funeste Marguerite Cairety, femme de Laurens Verlaque, fille à feus Alexandre Cairety et Françoise Baux, âgée de…

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« L’an et jour que dessus [15 juillet 1695], est décédée par un accident funeste Marguerite Cairety, femme de Laurens Verlaque, fille à feus Alexandre Cairety et Françoise Baux, âgée de 36 ans,
N’ayant reçu aucun sacrement, étant tombée malheureusement dans un puits, voulant tirer de l’eau où on l’a trouvée noyée.
Elle a été ensevelie le 16.
Présents Laurens Guion et François Baudisson. »
  • Source : Registre paroissial de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, Archives départementales du Var, 2 MI EC2810R1.

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L’arrestation de l’assassin de M. Samson (Toulon, 25 septembre 1869) https://www.geneprovence.com/larrestation-de-lassassin-de-m-samson-toulon-25-septembre-1869/ https://www.geneprovence.com/larrestation-de-lassassin-de-m-samson-toulon-25-septembre-1869/#respond Thu, 02 Oct 2025 20:34:18 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=26482 Marius Samson, négociant de 45 ans, fut assassiné dans sa maison, 10, rue du Parti, à Toulon, le 23 septembre 1869. L’assassin avait pris la poudre d’escampette et il fallut…

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Marius Samson, négociant de 45 ans, fut assassiné dans sa maison, 10, rue du Parti, à Toulon, le 23 septembre 1869. L’assassin avait pris la poudre d’escampette et il fallut attendre le surlendemain, 25 septembre, pour que la police arrête le coupable. Celui-ci, du nom de Consauve, arriva de Marseille (Bouches-du-Rhône) un samedi matin, par le train express de dix heures. Une voiture l’attendait sur le quai de la gare. Une foule immense s’était amassée. Tout le monde voulait voir l’accusé.
Consauve semblait terriblement pâle et décomposé. Des gens qui l’avaient vu la veille hésitaient à le reconnaître. Pourtant, il est descendu du wagon avec vivacité, entre deux gendarmes. Il regarda la foule, peu impressionné et jeta autour de lui un regard plein d’assurance. Puis, il monta dans une voiture rapidement sous bonne escorte.
Le véhicule se mit en route. Il était escorté par quatre gendarmes à cheval. Le cortège passa par l’avenue de la Banque où les chevaux prirent le galop. Ensuite, ils longèrent le boulevard. Enfin, ils arrivèrent au palais de justice où Consauve subit son premier interrogatoire.
Un médecin légiste l’examina, constatant qu’il avait subi des blessures en perpétrant son crime.

L’arrestation de Consauve

Pendant deux jours, il s’était rendu au café des Mille-Colonnes. Ce café était situé rue Beauveau. Il lisait les journaux de Toulon et semblait y prêter une attention particulière. L’établissement était très long. Cela lui permettait de s’isoler des autres clients. En outre, de nombreux spectateurs du théâtre voisin allaient dans ce café.
Ses allures étranges intriguèrent toutefois la police. Un agent spécial fut chargé de le surveiller. Le soir du crime, le mercredi, Consauve sortit du café et l’agent l’appréhenda. Consauve résista vivement. Puis, il fut conduit au poste de police le plus proche. Les enquêteurs fouillèrent sa malle, où ils trouvèrent une paire de chaussettes complètement ensanglantées.
L’enquête permit de découvrir d’autres faits. Après avoir tué sa victime, Consauve l’avait dépouillée. Il avait volé une somme d’environ mille francs. On sait que M. Samson gardait ses recettes du jour chez lui. La somme figurait sur ses livres de caisse. Cependant, elle n’avait pas été retrouvée. Par conséquent, l’assassin l’avait sûrement volée. Cela lui avait permis de fuir plus facilement.
Depuis l’arrestation, les parents de Consauve s’étaient retirés à la campagne. Ils ne voulaient pas assister aux scènes douloureuses de la justice. Par ailleurs, Consauve était réputé violent et vindicatif. Pour un rien, il se mettait en colère. Il avait même menacé son père à plusieurs reprises. Quelques années plus tôt, il avait été condamné et le tribunal correctionnel de Toulon l’avait fait emprisonner. Il avait blessé et frappé un honorable négociant de la ville. Peu après, ce négociant s’était suicidé par pendaison. La veuve fut entendue par le procureur et donna des explications sur le passé de Consauve.

L’enquête

Il apparut des premiers éléments de l’enquête que Consauve s’était présenté à Marseille, sous un faux nom, à l’hôtel de Vichy, cours Belsunce, où il avait élu domicile dès le lendemain du crime et qu’il prenait ses dispositions pour s’expatrier sur un navire de commerce étranger, au moment où il fut arrêté.
Le samedi 25 septembre, il subit un long interrogatoire à Toulon. On le confronta alors avec le cadavre de M. Samson, qui était resté exposé à l’amphithéâtre du cimetière, dans un état de décomposition avancé. L’effet recherché n’eut pas lieu. L’accusé ne parut ressentir aucune émotion et se borna à dire qu’il ne reconnaissait pas le visage de M. Samson mais qu’il reconnaissait parfaitement les souliers jaunes dont il était chaussé.
Avant d’être conduit on cimetière, Consauve fut transporté sur les lieux du crime, dans la chambre à coucher pour y être soumis à certaines constatations. On nota que cela l’irrita particulièrement, bien qu’il ne se départît pas un instant de son système de défense.
Aussi, lorsqu’on appliqua ses pieds sur les traces de pas du meurtrier dans le sang, on s’aperçut que ceux-ci collaient parfaitement à ceux du coupable. On se rendit même compte que l’empreinte d’une légère difformité d’un doigt du pied droit de l’assassin se retrouvait aussi chez Consauve.
Bien entendu, il rejeta le fait sur le compte de la fatalité et se renferma dans ses dénégations habituelles.
À plusieurs reprises il s’emporta. D’abord, lorsqu’il entendit l’un des parents de M. Samson l’appeler « assassin », il s’emporta avec fougue et faillit perdre tout sang-froid. Il fit même mine un moment de se jeter sur celui qui l’a ainsi appelé et les gendarmes durent le retenir pour l’empêcher de se livrer à des voies de fait.
Il se fâcha également à l’encontre des agents de la force publique sous prétexte que ceux-ci le serraient de trop près et que l’un d’eux lui avait fait mal au bras. Ces incidents ayant produit, sans doute, un effet violent sur son système nerveux, Consauve rentra dans sa prison dans un état d’exaltation indicible.
D’après les constatations des médecins, parmi les blessures dont il portait la trace sur différentes parties du corps, l’une d’elles avait visiblement été produite par une morsure qui avait déchiré une partie de son bras.

Impact de la présence de l’assassin en ville

L’intérêt de curiosité qu’excitait cette affaire dans la ville de Toulon était si grand que, pendant toute la journée du samedi 25, la foule ne cessa de stationner aux différents points où l’on supposait que l’accusé serait conduit.
L’encombrement était même si grand, aux abords du palais de justice et près de la Porte-Neuve où le crime avait été commis, que le fiacre dans lequel l’accusé était monté avait peine à se frayer un passage à travers le flot des curieux.
Le lundi suivant, 27 septembre 1869, Consauve subit un nouvel interrogatoire au cours duquel il persista à nier toute participation au crime dont on l’accusait.
Pour autant, Consauve ne semblait pas réaliser ce qu’il encourait. Une semaine plus tard, on le voyait dans sa cellule, mangeant de fort bon appétit. Tous les jours il sortait et se promenait dans la cour de la prison en compagnie d’enfants arrêtés pour vagabondage et auxquels il adressait de temps à autre un cours de morale.

Le procès

Le mercredi 20 octobre, Consauve fut extrait de sa cellule toulonnaise et conduit à Draguignan pour comparaître devant la cour d’assises dont la session s’ouvrait le 26.
Avant son départ, il demanda à voir son père et eut avec lui un assez long entretien dans lequel il lui demanda de la patience, en ajoutant que son innocence ne manquerait pas d’être reconnue par le jury.
  • Source : Le Progrès du Var, 1er octobre 1869, p. 2 ; 3 octobre 1869, p. 2, 3.

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Souvenirs d’un instituteur (La Tour-d’Aigues, 1841) https://www.geneprovence.com/souvenirs-dun-instituteur-la-tour-daigues-1841/ https://www.geneprovence.com/souvenirs-dun-instituteur-la-tour-daigues-1841/#respond Mon, 29 Sep 2025 21:09:40 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=26470 M. Calvière, modeste instituteur de La Tour-d’Aigues, charmant village de Vaucluse, avait mis au point une remarquable horloge dont nous reparlerons ultérieurement et qui fit en son temps la renommée…

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M. Calvière, modeste instituteur de La Tour-d’Aigues, charmant village de Vaucluse, avait mis au point une remarquable horloge dont nous reparlerons ultérieurement et qui fit en son temps la renommée de la commune. Le voici racontant l’origine de son projet :

« Je pouvais avoir de 7 à 8 ans, quand plusieurs de mes camarades de l’école me dirent que pour monter l’horloge de notre village, il faut faire tourner un morceau de bois autour duquel s’entortille une corde tirée par un poids. C’en fut assez ! je crus pouvoir faire une horloge. Je perce un morceau de canne, j’y passe un axe qui porte une aiguille, et sur le milieu de l’axe j’attache le fil qui devait tirer le contre-poids.
Il ne s’agissait plus, d’après moi, que d’attacher une pierre qui eut justement la force de faire dévider un tour en 12 heures.
J’attache donc une pierre ; rien ne remue. J’en mets une plus grosse, je regarde de bien près ; tout est en repos. Je fais une marque et je reviens deux heures après ; rien n’a bougé. Je mets une pierre un peu plus grosse, et la corde se déroule facilement. J’essaie des pierres de toutes dimensions et je ne puis obtenir que le repos absolu ou une rotation rapide qui me déconcerte. Je renonce à ma machine.
Quelques jours après, j’y reviens encore. Cette fois je devais réussir. J’attache un gobelet dans lequel je mets du sable grain à grain, et je ne suis pas plus avancé. Le frottement est vaincu ou il ne l’est pas.
Quelques années après je monte au clocher, je vois l’horloge, j’entrevois le balancier et la porte est fermée. Je fus étonné de tant de roues et je crus que le balancier faisait tout aller. De retour à la maison je cherche vite une roue dentée, je la passe à une cheville, je fais un balancier dont les palettes poussent les dents de la roue une à une ; le balancier n’était pas le mouvement perpétuel, et en s’arrêtant, toute la machine s’arrêtait aussi. Je n’avais donc point encore atteint mon but.
Je monte encore une fois au clocher, je crois découvrir que le poids met tout en branle, que la multiplicité des roues est pour multiplier le mouvement qui à son tour est ralenti par le balancier. Ce fut pour moi l’apparition de l’étoile polaire.
Je calcule des dents, des pignons et des roues, mais un compas, une scie, une hache et mon couteau sont mes seuls instruments et je ne puis rien faire de bien. Il fallait attendre d’avoir un tour et de savoir tourner. Cela ne vint que très tard.
Quand je n’eus plus autant de peur de mon père, je balayai un coin de la remise, et après avoir fait le forgeron auprès du feu, je montai un tour, qui, sans être un tour en l’air, n’était guère solide. Après bien des fatigues je tournai quelques roues, je fis une horloge sans sonnerie. Ce fut merveille, merveille en effet, puisque je n’avais rien copié. Cependant pas autant merveille qu’on pourrait le dire, parce qu’alors j’avais étudié les mathématiques et sans doute les raisons inverses des carrés des longueurs des pendules.
Encouragé par ce succès, je mesure la distance du bord de la cheminée au plancher, j’y trouve le large pour la pendule à seconde et je construis pour cette place une horloge sonnante d’une sonnerie que j’inventai. Je mis à cette horloge le quantième du mois et celui de la lune, la Lettre Dominicale et l’épacte. Et chacun de se récrier : je ne l’aurais pas cru. Il fallait souvent mettre une échelle contre la cheminée pour y faire monter des amateurs qui, gênés dans leurs mouvements, laissaient tomber bien souvent leurs chapeaux.
Je me dis alors : que penserait-on si j’avais déployé à cette horloge tout mon savoir-faire. Gare ! gare ! Je vais en faire une autre qui fera un peu plus de bruit, puisque l’on peut avoir des admirateurs à si bon marché. J’y mis la main un peu avant la Noël 1833 ; j’y travaillai dans les soirées, un peu les jours de pluie et beaucoup le dimanche ; plus j’étais content de mon travail, plus j’étais assidu aux offices ; j’allais quelques fois aux deux messes. Je n’avais presque ni matériaux ni instrument. Je faisais outil de tout fer. À l’arrivée du beau temps une partie de l’horloge allait déjà et avant le commencement de l’hiver cette horloge était en fonctionnement.
C’est cette horloge, Monsieur, qui me fera trouver une place dans le Dictionnaire des Vauclusiens, et qui sait, peut-être à côté de quelque grand homme dont je ne saurai pas seulement délier les souliers ! »

Calvière, instituteur
  • Source :Le Mercure aptésien, 25 avril 1841, p. 2, 3.

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