83 - Toulon Archives - GénéProvence https://www.geneprovence.com/category/83-toulon/ 500 ans de faits divers en Provence Thu, 02 Oct 2025 20:59:48 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://www.geneprovence.com/wp-content/uploads/2024/04/cropped-434541497_912630390609581_141579584347965292_n-32x32.png 83 - Toulon Archives - GénéProvence https://www.geneprovence.com/category/83-toulon/ 32 32 L’arrestation de l’assassin de M. Samson (Toulon, 25 septembre 1869) https://www.geneprovence.com/larrestation-de-lassassin-de-m-samson-toulon-25-septembre-1869/ https://www.geneprovence.com/larrestation-de-lassassin-de-m-samson-toulon-25-septembre-1869/#respond Thu, 02 Oct 2025 20:34:18 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=26482 Marius Samson, négociant de 45 ans, fut assassiné dans sa maison, 10, rue du Parti, à Toulon, le 23 septembre 1869. L’assassin avait pris la poudre d’escampette et il fallut…

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Marius Samson, négociant de 45 ans, fut assassiné dans sa maison, 10, rue du Parti, à Toulon, le 23 septembre 1869. L’assassin avait pris la poudre d’escampette et il fallut attendre le surlendemain, 25 septembre, pour que la police arrête le coupable. Celui-ci, du nom de Consauve, arriva de Marseille (Bouches-du-Rhône) un samedi matin, par le train express de dix heures. Une voiture l’attendait sur le quai de la gare. Une foule immense s’était amassée. Tout le monde voulait voir l’accusé.
Consauve semblait terriblement pâle et décomposé. Des gens qui l’avaient vu la veille hésitaient à le reconnaître. Pourtant, il est descendu du wagon avec vivacité, entre deux gendarmes. Il regarda la foule, peu impressionné et jeta autour de lui un regard plein d’assurance. Puis, il monta dans une voiture rapidement sous bonne escorte.
Le véhicule se mit en route. Il était escorté par quatre gendarmes à cheval. Le cortège passa par l’avenue de la Banque où les chevaux prirent le galop. Ensuite, ils longèrent le boulevard. Enfin, ils arrivèrent au palais de justice où Consauve subit son premier interrogatoire.
Un médecin légiste l’examina, constatant qu’il avait subi des blessures en perpétrant son crime.

L’arrestation de Consauve

Pendant deux jours, il s’était rendu au café des Mille-Colonnes. Ce café était situé rue Beauveau. Il lisait les journaux de Toulon et semblait y prêter une attention particulière. L’établissement était très long. Cela lui permettait de s’isoler des autres clients. En outre, de nombreux spectateurs du théâtre voisin allaient dans ce café.
Ses allures étranges intriguèrent toutefois la police. Un agent spécial fut chargé de le surveiller. Le soir du crime, le mercredi, Consauve sortit du café et l’agent l’appréhenda. Consauve résista vivement. Puis, il fut conduit au poste de police le plus proche. Les enquêteurs fouillèrent sa malle, où ils trouvèrent une paire de chaussettes complètement ensanglantées.
L’enquête permit de découvrir d’autres faits. Après avoir tué sa victime, Consauve l’avait dépouillée. Il avait volé une somme d’environ mille francs. On sait que M. Samson gardait ses recettes du jour chez lui. La somme figurait sur ses livres de caisse. Cependant, elle n’avait pas été retrouvée. Par conséquent, l’assassin l’avait sûrement volée. Cela lui avait permis de fuir plus facilement.
Depuis l’arrestation, les parents de Consauve s’étaient retirés à la campagne. Ils ne voulaient pas assister aux scènes douloureuses de la justice. Par ailleurs, Consauve était réputé violent et vindicatif. Pour un rien, il se mettait en colère. Il avait même menacé son père à plusieurs reprises. Quelques années plus tôt, il avait été condamné et le tribunal correctionnel de Toulon l’avait fait emprisonner. Il avait blessé et frappé un honorable négociant de la ville. Peu après, ce négociant s’était suicidé par pendaison. La veuve fut entendue par le procureur et donna des explications sur le passé de Consauve.

L’enquête

Il apparut des premiers éléments de l’enquête que Consauve s’était présenté à Marseille, sous un faux nom, à l’hôtel de Vichy, cours Belsunce, où il avait élu domicile dès le lendemain du crime et qu’il prenait ses dispositions pour s’expatrier sur un navire de commerce étranger, au moment où il fut arrêté.
Le samedi 25 septembre, il subit un long interrogatoire à Toulon. On le confronta alors avec le cadavre de M. Samson, qui était resté exposé à l’amphithéâtre du cimetière, dans un état de décomposition avancé. L’effet recherché n’eut pas lieu. L’accusé ne parut ressentir aucune émotion et se borna à dire qu’il ne reconnaissait pas le visage de M. Samson mais qu’il reconnaissait parfaitement les souliers jaunes dont il était chaussé.
Avant d’être conduit on cimetière, Consauve fut transporté sur les lieux du crime, dans la chambre à coucher pour y être soumis à certaines constatations. On nota que cela l’irrita particulièrement, bien qu’il ne se départît pas un instant de son système de défense.
Aussi, lorsqu’on appliqua ses pieds sur les traces de pas du meurtrier dans le sang, on s’aperçut que ceux-ci collaient parfaitement à ceux du coupable. On se rendit même compte que l’empreinte d’une légère difformité d’un doigt du pied droit de l’assassin se retrouvait aussi chez Consauve.
Bien entendu, il rejeta le fait sur le compte de la fatalité et se renferma dans ses dénégations habituelles.
À plusieurs reprises il s’emporta. D’abord, lorsqu’il entendit l’un des parents de M. Samson l’appeler « assassin », il s’emporta avec fougue et faillit perdre tout sang-froid. Il fit même mine un moment de se jeter sur celui qui l’a ainsi appelé et les gendarmes durent le retenir pour l’empêcher de se livrer à des voies de fait.
Il se fâcha également à l’encontre des agents de la force publique sous prétexte que ceux-ci le serraient de trop près et que l’un d’eux lui avait fait mal au bras. Ces incidents ayant produit, sans doute, un effet violent sur son système nerveux, Consauve rentra dans sa prison dans un état d’exaltation indicible.
D’après les constatations des médecins, parmi les blessures dont il portait la trace sur différentes parties du corps, l’une d’elles avait visiblement été produite par une morsure qui avait déchiré une partie de son bras.

Impact de la présence de l’assassin en ville

L’intérêt de curiosité qu’excitait cette affaire dans la ville de Toulon était si grand que, pendant toute la journée du samedi 25, la foule ne cessa de stationner aux différents points où l’on supposait que l’accusé serait conduit.
L’encombrement était même si grand, aux abords du palais de justice et près de la Porte-Neuve où le crime avait été commis, que le fiacre dans lequel l’accusé était monté avait peine à se frayer un passage à travers le flot des curieux.
Le lundi suivant, 27 septembre 1869, Consauve subit un nouvel interrogatoire au cours duquel il persista à nier toute participation au crime dont on l’accusait.
Pour autant, Consauve ne semblait pas réaliser ce qu’il encourait. Une semaine plus tard, on le voyait dans sa cellule, mangeant de fort bon appétit. Tous les jours il sortait et se promenait dans la cour de la prison en compagnie d’enfants arrêtés pour vagabondage et auxquels il adressait de temps à autre un cours de morale.

Le procès

Le mercredi 20 octobre, Consauve fut extrait de sa cellule toulonnaise et conduit à Draguignan pour comparaître devant la cour d’assises dont la session s’ouvrait le 26.
Avant son départ, il demanda à voir son père et eut avec lui un assez long entretien dans lequel il lui demanda de la patience, en ajoutant que son innocence ne manquerait pas d’être reconnue par le jury.
  • Source : Le Progrès du Var, 1er octobre 1869, p. 2 ; 3 octobre 1869, p. 2, 3.

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Amour et tragédie (Toulon, 20 mai 1895) https://www.geneprovence.com/amour-et-tragedie-toulon-20-mai-1895/ https://www.geneprovence.com/amour-et-tragedie-toulon-20-mai-1895/#respond Wed, 03 Sep 2025 19:37:54 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=26253 Dans l’affaire de la rue Saint-Pierre, Toulon avait connu un mois de mai 1895 riche en événements tragiques, ébranlant la quiétude des esprits. Ce 20, au matin, un drame d’une…

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Dans l’affaire de la rue Saint-Pierre, Toulon avait connu un mois de mai 1895 riche en événements tragiques, ébranlant la quiétude des esprits. Ce 20, au matin, un drame d’une intensité rare se déroula dans l’un de ces estaminets discrets qui animaient la rue de l’Armedieu, jetant une ombre sinistre sur la vie quotidienne.

Les tourments d’un cœur jaloux

Au cœur de cette tragédie se trouvait Désiré Vieville, un colporteur de vingt-neuf ans, originaire de Neufchâtel, dans l’Aisne. Ses liens avec Delphine Dravinet avaient été anciens et complexes, marqués par la naissance d’un enfant deux ans plus tôt. Cependant, le quotidien de ce foyer avait été assombri par la jalousie et la paresse de Vieville, deux défauts qui, loin de favoriser l’harmonie, alimentaient des disputes incessantes.
Épuisée par cette existence tumultueuse, Delphine avait fini par rompre, cherchant l’indépendance en devenant ménagère au Café du Louxor Rose, sis au numéro 16 de la rue de l’Armedieu. Mais Vieville, consumé par ses sentiments, ne cessait de la poursuivre de ses assiduités, s’installant même à proximité, chez la mère Laurent, qui tenait des garnis modestes dans la même rue. Ses supplications, puis ses menaces, étaient incessantes, dans l’espoir vain de la convaincre de reprendre leur vie commune.

La scène fatale à la fontaine

Ce matin, vers 8h30, le destin les avait de nouveau réunis. Delphine, insouciante, puisait de l’eau à la fontaine, le chant aux lèvres. Cette image de liberté retrouvée avait ravivé chez Vieville ses sentiments passés, mais surtout ses profondes jalousies. De nouvelles propositions furent formulées, auxquelles Delphine opposa de nouveaux refus. Les menaces succédèrent aux paroles, et le dédain répondit aux injonctions.
C’est alors que l’impensable se produisit. Une voisine, Madame M. A., fut témoin de la scène : Vieville, le bras levé, brandissant un couteau, menaçait Delphine. La question se posait : son esprit tourmenté avait-il déjà basculé vers des intentions meurtrières ?

L’issue tragique dans la cuisine

Terrifiée, Delphine s’enfuit à toutes jambes vers le café, cherchant refuge dans ce qu’elle espérait être un asile sacré. Mais Vieville, incarnant la vengeance elle-même, la poursuivit sans relâche, son bras levé, menaçant. Elle atteignit le Café du Louxor Rose et se dissimula derrière les rideaux fleuris. Mais son poursuivant, implacable, la suivit jusque dans la cuisine.
Une altercation encore plus virulente éclata. Une nouvelle fois, il brandit son arme funeste. Cependant, la peur décuplant ses forces, Delphine parvint à le désarmer. Mais, comme si sa veste recelait un arsenal entier, Vieville en tira un pistolet. Cette fois, l’arme fut dirigée contre lui-même. D’un coup, il se fit sauter la cervelle, s’écroulant raide mort sur le sol. La mort avait été instantanée.
Les cris déchirants de Delphine alertèrent tout le quartier. La rue fut instantanément noire de monde. Des femmes, encore mal réveillées, les yeux gonflés de sommeil, les cheveux en désordre, accoururent. Des commissionnaires partirent en hâte prévenir Monsieur Bernardini, commissaire de police du canton-Ouest, qui, à peine remis de son enquête sur le drame de la rue Saint-Pierre, aspirait à un repos bien mérité. L’efficace fonctionnaire arriva aussitôt, accompagné de son secrétaire, et commença son enquête. Il fut bientôt rejoint par Monsieur le docteur Guiol, venu procéder aux constatations médico-légales.
Le corps, gisant dans la cuisine obscure au milieu de caillots de sang, fut transporté sur une table de marbre du café, exposée aux regards. Les rideaux relevés révélèrent l’horreur de la blessure : un orifice béant, la balle ayant creusé un trou béant, le crâne soulevé d’environ cinq centimètres, telle une soupape, laissant échapper une matière cérébrale en bouillie, noire de poudre. La balle n’avait pas traversé la tête. Aucune autre blessure ne fut constatée par le médecin légiste. Le coup avait été donné à bout portant, la main du défunt portant les marques de la brûlure de l’arme. Le corps, mis à nu, ne présentait aucune autre trace de violence. L’inhumation fut donc autorisée et le corps transféré au dépositoire sans délai.

L’écho persistant du drame

Tout au long de la matinée, les curieux affluaient, leurs têtes avides se pressant à travers la porte, désireux de contempler le corps nu, plus pâle encore que le marbre sur lequel il reposait.
Delphine, dont l’émotion était palpable, fut éloignée de ce spectacle. Des amies l’accompagnèrent jusqu’à sa chambre, où elles lui prodiguèrent leurs soins. Des agents furent postés dans la rue pour contenir la foule, qui ne cessa de commenter, durant toute la matinée, les diverses circonstances de ce drame, chacun prétendant en avoir été témoin.
  • Source : La République du Var, 20 mai 1895, p. 2.
  • État civil de Toulon, livre des décès de 1895, Archives départementales du Var, 7 E 146_426, no 802.
  • Image conçue par intelligence artificielle.

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Un négociant assassiné chez lui (Toulon, 23 septembre 1869) https://www.geneprovence.com/un-negociant-assassine-chez-lui-toulon-23-septembre-1869/ https://www.geneprovence.com/un-negociant-assassine-chez-lui-toulon-23-septembre-1869/#respond Wed, 27 Aug 2025 13:49:12 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=26209 Toulon fut le théâtre d’un drame sanglant le 23 septembre 1869. Un assassinat eut lieu au domicile de Marius Étienne Eustache Samson, 10, rue du Parti, dans des circonstances particulièrement mystérieuses. M.…

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Toulon fut le théâtre d’un drame sanglant le 23 septembre 1869. Un assassinat eut lieu au domicile de Marius Étienne Eustache Samson, 10, rue du Parti, dans des circonstances particulièrement mystérieuses. M. Samson était un honorable négociant en vins, âgé de 45 ans, né à Toulon, fils de Jean-Pierre Samson, un musicien de la Marine, et d’Adélaïde Marie Gimelli. Il était en outre l’époux de Claire Justine Cavalier.
M. Samson avait coutume de passer les jeudis soir d’été à la campagne avec sa famille. Retenu par ses affaires, il ne put s’y rendre cette semaine-là. Il demeura donc seul dans sa résidence principale.
Le vendredi matin, ses amis s’étonnèrent de son absence habituelle au café du Commerce, où il prenait son chocolat chaud. Personne ne soupçonna d’abord la tragédie. Cependant, Mme Samson, revenant de la campagne, découvrit la porte de sa maison fermée de l’intérieur. Inquiète, elle fit appeler un serrurier. L’artisan parvint à ouvrir la porte à l’aide d’un crochet et Mme Samson pénétra alors chez elle.
L’horreur l’attendait dans la chambre de son mari. Le corps de M. Samson gisait sur le sol, sans gilet ni paletot, baignant dans une mare de sang. La scène révélait une lutte d’une violence inouïe, M. Samson était connu pour être doté d’une force peu ordinaire. Les meubles étaient renversés, la chaîne de la montre brisée, les objets éparpillés sur le carreau. Tout indiquait que M. Samson avait résisté de toutes ses forces. Il portait des blessures terribles au cou, à la nuque et au crâne. Ces coups furent fatals.
Selon les premières constatations, le mobile du crime ne semblait pas être le vol. En effet, des billets de banque furent retrouvés à des endroits bien visibles. En revanche, un grand portrait peint sur toile de M. Samson et plusieurs photographies furent lacérés à coups de couteau. Les enquêteurs privilégièrent donc la piste d’une vengeance personnelle. Les causes exactes de ce déchaînement de violence demeuraient inconnues pour l’heure, laissant le quartier dans l’effroi.

Pour lire la suite de l’affaire, cliquez ici : L’arrestation de l’assassin de M. Samson (Toulon, 25 septembre 1869)

  • Source : Le Progrès du Var, 24 septembre 1869, p. 2.
  • État civil de la ville de Toulon, année 1869, no 1528, Archives départementales du Var, 7E 146_295.

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Drame au 1, rue Saint-Pierre (Toulon, 18 mai 1895) https://www.geneprovence.com/drame-au-1-rue-saint-pierre-toulon-18-mai-1895/ https://www.geneprovence.com/drame-au-1-rue-saint-pierre-toulon-18-mai-1895/#respond Sun, 17 Aug 2025 21:51:37 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=26127 En 1895, un drame familial ébranla Toulon. L’action se déroulait rue Saint-Pierre, une petite voie entre la place Gambetta et le quai, jouxtant l’église éponyme. C’est là que se trouvait…

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En 1895, un drame familial ébranla Toulon. L’action se déroulait rue Saint-Pierre, une petite voie entre la place Gambetta et le quai, jouxtant l’église éponyme. C’est là que se trouvait le Bar des Îles-d’Or, un établissement tenu par Rosalie Rieu. Cette femme de 34 ans, d’une forte corpulence, en sous-louait la gérance.
Depuis plusieurs années, Rosalie, mère d’un fils de 15 ans, vivait avec Mathurin Droualen. Ce charpentier de l’arsenal avait le même âge qu’elle. Leur union fut officialisée le 10 avril 1895. Mathurin reconnut alors l’enfant. Toutefois, cette officialisation ne calma en rien les tensions persistantes. En effet, des querelles violentes éclataient fréquemment entre eux.
« Mathurin Droualen […] devenait léthargique sous l’effet du vin… »
Mathurin Droualen, connu pour sa consommation d’alcool, surtout les jours de paie, devenait léthargique sous l’effet du vin. Il s’asseyait et s’endormait. Rosalie, quant à elle, avait une habitude déconcertante. Elle le dépouillait souvent, puis le mettait dehors. Un voisin rapporta qu’il fut maintes fois retrouvé dans la rue, les poches vides et à peine habillé.
Le 10 avril, jour de leurs noces, une nouvelle dispute éclata pendant le repas de mariage. Rosalie lança violemment un verre au visage de Droualen. Il fut gravement blessé. La police dut intervenir, et le couple s’expliqua au poste. Cette agitation perdura après le mariage. Ni l’écharpe du maire ni la bénédiction religieuse ne modifièrent la situation. Les confrontations violentes continuèrent. À plusieurs reprises, la police fut contrainte d’intervenir. Parfois même, Rosalie, son fils et la domestique du café le frappaient avec un bâton.

La nuit du 18 mai : un appel et une découverte macabre

Le samedi 18 mai, vers 21 heures, Rosalie Droualen alerta en urgence le docteur Daspres. Elle déclara à ce praticien que son mari s’était suicidé. Selon elle, Mathurin Droualen, sous l’emprise de l’alcool, s’était donné la mort durant le dîner.
Le docteur Daspres arriva rapidement. Il découvrit le corps de Mathurin horriblement pâle et ensanglanté. Une large plaie béait sur le côté gauche de son cou. Le médecin constata qu’il ne pouvait plus rien faire. Il fit alors appel au docteur Guiol, médecin légiste. La justice fut également informée du drame.

L’environnement du drame et les premières constatations

La chambre du couple Droualen était modeste. Située au deuxième étage, juste au-dessus du café, elle était accessible par un escalier étroit et périlleux. En entrant, on faisait face à la cheminée, installée dans l’angle sud. À droite de la porte, une coiffeuse et le lit étaient séparés par un espace restreint, d’environ 50 à 80 centimètres. Cet interstice menait à une sorte de cabinet sombre ou d’alcôve. Devant la coiffeuse, recouverte d’une plaque de marbre, se dressait une table en bois verni. Elle prolongeait la première et servait pour les repas. Quelques chaises et de petits meubles complétaient l’ameublement.
Lorsque la justice arriva, la scène était terrible à voir. Le cadavre de Droualen, étendu sur une chaise longue, était pâle et sanglant. Le sol, les tables et les murs étaient maculés de sang. Une large mare gluante s’étendait même sur le plancher.
Vers 22 heures, M. Dagallier, juge d’instruction, arriva sur les lieux. Il débuta son enquête, assisté du docteur Guiol et du commissaire de police Bernardini.

L’interrogatoire de Rosalie et les zones d’ombre

Face au magistrat, Rosalie Droualen raconta sa version des faits. Vers 19 heures ce soir-là, son mari était rentré de l’arsenal. Il lui avait remis l’argent de sa quinzaine, mais il manquait un franc. Dès qu’il fut entré, elle alluma la lampe et servit le repas : de la soupe et du bœuf. Ils s’assirent ensuite à table.
Soudain, selon Rosalie, Droualen se serait levé, une bouteille d’une main et son couteau de l’autre. Il s’enfonça alors dans l’obscurité du cabinet, gesticulant « comme un fou ». Elle affirma n’y avoir pas prêté attention. Puis, elle l’aurait vu ressortir, les yeux hagards. Son visage et ses mains étaient couverts de sang. Le flot rouge jaillissait de loin. Il gesticulait toujours en traversant la chambre. Enfin, il s’affaissa au sol. Il perdait son sang par une large blessure sur le côté gauche du cou. Puis il s’écroula en râlant. Rosalie envoya aussitôt l’enfant chercher un médecin.
Pendant que Mme Droualen faisait son récit, le docteur Guiol examinait la blessure. Le coup avait été porté par un instrument tranchant, vraisemblablement un couteau de table. La direction du coup était de haut en bas et d’arrière en avant. L’hémorragie fut très violente. L’odeur âcre du sang était saisissante dès l’entrée dans l’appartement. Le docteur Guiol supposa qu’une artère avait été sectionnée. Cependant, il ne put se prononcer définitivement avant l’autopsie.
« [Le couteau] était fraîchement, mais imparfaitement, lavé. »
Malgré le témoignage de Rosalie, les constatations soulevaient des questions. Elle affirmait que son mari s’était blessé lui-même. Pourtant, l’arme n’avait pas été retrouvée à proximité. La table avait été soigneusement débarrassée. Tout était en ordre devant le cadavre. Rosalie, quant à elle, ne versait aucune larme. Aucune émotion ne déformait ses traits. Son visage ne pâlissait pas. Elle conserva un sang-froid étonnant et évoqua les mauvais traitements subis de son mari.
M. Dagallier l’interrogea longuement. Il tenta, en vain, d’obtenir des précisions. Il chercha surtout des renseignements sur l’arme. Le fils de Rosalie fut également interrogé. Il répondit de manière évasive. Pourtant, il était présent dans la pièce et avait assisté à la scène. Le juge d’instruction examina attentivement les lieux. Il s’enquit minutieusement des moindres détails. La police, de son côté, fouilla chaque recoin.
Dans le cabinet noir, derrière la porte, ils découvrirent une bouteille de vin ensanglantée. Puis, dans la cheminée, derrière un paravent, un couteau de table apparut. Il était fraîchement, mais imparfaitement, lavé. Il s’agissait, selon toute probabilité, de l’arme du crime.

Contradictions et hypothèse des enquêteurs

Rosalie, interrogée sur ce couteau, déclara ne pas savoir pourquoi ni comment il s’y trouvait. Elle affirma l’avoir essuyé machinalement. Il est d’ailleurs notable que cet esprit d’ordre anima les acteurs de cette scène jusqu’au bout. La table avait été débarrassée des restes du repas, et tout avait été remis en place.
Après avoir passé la nuit et la journée de dimanche sous surveillance policière, Rosalie Rieu fut placée en cellule. Le docteur Guiol la visita dimanche matin, vers 11h30. Il examina les contusions et les ecchymoses qu’elle portait sur tout le corps. Le médecin nota une excoriation récente sur la paume de sa main droite. Rosalie ne put fournir aucune explication à ce sujet. Elle prétendit ignorer quand cela s’était produit.
Les déclarations du fils de Rosalie comportaient également des incohérences. Interrogé le matin même, lors de la descente de justice, il fit une déposition globalement similaire à celle de sa mère. Cependant, des détails importants différaient. L’enfant raconta que Droualen, sortant de l’alcôve ensanglanté, avait dit : « Je me suis fait mal ! » avant de s’écrouler en râlant. Or, Rosalie Droualen affirmait qu’il s’était assis sur une chaise près du lit, sans rien dire. Elle expliqua qu’elle avait tenté d’arrêter le sang. Ce n’est qu’après qu’il serait tombé au sol.
De plus, un broc rempli d’eau sous la coiffeuse contenait une petite quantité de sang. L’eau était légèrement rosée. L’enfant expliqua qu’il avait mouillé une serviette pour arrêter le sang de son « oncle ». On lui fit alors remarquer que la serviette n’aurait pas pu être ensanglantée à ce moment-là. Elle n’avait pas encore servi. L’enfant rétorqua qu’il l’avait transportée une seconde fois. L’enquêteur insista : si la serviette avait été trempée ailleurs, cet endroit n’aurait pas dû être maculé. Si elle n’avait pas changé d’endroit, et que la serviette était entièrement rouge, la quantité de sang dans le broc aurait dû être bien plus importante.

Reconstitution et conclusions médico-légales

Les enquêteurs tentèrent une reconstitution de la scène, basée sur l’état des lieux. Les trois convives auraient été assis autour de la petite table. Rosalie était au centre, son fils à sa droite, et son mari à sa gauche. Droualen était ainsi dos tourné au lit, près de la porte du petit cabinet sombre. La dispute se serait envenimée. Elle aurait débuté à cause d’une visite prolongée du charpentier dans une buvette tenue par une compatriote, au 36 de la rue Neuve. Droualen, probablement sous l’effet de l’alcool, aurait affirmé sa domination. Voyant la querelle s’intensifier, il aurait menacé sa femme.
Dans ce contexte, Rosalie, qui tenait son couteau, l’aurait levé. Elle aurait porté un coup vers l’épaule gauche de son mari. Il était très probablement assis à ce moment-là.
D’ailleurs, la partie supérieure du col de sa veste présentait une entaille. L’arme n’avait fait qu’effleurer et rabattre le col de la chemise. Cela indiquait que Droualen était assis et recroquevillé. Son col de veste était donc plus haut que celui de sa chemise.
Frappé au cou et inondé de sang, Droualen se serait alors levé. Il serait allé s’effondrer un peu plus loin, en râlant. Cette hypothèse parut très vraisemblable, voire plus juste que les versions de Rosalie et de son fils. L’aspect des lieux et l’examen en firent une certitude. Devant la place de Droualen, un jet de sang avait éclaboussé le bois de mille gouttes projetées avec force. La bouteille de vin était inondée. Très peu de sang se trouvait dans l’alcôve où il aurait, selon Rosalie, tenté de se frapper. Le milieu de la chambre, en revanche, était couvert.
Le couteau, fraîchement mais imparfaitement lavé, fut retrouvé dans la cheminée. Il était dissimulé derrière un paravent. Ce fut l’arme avec laquelle Droualen reçut la mort, selon toute probabilité. Rosalie, interrogée sur le couteau, déclara ne pas savoir pourquoi ni comment il avait été nettoyé. Cet esprit d’ordre, remarquable, semble avoir persisté chez les protagonistes. La table avait été débarrassée des restes du repas et tout remis en place.

Procédure judiciaire et conclusion de l’affaire

« Le fils de Rosalie Droualen fut de nouveau interrogé. »
Le commissaire Bernardini saisit le couteau, ainsi que les vêtements de la victime (veste, chemise, gilet, chapeau de paille). Le broc d’eau rougie, la bouteille de vin ensanglantée et la table en bois maculée furent également confisqués. Ces éléments furent transférés au poste de police du canton Ouest, puis au greffe. De nouveaux scellés furent apposés sur l’appartement.
Vers 3h30 du matin, deux employés des pompes funèbres avait transporté le corps de Mathurin Droualen. Escorté par quatre agents, il avait été conduit au dépositoire du cimetière. Le docteur Guiol y procéda à l’autopsie ce matin-là, assisté du substitut Machemin.
À 7 heures, le docteur Guiol examina la blessure du cou. L’arme avait pénétré de haut en bas et d’arrière en avant, coupant une artère. Cela expliquait l’hémorragie externe massive. L’œsophage avait également été atteint, et le sang avait envahi l’estomac. Le coup fut porté avec une grande violence. La plaie mesurait environ un centimètre et demi de long. Sa profondeur ne put être estimée en raison de la délicatesse des tissus. Cette hémorragie externe causa une mort très rapide. Une hémorragie interne aurait retardé le décès. Le docteur Guiol constata également une contusion à la tête. Il pratiqua une incision cruciale dans le cuir chevelu pour exposer la boîte crânienne. La masse cérébrale, une fois la calotte sectionnée, apparut absolument intacte. Cependant, la violence du coup rendait difficile l’hypothèse d’une blessure auto-infligée par Droualen. Vers 8h30, le docteur Guiol se retira et le corps fut mis en bière.
Ce matin-là, à 9 heures, MM. Dagallier, Machemin et Bernardini se rendirent de nouveau rue Saint-Pierre. Après avoir levé les scellés, ils poursuivirent l’enquête. Le fils de Rosalie Droualen fut de nouveau interrogé. Il raconta que le samedi soir, en rentrant à la maison, sa mère l’avait envoyé chercher Mathurin. Il ressortit puis revint peu après. Il trouva Mathurin déjà arrivé. Il dressa alors la table : trois assiettes, trois verres, une carafe, une bouteille de vin et deux couteaux, dont un pointu et un cassé. Une fois la soupe servie, ils s’assirent.
Les témoignages, cependant, contredisaient l’idée que Droualen était saoul. La querelle éclata rapidement entre lui et Rosalie. Avant l’arrivée de l’enfant, il lui avait remis l’argent de sa quinzaine. Rosalie lui reprocha d’être allé voir « la payse », où il s’enivrait. Le charpentier rétorqua qu’il était libre de faire ce qu’il voulait. C’est alors qu’il était entré dans l’alcôve pour se frapper, selon Rosalie.
Mme Droualen fut donc fort logiquement remise à la justice et on l’inculpa de meurtre.

Deux jours après, on apprit que Rosalie n’était pas une sainte. Dagallier apprit en effet de la police de Béssèges, la ville natale de la suspecte, que celle-ci avait subi deux condamnations par le passé : l’une pour avoir lancé du vitriol au visage de son amant, le père de son enfant, l’autre pour coups et blessures.

Informations généalogiques

D’après leur acte de mariage en mairie de Toulon, Mathurin Louis Droualen était né à Quimperlé (Finistère) le 12 décembre 1860 et était ouvrier à l’arsenal de la marine. Lui et sa future épouse allaient vivre au no 1, rue Traverse-Saint-Pierre. Il était le fils de Connogan Droualen, jardinier à Ploemeur (Morbihan) et de Marie Catherine Corn, décédée à Lorient (Morbihan).

  • Source : La République du Var, 20 mai 1895, p. 2 ; 21 mai 1895, p. 2 ; 23 mai 1895, p. 2.
  • État civil de Toulon, livre des mariages de 1895, Archives départementales du Var, 7 E 146_425_1, no 166.
  • État civil de Toulon, livre des décès de 1895, Archives départementales du Var, 7 E 146_426, no 801.

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Le sergent Garini, un sous-officier de l’infanterie de marine, se trouvait au cœur d’un procès pour abus de confiance. Ses agissements avaient ébranlé la quiétude de la garnison.
Selon l’acte d’accusation, Garini avait soutiré deux montres à des subordonnés. Pour cela, il avait invoqué des motifs divers, jamais clairement établis. Ces objets, d’une valeur modeste, il les avait ensuite engagés au Mont-de-Piété, une sorte de prêteur sur gages. Les jours passèrent, les échéances de remboursement arrivèrent.

Une décision radicale

Mis en demeure de restituer les fonds, le sergent Garini se retrouva acculé. Les poursuites judiciaires imminentes le poussèrent à une décision radicale. Il s’enfuit et trouva refuge dans une maison publique de Toulon, en compagnie d’une femme qui était son amante. Là, dans un acte de désespoir, il tenta de mettre fin à ses jours et la convainquit de le rejoindre dans ce dessein funeste. Le projet macabre impliquait l’ingestion de gaz carbonique.
Fort heureusement, une voisine alertée par des bruits inhabituels intervint. Elle donna l’alarme et appela les secours. Leur intervention rapide permit de sauver le sergent et sa compagne d’une mort certaine. Cet épisode dramatique marqua un tournant dans l’affaire.

Procès et condamnation

C’est à la suite de ces faits que Garini comparut devant le Conseil de guerre. Le capitaine rapporteur, qui faisait office de ministère public, mena l’accusation. La défense, assurée par le remarquable avocat Me Moulard du barreau de Toulon, plaida avec éloquence. Cependant, le verdict tomba, sans appel. Le sergent Garini fut reconnu coupable d’abus de confiance. Il écopa d’une peine de six mois d’emprisonnement.
  • Source : Le Progrès du Var, 13 septembre 1869, p. 5.

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L’affaire des étrangleurs de Marseille (Marseille, février 1868) – Première partie https://www.geneprovence.com/laffaire-des-etrangleurs-de-marseille-marseille-fevrier-1868-premiere-partie/ https://www.geneprovence.com/laffaire-des-etrangleurs-de-marseille-marseille-fevrier-1868-premiere-partie/#respond Sun, 27 Jul 2025 15:57:44 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=26013 L’hiver 1868 plongea Marseille dans une anxiété profonde. En effet, des agressions violentes se produisaient presque chaque nuit dans les rues de la ville. Ces attaques nocturnes, de plus en plus…

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L’hiver 1868 plongea Marseille dans une anxiété profonde. En effet, des agressions violentes se produisaient presque chaque nuit dans les rues de la ville. Ces attaques nocturnes, de plus en plus fréquentes, avaient engendré une véritable panique générale. On parlait avec effroi de ces criminels, rapidement surnommés les « Étrangleurs » par la population. Leurs méthodes étaient surprenantes, leur audace inouïe. Les vols se commettaient même dans les quartiers les plus fréquentés et considérés comme sûrs, et ce, à des heures encore proches du jour. La situation était devenue si tendue que les habitants n’osaient presque plus sortir le soir sans être armés. Ces craintes étaient pleinement justifiées, car les faits qui suivirent allaient les confirmer.

Les accusés et leurs caractéristiques

Quatre individus furent désignés comme accusés principaux. Premièrement, Jean-Robert Reynier, connu sous le nom de « la Pègue », était un commissionnaire né à Toulon, résidant à Marseille, rue Bernard-du-Bois, au numéro 66. Ensuite, Jean-Baptiste-Amédée Guieux, âgé de 26 ans, originaire de Nyons dans la Drôme, travaillait comme garçon de café et demeurait à Marseille, rue du Musée, au numéro 9. Troisièmement, Jean-Baptiste Maiffret, dit « le Casquetier de Barbentane », était un journalier de 29 ans, né et résidant à Marseille, rue d’Aix, au numéro 4. Enfin, Jacques-Camille Depauli, surnommé « Jules », journalier de 19 ans, était également né et vivait à Marseille, rue de Rome.

Une série d’agressions criminelles

Le 14 février 1868, vers 19 heures, M. Rouby, un sculpteur sur bois, rentrait chez lui, rue Saint-Sébastien, numéro 66. Alors qu’il longeait la rue Saint-Paul, à environ 100 mètres de son domicile, il fut soudainement attaqué. Quatre ou cinq malfaiteurs l’assaillirent. Tandis qu’on lui serrait le cou avec une corde, ses agresseurs le dépouillèrent. Ils lui volèrent sa montre en or et 60 centimes, qu’il portait dans la poche de son gilet. M. Rouby, à demi-étranglé, tomba, perdant connaissance. Son état d’émotion ne lui permit pas de distinguer clairement ses assaillants. Toutefois, il remarqua qu’il s’agissait de jeunes hommes. Plusieurs d’entre eux, dira-t-il portaient « une casquette sans visière, bordée de peluche ».
Quelques jours plus tard, le 19 février, vers 23 heures, M. Segond, âgé de 67 ans, fut la nouvelle victime. Ce propriétaire, qui résidait à Endoume, vallon des Auffes, fut agressé près de chez lui par quatre individus. L’un d’eux le saisit à la gorge et serra avec une telle force que M. Segond ne put crier. Il perdit rapidement connaissance. Ses agresseurs le frappèrent à plusieurs reprises au visage et à la tête. Ils lui volèrent sa montre en or, sa chaîne en or et son porte-monnaie, qui contenait 19,40 francs. Selon M. Segond, ses agresseurs avaient tous entre 25 et 30 ans. D’après leur façon de parler, ils semblaient tous originaires de Marseille.
Le 20 février, vers 23h30, M. Bénoit, un ancien cocher de 72 ans, qui vivait rue des Bergers, numéro 9, fut attaqué. L’agression eut lieu rue Fongate, entre la rue Dieudé et la rue Estelle. Une corde à nœud coulant lui fut subitement passée autour du cou. Avec une force brutale, il fut violemment projeté en arrière. On le renversa sur le dos et on le traîna par la corde jusqu’au milieu de la chaussée. Pendant que le vieil homme gisait, évanoui sur le sol, ses assaillants lui arrachèrent sa montre et sa chaîne en argent. Ils lui prirent également 10 francs. M. Bénoit n’aperçut que deux de ses agresseurs. Cependant, la déposition d’un témoin révéla qu’ils étaient en réalité plus nombreux. Ils lui semblèrent être de jeunes hommes et ils parlaient provençal.
M. Lavagetti subit aussi une agression brutale. Il fut assailli si soudainement qu’il ne put ni crier ni poursuivre ses assaillants. Il vit deux d’entre eux s’enfuir par la rue de la Colonne. Il n’avait pas pu distinguer celui qui lui avait jeté la corde. Néanmoins, il reconnut parfaitement l’individu qui lui avait dérobé son argent. Cet homme, vers 21h30, s’était assis à côté de lui au cabaret du sieur Lombard, rue Torte. Il l’avait ensuite suivi à distance sur le quai du Canal, alors qu’il se rendait chez M. Haraud, où l’on pouvait supposer qu’il devait recevoir de l’argent. Lavagetti fut de nouveau attaqué le 26 février, vers 22h45 ou 22h30, près de chez lui. Un lacet lui fut projeté au cou. Une violente secousse le renversa à terre. Un individu se jeta sur lui et lui arracha la poche de son pantalon, qui contenait 5,70 francs.
Le 28 février, vers 23h30, M. Ollivier, un interprète de 29 ans travaillant à l’hôtel du Louvre, marchait rue Marengo. Il s’arrêta à l’angle des rues Marengo et Montée-de-Lodi pour satisfaire un besoin naturel. Pendant qu’il tournait le dos, un individu venant de la rue Marengo s’approcha. Il lui jeta une corde autour du cou. M. Ollivier, agile, porta vivement ses mains au nœud coulant et parvint à se dégager. La force de sa manœuvre fit chuter son agresseur. M. Ollivier fut lui-même déséquilibré et tomba. Immédiatement, deux autres malfaiteurs se précipitèrent sur lui. L’un d’eux s’empara de sa chaîne de montre et de son porte-monnaie, contenant 4,75 francs. Mais à cet instant, M. Ollivier asséna un coup de canne sur la main de son agresseur. Ce dernier lâcha prise et M. Ollivier le saisit par la barbe. La barbe resta dans sa main et les malfaiteurs prirent la fuite. Après avoir ramassé sa chaîne et sa bourse, M. Ollivier regagna son domicile. Comme les autres victimes, il ne put fournir de renseignements précis sur les assaillants. Il pensait que l’homme à la fausse barbe était italien. Il notait aussi que la corde était savonnée et qu’un troisième agresseur portait une casquette sans visière à bord en peluche ou astrakan.
Dans la nuit du 21 au 22 février, vers 2 heures du matin, Monsieur Joseph Michel, maître calfat, demeurant cours Devilliers, numéro 47, faillit devenir une victime similaire. Il rentrait chez lui. En arrivant à la hauteur de la rue Barthélemy, il entendit des pas derrière lui. Il réalisa qu’on venait de lui lancer un lasso, qui l’avait manqué. Quatre individus s’apprêtaient à se précipiter sur lui. Bien qu’il n’eût pas de pistolet, il eut la présence d’esprit de les menacer de tirer. Il les tint ainsi en respect. Au bruit d’une fenêtre qui s’ouvrait, les malfaiteurs s’enfuirent. L’obscurité de la nuit empêcha M. Michel de les distinguer mais il put cependant remarquer que l’un d’eux portait une casquette ronde en peluche.

L’enquête et les révélations cruciales

Ces agressions, caractérisées par des méthodes identiques et des intervalles de temps rapprochés, ne pouvaient être attribuées qu’aux mêmes individus. Les descriptions des victimes, bien que parfois vagues, montraient des concordances frappantes. Les criminels étaient toujours de jeunes hommes, de 25 à 30 ans, que leur langage laissait supposer Marseillais. Un ou deux d’entre eux portaient une casquette sans visière, bordée de peluche. Depauli et Maiffret, par exemple, portaient ce type de coiffure. Les malfaiteurs utilisaient toujours le même modus operandi : ils étranglaient à moitié leurs victimes, souvent avec une corde à nœud coulant. Clairement, ces vols étaient l’œuvre d’une association organisée. Le hasard seul ne pouvait expliquer de telles similitudes et fréquences.
La police mena des recherches actives. Cependant, elle ne parvenait pas à identifier les membres de cette bande. C’est alors que M. Pouzet, arrêté sous l’inculpation d’escroquerie et d’abus de confiance, fit des révélations importantes. Pouzet avait passé la nuit du 22 au 23 février dans le garni de la veuve Sémarène, rue du Refai, numéro 9. Vers 23 heures, il était couché, mais pas encore endormi. Son attention fut attirée par une conversation dans la chambre voisine. Il entendit plusieurs individus parler et crut saisir le mot « étrangleurs ». Il se leva discrètement et observa par les fentes de la cloison, à la lueur d’une bougie. Il vit quatre hommes. Deux étaient assis, deux autres debout près du lit. Ils conversaient. L’un disait :  « Moi, j’enverrai la corde. » Un autre répondait : « Moi, la toile cirée. » Les deux autres ajoutaient qu’ils seraient là pour « dépouiller la personne arrêtée et prêter main-forte. » Ils évoquèrent ensuite le vieillard arrêté à Endoume, à qui ils avaient volé sa montre, sa chaîne et une vingtaine de francs. Pouzet n’eut plus aucun doute : il était en présence des étrangleurs.
Il reconnut en eux quatre joueurs de billard. Ils fréquentaient habituellement les cafés de nuit et l’Alcazar. Il se recoucha.
Le lendemain, en entendant ses voisins se lever, il fit de même. Il les suivit et les vit entrer à l’Alcazar. Pouzet s’y rendit à son tour et retrouva les quatre hommes. Il identifia Reynier, Guieux, Depauli et un quatrième individu. Ce dernier, dont il ignorait le nom, était surnommé « Côtelette » et fut arrêté quelques jours plus tard. Pouzet décida de révéler ces faits aux autorités.

Pour lire la suite et la fin de l’histoire : L’affaire des étrangleurs de Marseille (Marseille, février 1868) – Seconde partie.

  • Source : Le Petit Marseillais, 9 juin 1868, p. 2.

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Une agression lors d’une procession religieuse (Toulon, 22 août 1869) https://www.geneprovence.com/une-agression-lors-dune-procession-religieuse-toulon-22-aout-1869/ https://www.geneprovence.com/une-agression-lors-dune-procession-religieuse-toulon-22-aout-1869/#respond Fri, 27 Jun 2025 05:30:49 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=25765 Le lundi 22 août 1869, alors qu’une procession passait vers les 18h30 dans la rue Gilly, à Toulon (Var), quartier du Pont-du-Las, un Italien surnommé P., qui sortait de prison…

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Le lundi 22 août 1869, alors qu’une procession passait vers les 18h30 dans la rue Gilly, à Toulon (Var), quartier du Pont-du-Las, un Italien surnommé P., qui sortait de prison pour coups et blessures, attendit le moment où les congréganistes passaient à son niveau, pour éclabousser leurs robes blanches en piétinant tout à côté le ruisseau boueux qui longeait la rue.
M. Thimme, qui assistait à la scène, était préposé par la commune au balayage des rues du faubourg. Aussi fit-il des reproches à l’Italien quant à son attitude. Celui-ci visiblement n’en avait cure. Aussi, Thimme alla prévenir l’agent de police placé en tête du cortège.
Celui-ci fit aussitôt cesser l’étrange amusement auquel se livrait l’homme, mais l’Italien se mit alors dans une colère noire au point qu’il échangea avec le balayeur des paroles violentes mêlées d’insultes puis, sortant un couteau, il lui porta successivement six coups dans le bas-ventre.
Un des collègues de travail de Thimme tenta d’intervenir et de porter secours à son camarade mais il reçut à son tour un coup de couteau dans la cuisse.
Non content de son agression, l’homme brandit son arme encore toute sanglante et prit la fuite en direction du centre-ville.
Mais, arrivé à la porte Impériale, en face de la porte de Castigneau, il fut arrêté par deux gendarmes qui, à sa vue, avaient croisé la baïonnette en menaçant de le frapper s’il ne se rendait pas. Le misérable fut aussitôt jeté derrière les barreaux.
M. Thimme, quant à lui, mourut dans la nuit.
  • Source : Le Progrès du Var, 23 août 1869, p. 3, 4.

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Le berger et le fuyard (Fréjus, 15 mai 1895) https://www.geneprovence.com/le-berger-et-le-fuyard-frejus-15-mai-1895/ https://www.geneprovence.com/le-berger-et-le-fuyard-frejus-15-mai-1895/#respond Wed, 18 Jun 2025 05:30:03 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=25657 Il faisait nuit ce 15 mai 1895 au vallon du Gargalon, situé tout au nord de la commune de Fréjus (Var). Le berger Blanchard dormait au pied d’un chêne-liège à…

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Il faisait nuit ce 15 mai 1895 au vallon du Gargalon, situé tout au nord de la commune de Fréjus (Var). Le berger Blanchard dormait au pied d’un chêne-liège à la campagne Ottou, à environ 4 kilomètres au nord de la ville. Son sommeil était profond quand, vers 2 heures et demie, il fut éveillé par les aboiements répétés de son chien.
Sortant de son sommeil, il aperçut dans le noir un individu à la mine suspecte qui cherchait à partir en courant de la maison d’habitation à proximité de laquelle il se trouvait.
Le berger s’approcha donc de lui et lui posa quelques questions pour s’informer de son identité. Mais l’homme lui répondit que cela ne le regardait pas. Blanchard voulut donc alors le conduire à la gendarmerie de Fréjus mais l’inconnu se mit à courir en s’écriant : « Personne ne m’arrêtera ! »
Exaspéré, le berger s’élança sur ses traces. Arrivé devant la campagne Savine, il y pénétra et se fit prêter un fusil car il avait remarqué que l’inconnu envoyait souvent la main à sa poche comme pour y prendre une arme.
Une véritable chasse à l’homme s’engagea et des paysans virent même y prêter main-forte.
À un moment donné, Blanchard somma l’individu de s’arrêter sans quoi il ferait feu. Mais l’autre sembla au contraire redoubler de vitesse en criant : « Personne ne me prendra. »
C’est alors que Blanchard mit son fusil en joue et fit feu. L’homme, qui n’était qu’à quelques mètres de lui, fut touché aux reins. La balle traversa le corps de part en part.
Aussitôt avertis, le juge de paix Sentar, son greffier Baudot et le commissaire de police Antoine Foata, en compagnie du garde-champêtre Jean Mestrallet, se rendirent immédiatement sur les lieux pour ouvrir une enquête.
L’inconnu était mort et Blanchard était convaincu d’avoir tué un malfaiteur. Pourtant il fut arrêté et conduit à la prison de Fréjus.
La victime ne portait aucun papier sur elle. Dans sa poche, on retrouva un revolver tout neuf chargé de cinq balles. Il avait en outre avec lui un tournevis, deux portemonnaies (dont l’un contenait quatre sous et deux cadenas avec deux clés) et il portait un gilet aux initiales de J. U. On voyait qu’il avait cherché à en enlever la marque, ce qui laissait supposer qu’il l’avait volé.
L’enquête révéla en fait que l’homme était d’origine corse. Il s’appelait André Césari, était marié à une nommée Lucie Castellani, était âgé de 38 ans, et était né à Asco. Bien que Corse, il vivait à Saint-Raphaël, à côté de Fréjus.
Le 18 mai, on apprit d’un certain Paul Maurin que, huit à dix jours plus tôt, Césari avait envoyé un mandat-poste à son beau-frère qui habiterait Calenzana, en Corse. Il disait habiter Toulon où il avait son domicile ordinaire. Monsieur Laurenzetti, de Saint-Raphaël, chez qui il avait loué une chambre garnie, prétendit que, du 6 au 10 avril, bien que Césari fût son locataire, le lit n’avait pas été défait. Il y aurait lieu de voir si cette période ne correspondait pas à divers exploits de malfaiteurs qui avaient eu lieu dans les parages.
  • Source : La République du Var, 16 mai 1895, p. 2.
  • État civil de la ville de Fréjus, Archives départementales du Var, 7 E 65_55, acte no 32.

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Noyade au lazaret d’Arenc (Marseille, 29 mai 1848) https://www.geneprovence.com/noyade-au-lazaret-darenc-marseille-29-mai-1848/ https://www.geneprovence.com/noyade-au-lazaret-darenc-marseille-29-mai-1848/#respond Mon, 17 Mar 2025 05:30:18 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=24759 Le 29 mai 1848, un accident particulièrement choquant se produisit au lazaret d’Arenc, à Marseille, un lieu qui permettait la réception des marchandises du port et des équipages qui débarquaient…

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Le 29 mai 1848, un accident particulièrement choquant se produisit au lazaret d’Arenc, à Marseille, un lieu qui permettait la réception des marchandises du port et des équipages qui débarquaient dans la ville. En 1848, l’établissement, fondé en 1663, vivait son crépuscule et la construction du port de la Joliette, quelques années plus tôt, allait progressivement provoquer la fermeture de ce lazaret.
En 1848, le concierge était Jean-Honoré Fleury. Sa femme, Claudine Aguyon, née à Toulon (Var) vers 1789 de François Aguyon et Anne Rouvier, vivait sur place en compagnie de son époux.
Alors qu’elle marchait près de l’écluse ce 29 mai aux alentours de 16 heures, elle tomba à l’eau à la suite d’un faux mouvement. Ce qui aurait pu être une chance pour elle est que cette écluse contenait relativement peu d’eau. Malheureusement, sa tête se coinça et en peu de temps elle se retrouva noyée sans avoir pu faire le moindre mouvement.
Son mari, accouru sur place, ne put que constater que Claudine était morte.
  • Sources : La Gazette du Midi, 1er juin 1848, p. 3.
  • État civil de Marseille, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, acte 386, 201 E 3001.

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La chute de Madame Merlatto (Toulon, 3 mai 1895) https://www.geneprovence.com/la-chute-de-madame-merlatto-toulon-3-mai-1895/ https://www.geneprovence.com/la-chute-de-madame-merlatto-toulon-3-mai-1895/#respond Sun, 05 Jan 2025 05:30:56 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=23985 Le vendredi 3 mai 1895, dans le courant de la matinée, une bonne vieille femme de 62 ans, Magdelaine Negrino, d’origine italienne, veuve d’Antoine Merlatto, travaillant comme domestique au service…

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Le vendredi 3 mai 1895, dans le courant de la matinée, une bonne vieille femme de 62 ans, Magdelaine Negrino, d’origine italienne, veuve d’Antoine Merlatto, travaillant comme domestique au service de Denis Sénès, pharmacien au Pont-du-Las, à Toulon (Var), vaquait paisiblement aux soins du ménage lorsque, en allant quitter dans un petit cabinet noir le balai dont elle venait de se servir, elle fut prise d’un subit étourdissement et tomba dans l’escalier.
On accourut au bruit de sa chute et on constata en la relevant qu’elle s’était grièvement blessée à la tempe.
Après un rapide pansement opéré par M. Sénès, la malheureuse femme fut transportée à son domicile au 14, route de Marseille, où elle ne tarda pas à rendre le dernier soupir et le docteur Rey-Escudier appelé en toute hâte ne put que constater le décès.
Ce triste accident impressionna péniblement la population du Pont-du-Las.
  • Source : La République du Var, 5 mai 1895, p. 2.
  • État civil de la ville de Toulon, année 1895, 7 E 146_426, acte no 727.

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