Emigration Archives - GénéProvence https://www.geneprovence.com/category/emigration/ 500 ans de faits divers en Provence Thu, 25 Jul 2024 07:27:44 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://www.geneprovence.com/wp-content/uploads/2024/04/cropped-434541497_912630390609581_141579584347965292_n-32x32.png Emigration Archives - GénéProvence https://www.geneprovence.com/category/emigration/ 32 32 Mort d’un tondeur de brebis (Boulbon, 10 mai 1700) https://www.geneprovence.com/mort-dun-tondeur-de-brebis-boulbon-10-mai-1700/ https://www.geneprovence.com/mort-dun-tondeur-de-brebis-boulbon-10-mai-1700/#respond Thu, 25 Jul 2024 07:27:44 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=21599 « L’an 1700 et le dixième mai, a été enseveli au cimetière de Notre-Dame-de-la-Valette, Jean Pierre Griffan, âgé d’environ 23 ans, du lieu d’Ourches, en Dauphiné, diocèse de Valence, dont il…

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« L’an 1700 et le dixième mai, a été enseveli au cimetière de Notre-Dame-de-la-Valette,
Jean Pierre Griffan, âgé d’environ 23 ans, du lieu d’Ourches, en Dauphiné, diocèse de Valence, dont il était venu pour tondre les brebis.
Il a reçu pendant sa maladie tous les sacrements de l’Église, en foi de quoi je me suis soussigné le même an et jour que dessus avec E. Braye et Bruneau. »
[E. Braye, Bruneau, Perier vicaire]
  • Source : Registre paroissial de Boulbon, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, 203 E 222.

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Victor Sarrazin (1879-1951), prêtre haut-alpin en Amérique https://www.geneprovence.com/victor-sarrazin-1879-1986-pretre-haut-alpin-en-amerique/ https://www.geneprovence.com/victor-sarrazin-1879-1986-pretre-haut-alpin-en-amerique/#respond Sun, 13 Dec 2015 17:37:22 +0000 http://www.geneprovence.com/?p=15693 Les prêtres nommés à la tête des paroisses de l’archidiocèse de la Nouvelle-Orléans de 1860 à 1920 sont en grande majorité issus du clergé français. C’est l’effet d’une forte demande…

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Les prêtres nommés à la tête des paroisses de l’archidiocèse de la Nouvelle-Orléans de 1860 à 1920 sont en grande majorité issus du clergé français. C’est l’effet d’une forte demande de la part des Acadiens. On sait qu’en 1864 des pétitions ont été adressées à l’évêque de la Nouvelle Orléans pour obtenir des prêtres francophones.
Le père Ferdinand Grimaud semble être le premier prêtre haut-alpin à rejoindre la Louisiane. Il a entraîné à sa suite d’autres prêtres, ordonnés à Gap, dont Paul Alexandre Borel, Paulin Louis Espitallier, Jean Martin Eyraud et Désiré Victor Sarrazin.
Alors que la vie et l’œuvre de Jean Martin Eyraud sont largement décrites sur internet, celles des quatre autres prêtres sont méconnues.
Marcel Sarrazin nous présente ici la vie de Victor Sarrazin.

Biographie de Victor Sarrazin

Portrait du père Victor Sarrazin. DR.
Portrait du père Victor Sarrazin. DR.
Désiré Victor Sarrazin est né le 17 novembre 1879 à La Cluse, dans le hameau des Garcins. C’est l’un des fils de Désiré Victor Sarrazin, et l’aîné des dix enfants dont a accouché son épouse Mélanie Aiguillon.
Parmi ces enfants, Aimé Augustin, né le 28 août 1887, étudiant séminariste en 1907 à Vintimille, Émile Alexandre Ludovic, né le 29 janvier 1890, qui fera un bref séjour en 1913 à Los Angeles chez son cousin Léon Escallier, avant de revenir au mois de septembre 1914 pour participer à la première guerre mondiale, Malvine Léonie Marie, née le 9 octobre 1893, et Louis Élie Hippolyte, né le 29 décembre 1897, qui, soldat du 288e régiment d’infanterie, disparaîtra le 23 octobre 1917 au chemin des Dames.
En 1899, Désiré Victor Sarrazin se présente au conseil de révision. Sa fiche militaire précise qu’il a les cheveux et les sourcils châtains, les yeux roux, le front ordinaire, le nez fort, la bouche moyenne, le menton rond et le visage ovale. Il mesure 1,56 mètre et porte une cicatrice de brûlure au front.
Dispensé du service militaire pour un an en tant qu’élève séminariste, il est incorporé au 22e régiment d’infanterie l’année suivante, du 14 novembre 1900 au 14 septembre 1901.
Il effectuera par la suite deux périodes d’exercices dans la 14e section d’infirmiers militaires à Lyon en 1903 et 1906.

1905 : départ pour l’Amérique

Ordonné prêtre à Gap le 29 juin 1905, il rejoint le père Grimaud à Carencro en Louisiane au début du mois de janvier 1907. Le journal The Lafayette Advertiser, dans son édition du 9 janvier, signale qu’il a quitté la France avec la permission de son évêque et qu’il est en attente d’une affectation dans un diocèse de la Louisiane. Surtout, il précise que la père Sarrazin est un ancien professeur du séminaire d’Embrun victime de la loi de séparation de l’Église et de l’État.
Pour sa part, le Saint Landry Clarion ajoute que le père Sarrazin est un homme possédant beaucoup de talent et plein de zèle dans son activité sacerdotale. Quelques mois plus tard, l’archevêque James H. Blenk nomme le père Sarrazin à Lafayette à l’église Saint-Jean-l’Évangéliste sous la direction du révérend W. J. Teurlings, originaire de Hollande.
Comme tout Français installé en Louisiane, le père Sarrazin a le soin de maintenir et de propager la langue et la culture françaises. Chaque année, il assiste à la remise des prix de la Mont Carmel Academy, en compagnie du juge Campbell, maître de cérémonie, et des pères Teurlings et Sonway. Il s’adresse aux élèves en français, en leur donnant des conseils judicieux et religieux et s’efforce de leur faire comprendre l’importance de la formation et de l’éducation. Tous les auditeurs reconnaissent l’éloquence du père Sarrazin et s’accordent à dire que le style de son discours ainsi que la logique de son argumentation sont remarquables. Et c’est lui qui remet la médaille en or au meilleur élève en langue française.
Nommé responsable de l’église du Sacré-Coeur de Jésus à Port Barre, le 25 juillet 1911, il quitte Lafayette sous une pluie de cadeaux. La section locale des Chevaliers de Colomb lui offre une horloge et un nécessaire de rasage en signe de sa haute estime, et les dames de l’église lui offrent une fiole en argent pour l’Huile sainte, un ciboire en argent, une étole, et un nécessaire de baptême.

Les événements d’Europe

En Europe se déclenche la Première Guerre mondiale. Mis en sursis d’appel pour une durée indéterminée par décision du ministre des affaires étrangères au début du mois de janvier 1915, Désiré Victor Sarrazin voit ce sursis limité au 30 novembre 1916 par décision ministérielle. Il est alors réformé par le consul de France à la Nouvelle Orléans pour malaria chronique, le 7 décembre 1916 puis à nouveau le 24 avril 1917.
Comme tout habitant des États-Unis, le 12 septembre 1918, il est recensé en vue de la conscription. Cette fiche le décrit petit de taille, de constitution robuste, possédant des yeux gris et des cheveux noirs.
Vue générale sur le village de La Cluse et son église. DR.
Vue générale sur le village de La Cluse et son église. DR.
Dans son édition du 28 juin 1919, le Saint Landry Clarion annonce le départ du père Sarrazin et de sa sœur Malvine pour la France et leur village de La Cluse. Leur absence devrait durer environ quatre mois. Le journal précise que le père Sarrazin avait planifié ce départ pour l’année suivante mais qu’il est contraint de l’avancer à cause de la mauvaise santé de sa sœur Malvine, qu’il espère que l’air de la mer ainsi que leur retour à La Cluse auront un effet bénéfique et qu’il remercie ses paroissiens qui lui ont fait un don de 150 $.
Le 27 octobre, le père Sarrazin est du nombre des passagers qui descendent du paquebot La Lorraine, en provenance du Havre.
Le 12 avril 1920, il est nommé à la paroisse Saint-Pierre à Carencro, en remplacement du père Ferdinand Grimaud. Sa sœur Malvine, arrivée quelques jours plus tard à New-York par le navire La Touraine en provenance du Havre, le rejoint dans sa nouvelle affectation.
Trois ans plus tard, le 1er novembre 1923, pour raisons de santé, le père Sarrazin retourne à la Cluse en compagnie de sa sœur.
Apprenant sa nomination à la tête de la paroisse Saint-Francis-Regis à Arnaudville, le père Sarrazin, toujours accompagné de sa jeune sœur, regagne la Louisiane où ils pensent rester encore 6 ans.
Effectivement, le 26 avril 1930, tous deux retournent définitivement dans les Hautes-Alpes.
Il s’installe à Gap sur la route de Veynes où il a acheté une maison qu’il a nommée La Louisiane.
C’est dans cette maison que le père Désiré Sarrazin meurt le 12 septembre 1951. Son décès est déclaré par son frère Aimé alors professeur à l’Institution Saint Joseph de la Madeleine à Marseille.
Malvine Léonie Marie décédera le 31 mai 1986 à Gap, à l’âge de 92 ans.

par MARCEL SARRAZIN, auteur de Montmaur et ses hameaux

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Ferdinand Grimaud (1855-1923), prêtre haut-alpin en Louisiane https://www.geneprovence.com/ferdinand-grimaud-1855-1923-pretre-haut-alpin-en-louisiane/ https://www.geneprovence.com/ferdinand-grimaud-1855-1923-pretre-haut-alpin-en-louisiane/#respond Tue, 01 Dec 2015 12:11:09 +0000 http://www.geneprovence.com/?p=15595 Les prêtres nommés à la tête des paroisses de l’archidiocèse de la Nouvelle-Orléans de 1860 à 1920 sont en grande majorité issus du clergé français. C’est l’effet d’une forte demande…

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Les prêtres nommés à la tête des paroisses de l’archidiocèse de la Nouvelle-Orléans de 1860 à 1920 sont en grande majorité issus du clergé français. C’est l’effet d’une forte demande de la part des Acadiens. On sait qu’en 1864 des pétitions ont été adressées à l’évêque de la Nouvelle Orléans pour obtenir des prêtres francophones.
Le père Ferdinand Grimaud semble être le premier prêtre haut-alpin à rejoindre la Louisiane. Il a entraîné à sa suite d’autres prêtres, ordonnés à Gap, dont Paul Alexandre Borel, Paulin Louis Espitallier, Jean Martin Eyraud et Désiré Victor Sarrazin.
Alors que la vie et l’œuvre de Jean Martin Eyraud sont largement décrites sur internet, celles des quatre autres prêtres sont méconnues.

Ferdinand Grimaud

Scène de vie à Saint-Bonnet-en-Champsaur. DR.
Scène de vie à Saint-Bonnet-en-Champsaur. DR.
Ferdinand Grimaud est né le 28 février 1855 à Saint-Bonnet-en-Champsaur, au hameau des Combes. Fils de Jean Pierre « Escaron » et de Marie Magdeleine Bertrand, c’est le neuvième des 13 enfants mis au monde par Marie Magdeleine.
En 1875, il se présente pour le conseil de révision. La fiche militaire rédigée à cette occasion nous permet de savoir que ses cheveux et ses sourcils sont châtains, ses yeux bleus, son front fuyant, son nez pointu et relevé, sa bouche moyenne, son menton rond et son visage ovale. Il mesure 1,63 m. En tant qu’étudiant ecclésiastique, il est dispensé du service militaire.
Le 24 juin 1877, il est promu au sous-diaconat.

Départ en Amérique

Ordonné prêtre le 24 juin 1878, après 11 ans de sacerdoce dans les Hautes-Alpes, il rejoint le diocèse de la Nouvelle Orléans en Louisiane le 1er mars 1889.
Une des rares maisons ayant supporté l'ouragan de 1893 à Chenière Caminada. DR.
Une des rares maisons ayant supporté l’ouragan de 1893 à Chenière Caminada. DR.
Affecté à Grand Isle et Cheniere Caminada, il va entrer dans la légende locale lors d’un ouragan qui débute le 1er octobre 1893. Selon la tradition, la cloche de la chapelle de Cheniere Caminada se met à carillonner toute seule alors qu’arrive sur la ville un ouragan inattendu qui va se montrer dévastateur : des vents de 160 kilomètres par heure vont souffler pendant 48 heures, provoquant un raz de marée sur les îles. Le père Grimaud lui-même ne peut éviter la noyade qu’en s’accrochant à une épave. Le presbytère est l’un des rares bâtiments encore debout. Sur une population de 1500 habitants, 800 sont tués ; pour sa part, le père Grimaud effectuera plus de 400 services funéraires. Cet événement le marque pour toujours ; jamais il n’oubliera cette tragédie.
Au mois de novembre 1893, sa paroisse étant totalement détruite, son évêque le nomme recteur de l’église Saint-Alphonse à Maurice. Là, grâce aux dons et aux efforts de ses paroissiens, il va terminer l’église et le presbytère et établir un cimetière.
Mais, déjà, il souffre de rhumatismes comme le signale le journal local The Meridional dans son édition du 20 novembre 1897 qui précise qu’on l’a vu s’appuyant sur une canne et qui rappelle combien son sourire est indispensable à tous ses paroissiens.
Le 23 août 1899, il est nommé recteur de l’église Saint-Pierre à Carencro. Il va y servir jusqu’en 1920.
Au mois de mai 1900, il retourne pour quelques mois à Saint-Bonnet-en-Champsaur. Il en reviendra en compagnie de sa jeune sœur Marie Fanny.

La construction d’une nouvelle église

À la suite de la destruction de son église par un incendie accidentel, causé par un enfant de chœur qui allumait des bougies, le père Grimaud se voit dans l’obligation de reconstruire un lieu de culte pour ses paroissiens. Il y travaille dur et, avec l’aide de ses paroissiens, s’applique à recueillir les fonds nécessaires à la reconstruction. Une fête donnée les 5 et 6 avril 1902 permet de recueillir 1171 dollars.
Dès le 28 juin, le choix d’un nouveau site est confié au Révérend Père Forge de Lafayette, assisté des pères Stockalper de Grand Coteau, Roger de Church Point, Doutre de Rayne, Grimaud de Carencro et Bolard, de Lafayette. Ils décident que la nouvelle église sera construite entre Lafayette, Rayne, Grand Coteau et Carencro, éloignés d’une dizaine de miles respectivement, sur une parcelle de dix arpents de terre, donnée par Joseph C. Broussard.
Au mois d’octobre 1904, une fête donnée par les paroissiens de couleur au profit de la construction de l’église rapporte 875 dollars.
En 1905, le père Grimaud et sa sœur Fanny retournent en France pour une visite de trois mois dans les Hautes-Alpes.

Le service du père Grimaud

Assurant avec bienveillance sa charge pastorale et le secours des indigents, le père Grimaud s’implique aussi dans l’éducation des enfants de ses paroissiens, et particulièrement dans l’apprentissage de la doctrine chrétienne, d’une bonne conduite, et le maintien de la langue française. Il participe chaque année à la remise des prix de l’école Sainte-Anne, école dans laquelle une mère supérieure assistée de trois sœurs accueillent environ 100 garçons et filles. Lors de son discours, avant de remettre médailles d’or et d’argent, il sait adresser aux élèves des mots d’encouragement et les féliciter pour la qualité de leur travail et leur réussite. Il n’oublie pas de remercier les parents et les sœurs de l’école et termine en se disant fier de l’école.
Orateur habile et instruit, il participe avec joie à chaque cérémonie de la ville de Carencro. C’est ainsi qu’invité en 1914 au banquet des pompiers, il régalera son auditoire en lui racontant l’histoire des organisations de lutte contre l’incendie depuis l’antiquité jusqu’à l’époque moderne et en lui narrant les incendies les plus remarquables de l’histoire.
Début janvier 1907, il reçoit le père Désiré Victor Sarrazin, originaire de La Cluse et ancien professeur au séminaire d’Embrun.
Villard-Saint-Pancrace. DR.
Villard-Saint-Pancrace. DR.
Le 27 octobre 1908, de retour d’un nouveau voyage à Saint-Bonnet-en-Champsaur, il débarque du navire La Floride à la Nouvelle Orléans. Il est accompagné de sa sœur et de Paul Borel, un jeune prêtre âgé de 28 ans, originaire de Villard-Saint-Pancrace.
Au mois d’avril 1914, non loin de Lafayette, il a le plaisir d’assister à l’inauguration d’une école technique crée par l’Institut du Saint Rosaire et l’archevêque Blenk à l’intention des élèves de couleur.
En 1918, c’est un vieux prêtre âgé de 63 ans portant une longue barbe blanche. Il retourne à Grand Isle à l’invitation de l’archevêque John W. Shaw lors de la dédicace d’une chapelle à Notre-Dame. Ce qu’il ne sait pas, c’est que la cloche de l’église de la chapelle de Cheniere Caminada, disparue lors de l’ouragan, a été retrouvée et installée dans le clocher de cette chapelle. Au son de la cloche, il tombe à genoux, s’écriant : « Ma cloche, le même son ! ». Priant avec ferveur pour ses anciens amis disparus en 1893, il pleure à chaque sonnerie de la cloche.
Le 20 avril 1920, le père Grimaud est honoré du titre de Recteur Benemerite.
George J. Melchior, maire de Carencro. DR.
George J. Melchior, maire de Carencro. DR.

Fin de vie

Quatre jours plus tard, le St Landry Clarion annonce son départ pour cause de santé. En compagnie de sa sœur Fanny, le père Grimaud quitte la paroisse où il dit avoir passé les années les plus heureuses. Une grande fête est donnée à cette occasion. Dans son discours en Français, le maire de la ville de Carencro, George Melchior, retrace toutes les réalisations du père Grimaud et rappelle l’amour et l’estime que lui portent ses paroissiens. Submergé par l’émotion, le père Grimaud, regrettant que sa santé l’oblige à quitter la Louisiane, remercie ses paroissiens, leur promet de prier pour eux lors d’un prochain voyage à Notre Dame de Lourdes, et leur exprime son plaisir de les laisser sous la direction de son successeur le père Sarrazin.
Installé à Gap, dans le quartier de Saint-Mens, le père Ferdinand Grimaud décède trois ans plus tard, le 6 décembre 1923.
par MARCEL SARRAZIN, auteur de Montmaur et ses hameaux

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La mort d’un Maure converti (Salon-de-Provence, 25 mars 1747) https://www.geneprovence.com/mort-maure-converti-salon-1747/ https://www.geneprovence.com/mort-maure-converti-salon-1747/#respond Mon, 02 Feb 2015 10:36:14 +0000 http://www.geneprovence.com/?p=14657 « L’an mille sept cent quarante-sept et le vingt-cinq mars a été inhumé dans notre cimetière Jean-Baptiste XXX, Maure du royaume d’Afrique, natif infidèle, baptisé à l’âge denviron dix-huit ans dans…

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Scène de rue au Caire (détail)« L’an mille sept cent quarante-sept et le vingt-cinq mars a été inhumé dans notre cimetière Jean-Baptiste XXX, Maure du royaume d’Afrique, natif infidèle, baptisé à l’âge denviron dix-huit ans dans la paroisse du Puy dite Sainte-Réparade, diocèse d’Aix-en-Provence
Dont le sieur Frégier fut le parrain et la demoiselle Blanc, son épouse, la marraine.
Il est mort le jour précédent.
Présents Mre Louis Piolle, bénéficier de Saint-Laurent, soussigné avec nous, et Antoine Mestre, maréchal à forge, qui a déclaré ne savoir signer. »
[Piolle bénéf., Gleize, chne et curé]
  • Registre paroissial de Salon-de-Provence
  • Anecdote signalée par Alexandre Dumont-Castells
  • Illustration : William Holman Hunt, Scène de rue au Caire (détail), Birmingham Museum and Art Gallery, 1854-1861.

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Jean Roy, un vaudois du Luberon en Afrique du Sud https://www.geneprovence.com/jean-roy-un-vaudois-du-luberon-en-afrique-du-sud/ https://www.geneprovence.com/jean-roy-un-vaudois-du-luberon-en-afrique-du-sud/#respond Mon, 24 Nov 2014 17:51:40 +0000 http://www.geneprovence.com/?p=14310 Jean Roy, originaire de Lourmarin, est l’un des trente-sept huguenots du Luberon qui s’exilèrent en Afrique du Sud après la révocation de l’édit de Nantes, à Fontainebleau, par Louis XIV.…

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Domaine de L'Ormarins, au pied des montagnes Groot Drakenstein à Franschhoek. Gravure de Ricardo Uztarroz (XVIIIe siècle).
Domaine de L’Ormarins, au pied des montagnes
Groot Drakenstein à Franschhoek.
Gravure de Ricardo Uztarroz (XVIIIe siècle).
Jean Roy, originaire de Lourmarin, est l’un des trente-sept huguenots du Luberon qui s’exilèrent en Afrique du Sud après la révocation de l’édit de Nantes, à Fontainebleau, par Louis XIV. Installé dans la région de Franschhoek, près de Stellenbosch, il y fonda le « domaine viticole de l’Ormarins » qu’il nomma ainsi en souvenir de son village natal. Si le nom de Roy s’éteignit rapidement, son domaine perdure toujours sous le nom de « L’Ormarins Wine Estate » et il est devenu le fleuron du groupe Anton Rupert, un empire qui est le numéro deux mondial du luxe derrière LVMH.

Abrogation de l’édit de Nantes en Provence

Jean Roy, dont le nom était plus probablement Jean Rey, était un vigneron d’origine vaudoise, installé à Lourmarin dans le Luberon.
Pour rappel, c’est en 1532 que les Vaudois du Luberon décidèrent de rejoindre le mouvement réformateur lors du Synode de Chanforan. Si l’Édit de Nantes fut finalement mis en œuvre en Provence, ce ne fut pas sans résistance de la part du Parlement d’Aix qui se voyait dépouillé de ses pouvoirs de justice sur les protestants provençaux, ceux-ci pouvant faire appel de tous les procès à la Chambre de l’Édit de Grenoble.
En 1661, François Bochart de Champigny, un catholique, et Charles d’Arbalestrier, un protestant, furent nommés commissaires pour veiller aux contraventions faite à l’Édit de Nantes en Provence. Le 4 mai 1663, ils confirmèrent le maintien des quatre temples principaux mais décidèrent l’interdiction de tous les autres. En dépit de ces décisions, le protestantisme provençal résista jusqu’à la révocation de l’Édit de Nantes. La population huguenote demeurait très réduite en Provence, sauf à Lourmarin et La Roque-d’Anthéron, où elle était majoritaire. L’estimation des pratiquants de la religion réformée, en Provence, tourne alors autour de 8 000 personnes dans cette seconde moitié du XVIIe siècle.
Trois ans après la révocation de l’édit de Nantes, Jean Roy et son frère Jacques décidèrent de fuir la France, en 1688. Ils se rendirent à Rotterdam pour s’embarquer vers l’Afrique du Sud. Le Luberon fournit près d’un quart de l’effectif à lui seul. On sait que deux autres des 178 premiers huguenots français en partance pour l’Afrique du Sud venaient de Lourmarin, il s’agit de deux femmes nommées Jeanne Cordier et Jeanne Mille. Pierre Joubert faisait partie des dix originaires de La Motte-d’Aigues. Cinq autres venaient de Cabrières-d’Aigues, quatre de Lacoste, deux de la Roque-d’Anthéron, un de Sivergues et onze de Saint-Martin-de-la-Brasque, soit 37 exilés du Luberon.
Les conditions d’embarquement définies par la Compagnie étaient sévères : aucun bagage n’était autorisé ; le voyage était gratuit, à condition d’obéir aux règles, dont l’obligation de rester au Cap au moins cinq ans, délai au bout duquel le retour était permis mais payant.

Installation en Afrique du Sud

Ils arrivèrent au Cap, le 4 août 1688, à bord du Berg China, un bâtiment long de 50 mètres, qui avait quitté Rotterdam, le 20 mars 1688. Au cours du voyage, les frères Roy se lièrent d’amitié avec Pierre Joubert, de La Motte-d’Aigues. Le traversée avait duré trois mois et demi, pendant lesquels 19 passagers décédèrent dont Suzanne Reyne, épouse Joubert.
Les Huguenots furent bien accueillis par le gouverneur, Simon van der Stell, qui les installa à une soixantaine de kilomètres au nord-est du Cap. Cette colonie était à l’époque une escale essentielle sur la route de Djakarta, dénommé alors Batavia, pour les bateaux de la Compagnie hollandaise des Indes orientales. Ses administrateurs avaient fait appel aux huguenots français pour développer l’agriculture et la viticulture de la colonie afin de ravitailler ses navires. Les Huguenots avaient la promesse de recevoir en arrivant autant de terres qu’ils pourraient en cultiver – en pratique, ils reçurent de 15 à 30 hectares – ainsi que les outils et les semences nécessaires.
Le trio s’installa avec les autres exilés, près de Stellenbosch, sur des terres où allait se construire Franschhoek (le « coin des Français »). La terre y était fertile, mais très sauvage et il fallait trois ans pour parvenir à la mettre en culture. Ce fut là que les deux frères fondèrent le domaine de l’Ormarins, en souvenir de leur village de Lourmarin. Ils y plantèrent vignes et vergers. Les statistiques qui n’avaient répertorié qu’une centaine de plants de vignes en 1655, en dénombrèrent 1,5 million en 1700. Dès 1694, alors que son frère était mort d’épuisement, Jean avait planté 40 000 pieds de chardonnay sur le piémont de la montagne de Groot Drakenstein.
Pourtant, les relations entre le gouverneur, et surtout son fils qui lui succéda, et les huguenots se détériorèrent. La Compagnie souhaitait transformer les huguenots en de « bons paysans hollandais », alors que les Français tenaient à conserver leur langue et leurs traditions. Leur cohésion fut maintenue grâce à Pierre Simond, pasteur d’Embrun, qui avait rejoint la colonie. Mais, après son départ, la Compagnie interdit bientôt aux nouveaux arrivants d’avoir pasteurs et instituteurs français. Le résultat fut qu’en moins de deux générations, vers 1730, la langue française n’était plus officiellement parlée.
À la suite d’un premier mariage avec Jeanne Jolly, Jean avait épousé Marie-Catherine Lefébure en 1712, qui venait aussi de Provence. Le couple n’ayant eu que deux petites filles, le nom de Roy s’éteignit en Afrique du Sud mais leur domaine viticole perdura.
Vieux moulin du domaine de La Motte, imité de celui qui existait à La Motte-d’Aigues (la roue et la toiture ne sont pas d’époque). © Chris Snelling, 2013. CC3.0.
Vieux moulin du domaine de La Motte, imité de celui qui existait à La Motte-d’Aigues (la roue et la toiture ne sont pas d’époque). © Chris Snelling, 2013. CC3.0.

L’héritage des vaudois du Luberon

Jean Roy avait revendu son domaine à Pierre Joubert vers 1712, ce qui agrandit le domaine viticole de La Motte, fondé par ce dernier.
Cette propriété fut rachetée au XXe siècle par la famille Rupert. D’abord conduite par le frère aîné d’Anton Rupert, jusqu’à sa mort, elle revint alors au cadet. Ce milliardaire afrikaaner en fit, dès 1969, la pierre angulaire d’un empire devenu numéro deux mondial du luxe derrière LVMH, et commercialisa les vins de l’Ormarins dans le monde entier. L’actuel propriétaire est sa fille, la mezzo-soprano Hanneli Koegelenberg.
Anton Rupert a longtemps été le symbole de l’homme d’affaires afrikaner, richissime, influent dans les cercles du pouvoir et rival de l’élite anglophone. À la fin de sa vie, il se rapprocha des noirs et du président Nelson Mandela, contribuant au succès de l’alternance. Il présida la World Wildlife Fund Nature et fut le créateur du concours Chardonnay du siècle doté d’un million de dollars.
Une autre cave en Afrique du Sud construite par un huguenot Pierre Jourdan, de Cabrières-d’Aigues. ©  	Joe Ross, 2007. CC2.0.
Une autre cave en Afrique du Sud construite par un huguenot, Pierre Jourdan, de Cabrières-d’Aigues.
© Joe Ross, 2007. CC2.0.
Hanneli Koegelenberg est aussi propriétaire de La Motte, le domaine viticole créé par Pierre Joubert. Son voisin est le domaine de Haute Cabrière, construit sur le modèle du village de Cabrières-d’Aigues par Pierre Jourdan, qui avait obtenu un lopin de terre dans Olifantshoek, le 22 décembre 1694. Au début des années 1980, le comte Achim von Arnim a acheté une partie de ce vignoble pour y produire un vin pétillant célèbre. Son fils aîné Takuan von Arnim est maintenant responsable du domaine et propose en mousseux et en vin tranquille trois cuvées portant le nom de Pierre Jourdan. Ces propriétés viticoles font partis des cent cinquante domaines situés sur l’une des treize routes des vins de la province du Cap.
Michel Reyne

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Les Provençaux de Saint-Domingue https://www.geneprovence.com/les-provencaux-de-saint-domingue/ https://www.geneprovence.com/les-provencaux-de-saint-domingue/#respond Tue, 10 Dec 2013 00:02:39 +0000 http://www.geneprovence.com/?p=10407 [caption id="attachment_10419" align="aligncenter" width="750"] Le môle Saint-Nicolas, à Saint-Domingue (1780).[/caption] [row] [column size="1/2"] Yve, contributrice à la base de données de GénéProvence, a réalisé le relevé de quantité de mariages et de décès provençaux à Saint-Domingue (actuelle Hispaniola, île des Caraïbes partagée entre les nations haïtienne et dominicaine).

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Le môle Saint-Nicolas, à Saint-Domingue (1780).
Le môle Saint-Nicolas, à Saint-Domingue (1780).
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Yve, contributrice à la base de données de GénéProvence, a réalisé le relevé de quantité de mariages et de décès provençaux à Saint-Domingue (actuelle Hispaniola, île des Caraïbes partagée entre les nations haïtienne et dominicaine). C’est l’occasion de retrouver dans la base de données GénéProvence le mariage ou le décès d’un ancêtre expatrié.
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La colonisation française sur Hispaniola a été officialisée en 1665 par le roi Louis XIV après une période d’incertitude où, délaissée par les Espagnols, l’île était tombée progressivement entre les mains des boucaniers.
Pour accéder à cette base, consultez la liste des « Actes divers », section « Décès d’expatriés » ou « Mariage d’expatriés ».
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Retrouvez ci-dessous le détail des communes et des périodes relevées :
CommuneDates
Arcahaie1712-1798
Baynet1718-1795
Cayes-de-Jacmel1714-1795
Le Cap1777-1788
Cap Tiburon1768-1790
Fond-des-Nègres1716-1795
Fort-Dauphin1705-1802
Gonaïves (Les)1728-1777
Grand-Goâve1780-1796
Grande-Rivière-du-Nord1784-1788
Gros-Morne1732-1788
Jérémie1778-1790
Limonade1777-1791
Mirebalais1723-1787
Port-au-Prince1711-1803
Quartier-Morin1777-1790
Sainte-Croix1666-1709
Saint-Louis-du-Sud1743-1795
Saint-Marc1716-1788
Cap-Français, autre nom du Cap (aujourd'hui Cap-Haïtien) en 1728.
Cap-Français, autre nom du Cap (aujourd’hui Cap-Haïtien) en 1728.
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Clément Michel (1883-1957), un prêtre, de Rabou à Madagascar https://www.geneprovence.com/clement-michel-1883-1957-un-pretre-de-rabou-a-madagascar/ https://www.geneprovence.com/clement-michel-1883-1957-un-pretre-de-rabou-a-madagascar/#respond Tue, 06 Feb 2007 18:02:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=1104 Le texte qui suit est tiré d'une nécrologie publiée dans un journal malgache dont l'édition originale nous est malheureusement inconnue.

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Le texte qui suit est tiré d’une nécrologie publiée dans un journal malgache dont l’édition originale nous est malheureusement inconnue. Elle présente la vie d’un prêtre, Clément Michel, né à Rabou (Hautes-Alpes) en 1883, et qui décida de vouer sa vie à la religion et exerça sur l’île de Madagascar.
Pierre Michel à Madagascar. Photographie non datée. DR.
Pierre Michel à Madagascar. Photographie non datée. DR.
Le 14 mars dernier, à quatre heures du matin, mourait à Antsirabé le père Clément Michel, des Mis­sionnaires de la Salette.
Le père Michel était né à Rabou, petit village des Hautes-Alpes, dans le diocèse de Gap, le 19 sep­tembre 1883, de parents foncièrement chrétiens. Le 29 sep­tembre 1898, à l’âge de quinze ans, il était admis à l’École apostolique des Missionnaires de la Salette, à Corps (Isère). Il n’était alors qu’à quelque trente-cinq kilomètres de son village natal, mais, en 1901, la persécution religieuse ayant chassé les Missionnaires hors de France, le jeune Michel, pour rester fidèle à son idéal, n’hésita pas à suivre ses camarades et à s’exiler en Belgique, où l’École devait se reconstituer. C’est là, à Tournai, qu’il acheva ses humanités et entra ensuite au noviciat de la congrégation.
Ses premiers voeux émis le 1er septembre 1904, il se rendit à Rome pour y suivre les cours de philosophie et de théologie de l’université grégorienne. Il fut ordonné prêtre à Saint-Jean de Latran le 9­avril 1909, au cours de sa troisième année de théologie. Encore un an d’université et le jeune missionnaire sera à la disposition de ses supérieurs pour les travaux qu’ils voudront bien lui confier.
D’abord sous-maître des novices, puis professeur à l’École apostolique, le père songe très sérieusement, dès 1913, à s’offrir à ses supérieurs pour la mission de Madagascar.
« Bientôt, déclarait-il à un de ses confrères sur le point de s’embarquer pour la grande île, bientôt je vous retrouverai là-bas. »
À ce « bientôt », la Première Guerre mondiale devait donner un sens démesurément long. Avant de réaliser son rêve, le père aura à parcourir, sac au dos, les fronts de France et de Salonique, et ce n’est qu’en 1919 qu’il pourra débarquer sur cette terre malgache qu’il ne quittera plus jamais.
Un missionnaire européen à Madagascar. DR.
Un missionnaire européen à Madagascar. DR.
Après six mois d’initiation à la langue et au ministère malgache à Am­bo­hi­ma­sina, le père est successivement affecté aux postes de Bétafo, de Faratsiho, d’Antanifotsy, d’An­ka­zo­mi­rio­tra et d’Ambohibary, mais in­va­ria­ble­ment chargé du service des chré­tientés de la brousse. Partout, malgré ses manières un peu rudes, son dé­vouement gagne les coeurs. Le mi­nis­tère est enthousiasmant mais très dur. Aux soucis des âmes s’ajou­tent des soucis matériels de tous ordres. Le père Michel a été un grand cons­truc­teur. Les deux belles et grandes égli­ses de Faratsito et d’Antanifotsy sont en partie son œuvre, la première au coeur de l’Ankaratra, la seconde sur les bords de l’Onivré.
Ainsi, trente-trois ans durant, le père est à l’oeuvre et se dépense sans compter malgré une fièvre per­sis­tante rapportée du front de Sa­lo­ni­que, et malgré certaines infirmités que l’âge apporte presque toujours avec lui. Mais, en 1952, il doit revenir à Antsirabé pour se soigner un peu mieux, tout en rendant de précieux services jusqu’à ce qu’enfin il se voit contraint de garder le lit une année entière, la dernière de sa vie. Il n’a plus même la consolation de célébrer le Saint-Sacrifice. Tout ce qu’il peut faire, c’est de s’offrir lui-même, rongé qu’il est par un mal implacable.
Une année de souffrances physiques et morales, mais aussi une année de grâces ! Le missionnaire quelque peu irascible1 devient doux, aimable, sensible aux soins qui lui sont prodigués par son infirmier, aux attentions et aux visites de ses confrères. Son esprit de foi s’approfondit, sa piété devient même expansive. Dans les dernières semaines, il demande qu’on l’aide à porter sa croix jusqu’au bout avec le Sauveur. Il aime cette pensée que lui suggère un confrère :
« Quand on vieillit, tout s’en va, mais Dieu vient. »
Pour lui, depuis longtemps déjà, Dieu était venu et ne l’avait point quitté. Mais le père Michel n’avait que les yeux de la foi pour le reconnaître. Le moment est tout proche où le voile va tomber et où l’enfant verra son Père dans le face-à-face éternel. C’est en pleine connaissance que le malade reçoit l’extrême onction et la bénédiction apostolique de la main de son évêque, en pleine connaissance qu’il rend son âme à Dieu.
Le père avait soixante-treize ans d’âge, cinquante-deux ans de vie religieuse, quarante-huit ans de vie sacerdotale et trente-huit ans de vie missionnaire.

Note

1 Cette nouvelle allusion au caractère « quelque peu irascible » du père Michel semble bien euphémique et laisse sans nul doute poindre la personnalité d’un être très colérique, mais certainement très attachant aussi.

  • Photographie : Le père Michel. DR.

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