84 - Saint-Saturnin-lès-Avignon Archives - GénéProvence https://www.geneprovence.com/category/84-saint-saturnin-les-avignon/ 500 ans de faits divers en Provence Tue, 25 Mar 2025 18:54:45 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://www.geneprovence.com/wp-content/uploads/2024/04/cropped-434541497_912630390609581_141579584347965292_n-32x32.png 84 - Saint-Saturnin-lès-Avignon Archives - GénéProvence https://www.geneprovence.com/category/84-saint-saturnin-les-avignon/ 32 32 Un crime épouvantable (Pertuis, 21 octobre 1861) https://www.geneprovence.com/un-crime-epouvantable-pertuis-21-octobre-1861/ https://www.geneprovence.com/un-crime-epouvantable-pertuis-21-octobre-1861/#respond Sat, 27 Oct 2012 22:41:45 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=2481 En 1861, un journaliste relate pour Le Mémorial d'Aix un horrible fait divers survenu à Pertuis (Vaucluse) : « Léonard Claude Alphonse, né à Saint-Saturnin-lès-Avignon, le 2 juillet 1830, était marié en secondes noces, depuis environ un an, avec la veuve Tamayon Marguerite Véronique, âgée de trente-deux ans.

L’article Un crime épouvantable (Pertuis, 21 octobre 1861) est apparu en premier sur GénéProvence.

]]>

En 1861, un journaliste relate pour Le Mémorial d’Aix un horrible fait divers survenu à Pertuis (Vaucluse) :

Léonard Claude Alphonse, né à Saint-Saturnin-lès-Avignon, le 2 juillet 1830, était marié en secondes noces, depuis environ un an, avec la veuve Tamayon Marguerite Véronique, âgée de trente-deux ans. Il est arrivé à Pertuis en 1858 et habite depuis le 29 septembre une ferme éloignée d’environ un kilomètre de la ville, quartier de la Tuilière. Il exploite aussi depuis environ deux ans une parcelle de terre dépendant de la propriété de Mme veuve Fabre, au quartier de Champ-d’Éguille. Cette dernière ferme, située à quatre kilomètres de Pertuis, est inhabitée. Elle sert d’entrepôt pour les récoltes de divers fermiers, et Léonard n’y avait droit qu’à une pièce au premier étage ainsi qu’à la jouissance indivise d’une remise et d’une écurie.
Pertuis-Vue-generale

Les antécédents de Léonard ne sont pas trop défavorables. Il était cependant d’un caractère irascible, s’acharnait souvent contre son mulet rétif et battait même quelquefois sa femme. On savait que, dans ces derniers temps, il voulait forcer celle-ci à donner des garanties hypothécaires à divers créanciers et que des scènes violentes avaient eu lieu à ce sujet.
Lundi matin, 21, Léonard est apporté à l’hospice de Pertuis sur une charrette conduite par le sieur Bounaud, son voisin de ferme. Il est littéralement couvert de sang des pieds à la tête. Il porte au-dessous du maxillaire inférieur droit une blessure qu’il attribue à un coup de feu qu’on lui a tiré à 2 mètres de distance au moment où il allait revenir de la ferme de Champ-d’Éguille. Il raconte qu’il est tombé sous le coup et que ce n’est qu’à une heure du matin qu’il a pu se traîner jusqu’à une maison de campagne voisine, chez M. Bounaud, pour demander du secours. Il garde le silence au sujet de sa femme et de ses enfants. Il est calme, explique son accident avec beaucoup de sang-froid, et répond aux questions qu’on lui adresse avec un aplomb imperturbable.
À l’examen de sa blessure, les hommes de l’art reconnaissent qu’elle est produite par une arme à feu chargée seulement à poudre et sans bourre. L’aspect de la plaie est noirâtre ; c’est une simple brûlure déterminée par l’explosion.

Une scène de carnage

Pendant ce temps, la police et la gendarmerie se transportent à la ferme de Champ-d’Éguille. Tout y est tranquille au-dedans et au-dehors. On monte à l’appartement de Léonard. La porte est consumée par le feu ; la toiture s’est écroulée et une forte odeur de chair brûlée se dégage d’un tas de décombres encore enflammés. On éteint l’incendie et les fouilles commencent.
On découvre d’abord un corps carbonisé, ayant la tête fracturée au crâne. On suppose que ce corps privé de ses membres est celui de la femme Léonard. Bientôt on se trouve en présence d’un amas informe de chairs calcinées. Deux nouvelles têtes humaines indiquent que trois victimes ont péri dans la flamme. On continue les recherches et elles amènent la découverte des entrailles, des poumons et du foie d’une personne adulte reposant sur un fond de panier d’osier dont les parois ont été dévorées par le feu.
L’information médico-légale établit que la femme Léonard avait la tête séparée du tronc, mais intacte quoique carbonisée, que son corps avait été dépecé et les membres dispersés sur le bûcher. Les entrailles trouvées sur le fond du panier ont été reconnues pour être ceux de cette femme.
L’autopsie de la matrice a laissé voir deux fœtus paraissant avoir environ trois mois. Le fils de Léonard avait la tête écrasée, les bras et les jambes séparés du tronc. Le fils de la femme Léonard, veuve Tamayon, avait la tête, les bras et les jambes séparés du corps et le crâne brisé. Les extrémités de tous les membres, soit de la mère, soit des enfants, ont été trouvées brûlées, calcinées et éparses pêle-mêle dans les cendres.
Un couteau de cuisine pointu à longue lame, un couperet-serpe dit fauciou, qui paraissait avoir servi au meurtrier pour saigner et dépecer les victimes, gisait parmi les décombres. À côté dé ce couperet et près de ce monceau de débris humains, on a trouvé le fond d’un seau en fer-blanc dessoudé par l’action du feu et contenant du sang calciné provenant évidemment des trois victimes.

Un mystère insoutenable

À l’angle nord de cette pièce, un fusil simple était étendu sur le sol, parallèlement au mur de face, le bois brûlé à la sous-garde et séparé du canon. Près de la crosse, on remarquait des traces de sang que l’incendie n’avait pu détruire. À côté était une lampe qui paraissait avoir servi à éclairer cette boucherie atroce. À peu près au centre de la pièce, un chandelier reposait sur le sol et, dans une armoire, l’on voyait encore un pistolet déchargé depuis peu et dont la capsule brisée adhérait encore à la cheminée.
Des mares de sang couvraient le plancher et des traces sanglantes, imprimées sur chaque degré de l’escalier, se dirigeaient vers la porte et ne s’arrêtaient qu’à la maison de campagne Bounaud, où Léonard était venu demander du secours pour sa blessure.
Que s’est-il passé dans cette nuit d’horreur ? Trois cadavres sont là, étendus, coupés, hachés, tordus, brûlés, calcinés par les flammes. Deux jumeaux étouffés dans le sein de leur mère gisent parmi les décombres.
Quel est l’auteur de cet épouvantable forfait, qui a allumé l’incendie pour anéantir les preuves de sa culpabilité ? Dieu seul et le meurtrier connaissent les détails de ce drame affreux. Car Léonard nie le crime, il ne verse pas une larme et ne donne pas un souvenir à sa femme et à ses enfants.
Mais la justice informe et nous espérons qu’elle connaîtra bientôt la vérité tout entière.
Au moment où je vous écris, a lieu le convoi funèbre des victimes réunies dans un même cercueil. Le clergé en entier, M. le procureur impérial d’Apt, M. le maire de Pertuis et son adjoint, M. le juge de paix, M. le commissaire de police, la gendarmerie et toute la population plongée dans la consternation, assistent à ces lugubres funérailles.

Suites de l’affaire

Évidemment, tout porte à croire que Léonard est bien le coupable de ce crime épouvantable et les jurés de la cour d’assises de Carpentras se prononceront quelques mois plus tard en faveur de sa culpabilité. Condamné à mort, il sera exécuté sur la place Mirabeau. Son exécution est relatée dans le fait divers :

Identité des victimes

Le registre d’état civil de Pertuis nous apprend l’identité des victimes :

  1. Marguerite Véronique Tamayon, née à Pujaut (30), domiciliée à Pertuis, âgée de 32 ans, épouse en premières noces d’André Mercier et en secondes d’Alphonse Claude Léonard, fille de feu Jean-Joseph Tamayon et de feue Marie Boutal.
  2. Pierre Léonard, né à Saint-Saturnin-lès-Avignon (84), âgé de 8 ans, fils d’Alphonse Claude Léonard et de feue Marie-Louise Chastan, décédée à Pujaut (30).
  3. Xavier Mercier, né à Pujaut (30), âgé de 6 ans, fils de feu André Mercier, décédé à Pujaut, et de feue Marguerite Véronique Tamayon.

Meurtres auxquels il faut ajouter ceux des deux fœtus dont le décès n’est administrativement pas enregistré.

 

  • Source: Le Mémorial d’Aix, 27 octobre 1861.
  • Photographies : Pertuis au début du XXe siècle. DR. – Image courtesy of Boaz Yiftach / FreeDigitalPhotos.net

L’article Un crime épouvantable (Pertuis, 21 octobre 1861) est apparu en premier sur GénéProvence.

]]> https://www.geneprovence.com/un-crime-epouvantable-pertuis-21-octobre-1861/feed/ 0 L’exécution publique d’Alphonse Léonard (Pertuis, 26 mars 1862) https://www.geneprovence.com/lexecution-publique-dalphonse-leonard-pertuis-26-mars-1862/ https://www.geneprovence.com/lexecution-publique-dalphonse-leonard-pertuis-26-mars-1862/#respond Mon, 23 Aug 2004 07:53:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=1456 Sources : Le Mémorial d'Aix. 30 mars 1862 On nous écrit de Pertuis, à la date du 26. Léonard, condamné à mort, par la Cour d'Assises de Carpentras pour avoir assassiné sa femme et ses deux enfants et les avoir brûlés en mettant le feu à l'habitation où il avait commis cette épouvantable boucherie, a subi sa peine aujourd'hui.

L’article L’exécution publique d’Alphonse Léonard (Pertuis, 26 mars 1862) est apparu en premier sur GénéProvence.

]]>

place-mirabeau-pertuis

30 mars 1862

On nous écrit de Pertuis, à la date du 26.
Léonard, condamné à mort, par la Cour d’Assises de Carpentras pour avoir assassiné sa femme et ses deux enfants et les avoir brûlés en mettant le feu à l’habitation où il avait commis cette épouvantable boucherie, a subi sa peine aujourd’hui.
L’instrument de justice a fonctionné pour la première fois à Pertuis, et c’est le crime d’un étranger qui a fait dérouler, dans notre paisible cité, les péripéties du drame sanglant d’une exécution à mort.
L’exécuteur de Nîmes et l’exécuteur d’Aix, qui avait transféré à Pertuis l’échafaud de cette ville, ont fait leurs funèbres apprêts pendant la nuit.
Une compagnie de militaires venus d’Aix était chargée de contenir la foule qui se pressait à ce lugubre spectacle.
Alphonse Claude Léonard, de Saint-Saturnin-lès-Avignon (et non de Pertuis où il n’habitait que depuis un an et demi), a été exécuté sur une des places publiques de cette ville, la place Mirabeau…
La veille, Léonard avait été transféré des prisons de Carpentras dans celles d’Apt et, le lendemain, il arrivait à Pertuis escorté de plusieurs brigades de gendarmerie.
Depuis sa condamnation, Léonard a témoigné beaucoup de repentir pour ses crimes: il s’est confessé souvent, a reçu le sacrement de l’eucharistie dimanche passé et, dans son trajet de Carpentras à Apt, en passant à Notre-Dame-des-Lumières, il a demandé pardon à Dieu et aux hommes, puis il a exhorté la foule qui l’entourait à ne jamais se laisser emporter par la colère, source de bien des forfaits.
Pendant qu’on faisait sa dernière toilette, il a remercié M. Croux, geôlier de Pertuis, des attentions et des soins qu’il avait eus pour lui, lors de son arrestation et, après lui avoir fait ses suprêmes adieux, il s’est dirigé vers le lieu du supplice, appuyé sur le bras de monsieur l’aumônier de Carpentras, prêtre évangélique dont le zèle et le dévouement ont pu dompter et assouplir le naturel sauvage de ce grand criminel.
En effet, Léonard s’est avancé vers la fatale machine d’un pas ferme, les yeux baissés et avec cette résignation que peut seule donner l’espérance de la miséricorde divine. Arrivé au pied de l’échafaud, il a gravi les marches presque avec calme. Parvenu sur la plate-forme, au moment où ses exécuteurs se sont emparés de lui, il a voulu prononcer quelques paroles, mais toute son énergie l’avait abandonné; sa langue est restée muette, et dix secondes après, la justice des hommes était satisfaite.
La tête du supplicié, en tombant du haut de la plate-forme, a rebondi sur le sol pour rouler aux pieds des spectateurs épouvantés.
Il est à désirer que des mesures soient prises afin qu’un pareil spectacle ne puisse plus se renouveler à l’avenir. On devrait également dérober aux regards de la multitude le corps décapité qui tombe, les jambes agitées, sur la bascule.
Ne serait-il pas moral aussi d’interdire ces complaintes scandaleuses qu’on débite sur les places publiques, à la suite des exécutions, où la décence, la délicatesse et la langue sont à la fois foulées aux pieds, et où les expiations des grands crimes servent trop souvent de texte à de grossières plaisanteries. En voici un échantillon que nous signalons à l’attention publique :
Accourrez, gens des campagnes,
Des villages et des hameaux ;
Attelez vos tombereaux,
Faites venir vos compagnes ;
Mais en quittant vos manoirs,
N’oubliez pas vos mouchoirs.
Photographie : Coll. part. (DR.)

Aller plus loin

Pour lire le récit du crime de Léonard, lise l’article Un crime épouvantable (Pertuis, 21 octobre 1861)

  • Sources : Le Mémorial d’Aix.

L’article L’exécution publique d’Alphonse Léonard (Pertuis, 26 mars 1862) est apparu en premier sur GénéProvence.

]]>
https://www.geneprovence.com/lexecution-publique-dalphonse-leonard-pertuis-26-mars-1862/feed/ 0