04 - Riez Archives - GénéProvence https://www.geneprovence.com/category/04-riez/ 500 ans de faits divers en Provence Sun, 20 Oct 2024 20:52:45 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://www.geneprovence.com/wp-content/uploads/2024/04/cropped-434541497_912630390609581_141579584347965292_n-32x32.png 04 - Riez Archives - GénéProvence https://www.geneprovence.com/category/04-riez/ 32 32 Mort dans le Verdon (Vinon-sur-Verdon, 24 mars 1895) https://www.geneprovence.com/mort-dans-le-verdon-vinon-sur-verdon-24-mars-1895/ https://www.geneprovence.com/mort-dans-le-verdon-vinon-sur-verdon-24-mars-1895/#respond Tue, 23 Jul 2024 19:42:54 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=21567 Antoine Gasquet était né à Riez, dans les Basses-Alpes. En 1895, il avait une cinquantaine d’années et était domestique à la ferme de la Désirade, à Vinon. Le 24 mars…

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Antoine Gasquet était né à Riez, dans les Basses-Alpes. En 1895, il avait une cinquantaine d’années et était domestique à la ferme de la Désirade, à Vinon.
Le 24 mars 1895, dimanche des Rameaux, il voulut rendre visite à son ami Rivière, qui était domestique à la ferme de Cadarache, à environ un kilomètre de là. Mais pour y arriver, il fallait traverser le Verdon.
Vers une heure de l’après-midi, donc, il mit son projet à exécution.
Et voici sur un mauvais radeau, aidé d’une longue perche que l’on appelle une gaffe. Mais mal lui en prit car bientôt le Verdon l’entraîna dans ses eaux limoneuses jusqu’à la Durance. Et l’on n’eut plus de nouvelles de lui.
Il fallut plus d’un mois pour retrouver son corps. Il s’était sans doute noyé rapidement mais son corps avait lentement progressé dans les eaux et fait un trajet que nous avons estimé à environ 28,8 km !, pour s’échouer sur les graviers de la rive droite de la Durance, au quartier de Réparade… à Pertuis (Vaucluse). C’est là qu’on repêcha son corps en putréfaction1.
Ironie du sort : on trouva sur Gasquet une bouteille d’eau-de-vie qu’il avait prise avec lui afin de la boire avec son ami Rivière.
  • Source : La République du Var, 27 avril 1895, p. 2.
1. Le registre d’état civil de Pertuis fait état de la mort d’un certain Antoine Colostre, originaire de Riez. Le patronyme semble erroné, et il s’agit probablement bien de notre Gasquet, Colostre étant le nom de la rivière qui coule à Riez.

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Un incendie chez l’adjoint au maire (Riez, 23 mai 1850) https://www.geneprovence.com/un-incendie-chez-ladjoint-au-maire-riez-23-mai-1850/ https://www.geneprovence.com/un-incendie-chez-ladjoint-au-maire-riez-23-mai-1850/#respond Tue, 23 Jul 2024 09:21:10 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=21556 Le 23 mai 1850, le village de Riez (Basses-Alpes) fut frappé par un tragique événement alors que les réjouissances de la fête patronale du village étaient à peine achevées. Vers…

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Le 23 mai 1850, le village de Riez (Basses-Alpes) fut frappé par un tragique événement alors que les réjouissances de la fête patronale du village étaient à peine achevées.
Vers les trois heures du matin, sur la place de l’Engin, M. Agaud fut soudainement tiré de son sommeil par le râle d’un animal. Il sortit de son lit et descendit dans son écurie où se trouvait une chèvre. Il se rendit compte que le bruit venait de l’extérieur.
Ayant ouvert sa porte, il vit une fumée épaisse s’échapper de toutes les ouvertures de la maison de son voisin, Jean-Baptiste Buisson, qui était aussi deuxième adjoint au maire de Riez.
À ses cris, de nombreux voisins accoururent et on chercha à maîtriser le feu. Mais déjà le plancher du premier étage s’était effondré.
Quand, au bout d’un moment, la foule accourue en nombre se rendit maître de l’incendie, on découvrit deux cadavres : celui de Jean-Baptiste, ainsi que celui de Marc-Antoine Jourdan, son parent, de Valensole. Tous deux avaient semble-t-il été asphyxiés durant leur sommeil, dans leur chambre du premier étage, et, quand le sol avait rompu, ils étaient tombés au rez-de-chaussée, dans la partie de l’écurie qui visiblement était le foyer de l’incendie.
Outre le cadavre des deux hommes, on découvrit également quatre bêtes de somme presque entièrement carbonisées dans l’écurie.
Jean-Baptiste Buisson avait 37 ans, était né à Riez de Joseph Buisson et Élisabeth Faugeniaire et était l’époux de Magdeleine Audibert. Marc-Antoine Jourdan, lui, avait 43 ans, était né à Valensole, où il vivait d’ordinaire, était le fils de Pascal Jourdan et Marie Élisabeth Farroux et était marié à Marie Magdeleine Tardieu.
  • Sources : L’Annonciateur, 30 mai 1850, no 122, p. 1.
  • Registre d’état civil de Riez, année 1850, Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, 1MI5/1156.

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« Un coup de la foudre » (Riez, 9 septembre 1684) https://www.geneprovence.com/coup-de-foudre-riez-9-septembre-1684/ https://www.geneprovence.com/coup-de-foudre-riez-9-septembre-1684/#respond Thu, 23 Nov 2023 21:40:28 +0000 http://www.geneprovence.com/?p=18916 « Jean Carbonel, fils d’Elzéar, est mort d’un coup de la foudre le neuf de septembre et a esté enseveli le même jour en l’an que dessus. » Chabaud curé Registre paroissial…

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foudre-1684

« Jean Carbonel, fils d’Elzéar, est mort d’un coup de la foudre le neuf de septembre et a esté enseveli le même jour en l’an que dessus. »

Chabaud curé
  • Registre paroissial de Riez, Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, cote 1MI5/0010.

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Gare aux loups (Puimoisson, 20-21 janvier 1848) https://www.geneprovence.com/gare-aux-loups-puimoisson-1848/ https://www.geneprovence.com/gare-aux-loups-puimoisson-1848/#respond Tue, 24 Oct 2017 13:30:06 +0000 http://www.geneprovence.com/?p=16438 « Jamais […] les loups ne s’étaient montrés, comme cette année, affamés et menaçants. Dans la nuit du 20 au 21 janvier, trois jeunes gens, se rendant de Riez à Digne,…

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Plateau aux alentours de Puimoisson.

« Jamais […] les loups ne s’étaient montrés, comme cette année, affamés et menaçants. Dans la nuit du 20 au 21 janvier, trois jeunes gens, se rendant de Riez à Digne, furent assaillis, sur la plaine de Puimoisson, par quatre de ces animaux, et n’eurent d’autre parti à prendre que de se réfugier sur les amandiers qui bordent la route. Les loups se postèrent au pied de ces arbres, attendant patiemment l’issue de leur attaque, et insensibles aux cris, aux menaces et aux projectiles lancés contre eux.
La diligence de Marseille arriva environ une heure après en ce lieu, et le postillon, trompé par l’obscurité, crut reconnaître au loin quatre hommes postés sur la route. Son erreur ne fut pas de longue durée : les voyageurs, avertis, poussèrent des cris et lancèrent des allumettes en flammées contre les loups. Tous leurs efforts n’aboutirent qu’à écarter momentanément ces quadrupèdes, qui revinrent se placer au pied des arbres.
Enfin, après une nuit d’angoisse et de terreur, les trois jeunes gens, transis de froid, purent quitter leur demeure aérienne, les loups ayant gagné le large à l’apparition du jour. »
    • Source : Le Moniteur universel, no 50, 19 février 1848.
    • Photographie : Le plateau de Valensole en hiver. Environs de Puimoisson.

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10 vues des Basses-Alpes hier et aujourd’hui https://www.geneprovence.com/10-vues-basses-alpes-hier-aujourdhui/ https://www.geneprovence.com/10-vues-basses-alpes-hier-aujourdhui/#respond Sat, 08 Nov 2014 00:14:12 +0000 http://www.geneprovence.com/?p=14202 Les Basses-Alpes, ancien nom du département des Alpes-de-Haute-Provence, présentent des paysages qui figurent parmi les plus beaux de Provence. Les villes et villages qui essaiment le département offrent des caractéristiques…

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Les Basses-Alpes, ancien nom du département des Alpes-de-Haute-Provence, présentent des paysages qui figurent parmi les plus beaux de Provence. Les villes et villages qui essaiment le département offrent des caractéristiques typiques de cette région et l’on voit, en considérant ces lieux à cent ans d’intervalle que peu de choses, finalement, ont changé. Les générations se sont succédé mais les paysages restent les mêmes, pour le plus grand bonheur des amoureux de ce département.

1. Manosque

Haut : DR. Bas : © Google
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2. Castellane

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3. Mallefougasse

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4. Sisteron

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5. Jausiers

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6. Forcalquier

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7. Gréoux-les-Bains

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8. Digne-les-Bains

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9. Seyne-les-Alpes

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10. Riez

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La naissance d’un enfant androgyne (Riez, 23 octobre 1674) https://www.geneprovence.com/la-naissance-dun-enfant-androgyne-riez-23-octobre-1674/ https://www.geneprovence.com/la-naissance-dun-enfant-androgyne-riez-23-octobre-1674/#respond Fri, 20 Apr 2012 23:01:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=89 « Le vingt-trois octobre mil six cens septante quatre, je soussigné curé dans la cathédrale de cette ville de Riez ay baptizé une créature née le jourd’huy de Sauvaire Bravet et de Marguerite Feraud, mariéz, à laquelle on n’a peu faire nulle différance de sexe, ayant toutes les autres parties du corps [et] de figure parfaitement humaine, à laquelle on

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« Le vingt-trois octobre mil six cens septante quatre, je soussigné curé dans la cathédrale de cette ville de Riez ay baptizé une créature née le jourd’huy de Sauvaire Bravet et de Marguerite Feraud, mariéz, à laquelle on n’a peu faire nulle différance de sexe, ayant toutes les autres parties du corps [et] de figure parfaitement humaine, à laquelle on a donné le nom de Pierre si tant est que dans la suite du temps on découvre que ce soit un enfant mâle ou Jeanne si c’est une fille. Son parrain a été Pierre Noë, maître chirurgien, et sa marraine Françoise Isoard.
Fait en présence des soussignez. »
[CHABAUD curé, PLANCE, ISNARD]
  • Registre paroissial de Riez.
  • Texte signalé par Frédéric de Solliers.

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La rivière déborde ! (Riez, 18 août 1773) https://www.geneprovence.com/la-riviere-deborde-riez-18-aout-1773/ https://www.geneprovence.com/la-riviere-deborde-riez-18-aout-1773/#respond Fri, 21 Oct 2011 09:18:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=199 Si d’année en année, nous nous sommes habitués à entendre parler de catastrophes naturelles dans notre pays, et parfois dans notre région, rappelons que nos ancêtres ont été confrontés eux aussi à de tels drames. Le Colostre est une rivière d’apparence bien calme. Pourtant, encore récemment, en 2006, son débordement a causé l’inondation des rues de Riez.

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Si d’année en année, nous nous sommes habitués à entendre parler de catastrophes naturelles dans notre pays, et parfois dans notre région, rappelons que nos ancêtres ont été confrontés eux aussi à de tels drames.
Le Colostre est une rivière d’apparence bien calme. Pourtant, encore récemment, en 2006, son débordement a causé l’inondation des rues de Riez. Et ce n’était pas la première fois, tant s’en faut. Dans le récit qui suit, écoutons le récit que fait le curé d’une des crues de la rivière. Nous sommes en 1773 :

riez-vue-generale

« Cette année, dans la nuit du dix-huit au dix-neuf du mois d’août, il y eut une inondation si violente, venant du côté de Moustiers, que la rivière qui vient de Roumoules se déborda d’une manière si surprenante qu’elle ravagea tous les biens situés sur les bords d’icelle, d’une extrémité du terroir jusqu’à l’autre. Ce ne furent pas les biens seuls qui furent endommagés. Comme il y avait encore des gerbiers sur les aires, il y en eut un grand nombre d’emportés. Beaucoup de blés foulés le furent aussi, ce qui causa une perte de grains évaluée à environ cent charges. Il y eut même un particulier, fermier de la bastide des Rougues, qui en perdit autour de trente charges.
« En grande quantité l’eau de la rivière passait par-dessus le pont et, comme elle est passée par les parapets du pont, elle s’étendit dans les écuries du voisinage qui furent remplies d’eau, et il y eut trois garçons qui étaient couchés dans l’une de ces écuries qui furent emportés par le courant de l’eau, qui fit sauter tous les parapets du pont d’un bout à l’autre. Toutes les pierres de taille qui étaient au-dessus des parapets furent emportées et la plus grosse de toutes les pierres qui franchit le parapet fut emportée à un quart de lieue loin de la ville.
« La maison du sieur Coste, sise près du pont, fut inondée et il perdit environ vingt quintaux d’huile. La maison d’Augier, un peu en-dessous, fut aussi inondée et le rez-de-chaussée fut très endommagé. Il y avait au-dessus du pont deux routoirs remplis de chanvre qui furent tous emportés et entièrement perdus. »
Le récit fait froid dans le dos. S’il fait état de « trois garçons » emportés par les eaux, rien n’atteste toutefois que tous trois périrent noyés. Le registre paroissial dressé par le curé Rossolin semble indiquer que la catastrophe a causé la mort d’au moins une personne, un cadavre étant retrouvé deux jours plus tard dans une prairie et identifié comme étant celui de Charles Arnoux, fils de Blaise Arnoux, un garçon de douze ans.
  • Registre paroissial de Riez

 

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Le bourg Saint-Sauveur, centre historique d’Aix-en-Provence https://www.geneprovence.com/le-bourg-saint-sauveur-centre-historique-daix-en-provence/ https://www.geneprovence.com/le-bourg-saint-sauveur-centre-historique-daix-en-provence/#respond Sat, 10 Feb 2007 12:56:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=1081 Le Bourg Saint-Sauveur fut, jusqu'au milieu du XIVe siècle, une petite ville juxtaposée à la ville comtale d'Aix-en-Provence dont elle n'était séparée que par un chemin situé entre les deux remparts. C'est en 1357 que les habitants du Bourg demandèrent à ne former qu'une seule communauté avec ceux de la Ville Comtale.

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plan-saint-sauveur-aixLe Bourg Saint-Sauveur fut, jusqu’au milieu du XIVe siècle, une petite ville juxtaposée à la ville comtale d’Aix-en-Provence dont elle n’était séparée que par un chemin situé entre les deux remparts. C’est en 1357 que les habitants du Bourg demandèrent à ne former qu’une seule communauté avec ceux de la Ville Comtale.
Sur le plan ci-contre, la forme du Bourg médiéval apparaît nettement, circonscrite entre les rues des Guerriers, Venel, Paul Bert, Pierre et Marie Curie et des Menudières. Cette forme était issue de l’époque romaine, le Bourg étant alors un castellum. Au fil des siècles, il semble que la nécessité de s’agrandir ne se soit pas manifestée et, après les invasions sarrasines, « les enceintes furent rétablies sur les vestiges ou les fondements qui en restaient » (P.-J. de Haitze). Il faut imaginer le tout entouré d’un rempart, percé de cinq portes. La porte sud, située tout en bas de l’actuelle rue G. de Saporta, avait pour nom la Porte du Bourg, la Portale deis Escourregus ou la Portale Flagellorum, car c’est par cette porte que passaient les malfaiteurs condamnés au fouet.
On peut voir encore sur les murs des deux maisons d’angle des pierres romaines qui sont les restes de cette porte. A l’extrémité est de la rue Paul Bert se dressait la porte de la Frache; au débouché de la rue Campra, la porte d’Ancalha, à l’extrémité nord de la rue Jacques-de-la-Roque, la porte d’Ancrota, aussi appelée Bellegarde. Enfin, la cinquième porte se dressait à l’intersection de la rue Venel et de la rue des Guerriers; elle avait pour nom la porte du Puits-Chaud et coupait l’actuelle rue du Bon-Pasteur. Ce nom viendrait d’un puits d’eau thermale qui existait sur les lieux jusqu’en 1715 au moins. À cet endroit eut lieu vers 1476 une horrible exécution.
À l’exception de la place de l’Archevêché (place des Martyrs-de-la-Résistance) et de la place de l’Université, ouvertes ultérieurement, les rues du Bourg Saint-Sauveur se présentent aujourd’hui comme elles étaient au XIVe siècle et, serait-on tenté de dire, comme elles étaient au temps des Romains, au temps du castellum.
place-archeveche-aixLa place des Martyrs-de-la-Résistance n’existait pas à l’époque du dernier plan de Cundier en 1680, mais elle figure sur le premier plan de Coussin en 1741. Elle fut probablement ouverte au début du XVIIIe siècle pour dégager le palais archiépiscopal. En 1779-1780, on découvrit dans le sous-sol du numéro 24 des restes de l’antique voie Aurélienne. M. Jean Pourrière signale que, dans le sous-sol de l’hôtel de Littera (7, r. de Littera), « la voie Aurélienne est encore visible sous la forme de grandes dalles qui ferment le plafond de la cave. Mais elle fait un coude très net dans la bifurcation de la route des Alpes. C’est probablement une bifurcation constituant le début de la route romaine d’Aix à Riez ».
Sur l’emplacement de l’actuelle place de l’Université se dressait au XIIe siècle l’hôpital Saint-Michel. Plus tard, à une date non connue, une université le remplaça. Roux-Alphéran signale que celle-ci menaçait ruine en 1734. C’est vers cette époque que l’université fut réaménagée et la place, ouverte.
Toujours selon Roux-Alphéran, la première université d’Aix aurait été fondée par Alphonse Ier, roi d’Aragon et comte de Provence. Le 31 décembre 1413, elle fut rétablie par lettres patentes de Louis II d’Anjou, roi de Naples et comte de Provence. Bouyala-d’Arnaud explique que le chef de l’Université portait le titre de chancelier et était élu à vie. Le recteur, ou primicier, était élu annuellement, le 1er mai, dans la chapelle Sainte-Catherine et à la cathédrale Saint-Sauveur. Le jour de la Pentecôte, six ou huit étudiants allaient à cheval chez l’archevêque, les chanoines, les docteurs et licenciés, les officiers et syndics de la ville pour leur notifier que le recteur nouvellement élu recevrait les insignes de sa dignité le lendemain à Saint-Sauveur. Ils se présentaient ensuite aux dames (honestis mulieribus) pour les inviter aux danses et à la collation offertes au palais à cette occasion.
Avant 1895, la rue Gaston-de-Saporta portait le nom de rue de la Grande-Horloge et, plus anciennement, de rue Droite. Cette rue suit vraisemblablement le tracé de la voie Aurélienne. Les archevêques nouvellement nommés l’empruntaient lorsqu’ils allaient prendre possession de leur siège épiscopal à Saint-Sauveur. « Ce jour-là, dit l’historien A. Bouyala-d’Arnaud, tous les notables de la ville d’Aix, à cheval, se portaient à la rencontre du prélat jusqu’au couvent des minimes (Notre-Dame de la Seds). Le cortège se formait autour de lui. Les consuls et l’assesseur présentaient le livre des privilèges de la cité que l’archevêque jurait de respecter « en mettant la main sur la poictrine ainsy qu’est de coutume ». Puis le cortège se rendait à Saint-Sauveur par la rue de la Grande-Horloge, tous les corps religieux de la ville faisant la haie. »
La rue de Jouques doit son nom à Bertrand de Jouques, syndic d’Aix en 1377 et 1381, qui y vivait. Avant toute chose, précisons que ce de Jouques n’a rien de commun avec la seigneurie de Jouques. Bertrand de Jouques était un opposant à Louis d’Anjou, chef de la deuxième maison Anjou-Provence, adopté et désigné par la reine Jeanne à lui succéder. Bertrand de Jouques fut à la tête d’une conjuration, du nom d’Union d’Aix, qui ferma les portes de la ville au prince d’Anjou.
Il faut préciser que jusqu’en 1811, la bas de cette rue se nommait rue Milhaud, nom lui venant de Barthélémy de Thomas, seigneur de Milhaud, qui y possédait une maison au XVIe siècle. Le haut de la rue portait le nom de rue Riquière, du nom d’une famille qui l’a habitée aux XIVe et XVe siècles. Quant au nom de rue des Nobles, toujours en vigueur, il vient des nombreux magistrats du Parlement et de la Cour des Comptes, ainsi que des officiers de terre et de mer qui en étaient issus.
La rue de Littera, évoquée plus haut, porte le nom de Guillaume de Littera, chanoine puis prévôt de l’église Saint-Sauveur. C’est lui qui reçut le serment prêté par le roi René lorsque celui-ci devint chanoine le 29 décembre 1437. Guillaume de Littera mourut en 1440.
1-rue-adanson-aixLa rue Adanson portait jusqu’en 1840 le joli nom provençal de rue Esquicho-Mousquo (« écrase-mouche ») que l’on jugea alors « si barbare et si peu agréable à prononcer » qu’on préféra la rebaptiser du nom de Michel Adanson, botaniste né au n°1 de cette rue (photo ci-contre), fils d’un Écossais écuyer de l’archevêque d’Aix. Il faut préciser au demeurant que son nom provençal n’était plus justifié depuis 1673 car la rue fut alors élargie. Heureusement demeure dans la même veine la rue Esquicho-Coudo, toujours fort étroite au point « que les passants devaient s’y glisser en frôlant les murs de leurs coudes ».
Plus à l’est se trouvent les rues Campra, du Griffon et des Eyguesiers. André Campra (1660-1744) est né à Aix dans la rue du Puits-Neuf. D’origine italienne, c’était un musicien renommé, maître de chapelle du Roi, et dont le père turinois était chirurgien. C’est en épousant Louise Fabry en 1659 qu’il accéda à l’état de notable. La rue Campra se composait autrefois de deux rues : la rue d’Agoult (ou de Sault), dont le nom venait des d’Agoult, seigneurs de Sault, et la rue Porte-Peinte. Par la suite, c’est ce dernier nom qui l’emporta et finit par désigner l’ensemble des deux rues. La rue du Griffon, quant à elle, doit son nom à l’hôtellerie du Griffon qui s’y trouvait à la fin du XVe siècle. Le nom « Eyguesiers », lui, est celui d’une famille qui s’installa dans la rue en 1497.Dans la rue des Eyguesiers logeaient les Thomassin, seigneurs de la garde, dont le dernier membre fut aussi, au XVIIIe siècle, le dernier viguier* d’Aix. Voila pourquoi la rue fut souvent appelée Traverse du Viguier.
Le bourg Saint-Sauveur est, grosso-modo, délimité, nous l’avons vu, par les rues Venel et des Guerriers à l’ouest, des Menudières au nord, Pierre et Marie Curie à l’est et Paul Bert au sud. L’histoire de ces voies mérite que l’on s’y arrête.

  • La rue Venel avait autrefois pour nom la rue de la Juiverie. Son nom actuel lui vient de Gaspard de Venel, conseiller au Parlement d’Aix en 1633. Ce Gaspard de Venel, habitant le n°10 de la rue, reste dans les mémoires des Aixois comme un plaisantin au goût parfois douteux, mais dont la ville entière parlait à l’époque. Si vous voulez lire quelques-unes de ses authentiques facéties, cliquez ici. Par la suite, l’hôtel de M. de Venel fut vendu et il devint la résidence de la communauté des Filles de la Charité.
  • La rue des Guerriers se situe sur un terrain qui, avant le troisième agrandissement de la ville et l’établissement de la rue (1368), vit se réunir en 1355 les troupes levées par les États de la Provence pour aller assiéger le château des Baux, dont Robert de Duras, cousin de la reine Jeanne, s’était emparé. Le nom de la rue vient de cet événement.
  • cathedrale-saint-sauveurLa rue des Menudières est étroitement liée au commerce des saucisses et de la charcuterie en général. C’est là qu’il faut voir l’étymologie provençale de son nom. André Bouyala d’Arnaud rapporte un événement survenu en 1590 dans cette rue : « Dans le rempart qui longeait [la rue des Menudières], un souterrain fut pratiqué. A cette époque, la ville était dominée par les Ligueurs et ceux-ci engageaient le duc de Savoie Charles-Emmanuel à venir se mettre à leur tête. Mais il y avait cependant dans la ville un certain nombre de bigarrats**. Ceux-ci, pour éviter la venue du duc de Savoie, résolurent de livrer Aix à La Valette, gouverneur de Provence pour le roi et s’entendirent avec lui, en juillet 1590. La Valette devait faire approcher ses troupes et mettre le feu aux meules de blé disposées, en cette saison, sur les aires publiques en dehors des remparts. Pendant que la population irait éteindre l’incendie, les soldats de La Valette pénétreraient à l’intérieur desdits remparts par le souterrain des Menudières. Mais les Ligueurs découvrirent le complot. L’avocat François Rainaud, bigarrat et un des instigateurs du complot, fut arrêté et condamné par le Parlement ligueur à avoir la tête tranchée, ce qui fut fait le jour même, 7 juillet. On accorda toutefois à Rainaud la faveur d’être enterré dans l’église des Dominicains auprès de son père, conseiller au Parlement, «qui avait laissé bonne mémoire» ».
  • La rue Pierre et Marie Curie s’appelait autrefois la rue du Séminaire. En 1656 y fut fondé le Grand Séminaire (n° 14 et 16) par le cardinal archevêque Grimaldi.
  • Enfin, la rue Paul Bert. Celle-ci fut longtemps un chemin passant entre le rempart de la ville Comtale et celui du bourg Saint-Sauveur. Lors de la réunion des deux villes, en 1357, on démolit les remparts et la rue prit le nom de Saint-Laurent, en raison d’une chapelle dédiée à ce saint, chapelle détruite pendant la Révolution.

Notes

* Le viguier était chargé de la basse police et avait sous ses ordres dix archers (c’est-à-dire des « agents de police ») qu’on appelait « la famille du viguier ». L’office de viguier fut supprimée en 1750 et ses fonctions incombèrent dès lors aux consuls.
** Ainsi nommés parce que, bons catholiques, ils avaient cependant pris le parti d’Henri IV et étaient considérés, de ce fait, comme ayant des sentiments bigarrés.

Images

  1. Plan du bourg Saint-Sauveur © Jean Marie Desbois, 2001.
  2. La place des Martyrs-de-la-Résistance, ancienne place de l’Archevêché © Jean Marie Desbois, 2001.
  3. Le n°1, rue Adanson, maison natale de Michel Adanson, © Jean Marie Desbois, 2001.
  4. La cathédrale Saint-Sauveur, gravure de Grésy, lithographie Charavel, 1836. DR.
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