05 - Montgardin Archives - GénéProvence https://www.geneprovence.com/category/05-montgardin/ 500 ans de faits divers en Provence Sun, 27 Jul 2025 08:09:13 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://www.geneprovence.com/wp-content/uploads/2024/04/cropped-434541497_912630390609581_141579584347965292_n-32x32.png 05 - Montgardin Archives - GénéProvence https://www.geneprovence.com/category/05-montgardin/ 32 32 « Pour la maladie fort courte » (Montgardin, 1er septembre 1763) https://www.geneprovence.com/pour-la-maladie-fort-courte-montgardin-1er-septembre-1763/ https://www.geneprovence.com/pour-la-maladie-fort-courte-montgardin-1er-septembre-1763/#respond Wed, 22 Feb 2012 00:01:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=128 « L’an mil sept cent soixante trois et le premier jour du mois de septembre, nous curé du présent lieu de Montgardin soussigné, avons, à l’heure de midi, enterré au cimetière de la paroisse dud[it] lieu le cadavre de Jean Goutro, fils de Jacques, dud[it] lieu, mort le jour précédent environ les neuf heures du matin dans le sein de

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« L’an mil sept cent soixante trois et le premier jour du mois de septembre, nous curé du présent lieu de Montgardin soussigné,
avons, à l’heure de midi, enterré au cimetière de la paroisse dud[it] lieu le cadavre de Jean Goutro, fils de Jacques, dud[it] lieu, mort le jour précédent environ les neuf heures du matin dans le sein de l’Église et, après avoir reçu le sacrement de l’extrême-onction, âgé d’environ douze ans, et n’avons fait led[it] enterrement qu’à l’heure de midi et trois heures après les vingt-quatre expirées ou environ pour la maladie dudit Goutro avoir été fort courte.

Présents audit enterrement et soussignés Joseph Reynaud et Jean Chaix, tous de ce lieu. »

[J. REINAUD, ASTOIN diacre, J. CHAIX]
  • Registre paroissial de Montgardin
  • Crédit photographique : © Csaba Peterdi – Fotolia.com

 

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Chute d’un toit (Montgardin, 11 février 1770) https://www.geneprovence.com/chute-dun-toit-montgardin-11-fevrier-1770/ https://www.geneprovence.com/chute-dun-toit-montgardin-11-fevrier-1770/#respond Wed, 05 Oct 2011 16:14:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=202 « Élisabeth Honoré, femme de Charles Giraud, originaire d’Avançon, résidant actuellement à Montgardin, âgée d’environ trente-six ans, est décédée dans la foi de Jésus Christ d’une mort violente, le onze février mil sept cent septante, étant morte sous la chute d’un toit, de laquelle mort a été informé monsieur Pierre Roux La Mazelliac, juge de Montgardin.

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Une rue de Montgardin. © Jean Marie Desbois, 2001.
Une rue de Montgardin. © Jean Marie Desbois, 2001.
« Élisabeth Honoré, femme de Charles Giraud, originaire d’Avançon, résidant actuellement à Montgardin, âgée d’environ trente-six ans, est décédée dans la foi de Jésus Christ d’une mort violente, le onze février mil sept cent septante, étant morte sous la chute d’un toit, de laquelle mort a été informé monsieur Pierre Roux La Mazelliac, juge de Montgardin.
Son décret sur le sujet à la conclusion duquel est permise la sépulture dudit cadavre, datée du douze février susdite année 1770, vu de plus le rapport du sieur maître chirurgien de La Bâtie-Neuve, lequel rapport a été remis dans la huitaine au greffe du baillage.
En conséquence de la permission insérée dans le susdit constat, la susdite Élisabeth Honoré a été ensevelie dans le cimetière de cette paroisse le treize dudit mois en présence des témoins requis et signés. »
[Signatures]

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Baptême à la maison (Montgardin, 18 décembre 1766) https://www.geneprovence.com/bapteme-a-la-maison-montgardin-18-decembre-1766/ https://www.geneprovence.com/bapteme-a-la-maison-montgardin-18-decembre-1766/#respond Fri, 16 Sep 2011 17:49:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=210 « L’an mil sept cent soixante-six et le dix-huit décembre est né et le même jour a été ondoyé à la maison par Suzanne Bernard, femme de Jean Bonnet, du lieu, ……… Seard, fils de Pierre et de Marguerite Astier, mariés, de Montgardin, et, après l’examen que nous avons fait de l’ondoyement fait en cas pressants, ayant reconnu par la

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« L’an mil sept cent soixante-six et le dix-huit décembre est né et le même jour a été ondoyé à la maison par Suzanne Bernard, femme de Jean Bonnet, du lieu, ……… Seard, fils de Pierre et de Marguerite Astier, mariés, de Montgardin, et, après l’examen que nous avons fait de l’ondoyement fait en cas pressants, ayant reconnu par la déclaration qui nous a été faite par les personnes qui y avaient assisté, ayant reconnu que rien de ce qui est essentiel au sacrement de baptême n’avait été omis et que le sacrement avait été validement administré, nous curé dudit lieu soussigné avons ledit jour suppléé les cérémonies de l’Église, étant parrain et marraine Dominique Astier, grand-oncle maternel, et Anne Astier, femme de Michel Astier, grand-mère maternelle, tous dudit lieu.
Présents les soussignés avec le père.
Les parrain et marraine n’ont su signer de ce enquis. »
[Pierre Séard, Joseph Astier, Astoin curé]
Une semaine plus tard, le vingt-cinq décembre, le petit enfant, prénommé Dominique, est mort…
  • Registre paroissial de Montgardin.
  • Daniel Nikolaus Chodowiecki, Die Wochenstube, Gemäldegalerie de Berlin, v. 1770.

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Le chien des Burle a été abattu (Montgardin, ) https://www.geneprovence.com/le-chien-des-burle-a-ete-abattu-montgardin/ https://www.geneprovence.com/le-chien-des-burle-a-ete-abattu-montgardin/#respond Fri, 01 Jan 2010 01:01:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=482 « À monsieur le juge de Montgardin,« Supplient humblement Jean et François Burles, père et fils, de ce lieu de Montgardin,« Vous représentent que le jour des Rois dernier, les suppliants ayant envoyé garder leur auvrage dans le terroir dud[it] Montgardin, quartier appelé La Plaine, suivis d'une grosse chienne qui n'est gardée par les suppliants que pour le sujet et

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« À monsieur le juge de Montgardin,
« Supplient humblement Jean et François Burles, père et fils, de ce lieu de Montgardin,
« Vous représentent que le jour des Rois dernier, les suppliants ayant envoyé garder leur auvrage dans le terroir dud[it] Montgardin, quartier appelé La Plaine, suivis d’une grosse chienne qui n’est gardée par les suppliants que pour le sujet et pour […] que ledit auvrage ne soit en domage, dans le temps que lad[ite] chienne s’était amusée, et Cadenet aussi, deux chiens appartenant au seigneur dudit Montgardin, le nommé Étienne Gachet dit Lacroix, dud[it] lieu de Montgardin, qui était éloigné desdits chiens, ayant voulu s’en approcher, il ne fut par plutôt aperçu par ceux dud[it] seigneur que lesd[its] deux chiens se […] de lad[ite] chienne, et au lieu par le[it] Lacroix de suivre lesd[its] deux chiens, ayant médité de tuer lad[ite] chienne, voulut s’approcher d’icelle, quoique éloigné de plus de trente pas, et l’ayant jointe de fort près, lui tira un coup de fusil, et lad[ite] chienne resta sur le coup, ce qui oblige les suppliants de recourir, 
« À ce qu’il vous plaise, Monsieur, [d’]ordonner que témoins vous seront produits pour informer de tout ce que dessus, à charge et décharge, circonstances et dépends, pour information faite et rapportée entre […] ainsi qu’il appartiendra et sera justice. »
[SIGNATURE]
« L’an mil sept cens quarante sept et le vingt-quatrième jour du mois de janvier avant midi, je, Claude Nicolas, sergent de la cour d’Embrun installée à Chorges, pour […] et […] en forme,
« Soussigne que, en vertu du décret ci-dessus, obtenu de M. le juge du lieu de Montgardin, et à la requête de Jean et François Burles, père et fils, dud[it] lieu, j’ai ajourné et donné assignation en témoin à Dominique Ollivier, berger de Joseph Reynaud, à Isabeau Michelon, bergère des suppl[iants], et à Marie Rougny, feu Pierre, hab[itan]te du même lieu, comparus à la ville de Gap, pardevant monsieur le juge du même lieu, jeudi prochain, compté vingt-six du courant à neuf heures du matin, dans son étude et maison d’habitation, pour dire et déposer

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Demande de dispense du service militaire (Montgardin, 11 mars 1877) https://www.geneprovence.com/demande-de-dispense-du-service-militaire-montgardin-11-mars-1877/ https://www.geneprovence.com/demande-de-dispense-du-service-militaire-montgardin-11-mars-1877/#respond Tue, 01 Apr 2008 17:47:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=835 M. le maire expose au conseil que le nommé Matheron Florimond, né et domicilié dans cette commune, jeune conscrit faisant partie de la classe 1876 pour le canton de la Bâtie-Neuve et auquel est échu le n°10, a demandé à être dispensé de service militaire à titre de soutien de famille, et il l'invite à délibérer.

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M. le maire expose au conseil que le nommé Matheron Florimond, né et domicilié dans cette commune, jeune conscrit faisant partie de la classe 1876 pour le canton de la Bâtie-Neuve et auquel est échu le n°10, a demandé à être dispensé de service militaire à titre de soutien de famille, et il l’invite à délibérer.
Le conseil, ouï l’exposé de M. le maire, considérant que le sieur Matheron Florimond, père du réclamant, a atteint sa 60e année et qu’il est atteint depuis longtemps d’une maladie très dangereuse qui l’empêche, ainsi que le constate le justificatif du médecin ci-joint, de vaquer au travail agricole et, par conséquent, qu’il lui est impossible d’exploiter le petit domaine qu’il possède, seule ressource pour subvenir aux premières nécessités de sa jeune et nombreuse famille, qu’il est dans une position très nécessiteuse,
Que la nommée Taxil Éliza, mère du réclamant, est aussi depuis longtemps souffrante de maladie et qu’elle ne peut offrir qu’un faible appui à son mari pour l’entretien de ses enfants,
Que ledit Matheron fils est l’aîné de six enfants dont trois encore en bas-âge et se trouve le seul du sexe masculin, son absence réduirait la famille dans la plus grande misère,
Reconnaissant que la demande du sus-nommé est fondée et qu’elle mérite considération,
Émet l’avis que ledit Matheron Florimond soit dispensé du service militaire comme unique soutien de famille,
Et sera la présente délibération transmise à M. le Préfet avec prière de vouloir bien y donner suite.
Ainsi délibéré à Montgardin les jour, moi et an susdits.
[Signatures]
  • Archives départementales des Hautes-Alpes, dépôt Montgardin, D2.

Une recherche généalogique laisse apparaître les éléments suivants :

Florimond Séraphin Matheron, 20 ans, né le 5 janvier 1856 à Montgardin, de Florimond Matheron et Lisa Taxi. Ses frères et sœurs sont :
Marie Élisa Matheron (née le 9 septembre 1857), 19 ans,
Sophie Lidovine Matheron (née le 15 mars 1860), 16 ans,
Rosalie Désirée Léonie Matheron (née le 8 juillet 1865), 11 ans,
Marie Joséphine Zoé Matheron (née le 20 avril 1868), 8 ans,
Élisa Alix Henriette Matheron (née le 21 février 1873), 3 ans.

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Délit forestier des Meissonnier père et fils (Montgardin, 27 juillet 1807) https://www.geneprovence.com/delit-forestier-des-meissonnier-pere-et-fils-montgardin-27-juillet-1807/ https://www.geneprovence.com/delit-forestier-des-meissonnier-pere-et-fils-montgardin-27-juillet-1807/#respond Thu, 01 Nov 2007 12:00:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=942 Sources : Annales forestières, faisant suite au Mémorial forestier..., Paris, 1809, p.

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L’individu surpris enlevant dans une forêt des bois coupés en délit doit être considéré comme auteur de ce délit ou comme y ayant coopéré et est passible, sous l’un et l’autre rapport, des mêmes peines.
(Arrêt de la Cour de Cassation du 31 avril 1808)

Suivant un procès verbal du 27 juillet 1807, les agents forestiers de l’arrondissement de Gap, département des Hautes-Alpes, rencontrèrent dans les bois communaux de Montgardin, Michel Meissonnier fils qui liait avec une corde un fagot de jeunes plants de bois pin, et qui en avait une assez grande quantité près de lui, gisant par terre, lesquels pouvaient faire en tout la charge de deux bêtes de somme.
Ils ne doutèrent pas que ce particulier n’eût coupé ces branches, d’après son refus de répondre à l’interpellation qu’ils lui firent à cet égard, et autres circonstances accessoires.
En conséquence, ils dressèrent procès-verbal de ce délit. Bientôt après, Meissonnier fils, ainsi que son père, comme responsable des faits de ce dernier, furent traduits devant le tribunal correctionnel séant à Gap.
Le jugement qui intervint se contenta de condamner le père et le fils à 1 franc 2 centimes d’amende, et à pareille somme de dommages et intérêts envers la commmune de Montgardin.
Là, le fils dénia avoir coupé les branches et convint seulement en avoir pris pour faire un fagot qu’il avait porté chez son père.
Sur l’appel interjeté de ce jugement, par l’administration forestière, en la cour de justice criminelle du département des Hautes-Alpes, intervint arrêt confirmatif ;
Et sur le pourvoi de l’administration contre cet arrêt la Cour de Cassation a prononcé ainsi qu’il suit :
« Ouï M. Vermeil et M. Pons pour M. le procureur général impérial,
« Vu l’art. 1er du titre XXXII de l’ordonnance de 1669 qui règle le montant des amendes pour délits résultants des coupes faites dans les forêts ;
« Et attendu qu’il était constaté par un procès-verbal régulier que Meissonnier fils avait été trouvé dans le bois communal de Montgardin liant avec une corde un fagot de jeunes plantes bois pin, qu’interpellé si c’était lui qui avait coupé lesdites plantes il n’avait fait aucune réponse légale et que celui qui est trouvé dans un bois avec des bois de délit est auteur de la coupe en délit, que dès lors, les peines prononcées en l’art. I du titre XXXII de l’ordonnance de 1669 devaient être appliquées à Meissonnier ;
« Qu’en ne prononçant contre lui qu’une peine portée à l’art. 3 du même titre, la Cour de justice criminelle du département des Hautes-Alpes a fait une fausse application de cet article qui n’a pour objet que les vols de merrains, bois de chauffage, et fagots dans les parties de bois en exploitation et au préjudice des propriétaires des bois mis en œuvre, ou des fagots faits par eux dans lesdites parties de bois ;
« Que de cette fausse application il est résulté une violation de l’art 1 du titre XXXII de l’ordonnance de 1669 ;
« D’après ces motifs, la Cour, faisant droit sur le pourvoi, casse et annule l’arrêt de la cour de justice criminelle du département des Hautes-Alpes du 18 mars 1808
« Que de cette fausse application il est résulté une violation de l art I du titre XXXII de l’ordonnance de 1669. »

  • Sources : Annales forestières, faisant suite au Mémorial forestier…, Paris, 1809, p. 101-102.

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Le cheval morveux du sieur Jartoux (Montgardin, 19 novembre 1845) https://www.geneprovence.com/le-cheval-morveux-du-sieur-jartoux-montgardin-19-novembre-1845/ https://www.geneprovence.com/le-cheval-morveux-du-sieur-jartoux-montgardin-19-novembre-1845/#respond Sun, 01 Apr 2007 18:59:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=1023 Archives départementales des Hautes-Alpes, E dépôt 1 - I4.Préfecture des Hautes-Alpes Gap, le 19 novembre 1845 Monsieur le Maire, dans un rapport que je reçois, le sieur Lamotte, vétérinaire, me fait connaître qu’il s’est rendu chez le sieur Jean Jacques Jartoux, marchand de bestiaux et propriétaire à Montgardin, pour y examiner un cheval qui, atteint de la morve, aurait communiqué

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Préfecture des Hautes-Alpes

Gap, le 19 novembre 1845

Monsieur le Maire, dans un rapport que je reçois, le sieur Lamotte, vétérinaire, me fait connaître qu’il s’est rendu chez le sieur Jean Jacques Jartoux, marchand de bestiaux et propriétaire à Montgardin, pour y examiner un cheval qui, atteint de la morve, aurait communiqué ce mal contagieux à une mule appartenant à la veuve Peyrot d’Avançon. En effet, cet artiste vétérinaire a reconnu qu’il existait dans l’écurie dudit Jartoux un cheval de moyenne taille, gris et blanc, et hors d’âge, lequel est affecté de la maladie contagieuse de la morve arrivée au dernier période (sic).
Le cheval tacheté, Paulus Potter, 1653, Musée du Louvre.
Le cheval tacheté, Paulus Potter, 1653, Musée du Louvre.
Je vous invite à prescrire au sieur Jartoux d’abattre immédiatement le cheval dont il s’agit et de l’enfouir dans une fosse profonde, éloignée de cent mètres au moins de toute habitation. Il sera dressé procès-verbal de cette opération, à laquelle il devra être procédé d’office et aux frais du propriétaire, si après trois jours vos ordres à cet égard n’ont pas été exécutés.
Recevez, Monsieur le Maire, l’assurance de ma considération distinguée.
Le Préfet

A M. le Maire de Montgardin.

***

[Lettre du maire de Montgardin à Jean Jacques Jartoux]

Montgardin le 21 novembre 1845

Monsieur,
Je viens de recevoir à l’instant un ordre de M. le Préfet qui vous ordonne d’enfouir à cent mètres au moins éloigné de toute habitation un cheval gris blanc qui, d’après le rapport du vétérinaire, est atteint de la maladie contagieuse de la morve.
Si, passé le délai de trois jours, vous n’avez pas procédé et mis à exécution le présent ordre, il en sera dressé procès-verbal et serez poursuivi, conformément à la loi.

Je vous salue.

  • Source : Archives départementales des Hautes-Alpes, E dépôt 1 – I4.

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Marianne Astrion (1837-1861) https://www.geneprovence.com/marianne-astrion-1837-1861/ https://www.geneprovence.com/marianne-astrion-1837-1861/#respond Sun, 11 Feb 2007 10:36:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=1079 Naissance : 26 mars 1837 à Montgardin (Hautes-Alpes) Mariage : 10 février 1858 à Montgardin (Hautes-Alpes) Décès : 19 juin 1861 à Montgardin (Hautes-Alpes) Au gré des recherches généalogiques, on tombe parfois sur des tranches de vie empreintes d'une rare intensité dramatique à côté de laquelle on pourrait passer si on ne prenait le temps de s'y attarder.

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Naissance : 26 mars 1837 à Montgardin (Hautes-Alpes)
Mariage :
10 février 1858 à Montgardin (Hautes-Alpes)
Décès : 19 juin 1861 à Montgardin (Hautes-Alpes)

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Au gré des recherches généalogiques, on tombe parfois sur des tranches de vie empreintes d’une rare intensité dramatique à côté de laquelle on pourrait passer si on ne prenait le temps de s’y attarder.
Le cas de Marie Astrion est très émouvant si l’on s’efforce de se mettre dans sa peau ou dans celle de ses proches.
Antoine Astrion et Hélène Rougny ont une trentaine d’années lorsqu’ils donnent naissance, le 26 mars 1837, à une fille qu’ils prénomment Marie, mais que tout le monde appellera en fait Marianne. Née dans une famille de cultivateurs de Montgardin, celle-ci aide à la ferme. Dans le contexte de l’époque et surtout du lieu, Montgardin étant particulièrement isolé pour qui n’a pas de moyen de transport, elle sait qu’elle épousera un homme de la commune. Elle a probablement moins de vingt ans lorsqu’elle fait la connaissance de Louis Philippe Chaix, peut-être même le connaît-elle depuis plus longtemps, quoiqu’il est impossible, en l’état actuel de mes recherches, de savoir en quelle année celui-ci s’est installé à Montgardin.

Le mariage

Toujours est-il que le 10 février 1858, pardevant le maire de la commune Jean Antoine Garcin, les deux fiancés se prennent pour époux. Louis a alors 25 ans, Marianne, presque 21. Elle est dite « propriétaire » ce qui peut sembler étonnant pour une femme célibataire. Le terme ne peut pas s’appliquer à elle mais concerne plus probablement ses parents qui, eux sont bel et bien propriétaires, ou à défaut son nouvel époux.
De toute évidence, Marianne est illettrée. Elle ne peut signer son acte de mariage, preuve qu’elle ne sait pas écrire. Rien de bien étonnant à cela. Un pourcentage important des habitants de Montgardin est dans le même cas qu’elle, surtout les femmes.
Son mari est propriétaire, ce qui lui assurera un niveau de vie correct.

Une vie si courte…

Marianne et Louis n’eurent qu’un enfant, mais celui-ci mourut au bout de quelques jours.
Le mariage ne dura pas longtemps. Un peu plus de trois ans après leur union, Marianne mourait à son tour, âgée de seulement 24 ans. La raison n’est pas connue. Elle ne fait pourtant guère de doute. Un accouchement trop difficile aura eu raison d’elle. Malheur si fréquent en ce temps qui a enlevé combien de jeunes femmes… Louis est accablé. Dans sa douleur, il se dit incapable d’aller à la mairie signer l’acte du décès. Ce sont deux amis du couple, Jean Bonnafoux et Jean Durand, qui le feront.
Après les obsèques de Marianne, la vie reprit son cours. Le 8 février 1865, près de 4 années plus tard, Louis se remariait…

  • Photographie : Le village de Montgardin. DR.

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Chaix-Michel (1888-1904) : l’épopée américaine https://www.geneprovence.com/chaix-michel-1888-1904-lepopee-americaine/ https://www.geneprovence.com/chaix-michel-1888-1904-lepopee-americaine/#comments Fri, 02 Feb 2007 20:27:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=1136 L'article qui suit est le résultat d'une longue enquête qui a duré plus d'une année. Avant toute chose, merci infiniment à Steve Totheroh qui a patiemment et à plusieurs reprises visité de nombreux dépôts d'archives à Oakland, Alameda et San Francisco. Sans lui, les informations qui suivent dormiraient encore dans de vieux livres poussiéreux. L'histoire débute en 1888.

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L’article qui suit est le résultat d’une longue enquête qui a duré plus d’une année. Avant toute chose, merci infiniment à Steve Totheroh qui a patiemment et à plusieurs reprises visité de nombreux dépôts d’archives à Oakland, Alameda et San Francisco. Sans lui, les informations qui suivent dormiraient encore dans de vieux livres poussiéreux.

L’histoire débute en 1888. Sur l’acte de naissance de Pierre Auguste Michel, on lit que son père, Pierre Michel, de Rabou, est parti pour l’Amérique ! Celui-ci vivait jusqu’alors à Rabou (Hautes-Alpes), là d’où venaient tous ses ancêtres.
Difficile avec ces seuls renseignements de déterminer la cause de ce départ et encore moins de reconstituer l’histoire de son émigration sur le sol américain, d’en retrouver la trace, les lieux où il est passé.
Heureusement, les Archives conservent cette histoire et il suffit de les dépouiller pour avoir une explication. Il se trouve que Pierre Michel n’a pas été le seul de sa famille à émigrer aux États-Unis. Sa fille Marie Michel l’a suivi quelques années plus tard, accompagnée de son mari, Léon Chaix, et du frère de celui-ci, Auguste Fidèle Chaix. Aujourd’hui, après les recherches menées pour une bonne part grâce à l’internet, mais aussi par le dévouement amical de M. Steve Totheroh, nous sommes capables de reconstituer une partie conséquente de l’histoire de cette famille américaine qui émigra, nous le verrons, en Californie dès la fin du XIXe siècle.

Enfants des Alpes

Rabou (Hautes-Alpes). C’est de là que partirent les quatre aventuriers. © Jean Martie Desbois, 2001.
Rabou (Hautes-Alpes). C’est de là que partirent les quatre aventuriers. © Jean Martie Desbois, 2001.
Le samedi 28 août 1847, Joseph Urbain Michel (1823-1880) et Marianne Marin (1823-1895) donnent naissance à un garçon qu’ils prénomment Pierre. Celui-ci vit toute son enfance à La Rivière, un petit groupe de maisons situé à quelques centaines de mètres au nord de Rabou, petit village des Hautes-Alpes, et, sur les traces de son père, se destine au métier de cultivateur, fréquent dans la région. Le 16 février 1876, à Rabou, il épouse Marie Rosalie Victoire Marcellin-Gros, que tous prénomment simplement Rosalie.
Il a entendu parler, certainement, de plusieurs personnes de la région qui, il y a quelques années, sont parties pour les Etats-Unis dans l’espoir d’y faire fortune. Le premier Chaix à avoir posé les pieds sur le continent américain n’est pas facile à identifier. On sait par le recensement de 1880 qu’une Céline Chaix vivait à Saint-Charles (Louisiane) où elle était née en 1811. Or, ses deux parents étaient nés eux aussi, selon toute vraisemblance, en Louisiane. En Californie, par contre, l’implantation est plus récente. La plus ancienne naissance d’un Chaix dans cette région remonte à 1862 (il s’agit de Lizzie Chaix, dont le père était né au Mexique).
Le point de chute de nos Chaix est donc la Californie, alors connue pour sa « Ruée vers l’Or ». Citons aussi le couple Chaix-Berrard, marié le 23 mai 1882 à San Francisco et dont naîtra Émile le 7 juin 1883*. Un couple Chaix-Pauchon avait aussi émigré en Californie (Pauchon est un patronyme de Rabou).

L’Amérique !

En 1888, c’est décidé, Pierre tente sa chance. Il a alors près de quarante ans. Son père est décédé depuis huit ans, sa mère a 65 ans. Ils sont plusieurs à Rabou à se préparer à l’aventure. Mais il partira sans sa femme Rosalie. Pour quelle raison ? Difficile à dire. Le fait qu’elle soit enceinte l’a-t-elle fait reculer ? On peut en tout cas le penser. Le 12 septembre de cette année, elle donne naissance à un petit Pierre Auguste, qui ne verra jamais son père. Celui-ci est déjà en Amérique. Divers éléments permettent de reconstituer son itinéraire. Sa femme ne le rejoignit jamais en Californie. Nous pensions au départ que c’était parce qu’il avait dû mourir tôt. Mais, après de nouvelles découvertes, il apparaît qu’il était encore vivant le 18 avril 1910 (il figure alors sur le recensement). L’aventure n’a probablement pas tenté Rosalie, à moins que Pierre lui ait demandé de ne pas venir, ayant refait sa vie; supposition gratuite bien entendu.
La destination de Pierre, après son arrivée, est, elle, certaine. C’est l’Ouest sauvage, la Californie, et plus précisément la ville d’Alameda. Les archives de la ville attestent qu’en 1903 et 1904, Pierre était jardinier (gardener) à Alameda. Il vivait au 2122, San José Avenue.
Comme on l’a dit, Pierre figure sur les archives du recensement en 1910. On apprend de ce recensement qu’il vivait alors à Oakland, non loin d’Alameda, qu’il avait soixante ans (en réalité, il en avait alors 63) et qu’il ne possédait pas la nationalité américaine. Il semble qu’il parlait mal l’anglais, car on indique qu’il parlait seulement le français, il savait lire et écrire. En outre, si sa profession n’était pas indiquée, il bénéficiait d’un own income, c’est-à-dire qu’il travaillait à son compte, peut-être toujours comme jardinier.
Il existait à cette époque une autre communauté de Chaix en Californie à Napa, à environ trente kilomètres au nord-est de San Francisco, aujourd’hui connue pour son industrie viticole. De 1886 à 1901, au moins dix enfants portant le patronyme Chaix y virent le jour**. Cette notion de communauté est essentielle à la bonne compréhension du mode de vie des Champsaurins émigrés. Un esprit de solidarité, maintenu vivace au moins jusqu’à la Grande Guerre, prévalait parmi tous les membres. Louis-Lucien Borel, de la Plaine-de-Chabottes (Hautes-Alpes), émigré au début du XXe siècle, relate bien ce sentiment qui existait alors: « Ma décision de rester là-bas découlait surtout du fait qu’il existait une colonie champsaurine dans laquelle régnait un bel esprit d’entraide, de fraternité… Pas question de croc en jambe ou de souhaiter que son voisin ait moins de réussite que vous. […] Il faut dire que cette fraternité était imposée par les dangers de toutes sortes […]. Il y avait l’ours, le coyote, le crotale. Mais aussi les propriétaires peu scrupuleux qui avaient tendance à mordre dans les pâturages pour lesquels on payait une redevance à l’État… Il y avait aussi la sécheresse, la mévente du bétail. Dans ces conditions, l’union, c’était le meilleur remède. » (Le Western Champsaurin, chap. LXXXII, F. et M. Barès, Gap, 1981)

Autres venues

Dans le même temps, d’autres à Rabou nourrissent le même projet d’émigration. Les lettres venues d’Amérique doivent être suffisamment encourageantes pour inciter d’autres Gapençais à tenter l’aventure. Lorsque Pierre est parti, le jeune Léon Louis Chaix a à peine 12 ans. Fils de Louis Philippe Chaix, orphelin de mère (Marie Philomène Céard est morte alors qu’il n’avait que 10 ans), il naît le 15 juillet 1876 et grandit dans le village de Montgardin. Il rencontre un jour la fille de Pierre Michel, Marie, bien plus jeune que lui, puisque née le 7 août 1885. Lorsque son père a quitté la France, elle a moins de 3 ans ! On l’imagine élevée dans le souvenir de ce père dont elle n’a probablement aucun souvenir. Lorsque Léon et Marie deviennent époux, ils se décident à partir pour Alameda…
Le rôle du couple Chaix-Bérard, établi à Alameda, a de toute évidence été prépondérant dans la venue de Pierre Michel en Californie. D’une manière ou d’une autre, il est certain que les deux familles étaient liées avant leur départ vers les Etats-Unis. Par M. Totheroh, on sait que deux soeurs, Mathilde Marie Scholastique Bérard et Marie Philomène Bérard, nées dans les Alpes vers 1860, étaient parties en Amérique où elles épousèrent deux frères français, nés aussi en France, Alexandre Chaix, le 23 mai 1882, à San Francisco, pour la première, et Virgile Chaix, sans doute peu avant, pour la seconde. Ils vécurent le reste de leur vie dans le comté d’Alameda (non loin de San Francisco). Alexandre mourut en 1906, dix-huit ans après l’arrivée de Pierre à Alameda.

C'est à bord de La Lorraine que Léon Louis Chaix embarque en 1904.
C’est à bord de La Lorraine que Léon Louis Chaix embarque en 1904.

Les époux ne partent pas ensemble. La raison, comme autrefois dans le cas de Pierre Michel, c’est que Marie est enceinte et qu’elle va donner naissance à une petite Yvonne. Peu de temps avant, une première fille était née dans la famille, portant le prénom de Marcelle. C’est Léon qui, le premier, embarque au port du Havre. Après un voyage en train (le chemin de fer a atteint les Alpes en 1884), il arrive dans le nord de la France où il embarque sur le Lorraine, le 13 août 1904. C’est un paquebot construit par la Compagnie Générale Transatlantique en 1899. 11146 tonnes brutes, vapeur triple des moteurs d’expansion, vitesse de service 21 nœuds. 1114 passagers (446 première classe, 116 deuxième classe, 552 troisième classe). Ce paquebot servit de croiseur marchand armé lors de la Grande Guerre et reprit la liaison Le Havre-New York en 1919. La liste des passagers laisse voir une grande majorité d’Italiens avec lesquels Léon fera le voyage. Il a douze dollars en poche et s’est payé lui-même le voyage.
Le 20 août 1904, un temps chaud l’accueille à New York. L’arrivée des immigrants, depuis 1892, se fait à Ellis Island (New York)***. On estime qu’en une quarantaine d’années, 17 millions de personnes sont passées par ce port. Il est probable que Léon ait alors pris la direction de la Californie. Il arrive à Alameda, chez Pierre Michel, reste peut-être quelques semaines chez lui, mais trouve rapidement une demeure à Oakland, la cité voisine (524, Seventh Street).
Cinq mois plus tard, le 21 janvier 1905, sa femme, Marie, embarque à bord du Champagne. Le 30 janvier 1905, elle arrive à Ellis Island. Elle fait le voyage avec François Chevalier, un horticulteur Gapençais, de cinq ans son aîné, qui, une fois arrivé, prendra la direction de Los Angeles. Elle a vingt dollars en poche, c’est son mari qui lui a payé son voyage. Ses deux filles, Marcelle et Yvonne, qui sont encore des bébés, sont restées au pays, probablement confiées aux soins de leur grand-mère, Rosalie, qui sait maintenant qu’elle ne rejoindra pas son mari Pierre. Léon vient l’y attendre et tous deux partent vers l’Ouest.
Les archives d’Oakland relatent dès lors très précisément leur niveau de vie. Dès 1905, Léon travaille dans une blanchisserie d’Oakland, avec un certain J. D. Palu, probablement le propriétaire de l’établissement. Cette activité dans la blanchisserie va désormais impliquer toute la famille et être le garant de leur réussite en Amérique. En 1906, Marie travaille pour Z. Delmas. Qui est-ce? Impossible à dire. Est-ce aussi le responsable d’une entreprise de blanchisserie ?
Dès 1907 néanmoins, Léon et Marie travaillent comme laundry worker (travailleurs de blanchisserie) et non plus comme employee (employés). Tout porte à croire qu’ils viennent de fonder une compagnie de blanchisserie. Son nom? La Lace French Laundry. Pas de doute, la réussite vient de frapper à leur porte. On remarquera toutefois que la maison qu’ils habitent sur Fifth Street, à Oakland, est une location. Les années qui suivent seront consacrées au travail, les enfants viendront plus tard.
Pour quelle raison les Chaix ont-ils été poussés à travailler dans une blanchisserie ? Il semble que de nombreux Français, et particulièrement des Champsaurins, ont travaillé dans cette industrie, ce qui tend à tordre le cou à l’idée qui veut que ce secteur était réservé à l’immigration chinoise.
Cette spécialisation française remonte au moins à 1882, plus de vingt ans avant l’arrivée de nos Chaix. A cette date, des gens ordinaires de Saint-Bonnet travaillaient dans des blanchisseries d’Oakland et de San Francisco (« Frisco » comme on disait) pour 100 francs par mois. Précisons que ce salaire est alors quatre fois supérieur ç un salaire moyen perçu en France! Mais les conditions de travail y sont très durs: « Je vous écris la nuit », raconte un jeune de Saint-Bonnet à sa famille restée au pays. « Le dimanche, nous n’avons pas plus de temps que la semaine dans les blanchisseries (…) ; malgré tout, je ne suis pas mécontent. » (« L’Émigration des… », cf. Bibliographie).
De toute évidence, la Lace French Laundry prospère et doit faire appel à de nouveaux bras. Dans un courrier, Léon informe son frère Auguste, resté à Montgardin, qu’un travail l’attend à Oakland.

Nouvelle arrivée

Auguste n’hésite pas longtemps. Il est célibataire, a 28 ans, vit à Montgardin de son travail de cultivateur. L’aventure l’appelle à son tour. Il prend à ses frais le Bretagne le 28 février et débarque à New York le 5 mars 1907 avec 50 dollars en poche. Son voyage nous permet de mieux le visualiser: cheveux châtains (light brown), yeux marrons (brown), 1,60 mètres (5 feet 3 inches). Aussitôt il rejoint son frère et sa belle-soeur à Oakland et travaille avec eux. Le nom de la compagnie va changer. Elle devient le Palace Laundry. Les deux frères sont visiblement associés. Marie cesse son travail et va se consacrer à ses nouveaux enfants. Il n’est pas possible de déterminer si Auguste s’est marié et a eu des enfants. On perd sa trace après 1910. De toute évidence, pourtant, il passera sa vie en Californie et décèdera le 30 octobre 1958 à San Francisco. En tant que travailleur, il bénéficiait de la Sécurité Sociale et possédait le numéro 552-09-4880. Léon et Marie Chaix, eux, déménagent souvent: en 1910, ils vivent au 805, Franklin Street; l’année suivante, nous les retrouvons au 835 (ou au 859), 29th Street. En 1915, ils habitent au 2739, San Pablo Avenue (renseignements fournis par Steven Lavoie, de l’association Oakland Heritage Alliance). Dans cet intervalle, ils donnent naissance en quelques années à onze autres enfants (sept garçons et quatre filles) (les prénoms des enfants probablement toujours vivants ont été réduits à leurs initiales) :

  • Louis Chaix, né le 22 avril 1908 ou 1909 à Alameda, décédé le 17 novembre 1974 à Alameda. Le choix du prénom de ce premier-né n’est sans doute pas innocent. Il rappelle le grand-père, resté au pays.
  • Rose Chaix, naissance et décès inconnus. Avait 10 ans en 1920.
  • Jeanne Chaix, naissance et décès inconnus. Avait 8 ans en 1920.
  • Raymond A. Chaix, né le 2 ou le 3 juin 1914 à Alameda, décédé le 18 mai 1961 à Alameda.
  • Roger C. (ou E.) Chaix, né le 26 juin 1916 à Alameda, décédé le 7 mai 1991 à San Francisco.
  • Claire Chaix, née le 18 décembre 1917 à Alameda, décédée le 9 avril 1984 à Alameda.
  • C. M. Chaix, née le 30 septembre 1919. Probablement toujours vivante.
  • George Adrian Chaix, né le 21 avril 1922 à Alameda, décédé le 13 octobre 1993 à Alameda.
  • Paul Edward Chaix, né le 17 avril 1923 à Alameda, décédé le 8 novembre 1990 à Alameda.
  • Ernest August Chaix, né le 2 juillet 1925 à Alameda, décédé le 23 novembre 1994 à Fresno (Californie).
  • M. A. Chaix, né le 1er avril 1927 à Alameda. Probablement toujours vivant.
En 1920, tous ces enfants savaient lire et écrire, à l’exception de Jeanne, Raymond, Roger, Claire et C. M. Tous parlaient anglais à l’exception évidement des enfants en bas âge. Louis, Rose et Jeanne étaient scolarisés. Pour l’anecdote, la plupart des garçons, lors de la Seconde Guerre Mondiale, combattirent sur le sol français et se rendirent dans les Hautes-Alpes pour y saluer la famille.
En 1917 et 1920, Léon et Marie quittaient Oakland, tout en y travaillant toujours, pour la ville voisine d’Alameda (à l’adresse de Pacific Avenue), toujours comme locataires. Le 19 janvier 1915, leurs deux premières filles, Marcelle et Yvonne, restées en France, arrivèrent à Ellis Island par le Touraine, puis à Oakland; elles avaient environ onze ans à l’époque. On peut supposer que d’autres émigrants venant de Rabou les accompagnaient.
Marcelle, 16 ans en 1920, aidait son père à la blanchisserie.
En 1922, la famille vivait au 2061, Encinal Avenue, dans le centre d’Alameda.

Une rupture

Un événement important mérite d’être signalé. Le recensement de 1930 donne à Léon l’adresse du 2525, Lincoln Avenue, à Alameda. Or, Marie vit toujours au 2061, Encinal Avenue, sous le nom de « Mrs. Marie Chaix ». En 1933, on apprend que Léon vit toujours à Lincoln Avenue, avec une femme prénommée Nell. Certes, on peut croire que Léon et Nell s’étaient mariés, vu la façon dont leur nom sont associés sur le recensement, mais il est plus probable d’envisager un concubinage. Toujours est-il que Léon travaille toujours à sa blanchisserie avec plusieurs de ses enfants. Comment ceux-ci vivent-ils cette situation nouvelle au jour le jour? Cette séparation dura jusqu’à 1937 au moins. Les archives de 1941 indiquent que Léon était retourné vivre avec Marie sur Encinal Avenue.
Ce rapprochement ne dura probablement pas bien longtemps. En 1947, le premier annuaire téléphonique indiquait « Mrs Marie Chaix, 2061 Encinal, Alameda ». De toute évidence, Léon n’était plus là. Était-il retourné avec Nell? Ou bien était-il parti plus loin, à Napa, par exemple?
Pourquoi Napa? Outre le fait qu’une importante communauté française, et notamment de Chaix, y était basée (comme nous l’avons vu à la page précédente) il se trouve que Léon Louis Chaix mourut à Napa en 1955.
En 1960, Marie vivait toujours à Alameda.

Naissance d’une famille américaine

Le français a cessé d’être parlé dans la famille Chaix et, aujourd’hui, les prénoms sont complètement américains, à l’inverse des efforts du couple Chaix-Michel pour donner des prénoms français à leurs enfants. Leur patronyme reste pourtant français et leur rappellera leurs origines gapençaises.
Le 30 janvier 1955, Léon Louis Chaix, le Montgardinois, décédait à Napa (Californie), à plus de 78 ans, et sa femme, Marie, fille de Pierre Michel, née dans les Hautes-Alpes à Rabou, s’éteignait le 7 janvier 1967 à Alameda, à l’âge de 81 ans. Une page d’histoire se tournait…

Voir aussi

Voici quelques traces de l’implantation des Chaix en Californie:
Le commerce d’Émile Chaix à Santa Clarita, au début du XXe siècle.
La Chaix Company d’Oakland.

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Quelques livres à lire concernant l’émigration des Champsaurins en Amérique:
« L’Émigration des Champsaurins en Amérique, 1850-1914 », Jean-Pierre Eyraud, Marie Hugues, éd. Connaissance du Champsaur, Gap, 1987.
« Le Western champsaurin », F. et M. Barès, plusieurs tomes, Gap.
Remerciements à M. Steve Totheroh de Californie, descendant de Chaix des Hautes-Alpes, concernant sa disponibilité et ses recherches dans les recensements américains.

Notes

* Décédé le 26 septembre 1945 à Alameda, Californie. Émile Chaix a d’ailleurs développé une entreprise aux États-Unis. Une image d’archive représente cet établissement, à Santa Clarita. Cliquez ici.
** Dix naissances d’enfants Chaix à Napa entre 1886 et 1901 : Elizabeth Madeline (Magdeleine ?) en 1886, Jean Antoni (Antoine ?) en 1887, Adolphe Francis en 1888, Victor Edward (Edouard ?) en 1891, Léon Georges le 14 janvier 1893 (Léon Georges décède le 5 février 1949 à San Francisco), Adèle Louise en 1894, Antoni (Antoine ?) Alfred en 1896, Eugène Louis le 21 septembre 1899 (Eugène Louis décède le 25 octobre 1972 à San Mateo, Californie), Jean en 1899 et Marie Terresa en 1901.
*** Entre 1900 et 1924, dix-huit personnes portant le nom Chaix et originaires de la région de Gap débarquèrent à Ellis Island, candidats à l’immigration.

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Le recensement de 1872 à Montgardin https://www.geneprovence.com/le-recensement-de-1872-a-montgardin/ https://www.geneprovence.com/le-recensement-de-1872-a-montgardin/#respond Sun, 21 Jan 2007 13:57:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=1175 La population En 1872, Montgardin compte 348 habitants se répartissant en 182 hommes (52,30 %) et 166 femmes (47,7 %). Un tel écart peut sembler étonnant, il est pourtant tout à la fait dans la norme des autres communes des Hautes-Alpes. Il provient avant tout de la différence d'espérance de vie entre hommes et femmes.

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La population

En 1872, Montgardin compte 348 habitants se répartissant en 182 hommes (52,30 %) et 166 femmes (47,7 %). Un tel écart peut sembler étonnant, il est pourtant tout à la fait dans la norme des autres communes des Hautes-Alpes. Il provient avant tout de la différence d’espérance de vie entre hommes et femmes. La répartition est en revanche homogène chez les enfants. La forte population masculine est adulte.
  • 58 hommes sont mariés, 15 sont veufs, le reste (109) constitue la population masculine célibataire bien qu’il faille noter que ce chiffre englobe les enfants.

  • 58 femmes, évidemment, sont mariées, 21 sont veuves, les enfants et les célibataires sont au nombre de 87.

montgardin-panorama

Ces personnes sont réparties au sein de 84 ménages, habitant 84 maisons. Le centre du village compte exactement 100 personnes, les 248 autres vivent dans la périphérie de la commune.
Montgardin a perdu 34 habitants par rapport au recensement de 1866 (-8,9 %). La population était alors de 382 âmes.

1. Structure des âges

Les âges indiqués dans les chiffres qui suivent correspondent de toute évidence à la différence brute entre 1872 et l’année de naissance, sans tenir compte du mois de naissance. On regrettera la répartition des âges: les individus sont classés en trois catégories: enfants de 0 à 6 ans, garçons et filles de 6 à 20 ans et individus de plus de 20 ans. Dès lors, il est normal de voir la population âgée de plus de 20 ans être la plus importante.

ÂgeH.F.
0 à 6 ans2830
6 à 20 ans4952
Plus de 20 ans10188

2. L’origine des habitants

Les Montgardinais sont d’origine française à 99,7%; la seule étrangère est une femme de nationalité italienne. Il n’a pas été possible de déterminer qui est cette femme, ni où elle est née. Il est intéressant de remarquer toutefois que les Italiens du Hautes-Alpes, et même du Champsaur, sont généralement piémontais. J. M. Barfety, dans son analyse de la population de La Motte-en-Champsaur au XIXe siècle1, constate ce fait.
Pour le reste, 5 hommes et 8 femmes sont nés dans un autre département que les Hautes-Alpes (3,7% de la population).

3. L’instruction

Les chiffres qui suivent révèlent une population peu instruite. En ce sens, le recensement apporte des éléments très intéressants.
Le tableau ci-dessus peut être affiné de la sorte :

De 0 à 6 ans :

  • 28 garçons (100 %) et 30 filles (100 %) ne savent ni lire ni écrire.

De 6 à 20 ans :

  • 34 garçons (69,4 %) et 31 filles (59,6 %) savent lire et écrire ;
  • 6 garçons (12,2 %) et 9 filles (17,3 %) savent seulement lire ;
  • 9 garçons (18,4 %) et 12 filles (23,1 %) ne savent ni lire ni écrire.

Plus de 20 ans :

  • 76 hommes (75,2 %) et 24 femmes (27,3 %) savent lire et écrire ;
  • 3 hommes (3 %) et 19 femmes (21,6 %) savent lire seulement ;
  • 22 hommes (21,8 %) et 42 femmes (47,7 %) ne savent ni lire ni écrire.

Les recenseurs n’ont pas pu vérifier le niveau d’instruction de 3 femmes de plus de 20 ans.
Ces chiffres soulignent à quel point les hommes et les femmes sont inégaux devant l’instruction. On remarquera toutefois un degré d’instruction supérieur dans la frange jeune de la population féminine par rapport à la frange la plus âgée (59,6%/27,3%). Ces chiffres témoignent d’une évolution dans la population de Montgardin, l’école se popularise et de plus en plus d’individus y ont accès.

4. La santé.

Montgardin compte un homme célibataire « idiot et crétin non goitreux » (0,5 %), 6 hommes célibataires « crétins et goitreux » (3,3 %), 3 femmes célibataires « crétines et goitreuses » (2,1 %) et une femme mariée « crétine et goitreuse » (0,7 %). Au total, 3,2 % de la population est atteinte de crétinisme.

5. La religion.

Une seule religion est représentée à Montgardin. Tous les habitants se déclarent catholiques.

Les animaux

muletCe recensement serait incomplet si l’on n’abordait pas le thème des animaux domestiques. Le moins que l’on puisse dire est qu’ils abondent dans le village. Le caractère agricole de Montgardin est souligné par la présence de nombreux animaux utilisés pour le travail de la terre, ou élevés pour leur viande.
Parmi ces animaux, on trouve (de façon exhaustive) :

a) Les animaux servant à l’agriculture

  • 5 poulains et pouliches de moins de 3 ans,
  • 19 chevaux hongres,
  • 30 juments, soit un total de 54 chevaux,
  • 3 jeunes mulets,
  • 26 mulets adultes, soit un total de 29 mulets,
  • 6 ânes,
  • 12 ânesses, soit un total de 18 ânes.

On a donc 101 animaux de trait auxquels on pourrait ajouter les 4 boeufs du village.

b) Les animaux élevés pour leur viande
Au nombre desquels :

  • 40 agneaux de race commune,
  • 25 béliers de race commune,
  • 345 moutons de race commune,
  • 50 brebis de race commune,
  • 50 cochons de race commune.

Montgardin, nous le voyons, abondait en ovins de toute sorte.
c) Les animaux dont on tire de la nourriture

  • 6 chevreaux,
  • 3 boucs,
  • 78 chèvres,
  • 68 ruches d’abeille en pleine activité,
  • 1 canard,
  • 335 poules et poulets,
  • 28 pigeons

d) Les animaux de compagnie

  • 35 chiens

On notera l’absence total de chat.

Conclusion

Les chiffres du recensement de 1872 nous présentent un village de Montgardin en pleine activité, dont les habitants sont globalement peu instruits et vivent dans une très grande majorité de la terre et de l’élevage. Ils sont d’implantation ancienne (une étude de leur généalogie le prouve) et sont globalement en bonne santé. Enfin, la population animale rappelle la vocation fortement agricole de Montgardin.

1. J. M. Barfety, « La Motte-en-Champsaur vers 1845 », Bulletin de la Société d’Études des Hautes-Alpes, Gap, 2001.

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