13 - Eyragues Archives - GénéProvence https://www.geneprovence.com/category/13-eyragues/ 500 ans de faits divers en Provence Fri, 18 Jul 2025 18:57:59 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://www.geneprovence.com/wp-content/uploads/2024/04/cropped-434541497_912630390609581_141579584347965292_n-32x32.png 13 - Eyragues Archives - GénéProvence https://www.geneprovence.com/category/13-eyragues/ 32 32 Morte à Tarascon, enterrée à Graveson (Graveson, 18 avril 1692) https://www.geneprovence.com/morte-a-tarascon-enterree-a-graveson-graveson-18-avril-1692/ https://www.geneprovence.com/morte-a-tarascon-enterree-a-graveson-graveson-18-avril-1692/#respond Fri, 18 Jul 2025 18:55:41 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=25952 « L’an 1692 et le 18 avril est décédée de ce monde dans le terroir de la ville de Tarascon et a été transportée pour être ensevelie dans le cimetière de…

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« L’an 1692 et le 18 avril est décédée de ce monde dans le terroir de la ville de Tarascon et a été transportée pour être ensevelie dans le cimetière de cette paroisse de Graveson,
Catherine Bertrane, du lieu d’Eyragues, âgée d’environ cinquante ans, femme de feu Pierre Guibert, ménager du lieu de Châteaurenard, habitant au terroir de ladite ville de Tarascon,
En foi de ce, les parents ne sachant écrire, ses amis assistant à ses funérailles ont signé avec moi, curé de ladite paroisse de Graveson. »
[Mercuris, Guignard curé, Perrier]
  • Registre paroissial de Graveson, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, 203 E 446.

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Le procès du crime d’Eyragues (Eyragues, 28 mai 1881) https://www.geneprovence.com/le-proces-du-crime-deyragues-eyragues-28-mai-1881/ https://www.geneprovence.com/le-proces-du-crime-deyragues-eyragues-28-mai-1881/#respond Mon, 07 Jul 2025 05:30:04 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=25871 Un crime avait été commis à Eyragues sur la personne d’un nommé Claude Falgon, journalier de 63 ans. Une enquête approfondie mais peut-être assez imparfaite avait conduit à l’inculpation d’un berger…

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Un crime avait été commis à Eyragues sur la personne d’un nommé Claude Falgon, journalier de 63 ans. Une enquête approfondie mais peut-être assez imparfaite avait conduit à l’inculpation d’un berger des Basses-Alpes, Joseph Cougourdan, arrêté le 29 novembre 1880.
Pourtant, s’il était évident que Cougourdan était responsable de vols dans cette affaire, rien ne prouvait totalement qu’il était l’auteur du meurtre de Falgon. En effet, des objets personnels de la victime avaient été volés et il apparaissait que l’inculpé n’en était pas porteur. C’est donc qu’il y avait au moins un autre voleur. Et ce voleur-là pouvait aussi être l’assassin.
Et de fait, il faudra attendre deux mois après l’arrestation de Cougourdan pour connaître une avancée significative dans l’affaire.
Le vendredi 28 janvier 1881, le commissaire de Saint-Rémy, assisté de deux agents, procédait à Saint-Andiol à l’arrestation d’un nommé Bruno David, domestique, trouvé en possession de la montre no 6991, qui fut volée dans la nuit du 20 au 21 novembre 1880 sur Claude Falgon.
David fut donc mis à la disposition du parquet et il finit par avouer qu’il était le seul auteur du crime commis sur le journalier. Il en raconta même tous les détails.
Cougourdan, lui, était blanchi du meurtre, mais restait tout de même inculpé de vol. Même s’il échappait à la cour d’assises, il n’allait pas moins de retrouver face à la police correctionnelle.

Dans le cas du pauvre Falgon, il apparaissait que le crime avait eu évidemment le vol pour mobile. Le désordre des vêtements de la victime indiquait que le meurtrier n’avait rien négligé pour se procurer les objets de quelque valeur dont il pouvait être porteur. Cependant des bijoux, cachés autour de l’un des pieds avaient échappé à ses recherches, mais on sut plus tard qu’une montre en argent enfermée dans un étui et un porte-monnaie contenant deux pièces d’argent avaient été soustraites. L’enquête parvint à découvrir le signalement précis et même le numéro (6 991) de la montre. Le 28 janvier, un horloger de Saint-Rémy fit connaître qu’un certain Honoré Gonfond lui avait confié, pour la réparer, une montre portant le numéro 6 991. Honoré Gonfond, interrogé, déclara l’avoir achetée, le 18 janvier, au prix de vingt-cinq francs, auprès d’un homme du nom de David Bruno, valet de ferme chez son père, au mas de Gonfond.
Dans la soirée du 21 novembre, David avait fait voir une montre semblable enfermée dans un étui, au café Bourdet, à Saint-Rémy. L’étui fut découvert au mas Gonfond au milieu de ses effets, dans sa malle.
Vaincu par l’évidence, après avoir essayé quelques dénégations, le prévenu finit par avouer sa culpabilité. Il raconté que dans la nuit du 20 au 21 novembre, il avait quitté le café Bourdet, à Saint-Rémy, vers une heure du matin, après y avoir perdu au jeu dix francs, c’est-à-dire tout l’argent qu’il avait alors en sa possession, et en restant débiteur de sept consommations. Il avait rencontré un inconnu qui lui avait demandé le chemin d’Eyragues et qui, faisant route avec lui, lui avait confié qu’il était porteur de divers bijoux et avait, de plus, en sa présence, consulté sa montre. La pensée du crime était alors née dans son esprit.
Pour la mettre à exécution, il s’était, en toute hâte, rendu à travers champs, au domaine non éloigné de son maître, s’y était armé d’un bâton, puis gagnant de vitesse l’inconnu, il était allé s’embusquer sur un point où il devait passer, et, après l’y avoir attendu et l’avoir vu s’engager par erreur dans la direction de Saint-Andiol, il l’avait rejoint et frappé de son bâton. La victime était tombée sans pousser un cri. Il lui avait pris la montre avec son étui et deux pièces, l’une de cinq francs, l’autre d’un franc, contenues dans le porte-monnaie jeté. Il paraissait difficile que le crime ait pu être consommé sans une autre arme qu’un bâton.

Interrogatoire de l’accusé

Nous sommes le 28 mai 1881. Le procès de David a lieu devant la Cour d’assises d’Aix-en-Provence.
Dans un premier temps, l’accusé est interrogé.
Le président. — David, levez-vous et expliquez à MM. les jurés comment vous êtes arrivé à commettre le crime qu’on vous reproche ?
David. — Ayant perdu au jeu et n’ayant pu régler, je suis sorti du café Bourdet à Saint-Rémy pour rentrer à ma ferme, située à quatre kilomètres. J’ai rencontré sur la route le sieur Falgon, qui m’a dit aller Avignon. Nous avons causé assez longtemps, ensuite je lui ai demandé dix francs qu’il n’a pas voulu me prêter. Je lui posai la main sur le bras. Il a cru que j’allais le dévaliser, il m’a menacé de sa canne. Alors j’ai perdu la tête et je lui ai asséné un coup de bâton. Il est tombé du premier coup.
P. — Falgon allait à Avignon, comment se fait-il que vous l’ayez entraîné dans la traverse de Saint-Andiol ?
D. — Je ne l’ai pas entraîné. C’est en causant qu’il s’y est dirigé. Je l’ai suivi.
P. — Pourquoi ne l’avez-vous pas remis dans le bon chemin. Vous aviez déjà l’idée de l’assassiner ?
D. — Il me parlait de son argent, de ses bijoux. Je l’écoutais, mais je n’avais pas à ce moment la pensée de le tuer.
P. — Avec quoi l’avez-vous tué ?
D. — Avec un bâton.
P. — N’aviez-vous pas un couteau qui vous a servi à couper le bandage herniaire ?
D. — Oui, mais ce n’est pas celui que vous me présentez.
P. — Vous avez vendu les objets volés ?
D. — Oui, Monsieur.
P. — Vos vêtements n’auraient-ils pas du sang ?
D. — Non.
P. — C’est impossible, puisque vous avez fouillé votre victime et encore vous n’avez pas trouvé tout ce que vous cherchiez, puisqu’on a retrouvé les bijoux dans les bas de Falgon.
Dans tout son interrogatoire, l’accusé s’exprimait d’une voix sourde, à cause du mouchoir qu’il plaçait constamment devant sa bouche, et dont il se servait de temps en temps pour s’essuyer les yeux, avec une attitude qui semblait faire montre de repentir.

Audition des témoins

Dix-neuf témoins furent cités. Il serait trop long de les évoquer tous. Aussi nous contentons-nous de citer les dépositions présentant quelque intérêt.
Premier témoin. — Mascle, Jean-Joseph, docteur en médecine à Châteaurenard, rapporta qu’il avait été chargé des premières constatations et qu’il avait surtout remarqué une plaie faite par un instrument tranchant ou contondant, allant de haut en bas.
M. le président montra au docteur une faucille et un couteau pris chez l’accusé et lui demanda quel est celui des deux qui avait servi à perpétrer le crime.
R. — Ni l’un ni l’autre. La blessure a été faite avec un bâton à bec de corbin.
Q. — Le bâton n’est pas un instrument tranchant, l’emploi du couteau a donc été possible ?
R. — Oui, Monsieur.
Deuxième témoin. — Braye, docteur en médecine à Tarascon, dit qu’ayant été commis par la justice pour faire l’autopsie du cadavre, il avait examiné la victime et avait remarqué une forte blessure produite par un instrument contondant, qui lui fit penser d’abord à l’emploi d’un revolver dont la balle aurait produit la mort instantanée. Un examen approfondi lui avait donné la conviction que l’assassin s’était servi d’abord d’un bâton, et ensuite d’un couteau.

Réquisitoire et plaidoirie

L’avocat-général Thourel prononça ensuite un de ces éloquents et habiles réquisitoires dont il avait le secret et réclama du jury un châtiment suprême.
Me Masson, dans une émouvante plaidoirie, combattit avec énergie les conclusions du ministère public et pria les jurés de sauver la tête de David.
« Du reste la peine de mort, s’écria-t-il en terminant, est à cette heure appliquée de moins en moins. Au bout de 120 jours, Faulloy a obtenu sa grâce à Paris, Brun vient de l’avoir dans le Var, et Vabre lui-même espère depuis 81 jours en la clémence du chef de l’État. »

La condamnation

Après un résumé impartial, le jury entra dans la salle des délibérations. Il en rapporta un verdict affirmatif sur les questions d’assassinat avec préméditation, guet-apens suivi de vol mais des circonstances atténuantes furent admises.
En conséquence, la cour condamna David à la peine des travaux forcés à perpétuité.
La foule s’écoula, profondément impressionnée par les péripéties des débats judiciaires auxquels elle venait d’assister.
  • Sources : L’Homme de bronze, 6 février 1881, p. 3 ; ibid., 29 mai 1881, p. 3, 4.

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Assassinat sur la route de Saint-Andiol (Eyragues, 21 novembre 1880) https://www.geneprovence.com/assassinat-sur-la-route-de-saint-andiol-eyragues-21-novembre-1880/ https://www.geneprovence.com/assassinat-sur-la-route-de-saint-andiol-eyragues-21-novembre-1880/#respond Thu, 13 Feb 2025 05:30:49 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=24444 Le dimanche 14 novembre 1880, à 11 heures du soir, mourait subitement, dans sa maison d’habitation, située près du Pont des Flâneurs, au quartier des Mouleirès, à Arles (Bouches-du-Rhône), Caroline…

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Le dimanche 14 novembre 1880, à 11 heures du soir, mourait subitement, dans sa maison d’habitation, située près du Pont des Flâneurs, au quartier des Mouleirès, à Arles (Bouches-du-Rhône), Caroline Marie Joséphine, née à Arles de parents inconnus et âgée de 65 ans. Cette femme, connue sous le nom de Rose la Médecine, veuve de Pierre François Poulet, cohabitait depuis quelque temps avec un nommé Claude Falgon, journalier, âgé de 63 ans, qui déclara ce décès pour l’état civil et fit les démarches nécessaires pour l’inhumation, à l’occasion de laquelle il s’habilla de vêtements neufs en velours marron.
Soupçonné d’avoir soustrait des objets mobiliers appartenant à Rose, il protesta de son innocence, quitta la maison et loua une chambre ; puis, après avoir travaillé deux ou trois jours à la tuilerie du faubourg des Templiers, il partit d’Arles dans la journée du samedi 20 novembre, probablement avec un individu âgé d’environ 35 ans, ayant la barbe rousse, qui l’accompagnait depuis quelques jours, notamment quand il cherchait à louer une chambre en disant qu’on ne voulait pas le garder dans celle qu’il avait précédemment louée.

La découverte d’un cadavre et les premiers éléments de l’enquête

Le lendemain dimanche 21, à 8 heures du matin, le cadavre d’un homme assassiné était trouvé par un journalier du nom de Joseph Ferrier, de Cabannes (Bouches-du-Rhône), sur la route d’Eyragues à Saint-Andiol, dans un lieu isolé et sous une pluie battante. Cet homme, âgé d’environ 60 ans, était vêtu proprement de velours marron, d’une blouse en coutil bleu, d’un chapeau en feutre noir avec crêpe et de gros souliers. Il avait reçu par un instrument contondant deux affreuses blessures au visage, dont l’une, partant de la joue gauche, devait avoir atteint le cerveau et donné la mort.
Le cadavre avait été fouillé et le vol paraissait être le mobile du crime. Aucune arme ne fut trouvée sur le lieu du crime.
On avait trouvé dans une des poches de la victime un reçu de location, au nom de Claude, d’une chambre au prix de 7 francs par mois, daté d’Arles, 15 novembre, signé Mutero. On avait aussi découvert, dans un mouchoir attaché autour d’une jambe, au-dessus de la cheville, un crochet de femme avec sa chaîne en argent et ses ciseaux, un autre crochet en or, aux initiales P. V., avec chaîne double en or et ses ciseaux et deux tours de cou, en or, deux paires de pendants et cinq bagues en or et en argent.
À la vue de ces objets et surtout de la quittance de loyer, le parquet fit déposer le cadavre dans une salle de la mairie d’Eyragues, et l’autopsie fut renvoyée après la constatation de l’identité de la victime.

Enquête et arrestation de Joseph Cougourdan

« Un certain Joseph Cougourdan, berger de 45 ans, natif de Saint-Paul-sur-Ubaye, près de Barcelonnette (Basses-Alpes), qui était l’homme roux suspecté de la mort de Claude Falgon, son ami, avec lequel il partageait la chambre et souvent les repas. »
Des témoins furent appelés d’Arles et mis en présence du cadavre rendu méconnaissable par les blessures de la tête, mais tous reconnurent Claude Falgon à ses vêtements, à ses gros souliers et à l’intérieur de ses mains calleuses qu’il avait l’habitude de racler avec un couteau, et qu’on eut de la peine à lui ouvrir par suite des crispations de son agonie. On dit qu’une personne passant sur la route, en tilbury, peu de temps après l’assassinat, aurait remarqué un individu dont le signalement se rapportait à celui de l’homme à la barbe rousse, qui, à son approche, aurait coupé à travers champs, et que la même personne aurait revu plus tard le même individu traversant rapidement le pont de Beaucaire.
Évidemment, les bijoux étaient ceux qui avaient appartenu à Rose, la femme morte à Arles le 14 novembre.
Après trois jours d’actives et incessantes recherches faites en Camargue et en Crau par les brigades de gendarmerie d’Arles et de Saint-Martin-de-Crau, cette dernière arrêta le 29 novembre, sur la terre de la Grande-Vacquières, un certain Joseph Cougourdan, berger de 45 ans, natif de Saint-Paul-sur-Ubaye, près de Barcelonnette (Basses-Alpes), qui était l’homme roux suspecté de la mort de Claude Falgon, son ami, avec lequel il partageait la chambre et souvent les repas.
Au moment de son arrestation, il portait sur lui la limousine de Falgon, cette grande cape de laine caractéristique des bergers ou des charretiers.
Transféré à Tarascon le lendemain même, Cougourdan comparut le 1er décembre devant le juge d’instruction. Il nia énergiquement toute participation au crime dont il était accusé, malgré les graves charges qui pesaient sur lui. Un fait important est toutefois à signaler : le seul but de l’assassinat était de s’emparer des bijoux. Or, lorsqu’il les eut vainement cherchés sur le cadavre, il retourna à Arles, croyant les trouver dans la chambre de sa victime et y fractura une malle.
L’enquête démontra que la porte de cette chambre n’avait pas été fracturée, que, au contraire, elle avait été ouverte au moyen d’une clé que Cougourdan avait lui-même avoué avoir seul en sa possession. Comment ne pouvait-il dès lors connaître le nom de la personne qui avait enfoncé la malle ? À cette demande, quoique visiblement embarrassé, il répondit : « Je n’en sais rien ».
Cougourdan ayant invoqué un alibi, il y eut le 2 décembre, dans l’après-midi, grand émoi dans la population d’Arles, provoqué par l’arrivée, par l’express de 13h20, du juge d’instruction, accompagné du procureur de la République, et celle, par le train mixte de 13h35, de l’inculpé, qui fut confronté à de nombreux témoins, puis conduit dans les buvettes, cafés et autres lieux où il prétendait s’être trouvé à certaines heures. Cette instruction dura jusqu’à 20 heures. Cougourdan fut ensuite ramené à Tarascon par le train de minuit.
D’après une correspondance de Tarascon adressée au journal Le Petit Marseillais, il était résulté de cette confrontation que le complice du meurtrier, sinon le meurtrier même, était aussi entre les mains de la justice.
Cougourdan, peu de temps avant son arrestation, aurait commis un vol au mas d’Icard, en Camargue, où il s’était placé comme berger, tentant à plusieurs reprises d’échanger à Arles un billet de 500 francs qui n’était autre qu’un de ces billets employés par certains industriels et portant le mot « Farces » au lieu de celui de « Francs ». On racontait qu’il avait demandé aux voisines de la chambre de Falgon si elles n’avaient pas de petites clés à lui prêter, probablement pour ouvrir la malle, leur promettant de leur faire cadeau de quelque bijou. On affirmait aussi qu’il se disait possesseur d’un certain nombre de bijoux, et cela avant l’effraction de la malle, dans laquelle il espérait les trouver.

La confrontation et les derniers développements de l’enquête

Le 8 décembre, Cougourdan fut extrait de sa cellule de la maison d’arrêt de Tarascon pour être conduit à Saint-Remy et de là à Eyragues, sur les lieux mêmes du crime.
À 14 heures, une confrontation générale fut organisée avec les débitants limonadiers, aubergistes, buralistes et autres commerçants qui avaient pu voir le meurtrier de Falgon rôdant dans les parages la veille ou le jour du crime.
Le parquet repartit dans l’après-midi pour Eyragues et Châteaurenard afin d’opérer une descente en présence du prévenu sur le lieu même du crime.
  • Sources : L’Homme de bronze, 28 novembre 1880, p. 2 ; ibid., 5 décembre 1880, p. 3 ; ibid., 12 décembre 1880, p. 3.
  • Registre d’état civil de la ville d’Arles, année 1880, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, 203 E 1230, acte no 655.
  • Registre d’état civil de la ville d’Eyragues, année 1880, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, 203 E 1587, acte no 62.

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La fin de l’horrible affaire des arbres mutilés (Saint-Remy-de-Provence, février 1839) https://www.geneprovence.com/la-fin-de-lhorrible-affaire-des-arbres-mutiles-saint-remy-de-provence-fevrier-1839/ https://www.geneprovence.com/la-fin-de-lhorrible-affaire-des-arbres-mutiles-saint-remy-de-provence-fevrier-1839/#respond Wed, 28 Aug 2024 18:25:06 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=21970 La terreur des vergers (1833-1838) Il y eut à Saint-Remy-de-Provence dans les années 1830 une véritable vague de mutilations d’arbres qui peut étonner le lecteur de nos jours mais qui…

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La terreur des vergers (1833-1838)

Il y eut à Saint-Remy-de-Provence dans les années 1830 une véritable vague de mutilations d’arbres qui peut étonner le lecteur de nos jours mais qui pourtant jeta l’effroi dans la population de l’époque.
Ces mutilations d’arbres apparurent dans la commune au mois de novembre 1833 et se poursuivirent au fil des années, jusqu’en 1839 au moins. Une ou plusieurs personnes venaient dans les vergers et coupaient des quantités incroyables d’arbres ou de pieds de vigne.
Saint-Remy est alors une commune très agricole et vit de ses nombreux vergers. Durant les années 1830, on estime la perte de ces arbres mutilés à plus de 3 000 pieds.
Avec le recul, on pourrait sous-estimer la réaction du public à ces événements. Les journaux de l’époque parlent à plusieurs reprises de terreur, d’épouvante, voire d’effroi.
Ces mutilations eurent lieu à de multiples reprises. Parfois c’étaient quelques dizaines d’arbres qui étaient coupés en une nuit, parfois des centaines.
Dans tous les cas, la gendarmerie était bien perplexe et ne parvenait pas à mettre la main sur les coupables. Même les habitants se relayaient la nuit pour surveiller les champs, en vain.

Meurtre et arrestations

L’horreur monta jusqu’à la nuit du 26 février 1838 où Victor Hours, un gendarme de 43 ans, surprit l’auteur de ces dégradations, mais, victime de son zèle et de son dévouement, il tomba mortellement blessé par un coup de feu tiré sur la patrouille dont il faisait partie.
On s’en doutait, mais voilà qu’on avait la certitude que les auteurs, qui visiblement étaient en bande, agissaient armés.
C’est dans ce contexte qu’intervient l’épisode du 15 juillet 1838, racontés par ailleurs sur le site. Cette nuit-là, un individu de 22 ans est surpris en train d’ébrancher des mûriers. Les gendarmes lui intiment l’ordre de se rendre, le jeune homme tente de s’enfuir. Des coups de feu sont tirés et l’individu est abattu sans avoir pu avouer quoi que ce soit. Il se nommait Jean Gazan.
On se met alors à soupçonner son oncle et sa tante, le couple Audibert. Seraient-ce eux qui terrorisent Saint-Remy depuis tant d’années ?
En effet, Jean Gazan était connu pour être ce que l’on appelait alors un individu frappé d’imbécilité et l’on imaginait bien qu’il n’était pas l’instigateur de ces crimes mais qu’il était plutôt la main armée d’un mentor.
Après la mort de Gazan donc, on se transporta chez les époux Audibert et le mari et la femme furent arrêtés. L’interrogatoire des deux laissait apparaître des contradictions qui pouvaient prouver qu’ils mentaient.

Procès et suites de l’affaire

Pendant six mois, on tenta d’instruire une accusation volumineuse avec la rédaction d’un nombre incalculable d’actes de procédure et finalement l’affaire fut portée devant le tribunal correctionnel de Tarascon en février 1839.
Quatre audiences furent nécessaires pour faire émerger la vérité, des audiences de quatre, cinq et six heures qui aboutirent à la condamnation des époux Audibert pour complicité dans toutes ces dévastations à cinq ans d’emprisonnement, 300 francs d’amende et à rester sous la surveillance de la police pendant cinq ans après leur libération. C’était là la peine maximale qu’ils encourraient, vu qu’on ne pouvait leur imputer la responsabilité de la mort du gendarme Hours.
On apprit que c’est l’intérêt qui fut la motivation de ce crime. On peut imaginer que les époux Audibert avaient voulu nuire à leurs voisins et les empêcher de vendre leur production.
Les époux Audibert firent appel de cette condamnation et une nouvelle audience se tint les 2 et 3 mai 1839, mais la chambre correctionnelle d’Aix confirma le jugement du tribunal de Tarascon.
Après l’arrestation, le calme revint enfin à Saint-Remy.
Notons toutefois que d’autres mutilations d’arbres eurent lieu dans d’autres communes des Bouches-du-Rhône à la même époque. Dans la nuit du 2 au 3 mars 1839, soit quelques jour après les événements de Saint-Remy, c’est à Eyragues, à 6 kilomètres de là, que 68 mûriers les plus beaux furent coupés en une nuit sur la pépinière de M. Gilles, notaire. L’année suivante, par exemple, plus de trois mille furent détruits sur la propriété de M. de Montvallon, à Marignane. En 1837, une quinzaine d’arbres furent mutilés à Fos-sur-Mer.
  • Sources : Le Mémorial d’Aix, 9 février 1839, p. 3 ; ibid., 4 mai 1839, p. 2.

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Le procès d’Étienne Lacanaud d’Eyragues (5 août 1845) – partie 3 https://www.geneprovence.com/proces-detienne-lacanaud-deyragues-5aout-1845-partie3/ https://www.geneprovence.com/proces-detienne-lacanaud-deyragues-5aout-1845-partie3/#respond Sat, 30 Jul 2016 13:40:14 +0000 http://www.geneprovence.com/?p=16069 L’article Le procès d’Étienne Lacanaud d’Eyragues (5 août 1845) – partie 3 est apparu en premier sur GénéProvence.

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Le drame du 18 mai

Poignard XIXe siècle. DR.
Poignard XIXe siècle. DR.

Le 18 mai 1845, Étienne Lacanaud franchit une étape fatale dans la haine qu’il voue à son père et à sa belle-mère.

Il est 6 heures du soir. Le père Lacanaud, Honoré-Grégoire, est assis dans la cour de sa maison, qui est en fait un jardin à l’arrière de la maison, en compagnie de son fils Marius, de Mélinde, sa promise, et d’une autre jeune femme, Louise Espelly.
Étienne surgit soudain sur le pas de la porte de la maison. Il se dirige vers son père en relevant la blouse qu’il porte. Un poignard y est caché et son geste a pour effet de le faire tomber à terre. Aussitôt, il se baisse pour le ramasser. Le son du père ne fait qu’un tour. Il comprend que son fils veut faire usage de l’arme contre lui. Il se lève d’un bond et tente de s’enfuir. Mais Étienne est jeune et vif et sa lame atteint le visage de son père, lui entaillant la lèvre supérieure.
Honoré-Grégoire manque de défaillir et tombe dans les bras de sa femme qui, consciente du danger, tente de le soustraire à la folle fureur d’Étienne. Elle commence donc à l’aider à rentrer dans le corridor. Elle se jette ensuite sur la poignée pour fermer la porte et empêcher Étienne de les suivre. Mais celui-ci parvient à passer une partie de son corps et, de sa lame, frappe Adèle à l’épaule gauche. Le père, lui, prend un nouveau coup du poignard, cette fois dans le haut du dos.
Très rapidement, Marius, l’autre frère, s’est levé et entoure Étienne de ses bras pour l’empêcher de tuer son père et sa belle-mère et leur permettre de s’échapper. Ceux-ci parviennent enfin à quitter la maison et se réfugient chez leur voisin. Dans la maison, Honoré-Grégoire ne tarde pas à s’évanouir.
L’intervention de Marius n’a fait que pousser la fureur d’Étienne plus fort encore et il tente même de lui porter des coups mortels qui, fort heureusement, finissent dans le vide. Bientôt Étienne part du lieu de son crime, non sans vociférer des menaces. « Ceci n’est qu’un commencement… », hurle-t-il.
Et il part…

Chez Tertian

Comme s’il ne s’était rien passé, il se rend chez son beau-frère Bayol et prend le repas du soir avec la famille de sa sœur. Lorsqu’on lui parle de l’accident survenu à son père, il indique en être informé mais en nie toute responsabilité. Puis il part se coucher.
Pourtant, le sommeil peine à venir. Il se tourne et se retourne dans son lit, réalisant que les recherches de la justice pour s’emparer de lui ont sûrement débuté. Il se lèvre donc dans le noir et sort de la maison sans faire de bruit. Il prend ensuite le chemin d’une ferme située en dehors du village. Son propriétaire, M. Tertian, est surpris de voir Étienne si tard, mais celui-ci lui demande s’il peut lui permettre de passer la nuit dans son grenier à foin et Tertian y consent. Il ne semble pas être au courant des événements de la soirée.
Étienne s’endort sans savoir comment vont tourner les événements.
Alors que le jour commence seulement à se lever, un escadron de gendarmes débarque dans la ferme Tertian et pénètre par la fenêtre. Étienne dort encore. Lentement, les gendarmes approchent de lui et, au signal, se jettent sur lui pour le maîtriser. Aussitôt, Étienne retrouve ses esprits et tente de se débattre, mais on l’immobilise. Il décide alors de marchander avec les gendarmes et leur propose un marché :
« Donnez-moi pour cinq minutes seulement la liberté de mes mains, demande-t-il, pour me brûler la cervelle. Je vous donnerai cinquante francs. Je suis un malheureux. »
On saisit sur lui deux pistolets à piston dont l’un est chargé jusqu’à la gueule, des balles et de la poudre. On trouve aussi sur lui le poignard dont il s’est servi pour frapper ses parents.

Que deviennent Honoré-Grégoire et Adèle ?

Honoré-Grégoire et Adèle ont tous deux survécu à l’agression. Le père, à vrai dire, ne retrouvera jamais la santé parfois et, quelques mois après, il s’éteindra dans sa maison d’Eyragues. La parricide sera alors consommé. Quant à Adèle Trouzel, elle se remet bien de sa blessure à l’épaule et pourra ainsi venir témoigner au procès du fils ingrat.
À suivre…

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Le procès d’Étienne Lacanaud d’Eyragues (5 août 1845) – partie 2 https://www.geneprovence.com/httpwww-geneprovence-comproces-etienne-lacanaud-eyragues-2/ https://www.geneprovence.com/httpwww-geneprovence-comproces-etienne-lacanaud-eyragues-2/#respond Tue, 07 Jun 2016 13:07:54 +0000 http://www.geneprovence.com/?p=16032 << Partie 1 Les exactions d’Étienne Bien que, dès avril 1845, Étienne Lacanaud ne vive plus chez son père, dans la Rue grande, à Eyragues, mais chez son beau-frère Bayol,…

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Les exactions d’Étienne

Bien que, dès avril 1845, Étienne Lacanaud ne vive plus chez son père, dans la Rue grande, à Eyragues, mais chez son beau-frère Bayol, il continue de lui mener la vie dure et fait régner la terreur dès qu’il apparaît. Ce mois de mai 1845 est d’ailleurs horrible pour le père, Honoré-Grégoire Lacanaud, qui a alors près de soixante ans.
Vieil homme
Un vieil homme qui pourrait tout à fait ressembler au père d’Étienne. Artsy Bee/Pixabay.
Le 3 mai, par exemple, des habitants du village voient le père poursuivi par son fils qui souhaite lui faire un mauvais sort. Craignant pour la vie du vieil homme, ils préviennent les gardes champêtres d’Eyragues. Ceux-ci arrivent dans la maison, constatent les agressions que fait subir le fils à son père, mais n’agissent pas pour le faire cesser. Cette inertie sera d’ailleurs constatée et relevée au procès.
D’autres actes odieux sont mis aussi sur le compte d’Étienne. Des témoins attestent que le fils a, tantôt mis son père en joue avec un fusil, tantôt l’a menacé du poignard, ou encore l’a provoqué en duel (courageux fils à la constitution robuste face à un vieillard !). Une fois, on assure même qu’il a chassé son père de sa propre maison.

Les lettres de la haine

Rapidement, Étienne adopte avec son père l’attitude d’une victime. Pour lui, son père en veut à sa vie et il ne fait que se défendre en étant odieux avec lui.
Il lui envoie même, en ce début du mois de mai deux lettres « anonymes » dans lesquelles on note la haine qu’il manifeste à son père. Voici comment est formulée la première :
« Ma franchise a fait naître en vous l’intention de me tuer que vous nourrissez depuis deux mois, vous me l’avez dit et ne pouvez le nier. Du reste, il y a huit jours, lorsque je suis entré chez vous, vous m’avez provoqué en me disant que vous n’aviez peur de personne et que vous saviez que j’avais peur de vous. Cela joint à tous les actes de barbarie que vous avez commis à mon égard a engendré chez moi la même intention que vous aviez à mon égard. Or, ne tenant plus à l’existence depuis ce qui s’est passé entre nous deux, et ne voulant pas agir en traître, je viens vous prévenir. Vous pouvez vous tenir sur vos gardes, parce que la première rencontre que j’aurai avec vous sera celle où nous aurons cette explication. Si vous étiez assez brave pour accepter un duel, je vous l’aurais proposé mais je sais que vous êtes trop lâche et le refuseriez. Votre conduite à mon égard le prouve trop, car il faut l’être pour se laisser influencer par une putain, pour renoncer à son enfant. Du reste, vous m’avez souvent dit que j’étais un bâtard, et je le crois. C’est pourquoi vous aurez lieu de croire que je n’aurai pas de répugnance à me laver les mains de votre sang que vous avez souillé en vous mariant avec une salope comme vous en avez une. Vous savez qui vous écrit. À revoir. »
Quelques jours plus tard, une nouvelle lettre arrive chez Honoré-Grégoire Lacanaud, tout aussi menaçante. Il y lit les mots suivants :
« Vous êtes venu, il y a deux ou trois jours, demander après moi au Lion d’Or, pour me provoquer en duel. J’en suis charmé. Trouvez-vous à votre jardin ce soir à cinq heures de l’après-midi. J’y serai. Nous verrons lequel des deux a tété le meilleur lait. Vous avez dit à qui a voulu l’entendre que j’étais un lâche. Nous le verrons. Apportez des armes, j’en aurai. Et surtout pas de témoins, parce que si vous en avez et que vous en parliez à quelqu’un, c’est parce que vous n’avez pas envie de vous battre. J’ai soif de votre sang. Du silence ! Vous m’en voulez, je vous en veux. »
Hôtel du Lion d'Or à Eyragues
L’hôtel du Lion d’or, à Eyragues. DR.

Une tentative d’arrangement

Dans ces conditions, le pire peut arriver à tout moment et, sentant la menace d’un accident mortel, le père n’a d’autres choix que de demander de l’aide à la justice. Le 3 mai, il écrit au procureur de la République de Tarascon les mots suivants :
« Ma vie, celle de mon épouse et de mes enfants sont en grand danger. Je viens supplier votre autorité pour obtenir une punition exemplaire et mettre sous la protection de la justice un père de famille, sa famille même, et éviter de grands malheurs que l’importunité pourrait entraîner. Il y a urgence, vous le voyez, je suis contraint, malgré mon cœur paternel, à vous signaler ce qui m’arrive. »
Lacanaud fils est alors convoqué par la justice qui le menace d’un procès et lui intime l’ordre, pour éviter ces poursuites, de quitter Eyragues. Dans le même temps, son père consent même à acheter à Étienne ses droits dans la succession de son aïeule, contre une somme de 800 francs. Étienne exige un versement comptant de la somme, prétextant son engagement imminent dans la garde municipale à Paris.
Certes, Étienne quitte Eyragues mais ce n’est pas pour longtemps. Bientôt il revient clandestinement dans son village natal.
Une nuit, il s’introduit dans la maison de son père. Les raisons n’en sont pas connues. Lui seul le sait, sans doute. Veut-il s’en prendre, une fois de plus, au vieil homme ? À la jolie Mélinde, qui dort sous le même toit ?
Quelque temps plus tard, il demande à son père, qui lui avait précédemment remis les 800 francs, d’y ajouter 400 francs. Il est vrai que l’acte de cession qu’avaient conclu les deux hommes portait à 1200 francs le prix de ses droits sur l’hoirie de son aïeule, mais, verbalement, tous deux avaient convenu que ce prix était fictif et que, à 800 francs, Lacanaud père ne devait plus rien à son fils. Dès lors, de nouvelles tractations sont menées, à l’issue de laquelle le père fait une offre à son fils, offre que celui-ci n’acceptera que le 17 mai, veille du drame dont nous allons parler maintenant.

Partie 3 >>

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Le procès d’Étienne Lacanaud d’Eyragues (5 août 1845) – partie 1 https://www.geneprovence.com/proces-etienne-lacanaud-eyragues-1/ https://www.geneprovence.com/proces-etienne-lacanaud-eyragues-1/#respond Sun, 05 Jun 2016 20:16:31 +0000 http://www.geneprovence.com/?p=15935 Pour vous remémorer le crime commis par Étienne Lacanaud, lisez l’article : Tentative de parricide (Eyragues, 18 mai 1845). Une affaire grave est déférée à la Cour d’assises des Bouches-du-Rhône…

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Pour vous remémorer le crime commis par Étienne Lacanaud, lisez l’article : Tentative de parricide (Eyragues, 18 mai 1845).

Une affaire grave est déférée à la Cour d’assises des Bouches-du-Rhône en ce 5 août 1845. Il s’agit d’une tentative de parricide commise par le nommé Marius-Étienne Lacanaud. Aussi, à cause de l’importance de cette affaire, des groupes nombreux stationnent aux abords du palais de justice d’Aix-en-Provence et, à l’heure de l’ouverture des portes, une foule assez considérable se précipite dans la salle. La pièce est occupée par un grand nombre de personnes et on remarque plusieurs dames qui ont pris place sous l’estrade des jurés, en face de l’accusé.
L’accusé est un homme de trente-deux ans. Il est grand, sa figure est animée et ses yeux, rapprochés l’un de l’autre, roulent avec vivacité dans leur orbite. Il porte un costume qui indique qu’il appartient à une famille aisée.
Interrogé par le président, il déclare se nommer Lacanaud Marius-Étienne, né à Eyragues (Bouches-du-Rhône).
Mais avant de passer au procès proprement dit, revenons à l’histoire de cette famille.
Signature d'Honoré-Grégoire Lacanaud. DR.
Signature d’Honoré-Grégoire Lacanaud. DR.

Les Lacanaud d’Eyragues

Le sieur Honoré-Grégoire Lacanaud, né vers 1786, propriétaire et moulinier en soie à Eyragues – il a même exercé un temps la profession de distillateur d’eau-de-vie –, est père de quatre enfants, issus d’un premier mariage, avec Marie Rose Catherine Abeille ou Abelly, qu’il a épousée le 31 juillet 1809. Avec les années, le couple donne naissance à de nombreux enfants : Honoré Joseph Aimé, né le 12 septembre 1811 (mort le 5 août 1813), Étienne-Marius Aimé – celui qui nous intéresse particulièrement – le 26 février 1813, Honorine Marie Rose le 27 février 1815, Marie le 11 mai 1817, Marie – enfant mort-née – le 6 juillet 1819, Honoré Jean le 29 mars 1821 (mort le 28 juillet 1821), Étienne Honoré Irénée le 28 juin 1822, Denis Marius le 9 octobre 1825, Françoise Maria Claira le 26 avril 1828 et Marius Antoine le 15 septembre 1829 (mort le 4 août 1830).

Étienne, l’enfant terrible

Bien que né dans une bonne famille de propriétaires, Étienne eut très tôt eu le comportement du jeune homme qui ne se souciait guère de se donner un avenir. Encore adolescent, il fut placé en apprentissage auprès d’un pharmacien d’Avignon, Charles-Agricol Moutte. Cet homme (1778-1864), ancien pharmacien des armées d’Italie et d’Orient, était un érudit et avait écrit en 1807 un ouvrage intitulé Notions d’histoire naturelle, de chimie et de pharmacie sur la Cantharide vésicatoire, et sur ses insectes succédanés (impr. Jean-Germain Tournel)[ref]Moutte a aussi été un historien local réputé à Avignon. Il est notamment l’auteur d’une étude sur l’histoire de l’imprimerie à Avignon.[/ref]. C’est dire si le jeune Lacanaud avait toutes les cartes en mains pour devenir à son tour une personne respectée. Pourtant, très vite, son apprentissage tourne mal et le jeune homme commet des « actes d’infidélité » envers son patron (peut-être des vols), qui poussent le pharmacien à le renvoyer. Pire, son père est contraint de payer une somme de 200 francs pour lui éviter un procès.
Place du Change (Avignon)
La place du Change, à Avignon, sur laquelle nous pensons pouvoir localiser la pharmacie Moutte.
Revenu dans la maison familiale de la Rue grande, Étienne a la possibilité de se former au métier de son père, moulinier en soie. Hélas, sa paresse a raison de lui et il préfère l’oisiveté au travail.
Arrivent ses 18 ans (1831). Comme il faut faire quelque chose de lui, il s’engage dans un régiment de chasseurs, qui se trouve en garnison à Tarascon. Alors que le jeune homme est sous les drapeaux, son père lui vient régulièrement en aide pour pallier ses déficiences pécuniaires.
Finalement, le 27 avril 1838 (il a 26 ans), Étienne obtient son congé et rentre chez son père. Mais bien des choses ont changé dans la maison d’Eyragues.

Les besoins d’argent d’Étienne

Sa mère, Marie-Catherine, est morte le 26 février. C’est deux mois plus tard qu’Étienne revient vivre chez les siens. Dans l’intervalle de ces deux mois, Honoré-Grégoire, son père, s’est remarié. Sa nouvelle épouse se nomme Adèle Rose Angélique Touzel. Certes, elle ne peut donner aux enfants de Catherine Abeille, et notamment à Étienne, les soins et l’affection de leur mère, mais les témoins au procès du jeune homme attesteront du « vif empressement [de Rose] à lui être agréable et des égards dont il aurait dû sentir tout le prix ».
Étienne refuse de faire des efforts avec sa belle-mère et s’attire inévitablement les reproches de son père. Pire, il se met à partir de longues journées de la maison et exige de son père de l’argent pour lui permettre des dépenses incessantes. L’ambiance est orageuse dans le foyer et les disputes tournent systématiquement autour de l’argent.
Un jour, s’étant épris d’une femme mariée, il quitte Eyragues pour le Vaucluse et emménage avec elle. On imagine sans peine le discrédit qu’il fait alors tomber sur sa famille. La situation ne dure pourtant pas longtemps et, à court de ressources, il décide de s’engager une nouvelle fois dans l’armée, cette fois-ci à titre de remplaçant. Il est incorporé le 24 juillet 1840 dans le 31e de ligne.
Ce n’est que quatre ans plus tard, le 31 décembre 1844, qu’il est libéré.

Le cour à Mélinde

La rue grande, à Eyragues
La Rue grande, à Eyragues, où se trouve la maison familiale des Lacanaud.

En février 1845, Étienne Lacanaud rentre à Eyragues et réintègre le foyer qu’il a quitté plusieurs fois. Il a 32 ans.

Son père l’accueille à nouveau avec plaisir, diront les témoins. Il s’emploiera également à ce qu’É­tienne s’entende avec sa belle-mère.
Cette belle-mère, Rose Touzel, avait eu une fille d’un premier ma­riage, Mélinde Lapierre. Cette jeune femme est sortie de la pension à peu près à l’époque où Étienne est retourné vivre chez les siens. Et c’est là aussi que va désormais vivre Mélinde.
Depuis de longs mois, le jeune frère d’Étienne, Marius (19 ans) fait une cour assidue à cette jeune personne, cour à laquelle elle n’est pas indifférente. Venir vivre dans la famille permettra certainement aux deux jeunes gens de s’accorder et d’envisager un mariage à brève échéance.
C’est pourtant sans compter sur Étienne qui, au nombre de ses défauts, n’a que faire des sentiments de son jeune frère, d’autant que la jeune Mélinde lui plaît bien, à lui aussi. En rentrant à Eyragues, il fait donc la connaissance de la jeune fille et se décide à la séduire. Son petit jeu et ses attentions inappropriées attirent vite la jalousie du frère et les reproches du père et, après les questions d’argent d’hier, les disputes tournent désormais autour du comportement d’Étienne. Son père et lui entrent dans de vives colères et, finalement, Étienne doit partir.
Il ne se réengagera pas dans l’armée, mais est désormais accueilli chez son beau-frère Bayol, à Eyragues. Rappelons qu’Étienne, du haut de ses 32 ans, n’a toujours pas manifesté le désir de travailler et vit donc à la charge de ses parents, proches ou plus éloignés. Quelle est sa vie dans la famille Bayol ? On n’en connaît pas les détails précis, mais il semble qu’il se confie souvent à son beau-frère au sujet des sentiments qu’il prétend avoir pour la jeune Mélinde et celui-ci, au lieu de le décourager, semble lui donner raison, ou du moins ne pas le contredire.
Tout est prêt pour que le drame se dessine…

Partie 2 >>

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Tentative de parricide (Eyragues, 18 mai 1845) https://www.geneprovence.com/tentative-de-parricide-eyragues-18-mai-1845/ https://www.geneprovence.com/tentative-de-parricide-eyragues-18-mai-1845/#respond Thu, 02 Jun 2016 16:23:59 +0000 http://www.geneprovence.com/?p=15929 « Un double crime, qui heureusement n’a pas eu tout le résultat que s’en promettait son coupable auteur, a épouvanté la commune d’Eyragues dans la soirée du 18 courant. Le nommé…

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« Un double crime, qui heureusement n’a pas eu tout le résultat que s’en promettait son coupable auteur, a épouvanté la commune d’Eyragues dans la soirée du 18 courant. Le nommé Lacanaud fils a tenté d’assassiner son père et sa belle-mère.
DR.
DR.
Ce misérable a frappé d’abord son père de deux coups de couteau-poignard, l’un à la figure et l’autre dans les reins, et il a ensuite blessé sa belle-mère à l’épaule.
Les victimes ayant appelé du secours, Lacanaud fils prit la fuite, mais la brigade de gendarmerie de Saint-Remy, prévenue par le maire d’Eyragues, se rendit aussitôt sur les lieux, et se mit immédiatement à la recherche du coupable.
Lacanaud, qui est d’une constitution robuste et d’un caractère résolu, s’était réfugié dans le grenier à foin d’une maison de campagne d’Eyragues. C’est là qu’il a été découvert et arrêté par les gendarmes Lequeux et Lyonet. Il était armé de deux pistolets chargés et de deux couteaux, ce qui n’a pas empêché les.deux gendarmes que nous avons nommés de s’emparer de lui.
Lorsque Lacanaud s’est vu pris, il a offert une somme de 50 francs pour qu’on lui laissât la faculté de se suicider.
Conduit immédiatement à Tarascon, Lacanaud a été écroué dans la prison de cette ville. »
  • Source : Le Mémorial d’Aix, no, 8e année, 25 mai 1845, p. 2.

Pour lire les suites de cette affaire, et les circonstances qui ont entouré le drame, rendez-vous à la page Le procès d’Étienne Lacanaud d’Eyragues (5 août 1845).

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Tué par une roue (Saint-Étienne-du-Grès, 12 mai 1768) https://www.geneprovence.com/tue-par-une-roue-saint-etienne-du-gres-12-mai-1768/ https://www.geneprovence.com/tue-par-une-roue-saint-etienne-du-gres-12-mai-1768/#respond Thu, 05 Apr 2012 23:01:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=98 L’an mil sept cens soixante-huit et le douzième du mois de mai, Charles Hugues, ménager de la ville de Saint-Remy, fils naturel et légitime de Joseph Hugues, aussi ménager, et de Catherine Auran, âgé d’environ vingt-huit ans, venant de Tarascon, est tombé sous sa charrette où il a eu le malheur de mourir subitement sous une des roues qui l’a

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L’an mil sept cens soixante-huit et le douzième du mois de mai, Charles Hugues, ménager de la ville de Saint-Remy, fils naturel et légitime de Joseph Hugues, aussi ménager, et de Catherine Auran, âgé d’environ vingt-huit ans, venant de Tarascon, est tombé sous sa charrette où il a eu le malheur de mourir subitement sous une des roues qui l’a achevé tout à coup.
charrette-bord-riviereJacques et Honoré Martin, père et fils, Joseph Guigou, Joseph Comete, tous ménagers et habitants de la paroisse Saint-Étienne-du-Grès, et Mathieu Consolin, ménager et habitant du lieu d’Eyragues, ont été témoins de ce malheur arrivé à un quart de lieue de cette paroisse.
En fois de quoi lesdits Jacques et Honoré Martin ont signé, les autres témoins ont déclaré ne savoir signer. Le défunt a été enseveli dans l’église de cette dite paroisse le treize dudit mois de mai.
[PASCAL, curé, MARTIN, MARTIN fils]

 

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Une famille provençale : les Bionneau d’Eyragues https://www.geneprovence.com/une-famille-provencale-les-bionneau-deyragues/ https://www.geneprovence.com/une-famille-provencale-les-bionneau-deyragues/#respond Sat, 20 Dec 2008 00:01:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=695 [caption id="attachment_6061" align="alignright" width="218"] © S. Avy, 2013.[/caption] Armes : D'azur, à la fasce d'or, chargée de deux croissants de gueules, et accompagnée en chef de trois étoiles d'or, et en pointe d'un vol d'argent. Origine de la famille : Poitou. Histoire des Bionneau d'Eyragues : Jean Bionneau, fils d'André, s'installe à Marseille au milieu du XVIe siècle.

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© S. Avy, 2013.
© S. Avy, 2013.

Armes : D’azur, à la fasce d’or, chargée de deux croissants de gueules, et accompagnée en chef de trois étoiles d’or, et en pointe d’un vol d’argent.

Origine de la famille : Poitou.

Histoire des Bionneau d’Eyragues : Jean Bionneau, fils d’André, s’installe à Marseille au milieu du XVIe siècle. Il y épouse le 28 décembre 1555 Douce Gantelme et donne naissance à deux filles :

  • Marguerite Bionneau (x 1591 Pierre Blanc), et
  • Anne Bionneau (x 1583 Claude de Cabanes).

En 1590, Jean Bionneau devient secrétaire du roi.

Son descendant, François Bionneau, achète la seigneurie d’Eyragues au marquis de Trans le 17 novembre 1628. Cette acquisition vaudra une modification au nom familial. Des capitaines de terre et de mer sont sortis de cette famille.
Jean-Baptiste de Bionneau d’Eyragues fut maire d’Aix en 1717 et 1718.


Renseignements concernant Marguerite et Anne Bionneau fournis par Didier Verlaque.
Bibliographie : Nobiliaire du département des Bouches-du-Rhône, H. Gourdon de Genouillac, Paris, 1863.

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