13 - Lançon-Provence Archives - GénéProvence https://www.geneprovence.com/category/13-lancon-provence/ 500 ans de faits divers en Provence Sat, 06 Sep 2025 15:57:14 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://www.geneprovence.com/wp-content/uploads/2024/04/cropped-434541497_912630390609581_141579584347965292_n-32x32.png 13 - Lançon-Provence Archives - GénéProvence https://www.geneprovence.com/category/13-lancon-provence/ 32 32 Récit de la peste de Provence (Boulbon, 15 décembre 1720) https://www.geneprovence.com/recit-de-la-peste-de-provence-15-decembre-1720/ https://www.geneprovence.com/recit-de-la-peste-de-provence-15-decembre-1720/#respond Sat, 06 Sep 2025 15:54:29 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=26277 Durant toute la seconde moitié de l’année 1720, le curé de Boulbon, Périer, fait le récit de la peste qui s’étend dans un premier temps à Marseille mais peu à…

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Reconstitution du village de Boulbon en 1720. © GénéProvence, 2025.

Durant toute la seconde moitié de l’année 1720, le curé de Boulbon, Périer, fait le récit de la peste qui s’étend dans un premier temps à Marseille mais peu à peu dans un grand nombre de villes et villages de Provence. On a sous sa plume le récit d’un homme inquiet pour le village, ce « misérable lieu », qu’il administre.

« Cette année 1720, il y a eu une récolte abondante. Toutes les terres, les unes et les autres, ont rendu d’un dixième dans le temps de la foire de Beaucaire.
On a soupçonné Marseille de peste et avec juste raison puisqu’elle y est si maligne qu’on assure que depuis le commencement de ce mois d’août, jusqu’à aujourd’hui vingt-huitième août, il y est mort plus de quatorze à quinze mille âmes et il continue à ce qu’il nous en revient à y en mourir toujours sans nombre.
Toutes les villes et villages de la province se gardent et il n’y a plus de commerce ni avec le Languedoc ni avec Avignon, et si Dieu n’y met sa main par sa divine miséricorde, nous sommes tous perdus.
Aubagne, Lançon, sont atteints de ce mal-là, Aix est soupçonné et on assure qu’il est au faubourg.
Le 3 octobre, le parlement, après avoir prêté serment, s’est retiré à Saint-Remy, s’étant eux-mêmes condamnés à faire quarantaine.
La peste est aux quatre coins d’Aix. Le 30 septembre, il y mourut dans une nuit vingt-cinq personnes.
On assure qu’il est mort à Marseille ou à ses bastides plus de cinquante mille âmes.
Nous nous gardons ici le mieux que nous pouvons, jour et nuit.
Aujourd’hui 23 octobre 1720, nous avons renouvelé le vœu de sainte Élisabeth et nous sommes allés en procession à Notre-Dame chanter la grand-messe. Les consuls y ont été pieds nus, la corde au col et la torche à la main, ce qui se continuera in aeternam.
Saint-Remy est soupçonné de contagion. Dieu veuille qu’il n’y ait rien.
J’ai grand peur que la peste n’y soit bientôt déclarée, comme aux autres endroits.
Du onze novembre, on mande qu’il est mort à Marseille ou à ses bastides plus de soixante mille âmes. Il y a eu de terribles désordres dans cette ville, causés par les forçats de galère qu’on avait tirés pour servir les malades et pour servir de corbeaux.
Il y est mort une grande quantité des prêtres et de religieux. Monseigneur l’Archevêque s’y est exposé autant que les prêtres les plus zélés et Dieu l’a conservé jusqu’à aujourd’hui. Le pape a envoyé trois mille saumées1 de blé pour soutenir le pauvre peuple et la contagion fait aujourd’hui à Aix autant de ravages à proportion qu’il en a fait à Marseille, où elle commence fort à calmer.
On soupçonne toujours Saint-Remy et il y a apparence que cette ville aura le même sort que toutes les autres villes et villages, qui ont été soupçonnées où elle est aujourd’hui aux quatre coins. Dieu veuille la préserver.
On dit que Lançon, il n’y est resté presque personne.
Le Martigues et Salon sont confinés.
Le 5 décembre, M. l’Intendant s’est retiré à Barbentane, méchante marque pour Saint-Remy. Madame l’Intendante s’est accouchée en chemin et a fait l’enfant dans son carrosse.
Certainement la contagion doit y être quoi qu’on le cache, mais dans moins de quatre à cinq jours, il sera confiné quoi qu’on en dise.
Le 15, troisième dimanche, à 4 heures du soir, l’ordre de M. de Jossaud, commandant dans cette viguerie, est arrivé, de confiner Saint-Remy.
Dieu veuille nous garder par sa divine miséricorde, car nous sommes en grand danger dans ce misérable lieu où il n’y a pas grand ordre.
Tarascon est en grand danger et nous aussi.
Le 14 décembre, la peste a commencé à Tarascon, par Simiot, poissonnier, qui l’a portée du Martigues. Il est mort avec un bubon. Dieu ait pitié de Tarascon et de nous aussi. On a confiné la traverse d’Arles au faubourg Saint-Jean. »

Note

1. Une saumée représente la charge d’une bête de somme.

  • Source : Registre paroissial de Boulbon, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, 203 E 222.

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Théodore-Augustin Forcade (1816-1885), archevêque d’Aix-en-Provence https://www.geneprovence.com/theodore-augustin-forcade-1816-1885-archeveque-daix-en-provence/ https://www.geneprovence.com/theodore-augustin-forcade-1816-1885-archeveque-daix-en-provence/#respond Mon, 17 May 2010 00:01:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=403 Théodore-Augustin Forcade (né à Versailles le 2 mars 1816 – décédé à Aix-en-Provence le 12 septembre 1885) est un religieux français.

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Théodore-Augustin Forcade (né à Versailles le 2 mars 1816 – décédé à Aix-en-Provence le 12 septembre 1885) est un religieux français.
Considéré comme un grand voyageur, il est tour à tour vicaire apostolique de Tōkyō (Japon) de 1846 à 1842, puis évêque de Basse-Terre (Guadeloupe) de 1853 à 1860, évêque de Nevers de 1860 à 1873 et enfin archevêque d’Aix-en-Provence de 1873 à 1885. Évêque à Nevers, il contribue à éveiller la vocation de Bernadette Soubirous dans les années 1860.
Il s’éteint à Aix-en-Provence des suites du choléra, après avoir été contaminé au contact de malades qu’il venait réconforter.
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Biographie

Théodore-Augustin Forcade naît le 2 mars 1816 à Versailles d’un père employé à la préfecture de Seine-et-Oise, Auguste-Louis Forcade, et d’Augustine Joséphine Alexandrine Giroust, son épouse. L’enfant suit des études au séminaire de Versailles où il est élevé au sacerdoce. Il est ensuite chargé de la chaire de philosophie au grand séminaire pendant environ une année et supplée les services d’un curé infirme dans une petite paroisse locale. Les résultats qu’il y obtient sont spectaculaires. Honoré Fisquet affirme qu’« il parvint à raviver la foi dans cette commune et, tout brûlant de zèle pour le salut des âmes, résolut de se consacrer aux pénibles labeurs de l’apostolat dans les contrées infidèles [1]. » C’est ans doute de cette période, donc, que lui vient la vocation de devenir missionnaire religieux.
Le 16 mars 1839, il est ordonné prêtre à la société des Missions étrangères et embarque pour l’Extrême-Orient en décembre 1842 alors qu’il est simple prêtre.

Chine et Japon (1846-1852)

Alors que, depuis 1640, le Japon s’isole en interdisant l’entrée des étrangers sur son sol [2], et que la Chine ouvre plusieurs de ses ports dans les années 1830, les puissances occidentales envisagent d’utiliser cette occasion pour tenter de pénétrer économiquement au Japon en le forçant à s’ouvrir. Le 30 avril 1844, alors qu’est signé, par le diplomate français Théodore de Lagrené et Qiying, gouverneur mandchou du Guangdong, le traité de Huangpu entre la France et la Chine, la société des Missions étrangères envoie un prêtre aux îles Ryukyu : il s’agit de Théodore-Augustin Forcade. Débarquant à Lieou-Kieou en compagnie d’un catéchiste chinois nommé Augustin Ko, récemment sorti des prisons de Canton où il avait été mis pour cause de foi, les autorités chinoises lui refusent de débarquer. L’autorisation n’intervient que le 3 mai mais ils sont immédiatement placés en résidence surveillée dans une bonzerie. Les deux hommes parviennent de temps à autre à partir prêcher en ville, mais les soldats les reprennent et s’efforcent de convaincre les habitants du lieu de ne pas leur ouvrir leur porte. Théodore-Augustin Forcade reste là deux années, malgré les dangers qu’il encourt. Sa présence est seulement tolérée par le gouvernement chinois, sous la menace de la flotte française du général Cécille. En moins de six mois, Forcade apprend à parler la langue chinoise, malgré l’interdiction qui lui est faite de parler aux habitants.
Durant cette période, il ne semble pas manifester d’intérêt particulier pour la culture japonaise, pays qui constitue la destination qui lui a été fixée, ne possédant que d’anciens ouvrages d’histoire, comme Histoire du christianisme dans l’empire du Japon (1715), de Pierre-François-Xavier de Charlevoix, ou encore Histoire et description générale du Japon (1736), du même auteur. Le 27 mars 1846, Forcade est nommé vicaire apostolique du Japon, mais ne ne sera jamais autorisé à se rendre à Tōkyō. Le même jour, il devient évêque de Samos in partibus infidelium. Le 1er mai 1846, un navire français, commandé par l’amiral Cécille, vient le secourir de son inextricable situation chinoise et lui fait quitter Lieou Kieou. Mais, arrivé à Chusan, alors qu’il s’attend à y trouver ses bulles, il y rencontre Mathieu Adnet, ancien curé de Verdun, devenu missionnaire, qu’il envoie à Lieou-Kieou tenir compagnie à Pierre-Marie Leturdu, missionnaire de la Congrégation des missions étrangères, resté sur place. Il prend, lui, la route pour Hong-Kong. À compter de cette période, il se fait appeler « Augustin ».
Le 21 février 1847, il devient le premier évêque ordonné au diocèse de Hong-Kong. Mais il ne peut y exercer sa charge, des événements le rappelant en Europe pour plusieurs années [3].

Guadeloupe (1853-1860)

L’évêché de Basse-Terre, en Guadeloupe, est tout nouveau à cette époque. Son premier évêque, Pierre-Gervais Lacarrière [4], y exerce un court épiscopat de deux années, à l’issue desquelles il doit cesser ses activités pour cause de santé.

Installation

Le 6 avril 1853, Théodore-Augustin Forcade est nommé par décret impérial évêque de Basse-Terre et de Pointe-à-Pitre à sa place. Il a alors 37 ans. Il est confirmé le 12 septembre de la même année. Entre-temps, il assiste au concile provincial de Bordeaux tenu à La Rochelle en juillet 1853 et, le 7 août 1853, participe à la cérémonie du sacre de Vital-Honoré Tirmarche, évêque d’Adras in partibus, dans la chapelle du palais des Tuileries.
Son arrivée formelle en Guadeloupe se fait le 13 janvier 1854 après avoir quitté Brest le 2 décembre 1853 à bord de la corvette La Fortune et avoir fait une halte par Ténériffe que le gouverneur de la Guadeloupe, M. Bonfils, présent aussi à bord, voulait absolument visiter. Alors que le vaisseau paraît à la pointe du Vieux-Fort, la population accourt, les cloches se mettent en branle et des feux d’artillerie sont déclenchés. La façade de la cathédrale est somptueusement décorée de trophées et d’inscriptions.
À trois heures et demie, une salve de canons annonce que le nouvel évêque quitte La Fortune. La batterie du fort tire du canon alors qu’il met les pieds à terre. Théodore-Augustin Forcade est reçu par l’adjoint au maire de Vieux-Fort et se revêt de ses habits pontificaux. Puis il procède à plusieurs bénédictions solennelles à l’adresse de la foule sur le chemin de l’église. À la porte de la cathédrale l’attend l’abbé Salesse, premier vicaire général et administrateur du diocèse. Forcade lance alors ces mots, tant à l’adresse de Salesse que de la foule : « Mon vénérable prédécesseur, je le sais, monsieur l’abbé, aimait et aime encore tendrement ce bon peuple ; mais je sens là, au fond de mon cœur, que moi je l’aime aussi, et que dans cet amour du moins je ne lui serai point inférieur. »
Un chant du Te Deum est entonné et l’évêque reçoit sur son trône l’obédience du clergé. Puis il prononce une oraison sur la paix du haut de la chaire. Enfin, se rendant à l’évêché, une foule nombreuse le suit. Un repas est organisé le soir en présence du maire et du gouverneur de Vieux-Fort.

Ses huit années à la Guadeloupe

Les années passées en Guadeloupe contribuent à l’enracinement de la foi catholique sur l’île. Il ne s’absente pas de l’archipel, préférant notamment se faire représenter au concile provincial de Bordeaux tenu à Périgueux en août 1856. Ses deux seules absences de Guadeloupe ont lieu, l’une le 25 août 1858 lorsqu’il assiste aux obsèques de Michel Vesque, évêque de Roseau, sur l’île de Dominique, et l’autre du 8 au 18 septembre 1859 pour le quatrième concile de la province de Bordeaux, période durant laquelle a aussi lieu la consécration de la basilique de Notre-Dame de Bonne-Encontre, à laquelle il assiste en compagnie du cardinal Ferdinand-François-Auguste Donnet. C’est aussi cet été-là que, par un décret impérial daté du 11 août 1859 et sur la proposition du secrétaire d’état au département de l’Algérie et des colonies, il est nommé chevalier de la Légion d’honneur, puis, le 20 décembre 1859, comte, titre confirmé en France le 18 août 1861.
Mais les qualités de Forcade sont appréciées en métropole et l’on envisage de lui confier un siège épiscopal plus prestigieux. Alors que, le 16 juillet 1860, il envoie une lettre à Donnet pour l’informer du décès de Louis-Martin Porchez, évêque de Fort-de-France, le cardinal lui envoie une réponse sans équivoque :

« Vous avez été, Monseigneur, le digne interprète de la douleur publique, dans les paroles si bien inspirées et si vivement senties que vous avez fait entendre en présence du cercueil de votre vénérable collègue. J’ai beaucoup aimé la délicate pensée que vous avez eue d’associer le souvenir de Mgr Le Herpeur à celui de Mgr Porchez, et l’apostrophe de la fin aux montagnes de la Martinique : Montes Gelboe, nec ros, nec pluvia veniat super vos.
Je vous fais mon sincère compliment et je désire que la voix qui pleure si bien dans les funérailles et qui a résonné avec tant d’éloquence dans notre dernier concile, puisse bientôt se faire entendre dans quelqu’une des cathédrales du continent, car je travaille à vous y ramener… »
— Ferdinand-François-Auguste Donnet, (cité in La France pontificale…, op. cit., p. 123, 124).

Quelques semaines plus tard, Théodore-Augustin Forcade doit quitter son diocèse de Guadeloupe.

Nevers (1860-1873)

Par un décret impérial, Théodore-Augustin Forcade est nommé évêque de Nevers à l’âge de 44 ans, le 11 décembre 1860, suite au décès de Dominique-Augustin Dufêtre. Préconisé au consistoire du 18 mars 1861, il prête serment devant l’Empereur Napoléon III le 28 avril 1861. C’est le 16 mai qu’il fait son entrée solennelle à Nevers. Lors du banquet qui suit son installation, l’évêque fait installer à sa table vingt pauvres de la ville. Il publie ensuite une lettre qu’il fait lire dans toutes les églises du diocèse et visant à encourager les fidèles de l’Église. Augustin-Joseph Crosnier, dans ses Études sur la liturgie nivernaise : son origine et ses développements (1868), indique que « lorsque Mgr Forcade arriva à Nevers, il fut heureux d’y trouver la liturgie romaine solidement établie. » Mais le clergé profite de son arrivée pour demander un supplément au rituel pour divers types de cérémonies, tant pour les bénédictions particulières que pour les cérémonies réservées aux évêques. Afin de satisfaire à cette demande, Forcade obtient un indult le 2 mars 1865 qui l’autorise à admettre dans son diocèse toutes les bénédictions déjà autorisées dans d’autres diocèses de France.
Dès son arrivée à Nevers, Forcade entreprend une visite des paroisses de son diocèse, commençant par Fourchambault le 23 juin 1861. La veille, un ouragan ravage plusieurs communes, dont Moulins-Engilbert, Fours et Luzy. L’évêque fait un appel à la charité publique pour venir en aide aux sinistrés. Le 2 juillet, il bénit une église construite à La Celle-sur-Loire.

L’opposition à Baroche

Alors que le Second Empire fait régner l’autorité sur la France, le ministre de la Justice Pierre Jules Baroche, de tendance résolument conservatrice, mène à partir de 1863 une politique centralisatrice. Le 8 décembre 1864, le pape Pie IX publie une encyclique nommée Quanta cura. Le ministre Baroche informe alors tous les évêques de France que le Conseil d’État est saisi de l’examen d’un projet de décret visant à censurer une partie de cette encyclique dans l’Empire français, sur la base de la loi du 18 germinal an X, appliquant le Concordat de 1801. Cette décision ulcère l’épiscopat français et de nombreuses voix s’élèvent pour protester contre le projet. Parmi celles-ci, se trouve Forcade qui écrit une lettre à Baroche le 10 janvier 1866 :

« […] J’ai le profond regret d’être obligé de vous dire que nous sommes tous autant effrayés qu’affligés. Nous ne craignons rien pour l’Église. Elle a des promesses d’immortalité ; mais ces promesses ne sont que pour l’Église. […] [Nous] ne pouvons oublier qu’en des circonstances toutes semblables l’Esprit Saint n’inspira pas [aux Apôtres] d’autres réponses et ne leur traça pas d’autre règle de conduite que celle-ci : Obedire oportet Deo magis quam hominibus [5]. »
— Signé « AUGUSTIN, évêque de Nevers », cité in La France pontificale…, op. cit., p. 125, 126.

Il s’agit ni plus ni moins d’une menace de désobéissance. Dans la foulée, Forcade écrit une lettre au Journal de la Nièvre pour informer les lecteurs de la mauvaise application de la loi qui est faite selon lui. Enfin, il adresse un mandement à son clergé et ses diocésains leur enjoignant « une adhésion complète à l’enseignement du souverain-pontife. »

Les visions de Bernadette Soubirous

bernadette-soubirousDurant son office à l’évêché de Nevers, Théodore-Augustin Forcade entend parler de Bernadette Soubirous et des 18 apparitions qu’elle affirme avoir reçues entre février et juillet 1858. Un jour, il lui demande si sa vocation ne lui aurait pas été prédite à la grotte de Massabielle, à quoi la jeune fille répond : « Ah ! Monseigneur !… ». Le 25 septembre 1863, il a un entretien avec elle, alors qu’elle est hébergée à l’École des indigents de l’hospice de Lourdes. Au cours de cet entretien, il promet à Bernardette Soubirous d’être dispensée du paiement d’une dot pour devenir religieuse et, malgré son état de santé précaire, souhaite l’envoyer chez les sœurs de la Charité à Nevers, dans un couvent tenu par Louise Ferrand, mère supérieure, afin de s’y instruire. Louise Ferrand accepte la demande de l’évêque, lui disant : « Monseigneur, elle sera un pilier de l’infirmerie. » Finalement, le 4 juillet 1866, la jeune fille quitte Lourdes pour le noviciat de Nevers.
À la mort de Bernadette Soubirous, l’évêque, devenu archevêque d’Aix, publie une Notice sur la vie de sœur Marie-Bernard. À Nevers, il est fermement convaincu de la sainteté de la jeune femme, même s’il avoue qu’il aurait pu la « lâcher complètement ». À l’occasion de la visite de l’archevêque de Reims Jean-François Landriot au diocèse de Nevers, Forcade a affaire à un homme sceptique sur les apparitions prêtées à Bernadette Soubirous. Il raconte dans sa Notice sur la vie de sœur Marie-Bernard :

« Pendant le dîner, la conversation vint à tomber, je ne sais trop comment, sur Lourdes et Bernadette. Après avoir écouté quelques instants en silence, Mgr Landriot, avec son franc-parler ordinaire, me dit à brûle-pourpoint : « Votre Bernadette, moi, je n’y crois pas ! — Comme il vous plaira, mon cher seigneur ; Bernadette n’est assurément pas un article de foi. Permettez-moi cependant de vous demander si vous l’avez jamais vue. — Non, et je n’ai aucune envie de la voir. — Pourquoi cela ? — Parce que je n’y crois pas. — Mais qui sait si, après l’avoir vue, vous n’y croiriez pas ? — Il n’y a pas de danger ! »
Après le repas, dès que je pus me trouver seul avec mon vénérable ami, je ne lui dissimulai pas que je l’avais trouvé un peu vif à l’endroit de Bernadette, et je lui demandai formellement, en manière de réparation, d’aller la voir avec moi le lendemain matin. « Vous êtes, lui dis-je, un savant homme et un habile ergoteur. Si vous parvenez à la dérouter sur le fait des apparitions de Lourdes, et à me démontrer ainsi, soit qu’elle se trompe, soit qu’elle nous trompe, vous me rendrez un grand service. Je ne tiens aucunement à faire vis-à-vis d’elle un métier de dupe, et je vous déclare que dans ce cas je la lâche immédiatement. »
Mon cher confrère me répondit du bout des lèvres : « Nous verrons cela, je ne dis pas non. » Mais il n’en restait pas moins clair que ma proposition ne lui souriait guère. Néanmoins je fis atteler le lendemain dès qu’il eut dit sa messe, et j’allai le prendre. Il dut me suivre bon gré mal gré et, pendant le court trajet qui sépare l’évêché de Saint-Gildard, préparant sans doute sa thèse, il paraissait tout pensif. On amène enfin devant nous sœur Marie-Bernard, et, avec une sorte de petite rage, il s’en donne à cœur-joie. Il la presse de questions et d’arguments, la tourne et la retourne dans tous les sens, comme aurait pu le faire un vieil examinateur de profession, entre les plus intraitables. La sœur, sans se déconcerter un instant, répond à tout, en termes laconiques, mais clairs, précis et pleinement satisfaisants. Fatigué plus tôt qu’elle, il abandonne le terrain, et nous nous retirons. Dès que nous sommes remontés en voiture : « Eh bien ! me dit-il, maintenant j’y crois. J’y crois, parce que je suis battu, et que je ne puis m’expliquer comment, en dehors d’une assistance surnaturelle, une naïve et ignorante pastourelle des Pyrénées m’a si facilement et si complètement exécuté… » »

Les années de Théodore-Augustin Forcade à Nevers

Théodore-Augustin Forcade demeure évêque de Nevers pendant près de 14 années. Durant cette période, il bénit de nombreux bâtiments religieux de la région où il exerce. Ainsi, le 5 mai 1860, il bénit la chapelle du château de La Chaux (Saône-et-Loire). Le 31 août 1864, il bénit devant une foule de fidèles et de prêtres la nouvelle église de Mhère (Nièvre), commencée en 1861 et achevée trois ans plus tard.
À partir d’octobre 1865, la Guadeloupe est frappée par une violente épidémie de choléra. Dans la seule journée du 22 novembre, 167 personnes meurent à Basse-Terre et 54 à Pointe-à-Pitre. Ému par la situation, Forcade organise des secours à destination de l’île et préside un comité de dames chargé de réunir et de centraliser les secours sous le patronage de l’impératrice Eugénie de Montijo. En mars 1866, celle-ci fait notamment don de deux lots à la loterie organisée pour rassembler des fonds pour la Guadeloupe.

Aix-en-Provence (1873-1885)

Théodore-Augustin Forcade est nommé archevêque d’Aix-en-Provence le 21 mars 1873. Il est à l’origine de deux institutions catholiques d’Aix : le collège catholique et le comité catholique diocésain. On lui doit aussi le journal La Semaine religieuse, ainsi que plusieurs cercles ouvriers. On peut voir en la cathédrale Saint-Sauveur un plateau ayant appartenu à l’archevêque et classé monument historique et propriété de l’État depuis le 13 juin 1988. Ses armoiries et sa devise y figurent.
Le 18 mai 1875, devant une foule de 3 000 personnes, il inaugure la croix de Provence, édifice religieux construit au sommet de la montagne Sainte-Victoire, à l’est d’Aix-en-Provence. Pour l’occasion, alors qu’un texte est écrit sur chaque face du socle, l’un en grec, un autre en français, le troisième en latin et le dernier en provençal, le texte français, tourné dans la direction de Paris lui est consacré. Il dit : « Croix de Provence, bénite par Monseigneur Théodore-Augustin Forcade, Archevêque d’Aix, Arles et Embrun le 18 mai 1875. »

Opposant des lois Ferry

En 1879, Forcade va trouver dans les lois Ferry un cheval de bataille qu’il va combattre sans faiblesse. Ces lois, connues sous la dénomination de « Loi de séparation des Églises et de l’État » et, quelques années plus tard, les Lois Jules Ferry, préconisent l’éviction des religieux de l’enseignement. Il écrit une lettre enflammée qui est lue dans toutes les églises. Son combat provoque des remous à Paris et le Conseil d’État le condamne. Mais comme sa hiérarchie le soutient, Forcade restera jusqu’à sa mort un fervent partisan de l’enseignement religieux à l’école.

Mort du choléra

À l’occasion d’une visite à des malades atteints du choléra à Lançon-Provence, il tombe malade et meurt à Aix-en-Provence le 12 septembre 1885. Son corps est inhumé dans la chapelle du Corpus Domini (cathédrale Saint-Sauveur).

Personnalité de Théodore-Augustin Forcade

Théodore-Augustin Forcade est un évêque très actif dans son ministère, quels que soient les lieux où il l’exerce. Sa correspondance est abondante et se chiffre en plusieurs milliers de lettres. L. Bozzetto-Ditto dit de lui que son portrait est pourtant nuancé : « entrain, gaieté, loyauté, courtoisie ; c’est un travailleur acharné, capable de toutes les formes de pauvreté, bienveillant, charitable, courageux, direct et franc ; mais c’est aussi « une main pas toujours douce, pleine de raideur [6] » ; il est parfois trop impulsif, d’une « fermeté rigoureuse, autoritaire », il n’est « pas diplomate ». » Il rend de fréquentes visites à ses ouailles malgré le danger. Ses visites à des cholériques de Lançon-Provence le montrent.

Armorial et titres de Théodore-Augustin Forcade

Les armes nivernaises de Théodore-Augustin Forcade se décrivent ainsi :
Écartelé : au 1 de gueules, au lion d’or ; au 2 coupé en chef d’azur, à dix losanges d’argent rangés 5 et 5, et en pointe d’azur, au lion léopardé d’argent ; au 3 d’argent, à cinq losanges d’azur en bande ; et au 4 d’argent, à deux épées de gueules en sautoir.
Sa devise est : Fortitudo mea Dominus.
Outre les titres de chevalier de la Légion d’honneur (1859) et de comte (1859 aussi), Théodore-Augustin Forcade a également d’autres titres : prélat au trône pontifical, chanoine d’honneur des diocèses d’Amiens et de Basse-Terre, chevalier de grâce de l’Ordre constantinien des Deux-Siciles (1858) et commandeur de l’Ordre royal de l’Étoile polaire de Suède (17 mai 1861).

 

Texte de Jean Marie Desbois écrit en mai 2010 pour Wikipédia sous licence Creative Commons paternité-partage des conditions initiales à l’identique 3.0 et GFDL.
Photographies : Domaine public.

[1] La France pontificale (Gallia christiana), histoire chronologique et biographique des archevêques et évêques de tous les diocèses de France depuis l’établissement du christianisme jusqu’à nos jours, divisée en 17 provinces ecclésiastique, Honoré Fisquet, éd. E. Repos, Paris, 1864-1873, p. 121.
[2] Ce sont principalement Hideyoshi Toyotomi en 1587 et le shogunat Tokugawa en 1602-1610 qui formulent des interdictions formelles du christianisme sur le sol du Japon.
[3] Honoré Fisquet ne précise pas la nature de ces événements. Théodore-Augustin Forcade reste bien en charge du diocèse de Tōkyō et de Hong-Kong, mais dans les faits, sa présence en Europe l’en empêche.
[4] Il s’agit de Pierre-Marie-Gervais Lacarrière (1850-1853).
[5] « Il importe d’obéir à Dieu plus qu’aux hommes. »
[6] « Mgr Forcade inaugure la croix de Provence », L. Bozzetto-Ditto, in Deux siècles d’Aix-en-Provence. 1808-2008, Académie d’Aix éditions, Aix-en-Provence, 2008, p. 116, 117.

 

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Les reliques de Lançon (Lançon-Provence, 27 avril 1763) https://www.geneprovence.com/les-reliques-de-lancon-lancon-provence-27-avril-1763/ https://www.geneprovence.com/les-reliques-de-lancon-lancon-provence-27-avril-1763/#respond Mon, 06 Apr 2009 00:01:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=644 [caption id="attachment_7466" align="alignright" width="174"] Le cardinal Grimaldi, archevêque d'Aix de 1648 à 1685.

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Le cardinal Grimaldi, archevêque d'Aix de 1648 à 1685. Enterré à Saint-Sauveur d'Aix.
Le cardinal Grimaldi, archevêque d’Aix de 1648 à 1685. Enterré à Saint-Sauveur d’Aix.

Nous Simon Michel curé de Lançon archipretre de Lambesc en présence de messire Joseph Agard pretre de Sr Hilaire Rostaing marguillier de cette paroisse Sr Jean Joseph Roux geometre en vertu du pouvoir qui nous a été donné par Mr l’Abbé de Pierrefeu vicaire general du diocese avons ouvert un petit coffre d’environ deux pans de hauteur [1] et autant de longueur que nous avons trouvé dûument fermé et scellé du sceau de son eminence feu monseigneur Cardinal Grimaldi archeveque d’Aix ou etaient enfermées des reliques qu’on exposait les fetes solennelles a la veneration des fideles sur le maitre autel de l’eglise paroissiale de ce lieu avons ouvert ensuite un buste d’argent a l’honneur de St Ceris titulaire de cette parroisse et nous avons retiré du petit coffre trois ossemens sans authentique et du buste de St Ceris nous avons retiré un gros ossemens du bras du martir St Cyriaque selon ce qui nous a apparû par le titre authentique qui y etoient renfermés lequel gros ossement nous avons envoyé a Aix dans une bouete fermée et cachetée de notre cachet ordinaire par un petit ruban rouge aux extremités et au milieu pour etre verifiées par qui de droit de l’authorité de monseigneur l’archeveque d’Aix et enfermée dans deux reliquaires nouveaux et exposées selon qui le jugera a propos a la veneration publique en foy de quoi nous nous sommes soussignés.
À Lançon le vingt sept avril mil sept cens soixante trois.

[MICHEL curé, AGARD pretre, ROUX, ROSTAING, signés a l’original.]

 

Je soussigné pretre docteur en theologie directeur du seminaire d’Aix commis par monseigneur l’archeveque pour verifier les reliques envoyés par Mr le curé de Lançon et mentionnées cy dernier ayant reçû la boëte telle quelle et designée et duement scellée en ai retiré le bras de St Cyriaque en presence de Mr de Serre diacre et Angelier acolyte et pour constater l’identité de la relique je l’ai liée avec une soye rouge que j’ai cachetée avec de la cire d’Espagne de meme couleur et y ai apposé le sceau du seminaire.

À Aix le cinq may mil sept cens soixante trois.
[TEISSIER pretre, de SERRE diacre, ANGELIER, acolyte] Signés à l’original.

 

J’ai trouvé dans la meme boëte trois autres ossemens sacrés sans nom, lesquels j’ai lié d’une soye verte et y ai apposé en cire d’Espagne rouge le sceau du seminaire pour etre distrinbués entre les deux nouveaux reliquaires.

[TEISSIER pretre, signé à l’original.]

 

La chapelle Saint-Cyr de Lançon. © Jean Marie Desbois, 2007.
La chapelle Saint-Cyr de Lançon.
© Jean Marie Desbois, 2007.

Le trente juin meme année j’ai enfermé dans des nouveaux reliquaires dorés de la parroisse de Lançon après en avoir fait la benediction conformement au pontifical le bras de St Cyriaque martir deux autres reliques des St Martin Crepence et Gaudiosus et encore un des ossemens sacrés cy dessus mentionnée auquel on a mis le nom apellatif de St Fidele et dans l’autre reliquaire jay enfermé une partie du bras de Ste Louyse martyre et autre reliques des St martyrs Benigne et Prospere et encore deux autres des ossemens sacrés envoyés de Lançon auxquel on a mis le nom appelatif de St Venerand de quoy jai dressé le proces verbal enfermé dans chacun des reliquaires avec les authentiques des reliques qui n’étaient point venues de Lançon et ay enfermé et scellé le tout du sceau de monseigneur l’archeveque.

À Aix l’en et jour que dessus.
[S. TEISSIER pretre commis pour la verification, signé à l’original.]

 

J’ai remis dans la chapelle de St Ceris tous les verbaux cyjoints que j’ai ensuite cacheté avec mon cachet ordinaire le trente juillet mil sept cens soixante trois. Presens messire Agard pretre, Mre Marcellin Angelier acolyte signés avec nous.

 

[ANGELIER acolyte, AGARD pretre, MICHEL curé signés a l’original.]
[1] Environ 52 centimètres.
  • Source : BMS de Lançon, collection communale
  • Texte transmis par Sébastien Avy.

 

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Lacune du registre (Berre-l’Étang, 28 février 1707) https://www.geneprovence.com/lacune-du-registre-berre-letang-28-fevrier-1707/ https://www.geneprovence.com/lacune-du-registre-berre-letang-28-fevrier-1707/#respond Thu, 01 May 2008 01:50:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=805 "An que dessus et le vingt huit fevrier Pierre Herisson travailleur fils à feus Jean et Marguerite Martin vivants mariés du lieu de Lancon aagé denviron vingt et quatre ans d'une part et honnete fille Genevieve Basse fille à Estienne aussy travailleur et de feüe Elizabeth Gourel laditte Elizabeth vivante aussy maries de cette ville de Berre aagée d'environ dix

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© Christophe Fouquin – Fotolia.com
« An que dessus et le vingt-huit février Pierre Herisson travailleur, fils à feus Jean et Marguerite Martin, vivants mariés du lieu de Lançon, âgé d’environ vingt et quatre ans d’une part et honnête fille Geneviève Basse, fille à Estienne aussy travailleur et de feüe Elizabeth Gourel, ladite Elizabeth vivante aussi mariés de cette ville de Berre, âgée d’environ dix-huit ans, d’autre,
Ont esté conjoints au Saint-Sacrement de mariage dans l’église paroissiale dudit Berre, après trois publications, faites sans opposition tant audit lieu de Lançon comme dans cette dite ville de Berre, aussi bien que le baptistaire dudit Pierre Herisson, ladite Genevieve Basse n’ayant pu produire le sien pour ne s’être pas trouvé dans les registres de cette dite parroisse apràs une due et exacte perquisition, ce qui aurait obligé ladite Geneviève de nous produire à la place dudit baptistaire le certificat de Messieurs les maires et consuls modernes de cette dite ville, par lequel il nous à apparu ladite Geneviève être fille de Estienne, ménager, et à feue Elizabeth Gourel, et âgée ladite Geneviève d’environ dix-huit ans,
Et ledit certificat signé Taulany, maire, Debrieux consul et dûment contrôlé ce jourd’hui, signé Ponsard, ainsy qu’il nous aurait apparu en suite de quoi les susdites parties auraient retiré, savoir ledit Herisson son dit baptistaire et laditte Geneveve son dit certificat, lui tenant lieu de baptistaire pour les raisons ci-dessus, le tout en présence de Sr Jullien Gatte bourgeois, Antoine Guigues, ménager de La Fare, Estienne Basse, aussi menager, et Vincens Daumergues, salinier.
Les parties sont illettrées (par moi « rayé ») aussi bien que ledit Estienne et Vincent. Par moi soussigné. »
  • Registre paroissial de Berre-l’Étang.
  • Texte trasmis par Laurence Doré.

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Deux hommes et un bébé (Lançon-Provence, 13 janvier 1802) https://www.geneprovence.com/deux-hommes-et-un-bebe-lancon-provence-13-janvier-1802/ https://www.geneprovence.com/deux-hommes-et-un-bebe-lancon-provence-13-janvier-1802/#respond Fri, 01 Feb 2008 21:23:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=867 "Extrait du procès-verbal du juge de paix de cette commune de Lançon.

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« Extrait du procès-verbal du juge de paix de cette commune de Lançon.
L’an dix de la république française et le 23 nivôse, à deux heures après minuit devant nous Joseph Lion, juge de paix de cette commune de Lançon, second arrondissement communal des Bouches-du-Rhône, ont comparu la citoyenne Magdeleine Franquin, sage-femme de cette commune,
Laquelle nous a exposé qu’il y a environ un quart d’heure que deux hommes inconnus, couverts de manteaux, sont venus frapper à sa porte en lui disant qu’ils étaient chargés d’un paquet pour elle et qu’elle descendit pour le prendre, que s’étant habillée, elle serait descendue et qu’ayant ouvert sa porte, au lieu de trouver lesdits inconnus, elle aurait trouvé sur son escalier un enfant qui lui a paru un nouveau-né et qu’elle nous requérait de nous transporter dans sa maison pour nous assurer du fait,
À laquelle réquisition adhérant, nous nous sommes portés en la maison de ladite Franquin où, étant arrivés, nous avons trouvé un garçon qui nous a paru être un nouveau-né ayant à la tête une coiffe de soie grise, un corset dit jupon et d’indienne fond blanc à bouquet sangle bleue et blanche, l’enveloppe de toile grise,
De laquelle déclaration et visite nous avons dressé le présent procès-verbal, que nous avons signé [rature].
Ladite Magdeleine Franquin qui n’a su signé.
À Lançon, en notre demeure ordinaire, l’an et jour ci-dessus et ont signé signé (sic) Joseph Lion, juge de paix et Teissier, secrétaire à l’original.
Certifié conforme. »
  • Registre d’état-civil de Lançon-Provence.
  • Texte transmis par Laurence Doré.
  • Photographie : Grande-Rue (Lançon). DR.

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Jean Marie Emmanuel Bonfilhon, vie de douleurs https://www.geneprovence.com/jean-marie-emmanuel-bonfillon-vie-de-douleurs/ https://www.geneprovence.com/jean-marie-emmanuel-bonfillon-vie-de-douleurs/#comments Tue, 01 May 2007 01:00:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=1016 « Il existe des personnes qui ne sont pas faites pour le bonheur. »On a souvent dû dire cela à Jean Marie Emmanuel Bonfillon. Sa vie de malheurs a débuté à Marseille le 7 mars 1858.

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« Il existe des personnes qui ne sont pas faites pour le bonheur. »
On a souvent dû dire cela à Jean Marie Emmanuel Bonfilhon. Sa vie de malheurs a débuté à Marseille le 7 mars 1858. Fils d’un propriétaire terrien de Lançon (du domaine de Regneiris* pour être précis), devenu courtier, ce qui explique la naissance de l’enfant à Marseille, Jean Marie a été la cause du décès de sa mère, Marie Honorine Barthélemy. Un accouchement difficile a provoqué le décès de la jeune mère dix-neuf jours après la naissance de son fils.
Jean Marie a sans doute grandi dans le souvenir de cette mère dont il fit le malheur, sans que son père, visiblement, ne lui en fasse le reproche (les deux hommes s’associèrent dans la profession de courtier). Mais quel poids à porter !
En 1901, il dut désormais faire sans son père. Celui-ci mourut à Salon-de-Provence, après être resté veuf quarante-trois ans.
Jean Marie, seul, décida alors de trouver une épouse. Il jeta son dévolu sur une femme divorcée, de quatorze ans son aînée, Christine Méthieux, originaire de Lyon. Quelle est la chose qui l’avait attiré chez elle ? Sa fortune ? Peut-être, mais rien ne prouve qu’elle en ait eu. « Mais l’amour ! », dira-t-on naturellement. Si c’est le cas, ce fut un amour extrême, plus que de raison même. Car Christine souffrait d’un mal incurable, une entérite chronique, maladie que l’on dénommerait aujourd’hui entérite nécrosante.
Le 15 juin 1902, une publication des bans de mariage fut faite dans la commune de Lançon. Lorsqu’il se fut agi de préparer la deuxième publication, le médecin se montra ferme :

« Je soussigné docteur en médecine à Salon (BdR) certifie que madame Méthieux Christine, domiciliée à Lançon, est atteinte de maladie grave et dans l’impossibilité absolue de sortir de sa chambre. Signé : docteur Boulian. »

Saisi en urgence, le tribunal d’Aix, « constatant que Méthieux Christine est atteinte d’une entérite chronique et se trouve en danger de mort », ordonna le 16 juin de dispenser les futurs époux d’une deuxième publication des bans.

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Et, le lendemain, 17 juin 1902, au domaine de Regneiris, dans la chambre de l’épouse, Jean Marie Emmanuel Bonfilhon et Christine Méthieux devenaient mari et femme par une procédure prévue par le décret du 11 mai 1811 relative aux « mariages in-extremis« . Le docteur fut témoin à la cérémonie et Christine rassembla ses forces pour tracer une belle signature vigoureuse qui restera sa dernière trace écrite officielle.
Douze jours plus tard, le 29 juin 1902, elle quittait ce monde pour toujours…
Jean Marie Emmanuel Bonfilhon n’était pas fait pour le bonheur…

Postérité

Emmanuel Bonfilhon, dit Georges Ferney (1909-1982).
Emmanuel Bonfilhon, dit Georges Ferney (1909-1982).
Des renseignements récents révèlent qu’après la mort de son épouse, Jean Marie Emmanuel Bonfilhon épousera Victoire Péraldi, dont il aura en 1909 un enfant, prénommé Emmanuel. Jean Marie Emmanuel meurt à Lançon en 1913 et son épouse en 1938. Emmanuel Bonfilhon deviendra célèbre et, sous le pseudonyme de Georges Ferney, sera photographe, réalisateur de films et écrivain lié au scoutisme. Il meurt en 1982. Lui et son père reposent dans le caveau de la famille Bonfilhon de Regneiris au cimetière de La Fare-les-Oliviers.

Note

* Le domaine de Regneiris se trouve à proximité du village de la Fare-les-Oliviers mais appartient administrativement à la commune de Lançon-Provence. Le plus vieil ancêtre connu de Jean Marie Bonfilhon est Honoré Bonfilhon (né en 1618 à la Fare), baile et lieutenant du juge.

Annexe

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]]> https://www.geneprovence.com/jean-marie-emmanuel-bonfillon-vie-de-douleurs/feed/ 6 Le décès d’un enfant trouvé (Lançon-Provence, 23 décembre 1821) https://www.geneprovence.com/le-deces-dun-enfant-trouve-lancon-provence-23-decembre-1821/ https://www.geneprovence.com/le-deces-dun-enfant-trouve-lancon-provence-23-decembre-1821/#comments Sun, 24 Dec 2006 19:02:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=1352 L'an mil huit cent vingt-un et le vingt-trois du mois de décembre à sept heures su matin, s'est présenté par devant nous Honnoré François Marie Bonfilhon, maire, officier de l'État-civil de cette commune de Lançon, canton de Salon, département des Bouches-du-Rhône, le sieur Marc Antoine Tassy, receveur buraliste des contributions indirectes, domicilié &

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L’an mil huit cent vingt-un et le vingt-trois du mois de décembre à sept heures su matin, s’est présenté par devant nous Honnoré François Marie Bonfilhon, maire, officier de l’État-civil de cette commune de Lançon, canton de Salon, département des Bouches-du-Rhône, le sieur Marc Antoine Tassy, receveur buraliste des contributions indirectes, domicilié & demeurant en cette dite commune, lequel nous a déclaré qu’il venoit de trouver sur le banc de pierre placé près de la porte d’entrée de sa maison d’habitation, sise dans l’enceinte dudit Lançon, faubourg Eygadière, un enfant nouveau-né, mort, vêtu de deux calottes, dont l’une en mousseline fond brun, rayé rouge et l’autre en coton blanc uni, d’un corset de molleton blanc, emmaillotté dans un tablier en mousseline fond rouge rayé noir, d’un lange de demi-laine et d’une maillotte bleue, couvert au cou d’un mouchoir rouge & blanc et d’un linge blanc uni, le tout en médiocre état.

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Nous étant de suite transporté sur les lieux, accompagné du sieur Tassy, et du sieur Philippe Teissier, officier de santé domicilié dans cette commune, nous avons reconnu que cet enfant est du sexe masculin et paroissoit n’être que de trois jours.
Le sieur Teissier, après avoir examiné ce enfant, nous a déclaré sous serment qu’il n’existoit extérieurement sur son corps aucune marque de violence, que l’état de sa face prouvoit qu’il n’a point été étouffé, que la mort a été causée par l’effet du froid que l’enfant a ressenti pendant la nuit.
Nous avons ordonné que cet enfant fût porté de suite à l’hospice pour être inhumé demain et que copie du présent procès-verbal seroit transcrite dans les registres de l’État-civil pour tenir lieu d’acte de décès.

signaturebonfilhon

Et de tout ce que dessus nous avons dressé le présent procès-verbal que nous avons signé avec lesdits sieurs Tassy et Teissier, après qu’il leur en a été fait lecture.
  • Registre des décès de Lançon, année 1821, page 12, verso.
  • Texte transmis par Géraldine Surian.
  • Photographie : (h) Vue générale de Lançon. DR. (b) Signature des protagonistes.

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Un enfant abandonné nuitamment (Lançon-Provence, 16 février 1816) https://www.geneprovence.com/un-enfant-abandonne-nuitamment-lancon-provence-16-fevrier-1816/ https://www.geneprovence.com/un-enfant-abandonne-nuitamment-lancon-provence-16-fevrier-1816/#respond Sat, 23 Dec 2006 07:30:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=1366 L'an mil huit cent seize et le seizième jour du mois de février à huit heures après-midi, par devant moi, Honnoré François Marie Bonfilhon, maire officier de l'État-civil de cette commune de Lançon, canton de Salon, département des Bouches-du-Rhône, est comparue Anne Marguerite Angélique Duclaux, épouse d'Alexandre Roux, sage-femme née, demeurant et domiciliée en cette dite commune de Lançon, laquelle

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L’an mil huit cent seize et le seizième jour du mois de février à huit heures après-midi, par devant moi, Honnoré François Marie Bonfilhon, maire officier de l’État-civil de cette commune de Lançon, canton de Salon, département des Bouches-du-Rhône, est comparue Anne Marguerite Angélique Duclaux, épouse d’Alexandre Roux, sage-femme née, demeurant et domiciliée en cette dite commune de Lançon, laquelle a déclaré avoir trouvé sur les quatre heures et demie du matin un enfant déposé sur la porte de sa maison d’habitation sise audit Lançon, quartier du Puits de Picard, et dont elle m’en a fait remise.
lancon-panorama2De l’examen qui en a été fait, il résulte ce qui suit :
  1. que ledit enfant a été reconnu être du sexe masculin,
  2. qu’il paraissoit être né dans la même nuit qu’il a été déposé sur sa porte,
  3. que son vêtement était de trois calottes, dont une blanche et les deux autres en drap noir, d’un corset en piqûre blanche, maillotté d’un linge et d’un morceau de Saint-Flour vert et d’une maillotte ou ceinture de lin et en coton avec les rayes bleues et blanches, avec un fichu mousseline blanche, le tout très usé.
Cet enfant nouveau-né ayant été appelé Xavier Zoän a ensuite reçu les cérémonies du baptême ainsi qu’il conste du certificat délivré par Monsieur Daumaz, recteur desservant la succursale de cette dite commune, annexé au présent procès-verbal.
Dont et de tout ce que dessus, ai dressé le présent procès-verbal que j’ai inscrit sur les registres de l’État-civil des Français et qui a été publié en présence des sieurs Jean François Teissier, âgé de trente-six ans, instituteur, et Joseph Lambert, âgé de soixante-cinq ans, cultivateur, lesquels témoins demeurant et domiciliés audit Lançon, requis et signés avec moi, et non la déclarante qui a déclaré ne savoir signer de ce enquis.
[TEISSIER, BONFILHON maire, Joseph LAMBERT]
  • Registre d’État-civil de Lançon, année 1816, f°3, verso
  • Texte transmis par Géraldine Surian
  • Photographie : Vue générale de Lançon. DR.

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Le pigeonnier provençal https://www.geneprovence.com/le-pigeonnier-provencal/ https://www.geneprovence.com/le-pigeonnier-provencal/#respond Sun, 03 Sep 2006 16:53:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=1391 Il n'est pas rare aujourd'hui de voir des pigeonniers ou des colombiers lorsque l'on visite la Provence. A tel point qu'un visiteur qui rentre chez lui sans en avoir vu au moins un peut à juste titre nourrir des regrets. Presque tous les villages de la région possèdent ce type de constructions.

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pigeonnierIl n’est pas rare aujourd’hui de voir des pigeonniers ou des colombiers lorsque l’on visite la Provence. A tel point qu’un visiteur qui rentre chez lui sans en avoir vu au moins un peut à juste titre nourrir des regrets. Presque tous les villages de la région possèdent ce type de constructions. Jusqu’à la Révolution, ils étaient plutôt un signe de noblesse et en posséder un relevait généralement d’un privilège. En effet, les pigeons se nourrissent de semences. Mieux valait alors en limiter l’autorisation d’élevage. Ceux qui ne possédaient pas ce droit se contentaient d’élever leurs pigeons dans des volières (aussi appelées fayes ou fuies) dont on ne trouve malheureusement plus trace de nos jours.
Ce genre d’ouvrage était plus ou moins intégré aux habitations. Dans les fermes à cour fermée, le pigeonnier constituait souvent un point d’appui au mur d’enceinte. On peut parfois aussi le trouver en plein champ, mais jamais très loin de l’exploitation. On a alors un pigeonnier dit « à tour isolé » (notre photographie représente un pigeonnier de ce type à Lançon-Provence (Bouches du Rhône). Seule sa partie supérieure était réservée aux pigeons mêmes. Les murs intérieurs étaient creusés de trous de boulin où nichaient pigeons ou colombes. Dans tous les cas, la toiture a un seul versant ou est disposée en cascade. On a souvent une surélévation des murs au niveau du toit. Le toit avance en saillie afin de prévenir l’intrusion de prédateurs (rats, belettes…). De plus, l’orientation au sud permet d’abriter les volatiles du vent et particulièrement du mistral, le vent du nord.
Parfois, le pigeonnier est intégré, comme nous l’avons dit plus haut, aux habitations. Dans ce cas, sa présence est moins facilement repérable. Seuls la grille d’entrée et la plage d’envol permettent d’en identifier la construction. Mieux vaut alors avoir l’oeil averti. Son revêtement vernissé est aussi un élément permettant de le repérer.
Pourquoi élevait-on des pigeons ? La nourriture qu’on en retirait ne semble pas être la raison essentielle. On attendait plutôt de ce volatile la production d’un engrais semblable au guano. Ses déjections répandues dans les champs donnaient une meilleure rentabilité aux terres agricoles.

Une bibliographie consacrée aux pigeonniers

  • « Les pigeonniers », in Alpes de Lumière, n°42, 43, 1967-1968.
  • « Colombiers des provinces françaises », in Alpes de Lumière, n°42, 1967, p.3-52.
  • « Pigeonniers de Haute-Provence », Pierre Martel, in Alpes de Lumière, n°43, 1968, p. 2-92.

Photographie : © 2003 Jean Marie Desbois.

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