13 - Saint-Remy-de-Provence Archives - GénéProvence https://www.geneprovence.com/category/13-saint-remy-de-provence/ 500 ans de faits divers en Provence Sat, 27 Sep 2025 20:29:12 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://www.geneprovence.com/wp-content/uploads/2024/04/cropped-434541497_912630390609581_141579584347965292_n-32x32.png 13 - Saint-Remy-de-Provence Archives - GénéProvence https://www.geneprovence.com/category/13-saint-remy-de-provence/ 32 32 Récit de la peste de Provence (Boulbon, 15 décembre 1720) https://www.geneprovence.com/recit-de-la-peste-de-provence-15-decembre-1720/ https://www.geneprovence.com/recit-de-la-peste-de-provence-15-decembre-1720/#respond Sat, 06 Sep 2025 15:54:29 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=26277 Durant toute la seconde moitié de l’année 1720, le curé de Boulbon, Périer, fait le récit de la peste qui s’étend dans un premier temps à Marseille mais peu à…

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Reconstitution du village de Boulbon en 1720. © GénéProvence, 2025.

Durant toute la seconde moitié de l’année 1720, le curé de Boulbon, Périer, fait le récit de la peste qui s’étend dans un premier temps à Marseille mais peu à peu dans un grand nombre de villes et villages de Provence. On a sous sa plume le récit d’un homme inquiet pour le village, ce « misérable lieu », qu’il administre.

« Cette année 1720, il y a eu une récolte abondante. Toutes les terres, les unes et les autres, ont rendu d’un dixième dans le temps de la foire de Beaucaire.
On a soupçonné Marseille de peste et avec juste raison puisqu’elle y est si maligne qu’on assure que depuis le commencement de ce mois d’août, jusqu’à aujourd’hui vingt-huitième août, il y est mort plus de quatorze à quinze mille âmes et il continue à ce qu’il nous en revient à y en mourir toujours sans nombre.
Toutes les villes et villages de la province se gardent et il n’y a plus de commerce ni avec le Languedoc ni avec Avignon, et si Dieu n’y met sa main par sa divine miséricorde, nous sommes tous perdus.
Aubagne, Lançon, sont atteints de ce mal-là, Aix est soupçonné et on assure qu’il est au faubourg.
Le 3 octobre, le parlement, après avoir prêté serment, s’est retiré à Saint-Remy, s’étant eux-mêmes condamnés à faire quarantaine.
La peste est aux quatre coins d’Aix. Le 30 septembre, il y mourut dans une nuit vingt-cinq personnes.
On assure qu’il est mort à Marseille ou à ses bastides plus de cinquante mille âmes.
Nous nous gardons ici le mieux que nous pouvons, jour et nuit.
Aujourd’hui 23 octobre 1720, nous avons renouvelé le vœu de sainte Élisabeth et nous sommes allés en procession à Notre-Dame chanter la grand-messe. Les consuls y ont été pieds nus, la corde au col et la torche à la main, ce qui se continuera in aeternam.
Saint-Remy est soupçonné de contagion. Dieu veuille qu’il n’y ait rien.
J’ai grand peur que la peste n’y soit bientôt déclarée, comme aux autres endroits.
Du onze novembre, on mande qu’il est mort à Marseille ou à ses bastides plus de soixante mille âmes. Il y a eu de terribles désordres dans cette ville, causés par les forçats de galère qu’on avait tirés pour servir les malades et pour servir de corbeaux.
Il y est mort une grande quantité des prêtres et de religieux. Monseigneur l’Archevêque s’y est exposé autant que les prêtres les plus zélés et Dieu l’a conservé jusqu’à aujourd’hui. Le pape a envoyé trois mille saumées1 de blé pour soutenir le pauvre peuple et la contagion fait aujourd’hui à Aix autant de ravages à proportion qu’il en a fait à Marseille, où elle commence fort à calmer.
On soupçonne toujours Saint-Remy et il y a apparence que cette ville aura le même sort que toutes les autres villes et villages, qui ont été soupçonnées où elle est aujourd’hui aux quatre coins. Dieu veuille la préserver.
On dit que Lançon, il n’y est resté presque personne.
Le Martigues et Salon sont confinés.
Le 5 décembre, M. l’Intendant s’est retiré à Barbentane, méchante marque pour Saint-Remy. Madame l’Intendante s’est accouchée en chemin et a fait l’enfant dans son carrosse.
Certainement la contagion doit y être quoi qu’on le cache, mais dans moins de quatre à cinq jours, il sera confiné quoi qu’on en dise.
Le 15, troisième dimanche, à 4 heures du soir, l’ordre de M. de Jossaud, commandant dans cette viguerie, est arrivé, de confiner Saint-Remy.
Dieu veuille nous garder par sa divine miséricorde, car nous sommes en grand danger dans ce misérable lieu où il n’y a pas grand ordre.
Tarascon est en grand danger et nous aussi.
Le 14 décembre, la peste a commencé à Tarascon, par Simiot, poissonnier, qui l’a portée du Martigues. Il est mort avec un bubon. Dieu ait pitié de Tarascon et de nous aussi. On a confiné la traverse d’Arles au faubourg Saint-Jean. »

Note

1. Une saumée représente la charge d’une bête de somme.

  • Source : Registre paroissial de Boulbon, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, 203 E 222.

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Le suicide de François Cauran (Oppède, 5 avril 1841) https://www.geneprovence.com/le-suicide-de-francois-cauran-oppede-5-avril-1841/ https://www.geneprovence.com/le-suicide-de-francois-cauran-oppede-5-avril-1841/#respond Tue, 26 Aug 2025 21:48:52 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=26201 Le 5 du mois d’avril 1841, la brigade de gendarmerie de Notre-Dame de Lumières (commune de Goult) se rendit à Oppède sur invitation du maire, afin de constater un drame. François…

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Le 5 du mois d’avril 1841, la brigade de gendarmerie de Notre-Dame de Lumières (commune de Goult) se rendit à Oppède sur invitation du maire, afin de constater un drame. François Cauran, un habitant de la commune, s’était donné la mort.
Non marié, âgé de 44 ans, cultivateur de profession et fils de feu Balthazard Cauran et de Cécile Bompuis, Cauran vivait au hameau des Petitons, au pied du Luberon.
Cet homme avait, de longue date, montré des signes d’aliénation mentale. Il était même récemment sorti de l’hospice des fous de Saint-Rémy (Bouches-du-Rhône).
La scène du drame frappa les esprits. Cauran s’était brûlé la cervelle à l’aide d’un fusil. L’acte eut lieu dans une chambre de son habitation. Cet homme jouissait pourtant d’une position aisée. Si ce geste ne relevait pas d’un nouvel accès de folie, rien, semble-t-il, n’aurait pu le pousser à un tel acte de désespoir. Le mystère planait donc sur les motivations profondes de cette fin tragique.
  • Sources : Le Mercure aptésien, 11 avril 1841, p. 2.
  • Registre d’état civil d’Oppède, année 1841, acte no 5, Archives départementales de Vaucluse.

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Le procès du crime d’Eyragues (Eyragues, 28 mai 1881) https://www.geneprovence.com/le-proces-du-crime-deyragues-eyragues-28-mai-1881/ https://www.geneprovence.com/le-proces-du-crime-deyragues-eyragues-28-mai-1881/#respond Mon, 07 Jul 2025 05:30:04 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=25871 Un crime avait été commis à Eyragues sur la personne d’un nommé Claude Falgon, journalier de 63 ans. Une enquête approfondie mais peut-être assez imparfaite avait conduit à l’inculpation d’un berger…

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Un crime avait été commis à Eyragues sur la personne d’un nommé Claude Falgon, journalier de 63 ans. Une enquête approfondie mais peut-être assez imparfaite avait conduit à l’inculpation d’un berger des Basses-Alpes, Joseph Cougourdan, arrêté le 29 novembre 1880.
Pourtant, s’il était évident que Cougourdan était responsable de vols dans cette affaire, rien ne prouvait totalement qu’il était l’auteur du meurtre de Falgon. En effet, des objets personnels de la victime avaient été volés et il apparaissait que l’inculpé n’en était pas porteur. C’est donc qu’il y avait au moins un autre voleur. Et ce voleur-là pouvait aussi être l’assassin.
Et de fait, il faudra attendre deux mois après l’arrestation de Cougourdan pour connaître une avancée significative dans l’affaire.
Le vendredi 28 janvier 1881, le commissaire de Saint-Rémy, assisté de deux agents, procédait à Saint-Andiol à l’arrestation d’un nommé Bruno David, domestique, trouvé en possession de la montre no 6991, qui fut volée dans la nuit du 20 au 21 novembre 1880 sur Claude Falgon.
David fut donc mis à la disposition du parquet et il finit par avouer qu’il était le seul auteur du crime commis sur le journalier. Il en raconta même tous les détails.
Cougourdan, lui, était blanchi du meurtre, mais restait tout de même inculpé de vol. Même s’il échappait à la cour d’assises, il n’allait pas moins de retrouver face à la police correctionnelle.

Dans le cas du pauvre Falgon, il apparaissait que le crime avait eu évidemment le vol pour mobile. Le désordre des vêtements de la victime indiquait que le meurtrier n’avait rien négligé pour se procurer les objets de quelque valeur dont il pouvait être porteur. Cependant des bijoux, cachés autour de l’un des pieds avaient échappé à ses recherches, mais on sut plus tard qu’une montre en argent enfermée dans un étui et un porte-monnaie contenant deux pièces d’argent avaient été soustraites. L’enquête parvint à découvrir le signalement précis et même le numéro (6 991) de la montre. Le 28 janvier, un horloger de Saint-Rémy fit connaître qu’un certain Honoré Gonfond lui avait confié, pour la réparer, une montre portant le numéro 6 991. Honoré Gonfond, interrogé, déclara l’avoir achetée, le 18 janvier, au prix de vingt-cinq francs, auprès d’un homme du nom de David Bruno, valet de ferme chez son père, au mas de Gonfond.
Dans la soirée du 21 novembre, David avait fait voir une montre semblable enfermée dans un étui, au café Bourdet, à Saint-Rémy. L’étui fut découvert au mas Gonfond au milieu de ses effets, dans sa malle.
Vaincu par l’évidence, après avoir essayé quelques dénégations, le prévenu finit par avouer sa culpabilité. Il raconté que dans la nuit du 20 au 21 novembre, il avait quitté le café Bourdet, à Saint-Rémy, vers une heure du matin, après y avoir perdu au jeu dix francs, c’est-à-dire tout l’argent qu’il avait alors en sa possession, et en restant débiteur de sept consommations. Il avait rencontré un inconnu qui lui avait demandé le chemin d’Eyragues et qui, faisant route avec lui, lui avait confié qu’il était porteur de divers bijoux et avait, de plus, en sa présence, consulté sa montre. La pensée du crime était alors née dans son esprit.
Pour la mettre à exécution, il s’était, en toute hâte, rendu à travers champs, au domaine non éloigné de son maître, s’y était armé d’un bâton, puis gagnant de vitesse l’inconnu, il était allé s’embusquer sur un point où il devait passer, et, après l’y avoir attendu et l’avoir vu s’engager par erreur dans la direction de Saint-Andiol, il l’avait rejoint et frappé de son bâton. La victime était tombée sans pousser un cri. Il lui avait pris la montre avec son étui et deux pièces, l’une de cinq francs, l’autre d’un franc, contenues dans le porte-monnaie jeté. Il paraissait difficile que le crime ait pu être consommé sans une autre arme qu’un bâton.

Interrogatoire de l’accusé

Nous sommes le 28 mai 1881. Le procès de David a lieu devant la Cour d’assises d’Aix-en-Provence.
Dans un premier temps, l’accusé est interrogé.
Le président. — David, levez-vous et expliquez à MM. les jurés comment vous êtes arrivé à commettre le crime qu’on vous reproche ?
David. — Ayant perdu au jeu et n’ayant pu régler, je suis sorti du café Bourdet à Saint-Rémy pour rentrer à ma ferme, située à quatre kilomètres. J’ai rencontré sur la route le sieur Falgon, qui m’a dit aller Avignon. Nous avons causé assez longtemps, ensuite je lui ai demandé dix francs qu’il n’a pas voulu me prêter. Je lui posai la main sur le bras. Il a cru que j’allais le dévaliser, il m’a menacé de sa canne. Alors j’ai perdu la tête et je lui ai asséné un coup de bâton. Il est tombé du premier coup.
P. — Falgon allait à Avignon, comment se fait-il que vous l’ayez entraîné dans la traverse de Saint-Andiol ?
D. — Je ne l’ai pas entraîné. C’est en causant qu’il s’y est dirigé. Je l’ai suivi.
P. — Pourquoi ne l’avez-vous pas remis dans le bon chemin. Vous aviez déjà l’idée de l’assassiner ?
D. — Il me parlait de son argent, de ses bijoux. Je l’écoutais, mais je n’avais pas à ce moment la pensée de le tuer.
P. — Avec quoi l’avez-vous tué ?
D. — Avec un bâton.
P. — N’aviez-vous pas un couteau qui vous a servi à couper le bandage herniaire ?
D. — Oui, mais ce n’est pas celui que vous me présentez.
P. — Vous avez vendu les objets volés ?
D. — Oui, Monsieur.
P. — Vos vêtements n’auraient-ils pas du sang ?
D. — Non.
P. — C’est impossible, puisque vous avez fouillé votre victime et encore vous n’avez pas trouvé tout ce que vous cherchiez, puisqu’on a retrouvé les bijoux dans les bas de Falgon.
Dans tout son interrogatoire, l’accusé s’exprimait d’une voix sourde, à cause du mouchoir qu’il plaçait constamment devant sa bouche, et dont il se servait de temps en temps pour s’essuyer les yeux, avec une attitude qui semblait faire montre de repentir.

Audition des témoins

Dix-neuf témoins furent cités. Il serait trop long de les évoquer tous. Aussi nous contentons-nous de citer les dépositions présentant quelque intérêt.
Premier témoin. — Mascle, Jean-Joseph, docteur en médecine à Châteaurenard, rapporta qu’il avait été chargé des premières constatations et qu’il avait surtout remarqué une plaie faite par un instrument tranchant ou contondant, allant de haut en bas.
M. le président montra au docteur une faucille et un couteau pris chez l’accusé et lui demanda quel est celui des deux qui avait servi à perpétrer le crime.
R. — Ni l’un ni l’autre. La blessure a été faite avec un bâton à bec de corbin.
Q. — Le bâton n’est pas un instrument tranchant, l’emploi du couteau a donc été possible ?
R. — Oui, Monsieur.
Deuxième témoin. — Braye, docteur en médecine à Tarascon, dit qu’ayant été commis par la justice pour faire l’autopsie du cadavre, il avait examiné la victime et avait remarqué une forte blessure produite par un instrument contondant, qui lui fit penser d’abord à l’emploi d’un revolver dont la balle aurait produit la mort instantanée. Un examen approfondi lui avait donné la conviction que l’assassin s’était servi d’abord d’un bâton, et ensuite d’un couteau.

Réquisitoire et plaidoirie

L’avocat-général Thourel prononça ensuite un de ces éloquents et habiles réquisitoires dont il avait le secret et réclama du jury un châtiment suprême.
Me Masson, dans une émouvante plaidoirie, combattit avec énergie les conclusions du ministère public et pria les jurés de sauver la tête de David.
« Du reste la peine de mort, s’écria-t-il en terminant, est à cette heure appliquée de moins en moins. Au bout de 120 jours, Faulloy a obtenu sa grâce à Paris, Brun vient de l’avoir dans le Var, et Vabre lui-même espère depuis 81 jours en la clémence du chef de l’État. »

La condamnation

Après un résumé impartial, le jury entra dans la salle des délibérations. Il en rapporta un verdict affirmatif sur les questions d’assassinat avec préméditation, guet-apens suivi de vol mais des circonstances atténuantes furent admises.
En conséquence, la cour condamna David à la peine des travaux forcés à perpétuité.
La foule s’écoula, profondément impressionnée par les péripéties des débats judiciaires auxquels elle venait d’assister.
  • Sources : L’Homme de bronze, 6 février 1881, p. 3 ; ibid., 29 mai 1881, p. 3, 4.

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Le drame de la rue Nicolaï (Arles, 1er avril 1881) https://www.geneprovence.com/le-drame-de-la-rue-nicolai-arles-1er-avril-1881/ https://www.geneprovence.com/le-drame-de-la-rue-nicolai-arles-1er-avril-1881/#respond Fri, 28 Mar 2025 05:30:20 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=24859 Le vendredi 1er avril 1881, vers les 7 heures du soir, un homme se précipitait du haut du quai dans le Rhône, à l’ancienne porte Saint-Jean, et était sauvé, au…

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Le vendredi 1er avril 1881, vers les 7 heures du soir, un homme se précipitait du haut du quai dans le Rhône, à l’ancienne porte Saint-Jean, et était sauvé, au moment de disparaître sous les eaux, par M. Roux, marin, qui, se trouvant dans les parages avec une chaloupe, avait fait force de rames pour l’atteindre.
Le noyé ramené à terre avait deux blessures sous le menton qui saignaient encore bien que l’eau froide eût en partie arrêté l’hémorragie qu’elles avaient dû causer. Il fut immédiatement déshabillé par les soins de Roux et de l’agent de police Blanc, accouru aux cris poussés par les témoins de ce suicide, et, après avoir été enveloppé dans une toile, porté à bras à l’hôpital, où il arriva presque mourant.

Liaison fatale

Voici les détails qui furent racontés sur ce drame, causé à la suite d’une liaison rompue :

Baptistin Roumanille, boulanger, âgé de 38 ans, né à Saint-Rémy, bien connu à Arles où il aidait à la perception des droits de places aux foires et marchés, marié, disait-on, mais séparé de sa femme, vivait avec la demoiselle Joséphine Tellier, de Maussane-les-Alpilles, qui avait rompu avec lui quatre mois plus tôt environ.
Depuis Baptistin ne cessait de la poursuivre de ses obsessions, la suppliant de revenir à lui, puis, passant de la prière à la menace, il acheta un revolver, disant à sa maîtresse que si elle persistait dans son refus il lui ferait un mauvais parti. Il la poursuivait sans cesse, tandis qu’elle le fuyait et le repoussait de telle façon que dans une rencontre elle le mordit à la main.

Tentatives de meurtre et de suicide

Mlle Tellier, placée dans une maison bourgeoise, rue Neuve, avait une chambre dans l’ancienne maison Vidal, située au haut de la rue Nicolaï, au numéro 2, d’où elle sortit quatre fois dans la journée du 1er avril, accompagnée de sa sœur, Mme Eulalie Teissier, venue de Moulès à Arles pour des achats, et fut, chaque fois, suivie par Baptistin, qui, vers les 16 heures, entra dans la maison de la rue Nicolaï et monta chez la propriétaire, Mlle Lallemont, où se trouvaient les deux sœurs.
S’adressant à Mme Teissier il lui dit qu’il désirait parler à Joséphine. Sur la réponse de celle-ci que sa sœur n’avait rien à entendre de lui, il se retira, puis revint à la maison vers les 18h45, remonta chez la propriétaire, à laquelle il demanda si elle avait soupé.
« Non », répondit cette dernière.
Au même instant, les deux sœurs étant en train de sortir, Baptistin dit :
« Eh bien, sortons tous. »
Mlle Lallemont, prenant une lumière, les éclaira jusqu’au milieu de l’escalier. Au premier tournant, à peine venaient-ils de disparaître à ses yeux, que deux coups de feu se firent entendre.

Voici le récit, par Eulalie Teissier, de la tentative de meurtre et de suicide :
« Baptistin descendait rapidement après nous et nous avait dépassé d’une marche quand il fit volte-face et tira deux coups de revolver sur ma sœur qui s’affaissa aussitôt en s’écriant : « Je suis morte ». À ses cris, et me croyant aussi frappée, je tombai presque évanouie, mais ne me sentant aucun mal, je saisis ma sœur et je la remontai chez la propriétaire où, à peine arrivée, j’entendis deux autres coups de feu.
« M. Pascal, voisin, ayant entendu ces détonations, se mit sur sa porte et demanda ce qu’il arrivait. On lui répondit que des coups de revolver venaient d’être tirés sur une femme. Il se disposait à monter l’escalier pour s’assurer du fait, quand les personnes présentes devant la maison l’en empêchèrent en lui disant : « Le meurtrier est là et armé. » Il alla alors directement prévenir la police. Arrivé au bas de la rue Nicolaï, il vit un individu courant à toute vitesse : c’était Baptistin qui, après s’être tiré deux coups de revolver sous le menton, et n’étant pas blessé mortellement, s’était relevé et courait se noyer en passant par la rue de l’Hôtel-de-Ville, la place Saint-Roch, la rue Saint-Louis et celle de la Trouille.
À leur arrivée M. Pascal et M. le sous-brigadier de police, trouvèrent dans l’escalier les deux balles tirées sur Joséphine qui durent glisser sur ses vêtements, le revolver et le chapeau de Baptistin au milieu d’une mare de sang. »

Joséphine Tellier reçut deux blessures : l’une au milieu de la poitrine, l’autre au-dessous du sein gauche, blessures qui ne s’avérèrent pas sévères. Baptistin, lui, avait deux balles dans la tête.

Voir la suite de l’affaire : Quand l’obsession mène au crime.

  • Sources : L’Homme de bronze, 3 avril 1881, p. 3.

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Assassinat sur la route de Saint-Andiol (Eyragues, 21 novembre 1880) https://www.geneprovence.com/assassinat-sur-la-route-de-saint-andiol-eyragues-21-novembre-1880/ https://www.geneprovence.com/assassinat-sur-la-route-de-saint-andiol-eyragues-21-novembre-1880/#respond Thu, 13 Feb 2025 05:30:49 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=24444 Le dimanche 14 novembre 1880, à 11 heures du soir, mourait subitement, dans sa maison d’habitation, située près du Pont des Flâneurs, au quartier des Mouleirès, à Arles (Bouches-du-Rhône), Caroline…

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Le dimanche 14 novembre 1880, à 11 heures du soir, mourait subitement, dans sa maison d’habitation, située près du Pont des Flâneurs, au quartier des Mouleirès, à Arles (Bouches-du-Rhône), Caroline Marie Joséphine, née à Arles de parents inconnus et âgée de 65 ans. Cette femme, connue sous le nom de Rose la Médecine, veuve de Pierre François Poulet, cohabitait depuis quelque temps avec un nommé Claude Falgon, journalier, âgé de 63 ans, qui déclara ce décès pour l’état civil et fit les démarches nécessaires pour l’inhumation, à l’occasion de laquelle il s’habilla de vêtements neufs en velours marron.
Soupçonné d’avoir soustrait des objets mobiliers appartenant à Rose, il protesta de son innocence, quitta la maison et loua une chambre ; puis, après avoir travaillé deux ou trois jours à la tuilerie du faubourg des Templiers, il partit d’Arles dans la journée du samedi 20 novembre, probablement avec un individu âgé d’environ 35 ans, ayant la barbe rousse, qui l’accompagnait depuis quelques jours, notamment quand il cherchait à louer une chambre en disant qu’on ne voulait pas le garder dans celle qu’il avait précédemment louée.

La découverte d’un cadavre et les premiers éléments de l’enquête

Le lendemain dimanche 21, à 8 heures du matin, le cadavre d’un homme assassiné était trouvé par un journalier du nom de Joseph Ferrier, de Cabannes (Bouches-du-Rhône), sur la route d’Eyragues à Saint-Andiol, dans un lieu isolé et sous une pluie battante. Cet homme, âgé d’environ 60 ans, était vêtu proprement de velours marron, d’une blouse en coutil bleu, d’un chapeau en feutre noir avec crêpe et de gros souliers. Il avait reçu par un instrument contondant deux affreuses blessures au visage, dont l’une, partant de la joue gauche, devait avoir atteint le cerveau et donné la mort.
Le cadavre avait été fouillé et le vol paraissait être le mobile du crime. Aucune arme ne fut trouvée sur le lieu du crime.
On avait trouvé dans une des poches de la victime un reçu de location, au nom de Claude, d’une chambre au prix de 7 francs par mois, daté d’Arles, 15 novembre, signé Mutero. On avait aussi découvert, dans un mouchoir attaché autour d’une jambe, au-dessus de la cheville, un crochet de femme avec sa chaîne en argent et ses ciseaux, un autre crochet en or, aux initiales P. V., avec chaîne double en or et ses ciseaux et deux tours de cou, en or, deux paires de pendants et cinq bagues en or et en argent.
À la vue de ces objets et surtout de la quittance de loyer, le parquet fit déposer le cadavre dans une salle de la mairie d’Eyragues, et l’autopsie fut renvoyée après la constatation de l’identité de la victime.

Enquête et arrestation de Joseph Cougourdan

« Un certain Joseph Cougourdan, berger de 45 ans, natif de Saint-Paul-sur-Ubaye, près de Barcelonnette (Basses-Alpes), qui était l’homme roux suspecté de la mort de Claude Falgon, son ami, avec lequel il partageait la chambre et souvent les repas. »
Des témoins furent appelés d’Arles et mis en présence du cadavre rendu méconnaissable par les blessures de la tête, mais tous reconnurent Claude Falgon à ses vêtements, à ses gros souliers et à l’intérieur de ses mains calleuses qu’il avait l’habitude de racler avec un couteau, et qu’on eut de la peine à lui ouvrir par suite des crispations de son agonie. On dit qu’une personne passant sur la route, en tilbury, peu de temps après l’assassinat, aurait remarqué un individu dont le signalement se rapportait à celui de l’homme à la barbe rousse, qui, à son approche, aurait coupé à travers champs, et que la même personne aurait revu plus tard le même individu traversant rapidement le pont de Beaucaire.
Évidemment, les bijoux étaient ceux qui avaient appartenu à Rose, la femme morte à Arles le 14 novembre.
Après trois jours d’actives et incessantes recherches faites en Camargue et en Crau par les brigades de gendarmerie d’Arles et de Saint-Martin-de-Crau, cette dernière arrêta le 29 novembre, sur la terre de la Grande-Vacquières, un certain Joseph Cougourdan, berger de 45 ans, natif de Saint-Paul-sur-Ubaye, près de Barcelonnette (Basses-Alpes), qui était l’homme roux suspecté de la mort de Claude Falgon, son ami, avec lequel il partageait la chambre et souvent les repas.
Au moment de son arrestation, il portait sur lui la limousine de Falgon, cette grande cape de laine caractéristique des bergers ou des charretiers.
Transféré à Tarascon le lendemain même, Cougourdan comparut le 1er décembre devant le juge d’instruction. Il nia énergiquement toute participation au crime dont il était accusé, malgré les graves charges qui pesaient sur lui. Un fait important est toutefois à signaler : le seul but de l’assassinat était de s’emparer des bijoux. Or, lorsqu’il les eut vainement cherchés sur le cadavre, il retourna à Arles, croyant les trouver dans la chambre de sa victime et y fractura une malle.
L’enquête démontra que la porte de cette chambre n’avait pas été fracturée, que, au contraire, elle avait été ouverte au moyen d’une clé que Cougourdan avait lui-même avoué avoir seul en sa possession. Comment ne pouvait-il dès lors connaître le nom de la personne qui avait enfoncé la malle ? À cette demande, quoique visiblement embarrassé, il répondit : « Je n’en sais rien ».
Cougourdan ayant invoqué un alibi, il y eut le 2 décembre, dans l’après-midi, grand émoi dans la population d’Arles, provoqué par l’arrivée, par l’express de 13h20, du juge d’instruction, accompagné du procureur de la République, et celle, par le train mixte de 13h35, de l’inculpé, qui fut confronté à de nombreux témoins, puis conduit dans les buvettes, cafés et autres lieux où il prétendait s’être trouvé à certaines heures. Cette instruction dura jusqu’à 20 heures. Cougourdan fut ensuite ramené à Tarascon par le train de minuit.
D’après une correspondance de Tarascon adressée au journal Le Petit Marseillais, il était résulté de cette confrontation que le complice du meurtrier, sinon le meurtrier même, était aussi entre les mains de la justice.
Cougourdan, peu de temps avant son arrestation, aurait commis un vol au mas d’Icard, en Camargue, où il s’était placé comme berger, tentant à plusieurs reprises d’échanger à Arles un billet de 500 francs qui n’était autre qu’un de ces billets employés par certains industriels et portant le mot « Farces » au lieu de celui de « Francs ». On racontait qu’il avait demandé aux voisines de la chambre de Falgon si elles n’avaient pas de petites clés à lui prêter, probablement pour ouvrir la malle, leur promettant de leur faire cadeau de quelque bijou. On affirmait aussi qu’il se disait possesseur d’un certain nombre de bijoux, et cela avant l’effraction de la malle, dans laquelle il espérait les trouver.

La confrontation et les derniers développements de l’enquête

Le 8 décembre, Cougourdan fut extrait de sa cellule de la maison d’arrêt de Tarascon pour être conduit à Saint-Remy et de là à Eyragues, sur les lieux mêmes du crime.
À 14 heures, une confrontation générale fut organisée avec les débitants limonadiers, aubergistes, buralistes et autres commerçants qui avaient pu voir le meurtrier de Falgon rôdant dans les parages la veille ou le jour du crime.
Le parquet repartit dans l’après-midi pour Eyragues et Châteaurenard afin d’opérer une descente en présence du prévenu sur le lieu même du crime.
  • Sources : L’Homme de bronze, 28 novembre 1880, p. 2 ; ibid., 5 décembre 1880, p. 3 ; ibid., 12 décembre 1880, p. 3.
  • Registre d’état civil de la ville d’Arles, année 1880, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, 203 E 1230, acte no 655.
  • Registre d’état civil de la ville d’Eyragues, année 1880, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, 203 E 1587, acte no 62.

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La fin de l’horrible affaire des arbres mutilés (Saint-Remy-de-Provence, février 1839) https://www.geneprovence.com/la-fin-de-lhorrible-affaire-des-arbres-mutiles-saint-remy-de-provence-fevrier-1839/ https://www.geneprovence.com/la-fin-de-lhorrible-affaire-des-arbres-mutiles-saint-remy-de-provence-fevrier-1839/#respond Wed, 28 Aug 2024 18:25:06 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=21970 La terreur des vergers (1833-1838) Il y eut à Saint-Remy-de-Provence dans les années 1830 une véritable vague de mutilations d’arbres qui peut étonner le lecteur de nos jours mais qui…

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La terreur des vergers (1833-1838)

Il y eut à Saint-Remy-de-Provence dans les années 1830 une véritable vague de mutilations d’arbres qui peut étonner le lecteur de nos jours mais qui pourtant jeta l’effroi dans la population de l’époque.
Ces mutilations d’arbres apparurent dans la commune au mois de novembre 1833 et se poursuivirent au fil des années, jusqu’en 1839 au moins. Une ou plusieurs personnes venaient dans les vergers et coupaient des quantités incroyables d’arbres ou de pieds de vigne.
Saint-Remy est alors une commune très agricole et vit de ses nombreux vergers. Durant les années 1830, on estime la perte de ces arbres mutilés à plus de 3 000 pieds.
Avec le recul, on pourrait sous-estimer la réaction du public à ces événements. Les journaux de l’époque parlent à plusieurs reprises de terreur, d’épouvante, voire d’effroi.
Ces mutilations eurent lieu à de multiples reprises. Parfois c’étaient quelques dizaines d’arbres qui étaient coupés en une nuit, parfois des centaines.
Dans tous les cas, la gendarmerie était bien perplexe et ne parvenait pas à mettre la main sur les coupables. Même les habitants se relayaient la nuit pour surveiller les champs, en vain.

Meurtre et arrestations

L’horreur monta jusqu’à la nuit du 26 février 1838 où Victor Hours, un gendarme de 43 ans, surprit l’auteur de ces dégradations, mais, victime de son zèle et de son dévouement, il tomba mortellement blessé par un coup de feu tiré sur la patrouille dont il faisait partie.
On s’en doutait, mais voilà qu’on avait la certitude que les auteurs, qui visiblement étaient en bande, agissaient armés.
C’est dans ce contexte qu’intervient l’épisode du 15 juillet 1838, racontés par ailleurs sur le site. Cette nuit-là, un individu de 22 ans est surpris en train d’ébrancher des mûriers. Les gendarmes lui intiment l’ordre de se rendre, le jeune homme tente de s’enfuir. Des coups de feu sont tirés et l’individu est abattu sans avoir pu avouer quoi que ce soit. Il se nommait Jean Gazan.
On se met alors à soupçonner son oncle et sa tante, le couple Audibert. Seraient-ce eux qui terrorisent Saint-Remy depuis tant d’années ?
En effet, Jean Gazan était connu pour être ce que l’on appelait alors un individu frappé d’imbécilité et l’on imaginait bien qu’il n’était pas l’instigateur de ces crimes mais qu’il était plutôt la main armée d’un mentor.
Après la mort de Gazan donc, on se transporta chez les époux Audibert et le mari et la femme furent arrêtés. L’interrogatoire des deux laissait apparaître des contradictions qui pouvaient prouver qu’ils mentaient.

Procès et suites de l’affaire

Pendant six mois, on tenta d’instruire une accusation volumineuse avec la rédaction d’un nombre incalculable d’actes de procédure et finalement l’affaire fut portée devant le tribunal correctionnel de Tarascon en février 1839.
Quatre audiences furent nécessaires pour faire émerger la vérité, des audiences de quatre, cinq et six heures qui aboutirent à la condamnation des époux Audibert pour complicité dans toutes ces dévastations à cinq ans d’emprisonnement, 300 francs d’amende et à rester sous la surveillance de la police pendant cinq ans après leur libération. C’était là la peine maximale qu’ils encourraient, vu qu’on ne pouvait leur imputer la responsabilité de la mort du gendarme Hours.
On apprit que c’est l’intérêt qui fut la motivation de ce crime. On peut imaginer que les époux Audibert avaient voulu nuire à leurs voisins et les empêcher de vendre leur production.
Les époux Audibert firent appel de cette condamnation et une nouvelle audience se tint les 2 et 3 mai 1839, mais la chambre correctionnelle d’Aix confirma le jugement du tribunal de Tarascon.
Après l’arrestation, le calme revint enfin à Saint-Remy.
Notons toutefois que d’autres mutilations d’arbres eurent lieu dans d’autres communes des Bouches-du-Rhône à la même époque. Dans la nuit du 2 au 3 mars 1839, soit quelques jour après les événements de Saint-Remy, c’est à Eyragues, à 6 kilomètres de là, que 68 mûriers les plus beaux furent coupés en une nuit sur la pépinière de M. Gilles, notaire. L’année suivante, par exemple, plus de trois mille furent détruits sur la propriété de M. de Montvallon, à Marignane. En 1837, une quinzaine d’arbres furent mutilés à Fos-sur-Mer.
  • Sources : Le Mémorial d’Aix, 9 février 1839, p. 3 ; ibid., 4 mai 1839, p. 2.

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Tentative de parricide (Eyragues, 18 mai 1845) https://www.geneprovence.com/tentative-de-parricide-eyragues-18-mai-1845/ https://www.geneprovence.com/tentative-de-parricide-eyragues-18-mai-1845/#respond Thu, 02 Jun 2016 16:23:59 +0000 http://www.geneprovence.com/?p=15929 « Un double crime, qui heureusement n’a pas eu tout le résultat que s’en promettait son coupable auteur, a épouvanté la commune d’Eyragues dans la soirée du 18 courant. Le nommé…

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« Un double crime, qui heureusement n’a pas eu tout le résultat que s’en promettait son coupable auteur, a épouvanté la commune d’Eyragues dans la soirée du 18 courant. Le nommé Lacanaud fils a tenté d’assassiner son père et sa belle-mère.
DR.
DR.
Ce misérable a frappé d’abord son père de deux coups de couteau-poignard, l’un à la figure et l’autre dans les reins, et il a ensuite blessé sa belle-mère à l’épaule.
Les victimes ayant appelé du secours, Lacanaud fils prit la fuite, mais la brigade de gendarmerie de Saint-Remy, prévenue par le maire d’Eyragues, se rendit aussitôt sur les lieux, et se mit immédiatement à la recherche du coupable.
Lacanaud, qui est d’une constitution robuste et d’un caractère résolu, s’était réfugié dans le grenier à foin d’une maison de campagne d’Eyragues. C’est là qu’il a été découvert et arrêté par les gendarmes Lequeux et Lyonet. Il était armé de deux pistolets chargés et de deux couteaux, ce qui n’a pas empêché les.deux gendarmes que nous avons nommés de s’emparer de lui.
Lorsque Lacanaud s’est vu pris, il a offert une somme de 50 francs pour qu’on lui laissât la faculté de se suicider.
Conduit immédiatement à Tarascon, Lacanaud a été écroué dans la prison de cette ville. »
  • Source : Le Mémorial d’Aix, no, 8e année, 25 mai 1845, p. 2.

Pour lire les suites de cette affaire, et les circonstances qui ont entouré le drame, rendez-vous à la page Le procès d’Étienne Lacanaud d’Eyragues (5 août 1845).

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Mort dans le pigeonnier (Saint-Rémy-de-Provence, 6 février 1880) https://www.geneprovence.com/mort-dans-le-pigeonnier-saint-remy-de-provence-6-fevrier-1880/ https://www.geneprovence.com/mort-dans-le-pigeonnier-saint-remy-de-provence-6-fevrier-1880/#respond Mon, 21 Sep 2015 21:06:20 +0000 http://www.geneprovence.com/?p=15272 Un acte de décès trouvé en 1880 dans le registre d’état civil de Saint-Rémy fait état de la mort d’un homme dénommé Étienne Marcura (ou Marcula) en ces termes :…

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saint-remy-vue-generale

Un acte de décès trouvé en 1880 dans le registre d’état civil de Saint-Rémy fait état de la mort d’un homme dénommé Étienne Marcura (ou Marcula) en ces termes :
« L’an 1880, le 6 février, à 10 heures du matin, […] Ont comparu à la mairie Vincent Hippolyte Victor, commissaire de police du canton de Saint-Rémy, chevalier de la légion d’Honneur, âgé de 47 ans, et Roumieux Antoine, garde champêtre, âgé de 53 ans, lesquels nous ont déclaré que Marcura Étienne, ouvrier cordonnier, célibataire, âgé d’environ 78 ans, né à Avignon, d’origine espagnole, ayant 1m55 de taille, cheveux, barbe et sourcils blancs, front découvert, yeux noirs, nez petit, bouche moyenne, menton rond, visage ovale, teint blême, face ridée, tatoué d’un crucifix et d’un cœur au bras droit, et d’une femme au bras gauche, vêtu d’un chapeau noir, d’une veste et d’une longue redingote, d’un gilet noir, d’un pantalon gris, d’une chemise bleue et de souliers, le tout usé et en mauvais état, non muni de papiers constatant son identité, est décédé hier à huit heures du soir dans l’hospice de Saint-Rémy… »
Le journal arlésien L’Homme de bronze (no 16, 15 février 1880, p. 2.) apporte quelques renseignements sur le mort de ce pauvre homme.
« Le nommé Marcula, Étienne, dit Le Petit Citoyen, ex-cordonnier, âgé d’environ 78 ans, natif d’Avignon, fils d’un sujet espagnol, a été trouvé dans le pigeonnier du domaine de Lajoye, près Saint-Rémy, dans un état complet d’inanition. Transporté à l’hôpital, il y est décédé peu de temps après son admission. »

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Tué par le froid (Les Baux-de-Provence, 31 décembre 1887) https://www.geneprovence.com/tue-froid-les-baux-provence-31-decembre-1887/ https://www.geneprovence.com/tue-froid-les-baux-provence-31-decembre-1887/#respond Fri, 05 Sep 2014 08:14:16 +0000 http://www.geneprovence.com/?p=13767 Hier matin, des employés de la banque Hilaire allant encaisser à Mouriès ont trouvé en traversant les Alpines1 le cadavre d’un malheureux mort de froid. C’était celui du nommé Rosset2,…

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Hier matin, des employés de la banque Hilaire allant encaisser à Mouriès ont trouvé en traversant les Alpines1 le cadavre d’un malheureux mort de froid.
Neige dans les Alpilles. © Jean Marie Desbois, 2010.
Neige dans les Alpilles. © Jean Marie Desbois, 2010.
C’était celui du nommé Rosset2, terrassier, âgé de 59 ans, originaire de la Savoie, qui, se rendant de Maussane à Saint-Rémy, à peine engagé dans la chaîne des Alpines, sur le territoire des Baux, a succombé à une congestion cérébrale occasionnée par le froid.
Le commissaire de police et le brigadier de gendarmerie de Saint-Rémy, assistés du docteur Terras, ont procédé aux constatations médico-légales.
Le corps de cet infortuné a été ensuite transporté aux Baux pour y être inhumé.

Notes

1 Ancien nom du massif des Alpilles.
2 Consultez le relevé de l’acte de décès de Joseph Rosset sur la base de données de GénéProvence.

  • Source : L’Homme de bronze, 1er janvier 1888.
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10 sites archéologiques des Alpilles à voir absolument https://www.geneprovence.com/archeologie-alpilles-a-voir/ https://www.geneprovence.com/archeologie-alpilles-a-voir/#respond Fri, 04 Jul 2014 00:21:45 +0000 http://www.geneprovence.com/?p=13061 Les Alpilles, massif de hautes collines des Bouches-du-Rhône, s'étendent sur une superficie relativement faible (50 000 hectares), mais elles concentrent une extraordinaire richesse de sites archéologiques qui atteste de l'attrait qu'elles ont exercé sur les hommes depuis la Préhistoire. Nous vous invitons à en découvrir dix, en précisant que la liste n'est pas exhaustive. Voici 10 sites à connaître pour avoir une bonne idée du passé des Alpilles. Les voici classés du plus ancien des sites au plus récent.

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Les Alpilles, massif de hautes collines des Bouches-du-Rhône, s’étendent sur une superficie relativement faible (50 000 hectares), mais elles concentrent une extraordinaire richesse de sites archéologiques qui atteste de l’attrait qu’elles ont exercé sur les hommes depuis la Préhistoire. Nous vous invitons à en découvrir dix, en précisant que la liste n’est pas exhaustive. Voici 10 sites à connaître pour avoir une bonne idée du passé des Alpilles. Les voici classés du plus ancien des sites au plus récent.

1. Glanum (Saint-Rémy-de-Provence)

Alpilles
© Axel Brocke — originally posted to Flickr as Saint-Rémy-de-Provence – Glanum. CC BY-SA 2.0.
Glanum est peut-être le site le plus connu des Alpilles. Cité gauloise, puis romaine, elle disparaît au IIIe siècle avec les invasions barbares. Elle est redécouverte par les archéologues dans les années 1920.

2. Les Caisses de Jean-Jean (Mouriès)

© Jean Marie Desbois
© Jean Marie Desbois
Blotti à l’intérieur d’une chaîne rocheuse formant une acropole, le village de Jean-Jean (dont le nom historique reste inconnu) fut en son temps une cité gauloise. On y a trouvé, outre de nombreux îlots d’habitation, d’imposants remparts.

3. Ernaginum (Tarascon)

Alpilles Ernaginum
© David Bascunana. CC BY 3.0.
Ernaginum est, comme Glanum, une cité antique située à proximité de Saint-Étienne-du-Grès. Elle a été habitée d’abord par les Gaulois. Les Romains l’ont ensuite modernisée en la dotant d’un réseau de routes.

4. Tours de Castillon (Paradou)

Castillon Alpilles
© Jean Marie Desbois
Castillon est l’ancien village de Paradou. Il fut construit par les Gaulois plus au sud par rapport à l’actuel village, sur les hauteurs des rochers de la Pène. Il a été abandonné à la fin du Moyen Âge.

5. Aqueduc de Barbegal (Fontvieille)

© Maarjaara. CC BY 2.0.
© Maarjaara. CC BY 2.0.
L’aqueduc romain de Barbegal alimentait en eau la ville d’Arelate (Arles). Il alimentait aussi une meunerie locale dont on visite les vestiges en même temps.

6. Villa de Saint-Pierre-de-Vence (Eyguières)

© Jean Marie Desbois
© Jean Marie Desbois
La villa fut construite par un propriétaire romain sur un site habitée depuis l’Âge du fer. Cette riche demeure a été entretenue jusqu’au IXe siècle, date à laquelle elle est tombée en ruines.

7. Le roche des Trémaïé (Les Baux-de-Provence)

© Jean Marie Desbois
© Jean Marie Desbois
Cette étonnante pierre sculptée n’a pas été datée précisément mais elle pourrait remonter à la période gallo-romaine. On la relie à la tradition des Saintes-Maries venues sur une barque en Camargue. Pour les archéologues, en revanche, c’est le simple hommage d’un père à sa fille.

8. Château des Baux (Les Baux-de-Provence)

© EmDee. CC BY-SA 3.0.
© EmDee. CC BY-SA 3.0.
Symbole médiéval des Alpilles, le château des Baux est le site le plus visité des Alpilles. Il témoigne de la domination de la puissante famille des Baux sur la région. Il a été construit au XIe siècle et démantelé en 1632.

9. Castrum de Montpaon (Fontvieille)

© Jean Marie Desbois
© Jean Marie Desbois
Le village de Montpaon, situé au sommet d’une colline imprenable, dépendait de la maison des Baux. Des membres de la célèbre famille de Baux y ont vécu et y sont morts. Il a été peuplé surtout entre le XIIe et le XVe siècles.

10. Grottes de Calès (Lamanon)

© Blue Breeze Wiki. CC BY-SA 3.0.
© Blue Breeze Wiki. CC BY-SA 3.0.
Le site de Calès est inclus dans un cirque naturel constitué d’habitats troglodytiques. Occupé de la Préhistoire jusqu’à 1586, il a servi de refuge à toute une population lors des Guerres de religion.

Où trouver ces sites ?

Suivez la carte et bonne visite !

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