Brève histoire de Saint-Etienne-du-Grès

eglise-saint-etienne-du-gresJusqu’en 1935, cette localité était rattachée à Tarascon sous la forme de deux hameaux : Laurade et Saint-Étienne. L’histoire de Laurade remonte à l’époque gallo-romaine, où un ancien domaine, la Villa Laurata, comprenait un vaste marécage partiellement asséché. A proximité se dressait la ville romaine d’Ernaginum, au lieu où l’on peut aujourd’hui admirer la chapelle Saint-Gabriel, joyau architectural des Alpilles (1). C’est à cet endroit précisément que le général Marius attendit les armées de Cimbres et de Teutons, qu’il parvint à exterminer totalement vers Aquae Sextiae (Aix-en-Provence) en 123 avant notre ère.
Le très célèbre épisode de la conversion de l’empereur romain Constantin au christianisme semble s’être produit non loin d’Ernaginum. Après avoir quitté Arles au printemps 312 et se dirigeant vers les Alpes Cottiennes, abordant les Alpilles (2), il aperçut sur sa droite au-dessus de la Crau une croix lumineuse et ces mots: « Par ceci sois vainqueur ». Constantin adopta alors la croix comme symbole de ses armées et remporta victoire sur victoire.
Au Moyen Age, deux châteaux forts s’y dressaient. L’un appartenait aux Templiers, puis fut cédé aux Hospitaliers. L’autre fut détruit par Raymond de Turenne. Il fut remis par la reine Marie de Blois aux habitants, à condition que les murs ne seraient pas relevés et que les tours encore debout seraient abattues.
Saint-Étienne n’a été érigé qu’en paroisse, semble-t-il, qu’à la fin du XIVe siècle, où de nombreux habitants du quartier bas de Laurade se réfugièrent vers les hauteurs pour se protéger des pillards et des gens de guerre, près d’une chapelle dédiée à saint Étienne. Au XVIIe siècle, les trois paroisses de Saint-Étienne, Saint-Lambert et Notre-Dame-du-Château formaient un seul prieuré rural à la nomination de l’abbesse de l’abbaye Saint-Laurent d’Avignon. Le hameau de Laurade conserve des vestiges des chapelles de Saint-Clément, de Sainte-Marie et de Saint-Thomas (XIVe siècle). La première est complètement détruite. Notre-Dame-du-Château, perchée sur son promontoire, est l’objet d’un culte annuel, depuis l’année 1420.
La Révolution passa aussi sur Saint-Étienne et y sévit avec rigueur. De nombreux biens nationaux furent vendus.
Aujourd’hui, Saint-Étienne-du-Grès possède un terroir de 2.884 hectares, en grande partie irrigué et fertile. On y cultive en abondance les céréales, le riz et la vigne.

Devise du village: « Direxit gressus » («Guidez nos pas»).
Population: 79 habitants (1851), 1.214 habitants (1962), 1.863 habitants (1982)


(1) Bien que la chapelle fasse partie du territoire de Tarascon, on doit historiquement la rattacher à Saint-Étienne.
(2) « horis diei meridianis, sole in occasum vergente » (Eusèbe, De Vita beatissimi Constantini).

Bibliographie
« Les belles heures du pays d’Arles », Maurice Pezet, éd. Jeanne Laffitte, Marseille, 1982.
« Grand armorial de Provence », B. Falque de Bezaure, Provençalement Vôtre, Les Milles, 2000.